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Décidément à l'aise sur tous les registres, Séverine Vidal est encore parvenue à me surprendre avec ce roman historique aux accents très actuels. Nous voici donc dans le Bordelais une vingtaine d'années avant la Révolution française, en pleine épidémie de variole. Ange, 17 ans, accompagne son père médecin qui l'initie au métier et tente de canaliser un peu ses rêves révolutionnaires : pas toujours évident face à tant de fougue – plus encore depuis sa rencontre avec la jeune Esmée dont la famille a été décimée par la maladie…

Quelle bonne idée de proposer une perspective décalée (car vue du 18ème siècle) sur les thématiques les plus brûlantes de notre époque ! Ce roman m'a fait réaliser l'ampleur effarante de l'épidémie de variole et les parallèles frappants (toutes proportions gardées) avec ce que nous vivons aujourd'hui. Vous objecterez peut-être : n'avons-nous pas suffisamment entendu parler depuis deux ans de masques, de désinfection, de décompte des victimes, de peurs plus ou moins rationnelles et d'immunisation ? J'ai trouvé, justement, que le roman permettait de mettre les choses en perspective. La découverte de l'ampleur et de la durée des épidémies passées, mais aussi des débats qui ont entouré l'importation des techniques d'inoculation de Constantinople, m'ont aidée à relativiser ce que nous traversons. Sur une note optimiste, le récit pointe la façon dont en deux siècles et demi, la médecine moderne a transformé la société, le quotidien et le rapport à la mort.

Ce roman est aussi et surtout une histoire d'amour portée par des personnages lumineux. La tendresse entre Ange et son géant de père, la passion naissante qui l'unit à Esmée sont poignantes. Elles donnent à ressentir les pulsions de vie et de liberté qui s'affirment face à l'horreur et les pouvoirs de l'Amour pour surmonter les épreuves les plus terribles. Elles font résonner d'autres enjeux actuels sans lien aucun avec la pandémie (et que je tairai pour mieux vous laisser les découvrir !). Des enjeux qui, après une révélation inattendue, placent la deuxième partie sous tension et nous font tourner les pages plus vite encore.

Un roman intense et féministe qui se lit… fiévreusement.
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L'auteure a posé son histoire dans un monde difficile régi par les hommes, la variole, la pauvreté. J'ai beaucoup aimé le personnage d'Ange qui est en avance sur son temps, qui se bat pour l'égalité, pour que les femmes soient valorisées, qu'elles aient des droits... Ce roman est une histoire d'amour, celle de deux personnes qui se rencontrent, d'un père et d'une mère pour son enfant, d'un enfant pour son père son géant. Mais c'est aussi hélas une histoire d'amour interdite et la fin est tout en émotions. À chaque début de chapitre, des explications sur la variole sont données et sont très intéressantes. (Qui rappelle le covid par bien des aspects)
(...)
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Après L'été des Perséides, le dernier roman apocalyptique de Séverine Vidal, lu en février dernier, je suis très heureuse de retrouver l'auteure dans un nouveau roman au style totalement différent : un roman historique et engagé, aux thématiques néanmoins actuelles.

Nous sommes au XVIIIème siècle, en 1764 plus exactement, dans la région de Bordeaux. Une jeune fille nommée Ange, souhaiterait devenir médecin comme son père, pour aider les gens et les soigner. Néanmoins, les moeurs de l'époque interdisent aux femmes d'exercer une activité de médecine. Ainsi, avec l'accord et le concours de son père, Ange se déguise en homme et suit celui qu'elle surnomme son « ogre », dans ses activités quotidiennes. En pleine épidémie de variole, ils se rendent auprès de nombreuses personnes pour tenter de les guérir du mal qui les ronge. C'est lors d'une de ses visites que Ange et son père se rendent au château des Montagu, où vivent la comtesse Isabeau et sa seule fille encore vivante, Esmée. La comtesse souhaite que le docteur fasse inoculer sa fille, c'est-à-dire qu'il lui injecte le virus dans le corps afin d'éviter qu'elle ne le contracte et n'en meurt. Une décision lourde à prendre, d'autant que les effets et conséquences de cet acte sont encore incertains.

