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Par certains aspects, j'ai un peu moins apprécié ce second tome. Par d'autres, je l'ai trouvé réjouissant. Un des excellents aspects tient au fait que je l'ai lu en commun avec Srafina. J'espère d'ailleurs que nous conclurons la trilogie ensemble.

Dans le réjouissant, il y a l'importance du théâtre. Tout en effet tourne autour des répétitions de Hamlet, dans une version quelque peu originale, dont la première aura l'honneur d'avoir de gros bonnets dans le public, dont un certain Hitler en visite d'amitié chez son grand voisin britannique. Vaut-il mieux rafraichir sa mémoire concernant les péripéties de Hamlet avant d'attaquer ce roman ? Je le pense. En tout cas moi je l'ai fait et cela m'a permis de saisir de nombreuses remarques des acteurs. Je me suis même entendu exprimer mon désaccord avec une opinion concernant le comportement de Hamlet, et être ravi par un choix de mise en scène. Une chose est sûre, j'aimerais bien voir cette version de la pièce.
Quand on aime le théâtre, on ne peut que se sentir emporté par l'atmosphère des coulisses, les coups de gueule du metteur en scène, la conception des costumes, etc. C'est assez génial.

Autre élément jouissif : l'humour anglais qui paraît quand on ne l'attend pas, comme lorsque l'inspecteur Carmichael et son sergent préféré vont apprendre à une épouse la mort de son mari. le quiproquo purement théâtral et pourtant en dehors des répétitions de Hamlet m'a fait drôlement rigoler. Carmichael continue à me faire penser à l'inspecteur Barnaby, même s'il est devenu plus grave à cause des circonstances.

Ce qui m'a le moins convaincu est lié au comportement de certains personnages, en particulier de l'actrice principale Viola. J'ai du mal à admettre qu'une fille de bonne famille partie vivre une vie d'actrice au grand dam de sa mère, qui a développé un sens de l'autonomie poussé, puisse se faire mener par le bout du nez par un beau gosse rencontré le jour-même. Son appartenance à cette famille et son rôle dans Hamlet la mettent dans une situation dangereuse, mais j'ai trouvé qu'elle rentrait trop facilement dans ce jeu. Sa peur ne transparait pas. Les conflits intérieurs que j'imagine obligés dans ces circonstances n'existent pas. Elle a même l'air relativement indifférente à l'objectif auquel elle participe, et il faut attendre presque la fin pour qu'elle soit convaincue d'être dans le bon camp. Bref j'ai eu l'impression qu'elle « jouait » autant dans sa vie que pour Hamlet. Peut-être est-ce le cas.
Je suis aussi toujours aussi peu convaincu de l'efficacité du Scotland Yard que l'on nous montre. Carmichael attendra la fin du roman pour qu'une information manquante lui permette de compléter le puzzle et comprendre la menace qui pèse. Que cette information ne soit pas parvenue avant à ses oreilles, même par un canal typé Secret Service, me déçoit beaucoup.

Mais même si tout ne semble pas s'emboîter parfaitement dans ce roman, l'écriture de Jo Walton assure qu'à aucun moment l'on ne s'ennuie. On sent les griffes du fascisme accrocher la pauvre Grande Bretagne, presque avec douceur, et avec son consentement. Les échos venus d'Europe sur les exactions des nazis sont considérés comme des fables par la plupart des gens. Et puis, le continent c'est loin. Mais quand un témoin digne de foi vient raconter ce qu'il a vu, on tremble. Et on sent aussi les mêmes griffes s'accrocher avec de moins en moins de douceur sur Carmichael qui, en s'attachant à faire son travail de policier avec rigueur, se sent parfois devenir petit à petit un vrai collabo.

