La vie est courte ne le répétons-nous jamais assez, capter l'essence indispensable à rester vivant et prêt à saisir toutes les occasions de rebondir, de la naissance à la mort, comment transcender son âme afin de se réaliser, de mener à bien son passage sur Terre aussi furtif soit-il le temps de le dire, de repousser l'échéance inévitable de la faucheuse, d'harmoniser ses convictions et sa propension à ne pas se laisser abattre par les épreuves qui ne manquent pas de se mettre en travers de nos chemins, ce qui peut résumer peu ou prou toutes les ficelles de l'existence, amour et deuil, lumière et ténèbres, bonheur et souffrances,
Je de maux de Alex Beerli est un recueil de poèmes qui parle de la vie et rien d'autre.
A chaque étape, l'heure tourne et ne saurait résister à l'usure de la trotteuse, si l'auteure ne s'en cache pas, il n'est un secret pour personne de considérer l'écriture comme un moyen de thérapie pour avancer, une forme cathartique à se relever et à se ressourcer, à la première personne pour reprendre le titre éponyme, coûte que coûte, l'amour de la vie est plus forte que tout ce qui peut nous entraver, au risque de nous engluer dans de futiles chimères, la sensibilité de l'écriture alliée à ce qui s'appelle la compassion, cette dernière demande une énergie à s'interroger, à s'intéresser sur nos relations à autrui, autant qu'envers nous-mêmes.
Pénétrer dans l'intimité des mots c'est prendre conscience de leur poids, ce fardeau que l'on trimballe au quotidien, c'est aussi un cadeau que l'auteure propose dans ses poèmes, des tableaux dépeignant des moments clés d'une existence riche en rencontres et surprises, les bonnes nouvelles côtoyant les plus pénibles, l'éphémère défie la vitesse, l'amour n'est jamais très loin, parfois il semble à portée de main, souvent il nous glisse entre les doigts, la passion n'attend pas, le destin se charge de provoquer des étincelles d'émotions. Ou pas.
Chacun des poèmes invite à un véritable voyage dans la nature humaine, une introspection qui doit nécessairement passer par des choix, la rupture succède à la reconstruction, éternel recommencement, tranches de vie, l'impermanence cristallise le besoin de stabilité, chaque phrase recèle une envie folle d'espoir et de comprendre, une réflexion induit une autre et tous les sentiments figés peuvent s'éclater, tôt ou tard, entre la maladie et les blessures de l'âme, transformation et héritage transgénérationnel, l'importance de l'amour maternel et fraternel, le respect de nos racines et des souvenirs nostalgiques, se laisser brûler les ailes quitte à laisser une part de soi-même en cours de route, la solitude des êtres en quête perpétuelle de son double, l'auteure n'épilogue jamais ni ne se permet de fermer la porte de l'espérance, des couleurs à capturer pour gommer ce gris indécis et surtout ce noir qui fracture et divise les êtres, ces trahisons qui peuvent surgir sans crier gare, chacun aspire à assouvir des petits plaisirs, particules de bonheur à contempler la beauté sauvage d'une nature en perpétuel mouvement.
Le destin ne choisit pas toujours, les coeurs sensibles trouveront de quoi garder espoir et des possibilités nouvelles à rompre avec la monotonie générale, l'impuissance à combattre des feux de détresse, l'amitié et la transmission de valeurs vitales, l'amour du prochain, la musique de la passion de la vie laisse entrevoir une magie, une lumière dans l'obscurité des sentiments contrastés, ce recueil est à la fois une ode à la complétude et à celle de l'épanouissement de son enveloppe corporelle autant qu'intérieure, la vie n'est jamais un fleuve tranquille, dans le tumulte des existences en quête de réponses et de vérité,
Je de maux se pose en une hymne de la célébration de la vie !
Ne jamais s'arrêter de rêver, de croire en soi et s'il faut malgré tout tomber un jour, se relever encore et toujours un autre jour, tant qu'il y a de la vie il y a de l'espoir, la vie nous apprend à grandir mais surtout à garder la tête haute, en toute circonstance, c'est l'une des plus belles et humbles réponses que vous pourriez peut-être dénicher au détour d'un des poèmes, à creuser sous le sable ou encore dans cette belle couverture, lueur du soir ... espoir ?
Vision solaire, l'amour présenté sous toutes ses déclinaisons possibles avec son lot de déceptions et de difficultés, l'auteure se joue des mots avec maestria, une plume simple mais qui n'est pas synonyme de facilité, le sentiment profond d'emprunter un pont reliant son univers et le nôtre, je remercie
Alexandra von Felten pour m'avoir permis de découvrir son univers et d'avoir vécu une belle aventure en sa compagnie, comme une confidente de ses plus intimes pensées, comme une amie perdue de vue depuis quelques années et qui m'aurait raconté, autour d'une mousse, combien d'eau ont coulé sous les ponts, combien la vie mérite d'être vécue, combien l'espoir n'est pas un vain mot, chaque instant nourrit l'âme et remplit le réservoir indispensable à nous faire croire encore en des lendemains meilleurs, cette foi en l'autre qui ne nous quitte jamais, merci de m'avoir accompagné dans cette journée plombée par une pluie intense mais une chose est sûre, bientôt le soleil reviendra pour caresser nos visages et nous redonner des couleurs, celles de l'arc-en-ciel, celles de l'amour et surtout celles de la vie ! ❤️