AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,91

sur 317 notes
Bienvenu dans ce roman bien sombre et sanglant. Âme sensible s'abstenir. Dès la page 4, on voit quelques mots apparaitre qui nous mette bien dans l'ambiance. Très franchement, j'ai déjà lu des romans de l'autrice. Je l'ai acheté les yeux fermés. Dans un sens, tant mieux, dans un autre, j'aurai mieux fait d'écouter les avertissements. Il n'est pas à mettre entre toutes les mains.

On suit Faolan, esclave depuis dix de Torok, qui rêve de participer au sélectif, une compétition qui lui a fait perdre sa famille dans des conditions atroces dix ans plus tôt. Je ne m'attendais pas à ce que l'autrice soit aussi franche dans les descriptions. Il est quand même question de tortures et de cannibalisme. Je suis très étonnée d'avoir lu ce roman et de l'avoir adoré alors que je ne lis jamais de livre sur ces thématiques là. C'est dire les qualités qu'on y trouve.

Le premier point concerne Faolan. Ce personnage est d'une complexité incroyable comme on en voit rarement. On explore l'impact que les épreuves peuvent avoir sur une personne. L'autrice exploite jusqu'à la folie. Jusqu'au bout, on ne sait ce que va faire Faolan. C'est franchement bien fait. Torok est une ordure de première classe. C'est le manipulateur par excellence. Je pense qu'on peut le qualifier de pervers narcissique ne serait-ce que par le fait qu'il arrive à se rendre indispensable pour Faolan.

Concernant les épreuves, on en voit pas beaucoup. On suit surtout celles de Faolan. Et elles étaient bien tordues. L'autrice est allée au bout de son idée et a très bien construit son roman. J'avais une idée de ce que ce serait. Et bien pas du tout. C'est ce qui rend son roman meilleur que ce qu'il aurait été. On ne s'attend pas à ce qu'elle nous propose et jusqu'où elle va. Pour avoir déjà lu des romans d'elle, je ne m'attendais pas à ce qu'elle aille aussi loin.

Une autre thématique très importante est traitée dans ce roman : l'appartenance à une origine. Je m'exprime peut-être mal mais Faolan n'a plus de clan ni famille. Et c'est un peu le fil rouge également de ce roman. On sent les questionnements qu'il a à ce sujet.

En bref, j'ai été captivé par ce roman sombre malgré sa violence physique et psychologique. L'écriture de Aurélie Wellenstein n'est pas pour rien dans ce fait. Les personnages sont complexes et nous semblent réels. Si vous avez le coeur bien accroché, n'hésitez pas un instant à le lire.
Lien : https://lessortilegesdesmots..
Commenter  J’apprécie          30
Accrocher vous les enfants, ça va saigner.

Et ce n'est pas une métaphore ! Ce livre est épouvantablement sombre. Bon, j'avoue que c'est pas vraiment ce que j'aurais voulu lire ces temps-ci, mais je me suis accrochée. du coup, je le dis direct, il est possible que je sois un peu passé à côté. Ce sont des accidents qui arrivent.

Car ici, l'autrice nous livre un bain de violence, aussi bien physique que psychologique. Mais surtout ce que j'ai retenu, c'est la violence du système. Dans un premier temps, j'ai eu l'impression que le héros, Faolan cherche d'abord la vengeance, contre celui qui l'a fait souffrir, puis contre le clan qui le maintient dans cette souffrance. Mais dans ces étapes vers la liberté dont il rêve, il va se rendre compte que c'est plus compliqué que ça. Il ne veut pas être comme ceux qui l'on fait. Sauf qu'il est peut-être déjà comme ceux qui l'ont fait.

Ce qui nous conduit vers cette fin, peut-être un peu abrupte, mais qui est parfaitement logique.

Si vous n'avez pas les boyaux bien accrochés, préparez-vous ! Car dès le début du roman, l'autrice nous plonge dans le bain. C'est cru, direct ! Elle n'y va pas avec des pincettes.