Comment agira-t-il dans la troisième partie de cette trilogie ? Tout est possible. En attendant de l'apprendre, je ne peux que vous suggérer d'aller lire le contrepoint que notre amie Srafina publie à peu près en même temps.
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Second tome de la trilogie du subtil changement, Hamlet au paradis nous ramène dans ce monde, imaginé par Jo Walton, d'une l'Angleterre qui aurait choisi de signer un accord de paix avec l'Allemagne nazie, laissant le reste de l'Europe dans les mains d'Hitler.
De ce fait on assiste à une montée en puissance du fascisme, de la chasse aux juifs, communistes et homosexuels. Les personnes visées cherchent à fuir, à se réfugier au Canada quand d'autres sont expulsées vers l'Europe et les camps d'extermination.
Ce tome nous invite dans le monde du théâtre deux semaines après les événements du Cercle de Farthing où nous avions fait la connaissance de l'inspecteur Carmichaël enquêtant sur le meurtre d'un politicien chargé de signer la paix avec le troisième Reich.
Cette fois-ci l'enquête policière démarre par une explosion, accident ou crime ?
Carmichaël enquête dans le milieu du théâtre et plus particulièrement autour d'une pièce en cours de répétition : Hamlet.
Viola Lark, jeune aristocrate qui a rompu avec son milieu en est le principal personnage. Elle se retrouve bien malgré elle mêlée à un complot visant à changer le monde. du moins c'est ce qu'elle veut bien croire. Car sont ce les hommes ou les idées qui ont force de loi en ce bas monde.
Le personnage de Viola est à la foi fort et fragile. Élevée dans un monde imbu de ses privilèges, elle a voulu tout quitter pour vivre sa passion : le théâtre. Ces autres soeurs ont pris un autre chemin, dont l'une est devenu communiste et l'autre nazie. La fratrie est soudée, mais pas forcément dans le bon sens.

Jo Walton mêle habilement histoire et uchronie, en passant par l'IRA et son combat pour l'indépendance, ainsi que le communisme avec l'affrontement qu'il y a entre nazisme et communisme, Hitler et Staline. Les exactions de chaque camps sont évoqués, ainsi que les camps de concentration.
L'opinion anglaise est plus ou moins au courant de ce qu'il se passe, mais est-ce de l'apathie, de l'indifférence, personne ne veut savoir ou n'a envie de défier le pouvoir en place.

Néanmoins une émergence de résistance se fait jour avec ce groupe qui se forme pour commettre un attentat et dire non à ce qui les entoure. Entre idéalistes et opportunistes, ils ont au moins le désir de changer le cours de leur histoire.
L'atmosphère à Londres devient de plus en plus lourde, on sent le fascisme ambiant monter en puissance.
Et Carmichaël là dedans, fait son boulot, il est inspecteur, il enquête, démasque et arrête. Lui-même est sur la corde raide. Il est manipulé et menacé par ses supérieurs. Son amour pour son compagnon est une grande menace pour lui et son devenir. Saura-t-il faire les bons choix pour lui ou le pays ?
Finalement donc à la fois polar et uchronie, ce deuxième tome fut très plaisant à lire. Jo Walton a un don pour accrocher son lecteur et pourtant ses personnages principaux sont vraiment très complexes et ne savent pas toujours où se situer, pas forcément sympathiques avec leurs hésitations et leur égoïsme mais aussi très humains quand ils se rendent compte des implications qui s'imposent à eux.
Et puis bien sûr, il y a aussi cette ambiance so british, très feutrée qui donne l'impression que tout se déroule dans une atmosphère en décalage avec les événements.
J'ai pris grand plaisir à lire ce deuxième tome avec mon ami babeliaute BazaR. Amateurs d'uchronie et de Sf nous avons voulu connaître la suite des aventures de Carmichaël et ce fut très agréable. A très bientôt pour le tome 3 et merci pour nos échanges.

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Après Le Cercle de Farthing, nous poursuivons les aventures de l’inspecteur Carmichael dans Hamlet au paradis, poursuivant l’uchronie d’un Royaume-Uni ayant arrêté tôt la Deuxième Guerre mondiale et glissant vers un régime autoritaire et discriminatoire.

