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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans Maggie une vie pour en finir, Patrick Weber rend un bel hommage à sa grand-mère qu'il n'a pas connue. Ce roman biographique est bien mené et bien maîtrisé d'autant plus que les histoires de famille sont toujours délicates et peuvent vite donner la désagréable impression de faire du voyeurisme. L'écriture de l'auteur est sans fioriture mais efficace. La petite ville où grandit Maggie se dessine, on rit de ses anecdotes, on est spectateur de ses premiers émois et de ses premiers pas de femme. le vicaire de sa ville va l'encourager à réaliser ses rêves pour sortir de sa condition de pauvreté et s'émanciper des traditions réservées aux femmes de sa famille. Sa détermination va lui permettre d'exister en étant libre de ses choix loin des convenances de l'époque. Malgré son courage, la guerre et les épreuves qui en découlent vont la dévaster. Les drames vont se montrer plus fort que sa raison et vont l'emprisonner dans la dépression. Sa mort donnera la vie : Patrick Weber est l'enfant né de son suicide. L'auteur a mis tout son coeur dans cet ouvrage et dresse un portrait de sa grand-mère tout en émotion. On perçoit le poids de l'existence de Maggie sur sa propre existence et on comprend son besoin de connaître ses origines, de comprendre son histoire.
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Patrick Weber est un historien de l'art, journaliste et romancier belge.

Il nous raconte une histoire mais pas n'importe laquelle, celle de sa grand-mère maternelle Maggie, qu'il n'a jamais connu car cette dernière a mis fin à ses jours.

Patrick Weber se met dans la peau de son aïeule pour nous faire revivre cette femme au destin incroyable. J'imagine comme il doit être difficile de se mettre dans la peau de sa grand-mère, d'imaginer ce que les joies et les drames de sa vie ont changés en elle et comment ils l'ont amené à ce tragique dénouement final.

Maggie, issue d'une famille pauvre de Manchester, verra ses perspectives chamboulées par la première Guerre mondiale qui, grâce au travail d'infirmière qu'elle exercera, lui permettra de rencontrer Joseph, l'amour de sa vie.

L'histoire de Maggie nous offre un  panorama de ce qu'à été la vie des femmes en ce 20ème siècle, en effet sont évoquées tour à tour les filles mères, la violence domestique, le manque de perspective, la survie pendant la guerre ainsi que les changements qui s'amorcent pour la gent féminine.

Le récit est tour à tour plein d'espoir mais également de chagrins. On y découvre une enfant puis une jeune femme qui nous fait partager son quotidien difficile avec un père violent et machiste mais également plein d'amour avec une mère dévouée et une fratrie soudée.

Maggie n'est pas idéalisée par Patrick Weber, il s'attache au contraire à redonner corps à cette femme dans ses bons et ses mauvais choix.

Le récit est enlevé et les pages défilent à toute vitesse et c'est au final le bémol que j'apporterai à ce roman qui, au début prend le temps de poser les personnages, mais qui s'accélère dans la succession des événements racontés alors que j'aurais tant aimé rester plus longtemps avec eux, en savoir encore plus.

Un bon récit qui illustre le destin d'une femme durant ce 20ème siècle si plein de changement mais qui, à mon sens, aurait mérité davantage de développements pour être un coup de coeur.
Lien : https://allylit.wordpress.co..
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Comme il l'indique d'emblée, Patrick Weber s'est proposé dans ce roman de reconstituer la vie de sa grand-mère maternelle. Maggie est née dans une modeste famille ouvrière près de Manchester. Au moment de la guerre de 14-18, elle devient infirmière et rencontre un soldat belge qui l'épouse et l'emmène en Belgique où le couple aura deux enfants.
Patrick Weber aurait pu se faire le chroniqueur plus ou moins impersonnel du destin de sa grand-mère. Il a préféré lui prêter sa voix. C'est donc Maggie qui nous conte sa vie, ses bonheurs et ses terribles malheurs. Patrick Weber a su la faire parler avec la simplicité et la dignité qui convenaient à une jeune femme du peuple. Pas un instant, le lecteur ne doute qu'il soit le confident privilégié d'une personne intelligente, sensible, généreuse. L'auteur s'est projeté avec une grande finesse dans l'âme de son aïeule. Certains lecteurs diront peut-être qu'il y a quelque chose de désuet dans ce roman. Quoi, pas de sexe ? Quoi, une femme fidèle ? Quoi, une mère au foyer ? La vie de Maggie échappe à tous les clichés, à tous ces passages obligés de la littérature libérée d'aujourd'hui. C'est sans doute pour cela qu'elle nous touche tellement.
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Maggie, c'est Margaret Sowerbutts, la grand-mère de Patrick Weber. Une grand-mère qu'il n'a pas connue mais à laquelle il est lié par un secret de famille : Maggie n'est pas « morte de chagrin », comme ses parents lui ont d'abord expliqué, mais elle s'est suicidée. Un drame qui causera un tel choc émotionnel à sa fille qu'elle tombera enceinte à l'âge de quarante ans… donnant naissance au petit Patrick.

En faisant de son enquête familiale un roman, l'auteur met à jour le destin d'une femme à la fois ordinaire et exceptionnelle. Élevée dans une famille nombreuse au Nord de l'Angleterre, Maggie rêve d'échapper à sa condition modeste. Grâce à sa rencontre avec le révérend Johnson, un communiste fervent, elle entrevoit de nouvelles perspectives et devient infirmière dans un hôpital de guerre en 1915. C'est là qu'elle fait la rencontre de Joseph, un soldat belge gravement blessé à Raemdonck en 1914. Amoureux, les deux jeunes gens se marient et emménagent à Bruxelles.

Une fois en Belgique et surtout après la naissance de son fils Charles, Maggie devient psychologiquement fragile. Elle développe un amour possessif pour son fils dont elle est persuadée qu'il est un être exceptionnel, négligeant sa fille Joyce, condamnée à rester dans l'ombre de son frère. Cette fragilité est ensuite exacerbée par la mort de son mari et par l'expérience de la seconde guerre mondiale. Un ensemble de traumatismes qui la mènent à vouloir en finir en se jetant dans un étang un matin d'octobre 1964.

Grâce à une narration à la première personne, Weber nous fait pénétrer dans l'esprit tourmenté de Maggie. Malgré une paranoïa grandissante, celle-ci conserve une certaine lucidité face aux évènements, ce qui rend son personnage très attachant jusqu'au bout. Au-delà de son destin tragique, la vie de Maggie est aussi remplie de nombreux petits moments de bonheur simples et d'anecdotes pittoresques. La complicité avec sa mère et ses soeurs, la découverte de la grande ville (Manchester puis Bruxelles), la joie d'avoir un foyer… sont autant de rayons de lumière qui viennent contrebalancer les difficultés liées à l'exil et à la guerre.

La grande Histoire est aussi omniprésente, des blessures de Joseph pendant la première guerre à l'arrestation de Charles par les soldats allemands pendant la deuxième guerre en passant par la participation de Joseph à l'Exposition universelle de Bruxelles en 1935.

Plus qu'une biographie romancée, Maggie, une vie pour en finir est un vrai roman avec son lot de drames et d'émotions. Une lecture agréable grâce à un style fluide et très accessible.
Lien : http://histfict.fr/maggie-un..
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