Cependant, outre l'aspect violence, on remarquera que l'autrice a mis en scène des personnages divers et variées, même si on regrette un peu que les personnages féminins n'arrivent qu'assez tardivement. Personnages féminins qui sont par ailleurs très bien, même celles qui se retrouvent dans des rôles secondaires.

Et je pense que ce point dans la multiplicité des types physiques de personnages est un très bon point ! Oui, pas besoin de faire un roman où tout le monde il est blanc pour que le livre passe ! La couleur de peau, quand elle ne sert à rien… Bin on peut en mettre plein.

J'avoue que je peine un peu sur ce livre, car comme dit au début, je ne pense pas l'avoir lu au bon moment. Il n'en reste pas moins que c'est un bon livre et que l'autrice nous propose une expérience poisseuse, sans gants. Certes, elle a déjà écrit des choses pas très douces (le roi de fauve, c'est pas l'incarnation de la délicatesse hein), mais là elle est allée loin. C'est bien.

Un livre que je ne recommanderai pourtant pas à tout le monde. Soyez avertie que c'est costaud.
Commenter  J’apprécie          30
Comme les quelques derniers livres achetés, j'ai dévoré le Dieu Oiseau d'Aurelie Wellenstein. On peut dire que j'ai de la chance avec mes lectures en ce moment... Quand un bouquin m'embarque à ce point, c'est que l'auteur a réussi son coup. J'ai adhéré à tout : à la plume que j'ai trouvé talentueuse et belle, sans chichis, et même parfois envoûtante. Aux personnages, tous bien campés, même les plus insignifiants. À l'histoire de cette île, de ses clans, de ses rites brutaux. Même à la violence omniprésente.

Le Dieu Oiseau est une longue descente aux enfers aux côtés de Faolan, esclave du clan du Bras de Fer qui a perdu les siens dix ans auparavant lors de la quête de l'oeuf d'or. Depuis que le champion a été sacré, la suprématie des barbares s'est étendue sur l' île. Faolan sert la famille des vainqueurs et survit depuis cette époque. Mais une nouvelle quête se profile et, avec elle, la possibilité de voir régner un nouveau clan.

Tiraillé entre son désir de vengeance et de justice, sa peur et son haine pour son tortionnaire, Faolan doit participer à la quête. Même s'il n'est pas prêt.

Rien ne lui sera épargné (ni à toi, lecteur) et l'auteur en fait un personnage martyrisé, à la fois fragile et fort car il est capable de puiser loin au fond de lui les ressources nécessaires à sa survie. Aurélie Wellenstein ne cède pas à la facilité. Les surprises se succèdent. Les sévices et les actes cruels aussi. Âmes sensibles s'abstenir. L'absence de manichéisme, la subtilité de la psychologie des personnages confrontés aux pires extrémités, le contexte sauvage, les implications de la fameuse quête, le propos écologique sous-jacent sur la limitation des ressources, tout cela apporte une dimension originale et captivante à ce récit inattendu.

De plus, je trouve que le style de l'auteur se prête bien aux nombreuses péripéties vécues par le héro. On tourne les pages à toute allure. On dévore cette aventure sans temps mort truffée de réflexions sur la résilience, les traumatismes qui vous détruisent et la volonté nécessaire pour tenir la tête hors de l'eau.

Faolan est un anti-héro qu'on peut mépriser voire détester. Pour ma part, je l'ai trouvé cohérent par rapport aux évènements. Il fait preuve de ruse en bravant les obstacles actuels. Il réapprend des choses au contact des autres, se confronte à ses souvenirs, aux démons du passé, et ça l'aide à avancer et à réussir là où d'autres échouent. Au risque de frôler la folie.

C'est l'histoire d'une vengeance longtemps ourdie, de deux hommes qui s'opposent jusqu'à la mort, d'une île condamnée, d'hommes et de femmes pris entre la violence d'un clan barbare qui les opprime et les affame et le manque de ressources de leurs terres agonisantes qui les condamne à disparaître. Un conte cruel plus profond qu'il n'y paraît.

