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Citations sur La guerre des pauvres (93)

Et les passions remuent, car ils sentent bien, les tisserands, que si on tire le fil toute la tapisserie va venir, et ils sentent bien, les mineurs, que si on creuse assez loin toute la galerie s'effondre.
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Le martyre est un piège pour ceux que l’on opprime, seule est souhaitable la victoire.
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Après avoir invité Son Altesse à déplorer la voie par quoi les princes se font craindre des peuples au lieu de s’en faire aimer, il évoque le glaive, il menace : S’il en est autrement, le glaive leur sera enlevé et sera donné au peuple en colère. Ça y est, pour la première fois peut-être, on entend ça : le glaive leur sera enlevé et sera donné au peuple en colère.
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Cinquante ans plus tôt, une pâte brûlante avait coulé, elle avait coulé depuis Mayence sur tout le reste de l’Europe, elle avait coulé entre les collines de chaque ville, entre les lettres de chaque nom, dans les gouttières, par les méandres de chaque pensée ; et chaque lettre, chaque morceau d’idée, chaque signe de ponctuation s’était retrouvé pris dans un bout de métal. On les avait répartis dans un tiroir de bois. Les mains en avaient choisi un et encore un et on avait composé des mots, des lignes, des pages. On les avait mouillées d’encre et une force prodigieuse avait appuyé lentement les lettres sur le papier. On avait refait ça des dizaines et des dizaines de fois, avant de plier les feuilles en quatre, en huit, en seize. Elles avaient été mises les unes à la suite des autres, collées ensemble, cousues, enveloppées dans du cuir. Ça avait fait un livre. La Bible. Ainsi, en trois ans, on en fit cent quatre-vingts, pendant qu’un seul moine, lui, n’en aurait copié qu’une. Et les livres s’étaient multipliés comme les vers dans le corps.
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Il réclame leur contribution, mais la jeune fille ne peut pas payer, ils ont à peine de quoi vivre. Le percepteur lui arrache sa robe, il la jette sur une paillasse et il se paie. Elle a quinze ans. Elle est jolie. Elle est la valeur même. Mais la progéniture des pauvres ne vaut rien. Ses lèvres sont bleues à présent, elle a froid ; elle titube sur le petit sentier bordé de mûres ; de loin son père la voit.
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Il cite les Évangiles : “Vous ne pouvez servir Dieu et les richesses.” Il croit pouvoir lire les textes tout simplement, à la lettre ; il croit en une chrétienté authentique et pure. Il croit que tout est écrit noir sur blanc dans saint Paul, qu’on trouve tout ce qu’il faut dans les Évangiles. Voilà ce qu’il croit.
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Son père avait été pendu. Il était tombé dans le vide comme un sac de grain. On avait dû le porter la nuit sur l?épaule, puis il était resté silencieux, la bouche pleine de terre. Alors, tout avait pris feu. Les chênes, les prés, les rivières, le gaillet des talus, la terre pauvre, l?église, tout. Il avait onze ans.
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"Aimer les pauvres, c'est aimer la pauvreté haïssable, ne plus la mépriser. C'est aimer l'homme. Car l'homme est pauvre. Irrémédiablement. Nous sommes la misère, nous errons entre le désir et le dégoût."
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Nous ne devons pas dormir plus longtemps
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Jean Hus prêche l'amour, la prière, même pour les ennemis du Christ, et tonne que le repentir ne passe ni par l'argent des indulgences, ni par la violence des croisades, ni par le pouvoir des princes. C'est un fait. Les mots sont dits de nouveau : "ni par l'argent ni par le pouvoir ni par les princes", ces mêmes petits mots qui changent de forme, de ton mais pas de cible, et qui, lorsqu'ils reviennent au monde, s'acharnent contre l'argent, la force et le pouvoir. Ces mots vont petit à petit devenir les nôtres. Ils vont mettre longtemps, très longtemps à faire leur chemin jusqu'à nous. On les entend mal encore dans les prêches de Jean Hus, mais peut-être ne les avait-il jamais si bien entendus.
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