Hamlet au paradis nous ramène dans ce Royaume-Uni qui a signé une paix séparée avec l’Allemagne et qui a laissé l’Europe entière sous la domination nazie. Les discriminations montent rudement et sûrement, et même si l’homophobie est encore abordée, c’est plutôt la chasse aux juifs et aux communistes qui est annoncé.
Le début de cette nouvelle enquête de l’inspecteur Carmichael est clairement à l’image du Cercle de Farthing : le personnage principal nous replace le contexte vis-à-vis du premier tome et nous alternons de la même façon entre l’enquêteur soumis aux pressions de sa hiérarchie et une jeune actrice qui a décroché le fameux rôle d’Hamlet. Nous suivons, à nouveau, les codes du roman policier tels que nous les avons ingérés depuis Agatha Christie (peu de personnages, histoires de familles et lecteur laissé dans l’ignorance presque autant que l’enquêteur).
Toutefois, l’immersion progressive dans le monde du théâtre anglais des années 1940-1950 permet de faire évoluer le point de vue. Et c’est là que l’intérêt de ce deuxième tome se révèle, parce que sinon j’avoue que la lecture ne m’emballait guère, jusque là. Approfondir notre connaissance du théâtre anglais du milieu du siècle, ça fait un peu sociologie, et pourtant c’est un peu fascinant de voir Londres par ce biais-là ; la narratrice elle-même nous fait comprendre la géographie londonienne par sa vie de jeune artiste.
Sans dévoiler le moins du monde les tenants et les aboutissants de l’intrigue, sachez juste qu’on y croise carrément ce « cher » Adolf Hitler et que l’enquête étant relativement tranquille dans son avancée, ce sont les derniers moments qui accélèrent le rythme du livre. Quelques miettes plutôt visibles en fin d’ouvrage nous guident tranquillement vers le troisième tome. Le lecteur pointilleux pourra par contre (à défaut de critiquer l’édition de Lunes d’Encre qui est très bonne et sans coquille aucune) s’étonner du choix des titres de cette trilogie. En effet, en anglais, cela donne Farthing (pour Le Cercle de Farthing donc), Ha’penny (pour Hamlet au paradis) et Half a Crown (pour Une demi-couronne), avec la trilogie du Small Change, au lieu du Subtil Changement ; là il est évident que la traduction a été très difficile à choisir, puisque la version originale se permet des jeux de mots avec les différentes monnaies britanniques, ce qui est intraduisible pour les deux premiers tomes, et la trilogie aurait pu s’intituler « La petite monnaie », mais ça n’aurait plus suggérer autant l’uchronie… Dilemmes, donc.

Hamlet au paradis ne dépareille pas du tout du Cercle de Farthing au niveau de sa forme, mais permet un approfondissement de l’uchronie anglaise que Jo Walton nous propose. Nous sentons bien toute la montée des extrêmes et des discriminations en tout genre, à l’image de nos propres sociétés...

[Critique dans le cadre de la Masse Critique spéciale littératures de l'imaginaire de novembre 2015, merci donc à Babelio et aux éditions Denoël pour cet envoi.]
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En Résumé : J'ai passé un très bon moment de lecture avec ce livre, qui est le second tome d'une trilogie et qui offre une intrigue qui diffère des mystères du premier tome pour nous offrir une course contre la montre qui soulève de nombreuses questions. L'univers uchronique prend ici de l'ampleur avec cette Angleterre alliée d'Hitler et offre alors à travers les héros et leurs actes de nombreux axes de réflexions qui font encore échos à notre société actuelle tant les sujets arrivent encore à faire débat. Concernant les personnages, j'aime beaucoup l'évolution que prend Carmichael, offrant un personnage ambigu qui doit faire des choix parfois contestable et contestés mais qu'on comprend. J'ai par contre eu légèrement plus de mal avec Viola qui m'a paru parfois un peu trop conciliante et superficielle, mais bon rien de bloquant. La plume de l'auteur se révèle soignée, fluide et efficace et nous plonge facilement dans son récit, je regretterai juste certains dialogues qui m'ont paru surfaits voir inutiles, comme si l'auteur cherchait à trop en faire. Rien de dérangeant. Je lirai en tout cas le troisième tome avec grand plaisir.


Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
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Une digne suite du Cercle de Farthing


Lorsque les Editions Denoël m'ont proposé le mois dernier de lire la suite du Cercle de Farthing, j'étais fatiguée et franchement pas la tête à lire. J'ai failli envoyer le mail qui dit que non, c'est pas grave, je le lirai une autre fois. Mais comme toujours, il y a ce petit titillement dans la tête qui dit que tu as adoré le premier tome, que cette uchronie était vraiment prenante, et qu'avec la fin du Cercle, tu ne voyais pas comment cela pouvait se poursuivre. Et donc, je leur ai dit que je le prenais, comme de bien entendu.