Vous l'aurez certainement compris, Séverine Vidal s'est largement inspirée des événements actuels pour écrire son roman. le parallèle entre la variole du XVIIIème siècle et notre Coronavirus est évident, tout comme le désir d'inoculation de la comtesse, référence explicite à la vaccination contre le Covid19, pour lutter contre la propagation du virus. Force nous est de constater que les épidémies sont un mal lointain, qui a toujours existé. Mettre en perspective la crise sanitaire que nous traversons avec ce qui a déjà eu lieu dans le passé permet de relativiser sur notre situation et de garder l'espoir d'en sortir, comme quelques siècles plus tôt.

Enfin, au delà du contexte historique et sanitaire, Sous ta peau, le feu est un roman engagé, notamment pour l'évolution des moeurs et de la condition de la femme. Dans un temps pas si lointain, certains métiers étaient interdits aux femmes – comme la médecine, brillamment illustré dans cette histoire. Aujourd'hui, l'évolution est quand même nette, bien que certains métiers restent encore inaccessibles ou peu fréquentées par les femmes. de même, Ange et son père s'en vont accoucher la femme d'un fermier, Bertram, dans leur domicile. Celle-ci reprendra le travail quelques jours seulement après avoir mis au monde leur petite fille Angèle. Aujourd'hui, le congé maternité est une révolution pour les femmes, qui peuvent se remettre de cette épreuve, souffler et profiter de leur progéniture nouvellement née. Les conditions changent et évoluent, bien qu'il reste encore du chemin à parcourir.

Je pense notamment aux moeurs de la société, qui n'évolue que faiblement. Pour exemple, la femme de Bertram semble être battue et soumise à son mari – les bleus sur son corps en sont la preuve concrète. Néanmoins, aucune plainte n'est faite, elle continue à vivre et à aimer son époux comme au premier jour. Une situation encore bien trop présente dans notre société actuelle. Enfin, l'homosexualité est un sujet longuement abordé dans ce récit, avec l'attirance foudroyante entre nos deux héroïnes, Ange et Esmée. Elles vivent leur amour honteusement cachées, ayant particulièrement peur de la réaction de leurs parents, du regard des autres et de toutes les répercussions négatives qui pourraient en découler. Car, dans le siècle dernier en France, et encore aujourd'hui dans certains pays du monde, l'homosexualité était gravement puni par la loi – peines d'emprisonnement ou pendaison.

J'ai été particulièrement touchée par la naissance de leur amour, qui devient instantanément fusionnel, intense, lumineux, dans un contexte noir, où la mort et la souffrance est quasiment omniprésente. J'ai également appréciée leur force de caractère, qui les pousse à braver les interdits pour se retrouver, à garder espoir en l'avenir, malgré toutes les zones d'ombres qui parsèment leur route. Ce sont deux femmes fortes, que j'admire énormément. Enfin, le docteur Rouvray, le père d'Ange, est lui aussi un homme fort, qui force le respect. Il voit au-delà des obligations imposées par la société, il aime et soutient sa fille dans tout ce qu'elle entreprend, même si ses actions ne sont pas conventionnelles aux yeux de la société – se déguiser en homme pour devenir médecin, aimer une personne du même sexe. le docteur Rouvray a un grand coeur, c'est un homme ouvert d'esprit et bienveillant, comme on en rencontre que trop rarement.

Un roman historique et engagé, qui raconte la naissance d'un amour interdit entre deux femmes, sur fond noir, où la mort et la souffrance sont omniprésentes, dans un contexte de pandémie de variole nationale. C'est beau, poétique, touchant et lumineux. Je ne m'attendais pas à autant aimer !
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Virus et inoculation.

Alors que la variole frappe le village, un médecin tente de protéger ses patients. Il doit en même temps cacher son secret le plus cher.

En effet, il fait passer sa fille ange pour son fils afin de lui permettre d'exercer à son tour la médecine.

La châtelaine le fait alors venir pour inoculer la variole au seul enfant qu'il lui reste afin de la protéger des formes graves de la maladie.

Mais cette technique est peu connue et dangereuse. C'est alors qu'Ange rencontre la jeune fille...

