AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,68

sur 736 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ce roman m'avait attiré avec sa belle couverture, son titre beau et énigmatique, son résumé et en plus, il avait recommandé dans l'émission de « La Grande Librairie » (dans la partie des libraires).

Un fils écrit une lettre à sa mère, lettre qu'il lui sera impossible de lire puisqu'elle est analphabète et ne comprend que le Vietnamien.

Le narrateur ne lui cachera pas grand-chose et on se dit qu'heureusement qu'elle ne lira jamais cette lettre dans laquelle son fils parle, entre autre, des coups qu'il a reçus de sa mère.

Je ne sais pas ce que la mère aurait pensé de la lettre de son fils, si elle avait su la lire, mais moi, je me suis ramassée une pelle dans la gueule, et pas dans le bon sens du terme.

Le récit est assez décousu, passant souvent du coq à l'âne. Bon, lors de nos conversations en famille ou entre amis, on saute aussi souvent sur tous les sujets, on divague, on s'éloigne du point de départ, mais si à l'oral, ça marche, à l'écrit, c'est plus confus.

Sans problèmes, j'ai réussi à m'en sortir avec ses digressions, à dérouler le fil de l'histoire, à identifier les membres de sa famille et à comprendre que lorsqu'il parlait du garçon, c'était de lui qu'il parlait, se mettant en scène à la troisième personne du singulier, sans doute pour prendre plus de distance avec le récit, vu que ce qu'il lui arrivait était assez violent…

J'ai apprécié les sujets abordés, assez disparates, mais formant un tout cohérent avec le personnage principal : l'exil aux États-Unis, la guerre du Vietnam, le métissage, les syndromes post-traumatiques, l'homosexualité, la difficulté de trouver une place dans la société américaine, les brimades à l'école, le dur travail de sa mère pour s'en sortir, les drogues, le racisme des Blancs envers les plus basanés et celui des Vietnamiens envers les métissés, ceux qui sont trop Blancs pour eux.

Le racisme n'est pas l'apanage de l'Homme Blanc, la connerie existe partout et l'Humain ramène tout à une histoire de couleur de peau ou de race. On le ressent bien dans ce récit, avec la mère du narrateur, fille d'une Vietnamienne et d'un soldat américain.

Le racisme ambiant, qu'il soit au Vietnam ou aux États-Unis est très bien décrit, magnifiquement rendu. Avec peu de mots, peu de situation, l'auteur arrive à nous faire comprendre toute l'imbécilité des gens, quelque soit leur couleur de peau, leurs origines.

La chose qui m'a le plus cruellement manqué, dans ce récit qui avait tout pour me plaire, ce sont les émotions ! Une fois de plus, j'ai eu l'impression qu'elles étaient aux abonnés absents : là où certains passages auraient dû me mettre le coeur en vrac, il ne s'est rien passé, comme si l'écriture n'avait pas su rendre les émotions palpables.

Le manque de dialogues m'a manqué aussi, cela a sans doute contribué à cette impression d'écriture froide. L'auteur a sans doute mis ses tripes dans son roman, mais à aucun moment je ne l'ai ressenti.

Une fois de plus, c'est un rendez-vous manqué avec un roman qui a été salué et encensé par la critique… Si j'ai réussi à tenir le coup durant toute la moitié du roman, la seconde partie fut survolée tant je n'arrivais plus à m'accrocher au récit et à la plume de l'auteur.

Malgré des portraits forts dans ses personnages, malgré un récit qui avait tout pour me plaire, j'ai battu la campagne pendant les 130 dernières pages et me suis enlisée dans la fin du récit, alors que j'avais réussi à apprécier un peu le début du roman.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
Commenter  J’apprécie          230
L'élégance d'un titre, la beauté d'une couverture, quelques critiques accrocheuses sur Babelio : il n'en fallait pas plus !
À peine entraperçue à la médiathèque, cette jolie biche qui me fait de l'oeil, et voilà que je fonce sans trop savoir à quoi m'attendre.
Effet de surprise garanti !