Et en effet, cette suite était inattendue, vu qu'elle reprend toujours des éléments de l'Histoire, elle est prenante car on se demande qui a tué l'actrice, quel est le lien avec Viola, comment continue la vie de cet inspecteur : Carmichael que nous avions lâché dans une posture pas vraiment confortable pour le contexte. Et surtout, comment évolue cette uchronie parce que L Histoire, la vraie, on la connaît, mais ici, prendre l'hypothèque que Hitler est toujours au pouvoir, cela renverse tout. Donc, qu'est ce qui se passe en Angleterre en 1948 ?


Un thriller palpitant dans un univers très prenant.

Je n'irai pas à dire que l'univers est magique, loin de là, parce que l'ombre du nazisme est réellement palpable, peut être même encore plus dans ce second tome que dans le premier. Peut être parce que ce n'est pas en huit clos cette fois ci, mais dans un univers plus large. Un univers qui pourrait être aussi plus léger puisqu'on parle de théâtre mais non, c'est pire même. Et puis il y a tout un contexte historico politique à réapprendre en fin de compte. Tout est à refaire et on voit bien la différence entre la réalité et la fiction.

Quant à l'enquête en elle même, elle vend toujours autant de rêve avec ses accents britanniques à plein nez. Il est en emplis et cela fait même mal au coeur de la voir ainsi bafouée comme la France sous l'Occupation en sommes. Et je pense que l'auteur a dû s'en inspirer grandement pour parfaire l'univers de son livre.

En bref, rien ne m'a déçue mise à part que c'était trop court et que je veux le troisième tome. Mais cela, c'est aussi mon problème à moi ;) En tous cas, j'ai eu un réel plaisir à l'emmener au travail pour mes pauses déjeuner, j'ai adoré aussi voir la suite de cette histoire et retrouver au moins un de mes personnages préférés. A bientôt pour le troisième opus.
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J'ai terminé le mois dernier Hamlet au paradis, le second volume de la Trilogie du Subtil changement aux éditions Denoël, et j'adore toujours autant son univers uchronique !

J'étais heureuse de retrouver les aventures de l'inspecteur de Scotland Yard Carmichael.

La fin du premier tome m'avait laissé sur ma faim, car tout n'était pas rose, et ce pour aucun des personnages principaux. Pour resituer à ceux qui n'ont pas lu le premier sans faire aucun spoiler : Dans ce volume, Jo Walton créée une timeline alternative à notre propre Seconde Guerre Mondiale, où l'Angleterre laisse agir l'Allemagne en toute impunité pour se préserver des massacres, et sombre petit à petit elle-même dans un racisme exacerbé... le cercle de Farthing est un cercle de politiciens et d'aristocrates anglais qui ont réussi à signer un traité de paix avec l'Allemagne nazie en 1941, traité retirant l'Angleterre de la liste des ennemis du Reich, en faisant un territoire neutre et pacifique.

Huit ans plus tard, le Cercle de Farthing vole en éclat avec le meurtre orchestré de façon macabre de l'un des fondateurs du traité. L'inspecteur Carmichael de Scotland Yard mène l'enquête, et se rend vite compte que le suspect que tout le monde montre du doigt (un juif, forcément) n'est peut-être pas le criminel recherché dans ce cas.

Le second tome commence deux semaines plus tard (attention, risque de spoilers) Carmichael sait qu'il est en position précaire au sein de Scotland Yard et que son supérieur le manipule aisément, et l'Angleterre sombre petit à petit dans un fascisme de plus en plus virulent. D'un autre côté, la comédienne Viola Lark, ancienne aristocrate qui a rompu avec sa famille, se fait approcher par un groupe de rebelles prêts à en découdre avec le gouvernement actuel : le rapprochement du premier ministre et du Fürher n'est pas passé inaperçu et créé de nombreux troubles dans la capitale anglaise.

