AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,33

sur 27 notes
5
1 avis
4
6 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
1 avis
J'achève à regret ma première lecture de manuel Vazquez Montalban.
Quel plaisir, de suivre le "privé" Pepe Carvalho, dans ces enquêtes (descentes...) dans les strates sociales espagnoles de l'après-franquisme.
L'occasion de faire connaissance de personnages douteux, orgueilleux, déchus, assassins de raison ou de circonstances, victimes fragiles et décalées voire déclassées...
Sordide est bien l'épithète qui convient... Et Pepe, qui bosse en marge de l'ordre et de la loi, s'attarde et suit des pistes qui offrent au lecteur cette plongée (descente) en certains endroits tristes ou/et interlopes.
Il ressort de ces quatre nouvelles, une humanité profonde et souffrante. Une vision sarcastique et tendre se dégage de ces récits sans brutalité inutile, où le détective n'oublie jamais de manger et de dormir lorsqu'il le faut.

Commenter  J’apprécie          442
C'est à cause de son personnage de détective privé, Pepe Carvalho, qu'il a fait vivre dans de nombreux romans et nouvelles et qu'il décrit lui-même comme un “privé mélancolique et nihiliste actif” que Vasquez Montalbán est connu du grand public. Les oeuvres le mettant en scène ont été traduites dans différentes langues et même adaptées pour le cinéma et la télévision. On les trouve assez facilement sur le site de RTVE et sur You Tube…

Je suis personnellement très attirée par les romans policiers esthétisés par des références artistiques, musicales ou littéraires et je voue un culte à ce privé fin gourmet et à ses métaphores culinaires, même si sa curieuse manie de brûler les livres me fait frémir ; ce rapport particulier à la culture et à la mémoire, entre modestie, car Carvalho est extrêmement cultivé, et cynisme m'intrigue et j'en redemande.

Les quatre nouvelles de ce recueil présentent une déclinaison du mot « sordide » et mettent l'accent sur une saleté abstraite, sur l'infamie sous-jacente de la société. Pour autant, Vasquez Montalbán ne porte pas de jugement : « Assassinat à Prado del Rey » insiste sur l'impuissance à agir autrement que de la manière atavique de son milieu social ou culturel, « Rendez-vous avec la mort à Up and Down » ironise sur une forme de « sida esthétique », « Jordi Anfruns, sociologue sexuel » illustre une société issue du mai 68 français mais qui ne l'assume pas tandis que le final du « Signe de Zorro » est visualisable comme un tableau de Goya…