Je pense poursuivre avec le Roi des Fauves très prochainement.
Commenter  J’apprécie          30
Je suis bien embêtée avec cette lecture car ça n'a pas été aussi bien que ce que j'espérais. J'en ai beaucoup entendu parlé et m'attendais probablement à trop mais c'est une lecture mitigée pour moi. C'est gore oui je confirme mais c'était à la fois pas autant et plus qu'imaginé. Les descriptions sont peu détaillées ce qui les rend dures pas si horribles (elles le sont malgré tout) mais elles sont omniprésentes, c'est non stop. du coup, on n'est pas dans quelques scènes bien cracra englobées dans une histoire mais dans des horreurs omniprésentes ce que je trouve plus dur personnellement. C'est bien écrit, fluide, ça coule tout seul, on ne voit pas les pages défilés et on a du mal à poser ce roman. Après il y a deux gros soucis pour moi : l'univers et le dernier tiers. L'univers est original, mais il n'est pas du tout développé, on en veut plus. On est balancé dans un monde imaginaire sans aucune clé de compréhension, on lit avec une quantité de questions sans avoir une seule réponse, aucun détail : comment on en est arrivé là ? pourquoi ce sacrifice ? quelle est cette religion ? qui sont les dieux ? etc etc
Quant à la fin, je n'ai pas compris ce choix, ça a fait plouf, tout ça pour ça. Pourquoi cette orientation ?
Pour moi c'est un univers qui avait beaucoup de potentiel et pouvait donner de nombreux axes de réflexions notamment sur la société, son évolution et la vengeance mais qui n'a pas été pleinement exploité, dommage.
Commenter  J’apprécie          30
Ce roman fait partie des 5 finalistes du PLIB 2019, en tant que membre du jury, j'ai lu ce livre.

Le moins que je puisse dire, c'est que j'ai été déroutée par cette histoire. On est plongé dans un pays imaginaire où tous les 10 ans les représentants des clans s'affrontent à mort pour devenir le maître pour les 10 prochaines années. C'est une épreuve où absolument tout est permis pour ramener l'oeuf doré du dieu oiseau.

C'est un roman à l'univers glaçant, l'autrice n'a pas peur de repousser les limites de l'humanité, elle en fait presque des bêtes. Cannibalisme, esclavage, viol, violences, meurtres, rien ne nous ai épargnés. J'ai du plusieurs fois sautés des pages pour ne pas lire certains passages en particulier lors du cannibalise.

Niveau personnage, je dois dire que j'ai eu du mal avec Faolan, réduit en esclavage par Torok, fils du précédent gagnant. Au départ je l'ai pris en pitié mais j'ai eu beaucoup de mal avec son comportement au cours du roman même si j'ai peu comprendre en parti son comportement.

J'ai trouvé le roman particulièrement long. Je voyais les pages défilées et jamais les concurrents arrivaient à l'oeuf. Mais dès qu'ils y sont et que l'un d'entre eux le ramène, j'ai trouvé que la fin arrivait bien trop rapidement. J'aurai simplement aimé que l'autrice révèle davantage sur l'après (peut-être cinq ans plus part), ce qui s'est passé après la victoire d'un des protagonistes.

En bref, un roman que j'ai trouvé long et qui n'a pas su me convaincre. Mon premier contact avec cette autrice n'est malheureusement pas un succès.
Commenter  J’apprécie          30
Cela fait un moment qu'un livre ne m'avait pas collé quelques petits frissons d'excitation (morbides). Ou ne m'avait fasciné par son aspect macabre. J'ai une sorte d'immunité étrange face à l'horreur.

Clairement inspiré de la civilisation aztèque, l'immersion dans ce récit sombre, violent, et original par certains aspects est très réussie. Oubliez toutes les règles de bienséance et d'humanité, nous sommes en plein coeur de la laideur des hommes et dans leurs sauvagerie.