Encore une fois, Jo Walton mêle habilement suspense et histoire. Contrairement au premier volume, le lecteur comprend très rapidement quel est le dénouement de l'enquête en cours. Elle suit en parallèle l'évolution des deux histoires, celle de Viola Lark et du groupe d'activistes qui veut la débaucher, et l'enquête de Carmichael inextricablement liée aux agissements de Viola Lark.
Et à travers ces deux intrigues, elle déploie un Histoire encore plus terrifiante que L Histoire réelle de la Seconde Guerre Mondiale en Angleterre. le déclin de l'empire Britannique qui se laisse tranquillement phagocyter par l'Allemagne nazie glace le sang.
Le personnage de Viola Lark est apolitique, et à travers ses yeux c'est la vision d'un anglais moyen que nous lisons, juste un citoyen lambda - ni juif ni communiste - qui essaye de continuer à vivre malgré la guerre qui rugit aux portes du pays et malgré les dérapages gouvernementaux qui, petit à petit, réduisent les libertés de chacun dans un pays pourtant en démocratie.

Et Jo Walton pose là les questions que nous nous posons tous : qu'aurais-je fait, dans une telle situation ? Collaboré ? Résisté ? Ou tout simplement me serais-je laissé emporter par les vagues, sans prendre de décisions, laissant les autres choisir pour moi. Tout le monde n'a pas la force de se dresser face au pouvoir en place, il n'est pas simple de faire le choix d'agir, de mettre sa vie en danger, et parfois celle de ses proches, pour tenter d'enrayer la machine. Et lorsque l'on se met à la place de Viola Lark, simple comédienne qui n'a pas d'autre objectif que de vivre sa passion du théâtre en paix, sans s'occuper des autres, on peut le comprendre aisément.
Pour Carmichael, les choses sont aussi teintées d'ambiguïté. Ce que lui ordonne Scotland Yard le révulse. Sa vision de l'ordre et de la justice ne correspond pas au système corrompu pour lequel il travaille. Et lorsqu'il s'en rend compte et essaye d'agir pour faire surgir la vérité, des détracteurs l'acculent et le menacent de révéler sa vie intime, risquant ainsi de lui faire perdre son travail, ses proches, et son statut social. Dès lors il collabore malgré lui, pour sauver sa famille, pour sauver son honneur, et pour garder un semblant de libre arbitre.

Ce n'est pas dans ce tome qu'il va encore changer le monde, pour ça j'attends de lire le troisième volume de la série, qui, je l'espère, sera plus positif que les deux premiers. Les deux premiers sont excellents, mais ils sont aussi terrifiants et ne laissent pas beaucoup d'espoir.
J'espère que le troisième finira sur une note d'espoir pour ce monde violent et horrifiant décrit par Jo Walton.


Pour les amateurs d'uchronie, d'Histoire et de romans policiers, La trilogie du Subtil changement est pour vous !
Lien : http://www.lalibrairiefantas..
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(...) Pour conclure, cette lecture fût en demi-teinte. Après un début laborieux, j'ai fini par accrocher au récit. Même si je n'adhère pas au style de Jo Wlaton, les hypothèses qu'elle développe, me passionnent et je me demande bien comment va se terminer cette trilogie.
Lien : http://www.leslecturesdemari..
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Jo Walton poursuit sa dystopie avec le deuxième tome de la Trilogie du subtil changement. Nous sommes en 1949, l'Angleterre sombre petit à petit dans le fascisme. Une forme de haine ordinaire à l'égard des Juifs, des étrangers, des communistes... bref de tout ce qui est "différent" s'installe.

Et dans ce contexte, certains fomentent un complot. Tuer Hitler et Mark Normanby lors de la représentation d'Hamlet au Théâtre Siddons.

On va suivre en alternant les chapitres l'enquête de l'inspecteur Carmichael et la mise en place du complot, où on retrouve les communistes, des anciens de l'IRA et des idéalistes qui voudraient revenir "au temps d'avant". Cette alternance donne une dynamique intéressante, très équilibrée et crée une tension (dans les 100 dernières pages, clairement).

On retrouve un inspecteur Carmichael qui rêve de démissionner pour fuir les personnes qui ont un moyen de pression sur lui( cf. premier volet de la Trilogie). On retrouve les Larkin, dont Viola Larkin, comédienne qui tient le rôle de Hamlet (délicieux clin d'oeil "so British" de Jo Walton à une certaine approche du théâtre) ou Siddy, la soeur communiste ou Pip, celle qui a épousé Heinrich Himmler.