De quoi ça cause ? Tout juste une vague idée.
Bien vite je comprends que l'intérêt de ce livre est à chercher ailleurs, dans l'écriture principalement.
Il suffit de tourner quelques pages pour s'en convaincre : Ocean Vuong est bourré de talent (et de quelques névroses aussi...)
Dès le premier chapitre me voilà scotché par la plume et l'exquise qualité du style. Surpris aussi par le contraste entre l'indéniable charge poétique de certaines images et la brutalité crue, presque "malaisante", qui nous saute au visage dans d'autres passages et que le jeune homme nous livre ici pêle-mêle, comme dans l'urgence.
C'est au lecteur de recoller les morceaux, de reconstituer un semblant de chronologie, d'identifier les protagonistes de cette histoire familiale embrouillée, bref de repérer dans ce désordre un fil conducteur et de s'y cramponner comme à une ligne de vie.

Se dessine alors par fragments un récit de guerre (celle du Vietnam), d'exil (aux États-Unis), de métissage et de racisme, l'histoire d'une famille (grand-mère, mère, fils) déracinée qui peine à surmonter ses traumatismes.
Dans ces confessions adressées à sa mère (pourtant analphabète), Ocean Vuong évoque quelques faits marquants de son enfance et de son adolescence, ses premiers émois et la découverte de son homosexualité, les ravages de la toxicomanie parmi ses rares amis, ou encore la relation pleine de tendresse - sans doute les plus belles pages du roman - qu'il entretient avec sa grand-mère sénile, hantée par les bombes américaines sur Saïgon.

Est-ce que pour autant j'ai vraiment adoré ? Non.
Est-ce que j'ai tout compris ? Certainement pas (mais n'est-il pas dit en page 219 : "ça non plus ça ne veut rien dire, je sais, mais il y a des riens qui changent tout après eux" ?)
Est-ce que je regrette d'avoir passé quelques jours dans ce joli méli-mélo de grâce, d'amour, de violence et de questionnements intimes ? Pas le moins de monde.

Bien que le sens de certaines formules m'ait complètement échappé, j'ai souvent été touché par la sincérité de ce narrateur-poète déboussolé, en quête de racines et d'identité ("parfois je ne sais pas ce que ou qui nous sommes"), fourmillant de questions cruciales sur ses origines ("mon doute est partout, Maman [...] Je ne sais pas comment te décrire : blanche, asiatique, orpheline, américaine, mère ?")