Je vous recommande de petit recueil et vous laisse avec la dernière phrase de la préface de l'auteur : « Je n'exagère pas. Des choses pareilles, j'en ai vu comme tout le monde ».
Commenter  J’apprécie          70
J'avais envie depuis longtemps de renouer avec Montalban et Pepe Carvalho... c'est chose faite avec "Assassinat à Prado del Rey et autres histoires sordides". du sordide, il en est question dans ces différents nouvelles, dont une porte sur  l'assassinat d'un réalisateur de télévision, où on croise dans une autre un sociologue sexuel (un peu timbré...). Des nouvelles traversées par des personnages un peu louches, traitant de perversion et de folie aussi. Où j'ai eu plaisir à retrouver un Pepe Carvalho flegmatique, ironique et toujours fin gastronome...
Commenter  J’apprécie          60
Dans sa préface, l'auteur précise que ces histoires sont sordides c'est à dire contiennent des faits, des personnages "méprisables, ignobles ou mesquines". Il nous plonge dans une Espagne du début des années 80 que je connais mal. le souvenir du franquisme est vivace, la démocratie ne satisfait pas tout le monde, beaucoup se plaignent du manque de reconnaissance. La nouvelle qui donne son titre au recueil plonge Pepe Carvalho dans les milieux de la télévision et le force à consommer sans relâche les oeuvres du réalisateur assassiné. le temps presse : celui qui l'a engagé risque d'être limogé d'un jour à l'autre, et notre détective tient à être rétribué pour sa peine. le Madrid de la Movida ne lui convient pas vraiment, et il est plus suiveur que véritable enquêteur, dans ce Madrid nocturne composé de lieux à la mode presque aussitôt démodés. Pepe ne se pose pas en moralisateur - mais s'il fallait lui poser la question, je suis sûre qu'il ressent de la compassion pour le coupable, non pour la victime irréprochable aux yeux de la morale bourgeoise.
La fameuse morale bourgeoise en prend un sérieux coup dans Jordi Anfruns, sociologue sexuel, la troisième nouvelle. Une jeune fille de bonne famille, pourrie gâtée par maman et chassée de la maison à cause de ses frasques, est retrouvée assassinée. Je ne vous parle même pas du scandale, ni des disputes entre les parents, ni encore de la droiture de la soeur aînée, mariée et mère de famille respectable. L'enquête de Pepe Carvalho va donner un grand coup de pied dans toute cette respectabilité - et il en paiera les conséquences aussi.
Plus courtes sont les nouvelles pairs. Rendez-vous avec la mort à Up dans Down nous emmène, avec son titre qui n'est pas sans rappeler Agatha Christie, dans les méandres des boites de nuit à la mode (encore une fois) où un assassinat est in-con-ce-vable - et a pourtant lieu. le signe de Zorro est la rencontre de plusieurs misères, toutes plus sordides les unes que les autres. S'en sortir est impossible - si ce n'est par la mort. Quant à Pepe Carvalho, je lui laisse le mot de la fin :
"Non, je n'ai jamais eu la tentation morbide de savoir ce qu'il est advenu des coupables dans les affaires que j'ai résolues, encore moins quand la responsabilité incombait à la police et aux juges. Je découvre des assassins, à la police et aux juges d'en faire des victimes. Côté victime, d'ailleurs, je me suffis à moi-même".
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
Commenter  J’apprécie          40
Quatre nouvelles d'inégale longueur mettant en scène Pepe Carvalho . La nouvelle éponyme du recueil se déroule dans le milieu de la télévision espagnole ,dans les deux suivantes (« Rendez-vous avec la mort à Up and Down » , « Jordi Anfruns, sociologue sexuel ») le détective enquête sur des meurtres dans le monde de la nuit . La dernière , « le signe de Zorro » , très courte , est aussi particulièrement noire. Carvalho , toujours gastronome , toujours brûleur de livres , promène son désenchantement dans l'Espagne de la « movida » où trainent encore , entêtants, les miasmes du franquisme.
Commenter  J’apprécie          20
Il s'agit ici d'un recueil de quatre nouvelles cataloguées comme « policières » mais qui n'en sont pas. Oui, le personnage principal est un détective privé enquêtant sur des meurtres et des morts plus ou moins louches mais aucune des intrigues narrées n'offre ici de réelle solution. Entre critiques cyniques de la société catalane, un humour parfois un peu balourd et des digressions à chaque paragraphe, il est facile de perdre le fil et de se désintéresser de ces histoires pas si sordides que cela. le style et la narration ne m'ont pas convaincue de continuer la lecture des deux dernières nouvelles de ce recueil qui ne m'a, au final, pas séduite du tout.
Commenter  J’apprécie          20
Amateur des ouvrages de Manuel Vazquez Montalban, j'ai remarqué que la qualité des épisodes des enquêtes de Pepe Carvalho était inégale. Pas de problème pour cette série de quatre nouvelles, c'est un bon cru. L'avantage de ce format, c'est aussi la densité de l'action, même si l'auteur y ajoute les anecdotes dont il est coutumier, qu"elles touchent la gastronomie ou la politique, ici le monde de la télévision en particulier.
Commenter  J’apprécie          20
il n'y a pas vraiment d'enquête dans ces nouvelles qui sont plutôt le prétexte à décrire une certaine parie de la société espagnoles post franquiste vue par un Pepe Carvalho curieux et désabusé à la fois
Commenter  J’apprécie          20
je voulais absolument en lire un autre de cet auteur après la déception de J'ai tué Kennedy, parce que c'est pas possible que l'un des écrivains espagnols les plus importants du XXe siècle ait eu du succès avec un bouquin décousu et sans queue ni tête comme celui-ci ! Avec Assassinat à Prado del Rey, on est en présence d'un recueil de nouvelles et j'aime beaucoup (alors que ce n'est pas mon format de prédilection) : des meurtres sordides dans les coulisses de la télé madrilène, et de l'humour gras et truculent à l'espagnole, bref c'est excellent, surtout si on connait un minimum l'Espagne. On s'attache aussi au personnage de Pepe Carvalho, détective privé galicien installé à Barcelone et grand amateur de cuisine raffinée.
Commenter  J’apprécie          11


Lecteurs (79) Voir plus



Quiz Voir plus

Pepe Carvalho, à la Proust N°1

S'il était une ville ?

Teruel
Zaragoza
Valencia
Barcelona
Badalona
Granada
Alicante
Almeria

10 questions
25 lecteurs ont répondu
Thème : Manuel Vázquez MontalbánCréer un quiz sur ce livre

{* *}