En plus de l'enquête très minutieuse, fine et systématique, et de l'observation quasi clinique, froide, de la montée du fascisme anglais (dont on sait qu'il a eu de nombreux partisans dans les années 30, dont Oswald Mosley, père de Max Mosley, patron de la F1), Jo Walton se livre de nouveau à une critique de la société anglaise. Etude des moeurs, ou de la place de l'aristocratie, modification des valeurs, nostalgie sur l'air du "c'était mieux avant", géopolitique avec l'influence russe... l'analyse est fine et Jo Walton se garde bien de prendre parti. le trio de soeurs Viola, Siddy et Pip est magnifiquement bien rendu, avec même l'ajout de Dodo dont le mari scientifique est courtisé par le Reich et qui semble quand même avoir quelque état d'âme.

Les deux dernières pages... sont brillantes. Jo Walton lamine le lecteur en posant clairement, cliniquement, les choix qui s'offrent à tout citoyen dans des temps troublés. La transposition à l'Europe de 2017 est peut-être audacieuse, mais je pense qu'il ne faut pas l'éviter.
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Nous sommes dans le Londres de 1949, huit ans après la fin de la guerre. L'Angleterre a négocié avec Hitler leur paix, laissant au dictateur le reste de l'Europe ; un monde fascisant, conservateur, anticommuniste, antisémite et homophobe.
Viola Lark, comédienne talentueuse promise à un bel avenir, partage le récit de ce roman policier et uchronique avec l'inspecteur Carmichael de Scotland Yard…

Viola Lark a commis un acte qui mérite la pendaison, mais elle sait que tout lui sera pardonné si elle rentre dans « le rang ». Fille renégate d'une famille patricienne, belle-soeur de Himmler, elle va devoir courber l'échine pour survivre. Elle entame le récit comme une confession et raconte comment tout a commencé.
Un metteur en scène de renom lui propose un rôle qu'elle ne peut refuser. Dans une adaptation avant-gardiste, Hamlet est une femme ! Viola veut ce personnage et n'hésite pas à sacrifier sa belle chevelure pour le rôle. Alors que l'excitation exacerbe une partie de la troupe, on apprend qu'une des actrices, Lauria Gilmore, vient de mourir dans un attentat à la bombe.

L'enquête sur l'attentat est menée par l'inspecteur Peter Anthony Carmichael de Scotland Yard. Acte terroriste de la part des communistes ou des Juifs ? Carmichael doute du fait et oriente son investigation dans le cercle intime de l'actrice. Rapidement, il découvre une personnalité complexe et des motivations qui ont pour but de changer la politique du pays.
Un groupe d'hommes démocrates souhaite accorder à Churchill le pouvoir de réformer le gouvernement et de briser le pacte de Farthing.

Par l'intermédiaire de son oncle lord Scott, Viola est approchée par ces hommes de l'ombre qui préméditent une action de grande envergure. Quant à l'inspecteur Carmichael, il débute son enquête sous la pression de sa hiérarchie qui, sans subtilité, veut l'impliquer dans de nouvelles réformes et la création d'une police secrète qui prendrait exemple sur la Gestapo d'Hitler.
Contraints à suivre des voies qu'ils ne souhaitent pas prendre et poussés vers les extrêmes, tous deux ont conscience d'être des funambules qui avancent sur une corde raide.

Le metteur en scène de « Hamlet, princesse du Danemark » ne le sait pas encore… mais sa pièce va connaître un certain retentissement…