Chaque souvenir en appelant un autre, les pensées et les paragraphes se succèdent comme des flashs, de manière un peu décousue. L'effet stroboscopique produit peut déplaire, mais cela n'empêche finalement pas l'auteur de développer en profondeur son rapport à la langue, à l'art en général et à l'écriture en particulier, par laquelle il transforme ses souffrances intimes en brefs instants de splendeur.
A-t-on jamais vu plus belle transmutation ?
Commenter  J’apprécie          252
Ca vous arrive de lire un livre qui vous laisse perplexe mais que vous avez quand même aimé ?
Je voulais lire celui-ci car le résumé indiquait que c'était une lettre d'un fils à sa maman, qu'ils sont vietnamiens et qu'on y découvre l'histoire de leur famille. Je veux plus de diversité dans les auteurs/autrices que je lis et je suis particulièrement curieuse concernant les pays dont mes parents sont d'origine.
J'ai donc lu ce livre cet été et ça a été une expérience unique. Souvent, j'étais perdue. Des fois, j'étais vraiment très touchée et les mots de Vuong faisaient écho en moi.
Ce livre vous donne un aperçu de la vie d'immigrants vietnamiens aux Etats Unis à travers les yeux du fils. C'est parfois très poétique et quelque fois assez cru.
Ca m'a rappelé les oeuvres de Virginia Woolf car j'y ai retrouvé comme un courant de conscience dans le style de l'auteur. Pour moi, cela a rendu ma lecture un peu difficile à suivre et c'est pourquoi je n'ai pas pu l'apprécier au maximum.
Mais je suis contente de l'avoir lu et je pense le relire un jour.
Commenter  J’apprécie          10
Qu'il est beau, ce titre : Un bref instant de splendeur, qui rappelle d'ailleurs celui d'un merveilleux film d'Elia Kazan, Splendor in the Grass (La fièvre dans le sang, en VF). Partout, par la critique ou ses lecteurs, le roman d'Ocean Vuong a été célébré à juste titre pour son ruissellement poétique, dans un texte autobiographique (jusqu'à quel point ?). Très bien, l'auteur est doué, sans conteste, mais est-il permis de dire que l'on est pas nécessairement touché par le sort de ce garçon né d'un père américain et d'une mère vietnamienne et qui est très tôt confronté au racisme ordinaire ? Beaucoup d'autres thèmes sont présents dans ce livre volontairement "chaotique" qui fait fi de toute chronologie dans cette lettre que le narrateur adresse à sa mère analphabète. Ce n'est pas que l'on se perde dans les péripéties du récit mais Vuong s'est ingénié à mélanger les époques, les protagonistes, les moments dramatiques ou triviaux au gré de son inspiration. Sans oublier les changements de style, jusqu'à égrener des Je me souviens, à la manière de Perec (Georges, pas Marie-Jo). Si l'on n'est pas stricto sensu dans le domaine du roman doloriste, on n'en est quand même pas très loin entre homophobie, drogue et deuils successifs. C'est une affaire de sensibilité, dira t-on, concernant l'approche du roman par chacun. Certes, mais cela est vrai pour tous les ouvrages et il est important d'y trouver son bonheur également en matière de construction narrative. Celle d'Un bref instant de splendeur peut s'entendre par la forme épistolaire qu'est censé prendre le livre mais elle n'est pas convaincante car trop travaillé, au détriment de la sincérité. Mais ceci n'est évidemment qu'un modeste avis personnel qui va à l'encontre d'une majeure parti d'avis enthousiastes.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
Commenter  J’apprécie          220
Avec ce livre, nous sommes tantôt transportés par la splendeur et tantôt mitigés par la lenteur. Ocean Vuong maîtrise les mots avec une rédaction douce et délicate, qui sait également se révéler tranchante. Pourtant, on se perd un peu dans ce livre qui n'est autre qu'un journal intime, ou des mémoires d'un « premier siècle ». Les sauts dans le temps sont nombreux et, volontairement j'imagine, déroutants. On ne sait pas où l'écrivain nous mène, si ce n'est finalement à une invitation. Invitation à repenser aux plus belles tables de nos vies.
Commenter  J’apprécie          20
Très bien écrit j'ai démarré le roman enthousiaste mais des scènes vraiment traumatisantes, notamment celle où des mercenaires droguent un macaque et lui mangent le cerveau alors qu'il est encore vivant, m'ont fait abandonner la lecture. N'étant pas adepte des scènes d'horreur, Je n'ai pas pu aller plus loin par conséquent je ne trouverai pas ce Bref instant de splendeur qui fait le titre du livre.
Commenter  J’apprécie          91
Comme Ocean Vuong, le narrateur de son roman, Little Dog, naît à Saïgon à la fin des années 1980. A l'âge de 2 ans, il arrive dans le Connecticut grâce à l'Amerasian Act, une loi qui permet aux « sang-mêlé » de père américain d'émigrer aux États-Unis.
L'auteur peint son enfance entre une mère employée dans un bar à ongles, brutale et colérique, et une grand-mère charmeuse, conteuse née, schizophrène. Son récit prend la forme d'une longue lettre à sa mère. Lettre toujours recommencée, emplie de doutes. Mère qui ne la lira pas parce qu'elle est analphabète.
Il dit la souffrance du « yellow /white « celui qui a la peau trop claire pour un Vietnamien et pas assez pour un Américain." Sa détermination à ressembler au canon dominant – Si Little Dog s'intègre, c'est avec une joie coupable, incrédule. En sachant qu'il n'y parviendra jamais vraiment.
La première partie, essentiellement centrée sur la vie familiale de « Little dog » est très poétique et j'ai été embarquée dans cette vie chaotique et pleine de tendresse aussi, il y a des réflexions très profondes (et comiques en même temps) sur la difficulté de communiquer : « Nul objet n'est dans un rapport constant avec le plaisir, écrivait Roland Barthes, cependant pour l'écrivain, c'est la langue maternelle. » Mais que se passe-t-il quand la langue maternelle est atrophiée ? », (…) « le vietnamien que je possède est celui que tu m'as transmis, celui dont la diction et la syntaxe ne dépassent pas le niveau élémentaire »,
Les deuxième et troisième parties sont plus centrées sur la découverte de son homosexualité, son éveil au désir. Ses premiers émois, dans un champ de tabac, avec le jeune Trevor. Et le père de Trevor, épave chargée d'alcool, parlant de Little Dog comme du « petit Chinetoque », l'un de ceux à qui l'oncle James « a mis une bonne raclée dans la jungle (…). Tu sais ça, Trev ? (…) Comment il en a cramé quatre dans un fossé avec de l'essence ? «
Ce livre est un peu inégal, les deux dernières parties sont trop longues, trop abruptes, trop violentes, écrites dans un style saccadé, haché. Mais rien que pour le début et certaines pages il vaut la peine d'être lu. C'est un mélange de cauchemar et de rêve américain, de délicatesse et de cruauté.
Commenter  J’apprécie          00
Lettre d'un fils à sa mère, qui nous fait traverser le trauma de la guerre, la violence, l'éclosion du désir, le désespoir face à l'absurde. L'écriture est très particulière, installant certaines scènes avec une grande puissance d'évocation (notamment toutes les scènes avec Trevor, que j'ai l'impression d'avoir vues plus que lues), s'enlisant à d'autres moments dans des envolées obscures qui m'ont perdue.
Commenter  J’apprécie          53
J'ai acheté ce livre séduite par la poésie du titre, moi qui lis assez peu d'auteurs américains et qui reste de marbre aux grandes promotions médiatiques. le style m'a au départ surprise, très riche et très travaillé, il s'opposait à ma précédente lecture ( un auteur japonais contemporain) à l'écriture plus que dépouillée ; j'en ai été déstabilisée. Et puis une certaine magie a opéré et je ne l'ai plus lâché. Cependant, je ne suis pas totalement convaincue parce que j'ai trouvé parfois des longueurs, et que les traits souvent très noirs finissaient par devenir un peu trop épais. de plus par moments, j'ai perdu le fil, les effets stylistiques me faisaient douter de la compréhension du texte. Je suis peut être trop cartésienne....
Ceci dit ce livre reste très original et traite de l'envers du décor américain, de la souffrance, de l'amour aussi. Il ne laisse pas indifférent, même si sa lecture n'est pas aisée. Je me souviendrais de ce livre.
Commenter  J’apprécie          20
Déracinement, racisme, violence, homosexualité, incommunicabilité, figure de la mère et du père, addiction… Comment écrire sur ces traumatismes toujours présents? Dans ce récit largement autobiographique, dans ce texte épistolaire, dans cette langue poétique, éblouissante et crue, Ocean Vuong nous explique la complexité de la guerre du Vietnam et de ses conséquences sur sa famille, ce rêve américain qui semble inatteignable, cette enfance américaine tiraillée entre deux cultures et battie sur la mémoire.

