Le conducteur, un homme de haute et élégante stature, se tourna vers sa compagne. Il regarda un instant son mince et délicat visage au teint d’ivoire sous des cheveux bruns soyeux, aux grands yeux d’un gris violet abrités de longs cils. Ce qui attirait particulièrement dans cette figure, c’était son expression, la forme émouvante de la bouche, la douceur un peu triste du regard. L’homme dut en estimer à sa valeur le charme rare, car un sourire découvrit ses dents blanches et parfaitement rangées.
Le mariage est un sacrement, mais je crains bien que, pour certains, cela ne signifie pas grand-chose. Beaucoup de personnes, aujourd’hui, n’en comprennent pas la gravité – comme elles oublient les dogmes et les commandements de la religion !
J’ai tout de même fait connaissance avec la forêt, ses beaux arbres, ses curiosités, comme ces pierres aux formes bizarres qui, entrevues de loin, font penser à des personnages. Je suis passée également devant un étang d’aspect assez sinistre ! Il s’en dégage une étrange impression… On croirait que plane sur le décor l’ombre d’une ancienne tragédie…
De la pitié, cette fois, se mêlait à la raillerie. Elle le regarda avec fureur. Cet homme avait le don d’inspirer des sentiments violents. On eût dit qu’un cercle de feu l’entourait où chacun se brûlait. Même Marion, si douce, se sentait devant lui vibrer de colère. Elle ne se souvenait pas d’avoir éprouvé rien de pareil.
Et, sans doute, les deux vieilles femmes auraient-elles parlé de la même manière devant celle qu’elles appelaient parfois avec affection « notre Madame » – car les années vécues ensemble, à l’office ou au salon – abolissent les différences de milieu, et elles devaient penser que l’âge les autorisait à cette familiarité.