J'ai beaucoup aimé le récit qui insère des connaissances progressives sur la variole qui font penser à notre propre manière d'appréhender aujourd'hui le Coronavirus.

Nous pouvons ainsi percevoir la peur et les croyances erronées qui provoquent de nombreux morts.

En parallèle, l'autrice trace rapidement une histoire d'amour entre les deux filles qui vient renforcer la question de la condition féminine à la fin du 18e siècle.

À côté de l'interdiction d'exercer certains métiers et des obligations sociales des filles de nobles, nous voyons aussi la difficile vie des paysannes. le point commun reste l'amour pour sa famille, ses proches et tous ceux que nous aimons alors que la mort rôde.

Cet élément renforce l'attente du lecteur sur le destin de chacune.

À découvrir !
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Bordeaux, 1764, l'épidémie de variole fait rage. le docteur Rouvray, aidé par son fils Ange, soigne les malade du mieux qu'il peut.
La famille de Montagu a été décimée par la maladie, il ne reste plus qu'Esmée et sa mère qui cherche à tout prix à sauver sa fille en voulant tester sur elle la nouvelle technique de variolisation. Elle demande donc son aide au docteur Rouvray. C'est lors de la visite du médecin qu'Esmée et Ange se rencontrent et tombent éperdument amoureux. Seulement, Ange et son père cachent un secret qui s'il était dévoilé, mettrai l'avenir voire la vie d'Ange en danger.

Séverine Vidal nous narre donc l'histoire d'une passion amoureuse sur fond de pandémie, de pratique illégale de la médecine et de la vaccination.
Une histoire romanesque d'un amour fou au-delà des clichés, où les amoureux mettent leur vie en danger pour se sauver. La révélation du secret d'Ange ajoute de la sensualité au récit servi par la poésie et la puissance de l'écriture de l'autrice.
Un roman que l'on n'oublie pas, une fois la dernière page tournée.
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Tout d'abord, je tiens à remercier une nouvelle fois Séverine Vidal de m'avoir proposé de découvrir son roman en avant première.
Elle y croise le destin de deux jeunes filles : Ange, fille de médecin et Esmée issue d'une famille noble décimée par la variole. Car l'auteure nous entraîne en pleine pandémie de cette maladie au coeur du 18ème siècle.
Lire un roman sur une pandémie alors que nous en traversons une est intéressant car cela permet de "relativiser", de prendre conscience de l'évolution de la médecine, mais aussi des protections qui perdurent (masques, désinfection, quarantaine).
J'ai d'ailleurs beaucoup apprécié le personnage personnage du médecin, si bienveillant et ouvert d'esprit.
Ce roman très documenté apporte de nombreuses informations historiques sur l'inoculation, le statut des orphelins et des prisonniers ; ainsi que sur les réactions face à l'homosexualité, sans que cela n'alourdisse le récit.
Un bon moment de lecture !
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Comment définir autrement le roman de Sèverine Vidal que par la grâce ? Grâce des personnages, grâce du récit et grâce de l'écriture. Il y a pourtant de la dureté dans cette histoire d'amour sur fond d'épidémie de variole au XVIIIe siècle. de l'âpreté dans la lutte d'Ange pour devenir médecin et dans la triste existence d'Esmée devenue le seul refuge d'un amour maternel asphyxiant. Il n'empêche que l'impression qui perdure après ma lecture est l'atmosphère lumineuse dans laquelle se déroule le roman... qui paradoxalement a des côtés très sombres, ne serait-ce que par le noir omniprésent : lac, scènes nocturnes, éclairages... Ce clair-obscur donne un aspect pictural au récit et contribue à son intensité.

Epidémie, recherche de remèdes, vaccination controversée, condition féminine, homosexualité... est-ce du XVIIIe siècle que l'auteure nous parle ? Ou de notre époque ? Les échos sont nombreux mais si habilement et délicatement insérés qu'il n'y a aucun didactisme, aucune lourdeur. L'histoire d'Ange et d'Esmée devient universelle, intemporelle, et cela participe aussi au charme du roman.

