Citations sur U4 : Stéphane (98)
Ils sont six. Encore debout sur le trottoir, statues de charbon d'un noir de cauchemar. Certains ressemblent encore à des enfants, tellement leurs corps sont maigres et de petite taille. Filles ou garçons ? Il est impossible de le dire désormais. Deux d'entre eux se sont pris dans les bras, lorsqu'ils ont compris qu'ils allaient mourir sous le lance-flammes ou la munition incendiaire.
Il me semble que je pourrais rouler avec eux, mes compagnons d'équipée, pendant des siècles, en écoutant des disques, dans cette nuit profonde qui nous empêche de voir les horreurs du monde.
« Les flocons tombent sans un bruit. C’était une chose déjà étrange, la neige, avant la catastrophe, l’illusion d’une féerie ou d’une sorcellerie, selon l’humeur - un dérèglement de la vie ordinaire qui se recouvrait silencieusement d’une autre réalité. »
J'ai eu peur toute la nuit. Peur qu'ils reviennent, que celui que j'avais laissé fuir attire chez moi Reggie et tous ces salopards, que celui que j'avais tué vienne frapper à ma porte...
Une peur à en devenir folle.
Nous allons faire l'amour, sans attendre, sans plus nous battre. Ensuite, demain, nous irons ensemble, ailleurs; où le vent nous portera. Mais demain n'existe pas encore. Pour l'instant, je ne vois que la nuit et la flamme dans tes yeux.
Je ne suis pas la dernière, mais je suis seule.
Je ne pleure pas mais il pleut sur mon visage. Mes cheveux gris, noircis par l'eau, dégoulinent sur mon front, sur mes joues et dans mon cou, dans ma nuque, dans mon dos.
- C’est peut-être idiot, ce que je vais dire, mais ça me réconforte qu’on ait tous la même blessure. Qu’on soit tous orphelins. Ça nous fait une raison de survivre ensemble.
Notre conducteur est le seul à percer les ténèbres. J’ai l’impression de plonger dans l’inconnu. Nous traversons l’obscurité et le silence, à soixante kilomètres à l’heure.
" Kronos n'existe pas. Krhonos est juste une application informatique. Je poursuis la lecture à voix haute. Fin des illusions, fin des espoirs, fin des mensonges."
Lorsque nous aurons un traitement, nous aurons gagné. Ensuite, ce n'est plus qu'une question de temps et d'organisation.
(Lilou)