L'auteur nous offre un texte à la fois empreint de délicatesse et de brutalité. Seulement voilà, j'ai été happée par la première partie, j'ai noté un nombre phénoménal de passages que je prenais plaisir à relire parce qu'ils abordaient la difficulté à communiquer «que se passe-t-il quand la langue maternelle est atrophiée? », la transmission orale de génération en génération « le vietnamien que je possède est celui que tu m'as transmis, celui dont la diction et la syntaxe ne dépassent pas le niveau élémentaire », la barrière de la langue, je me sentais bouleversée par cette lettre d'amour et de résilience, ces mots qui pansent, ces phrases maternelles à la syntaxe approximative « deux langues s'annulent entre elles, suggère Barthes, ce qui en appelle une troisième…ce troisième langage qui donne vie quand la langue défaille», ces mots qu'un fils écrit à sa mère, mère qui ne pourra les lire puisqu'analphabète.

Et puis arrive la deuxième partie, une partie trop crue, je n'étais plus touchée. La pudeur manquait. La troisième partie me laisse un goût très mitigé. Alors malheureusement, malgré les magnifiques portraits, les cicatrices non refermées et la fulgurance du début (oui j'ai adoré cette première partie), j'ai perdu pied et me suis mise à dériver jusqu'aux derniers mots.
Commenter  J’apprécie          50




Lecteurs (1970) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1732 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}