Allant droit au but, j'ai beaucoup aimé l'écriture fluide et addictive de l'auteure. Elle décrit bien l'environnement du personnage, nous donne la sensation de voir et de sentir ce qu'il y a autour de lui, permettant à divers moments haletants de parfaitement faire effet. Ou encore aux émotions de nous percuter, voire de (me faire) jubiler.

Les personnages sont le plus bel atout du livre. Torok est l'un des êtres les plus abominables et tordus qu'il a été donné de découvrir. D'une perversion profondément malsaine, même les vers ne voudraient pas du coeur de ce jeune homme qui, lors d'un funeste banquet, alors que Faolan enfant, voyait sa famille se faire déchiqueter, a choisi de l'avoir auprès de lui à cause de la beauté de ses yeux bleus. Quand on lit tout ce qu'il lui a fait, il est clair qu'il aurait mieux fait de le laisser se faire tuer.

Dix ans à supporter un esclavagisme brisant le corps, l'âme et l'esprit, au delà de ce que l'on peut comprendre et imaginer et pourtant Faolan, durant ces pages, ne se lamente pas. D'une force mentale que j'ai trouvé incroyable, se reculant au plus profond de lui même pour tenir, son désir pur et brut de vengeance est implacable.

La colère gronde quand on lit les injustices qu'il subit, celles mentales aussi déchirantes que celles physiques, et il suffit d'être du genre revanchard pour prier (je dis bien prier), pour qu'il broie son tortionnaire et le foule comme la boue des rues.

La compétition se révélera intéressante et éreintante, les affrontements puissants et de toute beauté. Si vous êtes complètement immergés dans l'histoire, les coups cogneront juste à côté de vous. Par ailleurs, les autres personnages ne seront pas plus épargnés par l'auteure, ce que j'ai beaucoup aimé aussi. Et n'allant pas dans la facilité, elle étale la psychologie de Faolan pour nous faire douter, et nous interroger.

Sans en dire plus, j'ajouterai que ce livre est très appuyé sur l'aspect psychologique, et sur les croyances des hommes. Il suffit que tous croient durs comme fer en la colère de dieux terribles pour justifier des actes de barbaries sans nom (viol, cannibalisme, tueries, rites sacrificiels, plaisirs malsains). Et il suffit d'un homme si meurtri qu'il n'a plus rien de sain dans la chair, à part un soupçon de lucidité, pour que le voile tombe.
La fin pourra être jugée abrupte, mais je l'ai apprécié.
Lien : https://letempodeslivres.wor..
Commenter  J’apprécie          30

J'avais lu et globalement apprécié les précédents romans de l'autrice, le Roi des Fauves et Les Loups Chantants, même s'il y avait toujours un petit manque d'approfondissement à mes yeux, notamment sur la fin des Loups Chantants. Il n'en demeurait pas moins que les intrigues étaient intéressantes et surtout très prenantes. L'ambiance, la violence, les profonds sentiments d'injustice sont les points forts de l'autrice dans tous ses récits et le Dieu-Oiseau n'y échappe pas.

L'ambiance générale du roman est sombre et glauque. le postulat du pays où vit Faolan est que tous les dix ans a lieu une épreuve terrible, sorte de Battle Royal. A l'issue de la quête de l'oeuf d'or sur l'île des dieux, le vainqueur règnera sur les autres clans et réduira tous les autres en esclavages, et s'il peut bouffer les vaincus, tout n'est que mieux. J'ai déjà eu du mal avec ce concept ultra violent (cela ne me dérange pas en soi) mais que je trouve bancal. Dévorer le coeur de l'ennemi est une coutume qui a été découverte chez certains peuples et la croyance qui fait qu'on s'approprie les pouvoirs ou l'âme de la personne peut se comprendre. Mais le reste, la mise en esclavage des anciens vainqueurs et l'oppression générale de tout le monde sur une terre qui m'a donné une impression de désolée, je trouve ça contreproductif et je vois mal comment ils ont pu survivre aussi longtemps. Et surtout, devoir remettre le titre en jeu avec un mélange d'anciens esclaves et de maîtres, je ne vois pas du tout ce principe durer. Les forts auraient dû vouloir garder leur titre depuis un bail. Tout ceci me paraissait donc "trop", il n'y avait pas forcément besoin d'autant pour justifier tout ce qui a été mis en branle ni la quête de Faolan, car au final je n'ai pas réussi à m'identifier à ces peuples.

