Nous sommes la consistance des nuages.
Quand on s’intéresse un peu objectivement à la question, le champs des possible donne le vertige. Des castors qui arrêtent des fleuves. L’eau qui peut fragmenter la roche. Gandhi qui libère un continent sans prendre les armes. La transplantation d’un cœur humain. Ça, ça a de la gueule. Mais pour ce qui est parfois d’atteindre le soir, ou le lendemain. Ou de trouver une raison de sourire. Ou un moyen de s’endormir un peu. Juste s’endormir un peu. Tranquillement. Paisiblement. Là, il y a plus personne.
On est comme des poules. Des oiseaux qui ne savent pas voler.
Le matin, quand chacun court et que le monde reprend sa ronde, ce qui est bien, c'est de se lever, de manger, et de se recoucher.
Il y a le rire d’une fille qui disparait dans l’obscurité comme une chevelure de sirène dans un brouillard océanique.
Les livres sont des magiciens qui peuvent faire disparaître les montres.
Il adorait tous les films d'évasion. Quoi de plus universel qu'un film d'évasion ? Chacun son injustice. Chacun son bagne. Chacun son tortionnaire.
Joseph T., 37 ans. Liste des choses dont j'ai été fier : la boue jusqu’au ventre en rentrant d'une course à vélo à 12 ans [...] Garder des vieux [...] Avoir été présent aux déménagements de mes postes [...] Avoir dormi à la belle étoile. Avoir vu un Basquiat et un Van Gogh en vrai [...] Être tendre avec les femmes.
Rencontrer, c'est grandir.
Je suis un peu comme Joseph. Je cherche des refuges, ds planques, des chemins de traverse. Moi, je pense souvent la tangente d'un sourire, d'un fil de fumée bleu ou d'un livre.