On retrouve dans ce deuxième tome de la trilogie, un montage similaire au premier. Une histoire racontée par deux personnes, deux visions, une tonalité très britannique, une sphère conservatrice, aristocratique, et la montée du fascisme en Angleterre. L'auteur nous fait la surprise de convier Hitler dans son livre et nous le faire rencontrer… Mais si « le Cercle de Farthing » nous présentait un scénario sis dans un huis-clos, « Hamlet au paradis » nous fait circuler dans différents univers. Les ambiances de la ville (théâtre, cafés, hôtels, dédales des rues…) et les ambiances extérieures (campagne, manoir, gares…) apportent au livre un réel intérêt.
Livre uchronique, livre d'espionnage, l'intrigue policière n'est pas le véritable moteur, ce que je regrette un peu car j'aurais aimé plus de suspense dans la trame.
Cette suite est aussi intéressante pour certaines révélations faites sur le caractère de l'inspecteur Carmichael. On apprend qu'il est homosexuel et qu'il vit avec un ami. Son personnage prend de l'ampleur et si parfois on peut faire la moue, agacé à lire tant de candeur de sa part, on peut espérer que dans le troisième opus sa personnalité se révèlera plus frondeuse, car il est temps qu'il comprenne certaines choses…
Pour Viola, ce n'est que vers la fin du roman que j'ai ressenti de l'intérêt pour le personnage, lorsqu'elle réalise ce que fait Hitler. Auparavant, son histoire familiale, ses sentiments pour Devlin, sa passion pour le théâtre, n'ont pas su me captiver et me la rendre sympathique.
Pour conclure, je souhaite donner un avis assez favorable car j'ai lu ce livre avec plaisir, toujours curieuse des pages à tourner. J'ai aimé le côté froid et angoissant des romans d'espionnage et cette fin qui annonce des actes de résistance.
J'espère ne pas être déçue par le tome à venir…
A suivre !
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Après l'excellent CERCLE DE FARTHING, premier opus de la trilogie du SUBTIL CHANGEMENT que j'avais beaucoup aimé, je ne pouvais pas manquer HAMLET AU PARADIS qui en est le deuxième volet.

Nous sommes en Angleterre en 1949. L'Allemagne nazie a gagné la guerre et règne sur l'Europe. L'Angleterre a échappé à l'aggression car une paix a été signée et le gouvernement adopte peu à peu les convictions nazies. Les juifs et les homosexuels sont poursuivis et envoyés dans des camps sur le continent. L'action se passe quelques semaines après la fin du Cercle de Farthing et la mort de Sir James Thirkie, l'homme qui avait signé la paix avec Hitler. L'intrigant Normanby est devenu premier ministre. le Cercle de Farthing se déroulait dans un manoir anglais, Hamlet au Paradis se passe dans le milieu du théâtre. On y retrouve l'inspecteur Carmichael secondé par le fidèle Royston. Tous deux doivent enquêter sur l'explosion d'une bombe qui a tué Lauria Gilmore alors qu'elle devait interpréter le premier rôle d'Hamlet. Leurs investigations vont les mener tout naturellement au théâtre où la pièce va être jouée et vers la troupe, plus particulièrement vers Viola Lark, la jeune actrice qui va remplacer Lauria.

Dans ce deuxième volet, on ne retrouve pas les personnages du Cercle de Farthing à part Normanby et bien sûr les deux inspecteurs. le personnage féminin principal est Viola Lark, alias Viola Larkin, une jeune actrice issue d'un milieu aristocratique mais en rupture avec sa famille, et plus ou moins fâchée avec ses cinq soeurs. Les six filles de cette fratrie qui toutes on choisi des chemins différents m'ont fait penser aux soeurs Mitford *, parmi lesquelles l'une était une proche d'Hitler et l'autre adhérente au parti communiste.

L'auteure a su rendre ses personnages attachants, particulièrement Viola, à la fois forte et fragile. Carmichael reste fidèle à lui-même, toujours aussi mal à l'aise vis à vis de sa hiérarchie, et cela ne va pas s'arranger au fil du récit.....Les personnages secondaires sont également bien décrits, le contexte historique très crédible : on n'a aucun mal à se projeter dans cette Europe de fiction. L'ambiance très "british" est très bien rendue. Tout ceci fait de Hamlet au Paradis un excellent roman. La seule chose qui m'ait un peu dérangée, c'est la construction du récit en tous points identique à celle du premier opus. Les chapitres alternent, donnant tour à tour la parole à Viola et à l'inspecteur Carmichael, ce qui fait que l'on se sent complètement immergés dans l'action, mais qui atténue un peu le suspens.

Un second volet qui n'a rien à envier au premier. Je l'ai même préféré au Cercle de Farthing : j'ai trouvé l'action plus fluide. J'attends le troisième opus avec impatience.
Lien : http://lecturesdebrigt.canal..
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