La tragédie de la maladie, de la contamination et des morts qu'elle entraîne empoigne le coeur, mais "Sous ta peau le feu" (quel beau titre ! et doublement évocateur) est avant tout, c'est en tous cas ainsi que je l'ai reçu, porteur d''espoir. de cet espoir qui nourrit tous les combats, toutes les révoltes et qui rejette l'idée même de résignation.

La narration en deux points de vue, celui d'Ange et celui d'un narrateur anonyme, est portée par une écriture gorgée de poésie, mais qui sait aussi se faire factuelle, précise dans l'évocation des sentiments, des impressions, des liens qui se nouent entre les personnages. Cette pureté rejoint celle de la construction et de l'histoire qui se déroule sous nos yeux.

Tout cela se résume en un seul qualificatif : BEAU !
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Le feu c'est celui de la variole, dont l'épidémie a décimé une partie de la famille d'Esmée. C'est celui que combattent le Dr Rouvray et Ange, son fils et apprenti. Quand Ange et Esmée vont se rencontrer, c'est aussi celui qui va les brûler de l'intérieur, celui d'un amour interdit.
Un roman féministe, sur la place des femmes au 18e siècle. Et aussi un magnifique roman d'amour au-delà des clichés. Un excellent moment de lecture. Coup de coeur.
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XVIIIe siècle. Ange suit son père dans la pratique de la médecine. Lors d'une de leurs visites, ils font la connaissance d'Isabeau de Montagu, chatelaine de la région et de sa fille, Esmée. Seules survivantes de leur famille à cette épidémie, Isabeau souhaite que le médecin inocule sa fille afin de protéger la dernière personne chère qui lui reste. Pour Ange et Esmée, un regard suffit pour que naisse l'amour.

Récit historique, Sous ta peau, le feu est un roman qui entraîne dans une époque troublée, quelques années avant la Révolution française. La population vit dans la terreur de l'épidémie de variole qui fait rage et laisse planer l'intercitude sur l'avenir de tous. Séverine Vidal revient sur les débuts de la vaccination et le scepticisme quand à un procédé qui va à l'encontre des idées de l'époque, tant médicales que religieuses. S'attardant sur les symptômes de la maladie, les différents stades, l'abscence de traitement et l'importance du respect des règles sanitaires, sans oublier le rôle des soignants (quarantaine, masques, lavage des mains), elle dresse un parallèle troublant avec la pandémie que nous connaissons. Cela permet de relativiser notre situation et de poser un regard plus optimiste sur demain.

Mais Sous ta peau, le feu est aussi une histoire romanesque et féministe. L'auteure y dénonce le sort réservé aux femmes de l'époque. Appartenant à un père puis à un époux, elles se doivent de correspondre aux attentes d'une société qui les emprisonne dans un semblant d'existence qui ne laisse aucune place à la liberté. Dans leur attirance, leur relation naissante et leur passion, Ange et Esmée vont à l'encontre de tout ce que leur monde accepte ne laissant que peu d'espoir quand à un avenir commun heureux. Mais leur sincérité est si touchante que l'on a envie d'y croire. La description des émotions et de la découverte du premier émois amoureux jusqu'à l'exploration plus sensuelle des corps est d'une très belle justesse. C'est beau, tout simplement.

Sous ta peau, le feu est un roman très actuel dans les thématiques qu'il aborde mais permet aussi de faire le constat du chemin parcouru depuis le XVIIIe siècle. Un roman qui rappelle dans la thématique amoureuse le très beau film de Céline Sciamma, Portrait d'une jeune fille en feu, primé au Festival de Cannes.

Un grand merci à Séverine Vidal qui m'a permis de découvrir son roman en avant première.
Lien : https://sirthisandladythat.c..
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Une histoire qui se lit rapidement avec une écriture fluide et des chapitres courts qui donnent du dynamisme à l'histoire.
Deux personnages principaux forts et attachants. Un revirement de situation à la fin de la première partie qui bouscule le cours de l'histoire et accélère le récit.
Des thèmes importants abordés par ce roman : les droits des femmes et l'accès à l'éducation, la condition féminine et la pénalisation de l'homosexualité à l'époque.
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