Notre héros, Faolan, est réduit en esclavage, et a vu sa famille être massacrée et dévorée par ceux qui le briment actuellement, dont son maître Torok. Et donc Faolan va vouloir participer à cette course (tout le monde peut y prétendre). On nous dit que la vengeance pousse Faolan à participer mais des fois je me demandais si Faolan lui-même savait ce qu'il voulait vraiment. Ses convictions ne m'ont pas forcément convaincue du coup je le voyais mal tenir ces épreuves, déjà qu'on nous dit bien qu'il n'a aucune condition physique, rien que la première épreuve, il aurait dû mourir noyé. Il y a un décalage entre ce que l'on nous dit, l'épreuve décrite, l'état physique (car après il se blesse) et ce qu'il parvient à accomplir. Ce n'est pas très crédible à mes yeux. Je suis restée assez extérieure à notre héros, ayant plus d'empathie pour certains de ses concurrents.

Les points positifs sont quand même une excellente immersion dans l'ambiance sombre, dans les épreuves, dans cette lutte incessante et tous les pièges que recèle l'île où Faolan et ses concurrents vont se retrouver. La psychologie de Faolan et sa relation avec Torok aussi est très intéressante, même si elle vient trop tard à mon goût, sur la fin c'est beaucoup mieux traité et ça monte en puissance mais j'aurais aimé avoir ces cartes-là en main bien avant histoire de rendre Faolan plus crédible dès le départ. Cela aurait permis davantage d'empathie face à la crédulité du personnage. J'ai vraiment tourné les pages avec intérêt pour savoir justement ce qui se cachait derrière cette quête, derrière ces anciens champions, derrière les visions de Faolan et quel serait son choix final. Malheureusement, la fin m'a déçu. Il y avait encore une fois un tel potentiel d'idées à explorer sur le psychisme, les cercles vicieux, l'espoir... or, encore une fois pour moi ce n'est pas assez approfondi. Il y avait plusieurs fins possibles et l'autrice aurait pu sans aucun problème en choisir une autre sans pour autant perdre son public à mon humble avis.

Du coup je ressors encore une fois mitigée car la lecture est très prenante, l'ambiance est très travaillée et sombre, violente et malgré les défauts que j'ai pu trouvé j'ai plutôt apprécié ma lecture, mais la fin encore une fois n'est pas assez aboutie pour moi. Après tout ce qui est déployé, je trouve que ça retombe comme un soufflé. On vend ce livre comme le plus gore et violent de l'autrice mais j'ai envie de dire "et pour quoi faire ?" Je recherche encore le but, le message, au-delà de Faolan qui cherche à s'émanciper.
Lien : http://dryade-intersiderale...
Commenter  J’apprécie          30
--- J'ai lu le dernier Aurélie Wellenstein ---

Après avoir lu le Roi des Fauves, un one-shot que j'avais beaucoup aimé, j'avais très envie de retrouver l'imaginaire, sombre et violent, d'Aurélie Wellenstein. le Dieu oiseau me semblait donc tout indiqué. D'ailleurs, lors des Halliennales, l'auteure m'a confié qu'elle avait écrit ce livre dans le même état d'esprit. Et, je le confirme, le Dieu oiseau est tout aussi sanglant que le Roi des Fauves, si ce n'est plus.

Ajoutez à cela un style direct, sans lourdeurs, et me voilà conquise.

