Dans
le diable s'habille en Prada,
Lauren Weisberger relate sa propre expérience d'assistante personnelle d'Anna Wintour, l'éditrice du célèbre magazine US Vogue qui s'écoule chaque mois à plus d'un million d'exemplaires. S'il s'agit avant tout d'une comédie new-yorkaise hyper tendance, truffée de ragots et de glamour sur le monde de la mode et dans laquelle on croise autant de people, de top models que de marques de haute couture, c'est surtout pour l'auteur le moyen de dénoncer le diktat de cette usine à rêves, véritable enfer peuplé de talons aiguilles et de langues de vipère.
"Tu ne souhaites pas réellement sa mort ai je pensé en m'étirant sur le siège arrière. Car si elle meurt tu perds tout espoir de la tuer de tes propres mains. Et ça ce serait vraiment dommage."
Le rythme y est endiablé, les dialogues percutants, acérés, mais c'est véritablement le personnage de Miranda Priestly, qui propulse le roman de
Lauren Weisberger dans une tout autre dimension. C'est le portrait glaçant et glacial d'une femme d'affaires calculatrice, cruelle et sans une once d'humanité, qui fait toute la force de ce roman à clef à la fois drôle et méchant. Une peinture qui correspond en tout point à l'image que l'on se fait des personnes travaillant dans le milieu de la mode. Tout à la fois hautains, méprisants, égoïstes, en un mot, méchants.
"Voilà donc où m'avaient menée mes quatre années d'étude consacrées à analyser et décortiquer par le menu romans, pièces de théâtre, nouvelles et poèmes : à consoler une bestiole pourrie gâtée avec une tronche de chauve-souris tout en essayant de ne pas démolir une voiture qui ne m'appartenait pas et qui coûtait la peau du bas du dos."
Parce qu'il rappelle la tyrannie et les affres de la vie professionnelle que chacun des lecteurs aura un jour subies, mais aussi parce qu'il dénonce la superficialité et étrille la culture des apparences dans un milieu professionnel uniquement fait d'apparats, on ne peut que comprendre le succès du Diable s'habille en Prada et le tapage médiatique qu'il a suscité !
Lauren Weisberger signe une peinture ironique et acide d'une industrie impitoyable et extrêmement concurrentielle. Elle offre au lecteur une plongée décapante dans un univers fait de strass, de paillettes et de poudre aux yeux. Loin d'être réservée aux fashionista et aux amateures de chick lit,
le diable s'habille en Prada est une comédie vacharde et cinglante tout simplement jubilatoire ! C'est tout !
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