--- Aurélie Wellenstein ne ménage jamais ses lecteurs ---

C'est le moins que l'on puisse dire ! Et c'est justement ce que j'aime dans ses ouvrages : pas de young adult édulcoré. Mais est-ce vraiment du young adult ? Cette conversation, je l'ai eue avec l'auteure elle-même, qui m'a avoué considérer ses oeuvres comme de la fantasy adulte. Dans sa dédicace, elle m'a même demandé mon avis.

Alors, pour répondre à sa question, le Dieu oiseau me semble davantage destiné à un public adulte ou, tout du moins, à un public averti – gare aux scènes choc ! Ceci étant dit, on retrouve malgré tout certains codes propres au YA, comme une action toujours présente et un univers un chouia moins étoffé.

Quoi qu'il en soit, j'ai apprécié l'intrigue de ce roman, qui renvoie l'humain au stade primitif de l'animal. Les ennemis de Faolan sont en effet cruels et sanguinaires. Ils tirent plaisir de la souffrance d'autrui, car cela est la preuve de leur supériorité. Et les violences, gratuites bien entendu, ne sont pas seulement physiques ; elles détruisent aussi l'esprit, petit à petit…

--- Une histoire sur fond de mythologie aztèque ---

Encore un plus pour cette auteure qui n'hésite pas à remettre au goût du jour certaines légendes. Avec le Roi des Fauves, elle avait développé la mythologie nordique des berserkers. Ici, en revanche, elle s'est tournée vers la mythologie aztèque. Et, croyez-moi, ça vaut le détour.

Rituels barbares, combats à mort et dieux capricieux : tous les éléments étaient réunis pour faire du Dieu oiseau un véritable page-turner.

--- Détruit, mais déterminé ---

Voilà comment je caractériserais Faolan. Au début de l'histoire, je le considérais d'ailleurs comme la plus grande victime du banquet précédent. Certes, il a survécu, mais la torture a duré 10 ans. Et ses bourreaux ont fait preuve d'une imagination débordante dans leurs sévices.

Sincèrement, en découvrant ce qu'il a vécu, je me demandais comment Faolan pouvait encore avoir la force de survivre. Bien sûr, la vengeance est un moteur incroyable mais… jusqu'où allait-elle le porter ?

Heureusement, Aurélie Wellenstein n'a pas versé dans la facilité. Son héros n'est pas capable de réaliser l'impossible, même s'il surprend par son besoin viscéral de gagner. J'ai beaucoup aimé le suivre dans ses aventures. Mais, surtout, j'ai eu peur pour lui à de nombreuses reprises. Peur de ce que Torrok, son tortionnaire, a fait de lui.

--- Une fin abrupte ---

J'étais vraiment très curieuse de découvrir le dénouement du Dieu oiseau. J'attendais, avec beaucoup d'impatience, l'apothéose de cette histoire sanglante. Mais, pour tout vous dire, j'ai été un peu déçue. Pour moi, ce final ne répond à aucune question, est en désaccord avec les événements précédents.

Toutefois, ce sera bien mon seul bémol au sujet de cette lecture !
Lien : https://lesfantasydamanda.wo..
Commenter  J’apprécie          30
Je n'ai pas commencé cette chronique que je râle déjà. Oui je sais, je suis une mémé "râlue", la preuve je commence à parler en jurassien me dit Phooka... Mais là franchement, c'est à juste titre : je ne pourrais jamais être à la hauteur de la claque que vient de m'asséner Aurélie Wellenstein.

D'abord parce qu'il y a tellement de choses que je ne peux pas dire sous peine de spoiler ce roman que je me sens pieds et poings liés. Et puis j'ai envie de hurler à tous : MAIS LISEZ-LE BON SANG ! Mais non, ça ne se fait pas ça, car il faut également que je prévienne : ATTENTION, ÂMES SENSIBLES, ABSTENEZ-VOUS ! Donc non, ça ne colle pas ensemble...

Cette dernière phrase, j'en use et j'en abuse dans beaucoup de mes chroniques de thrillers, mais jamais, au grand jamais, je n'aurais pensé un jour insérer ça dans une chronique de Fantasy. Mais franchement ce récit est un condensé de violences, de sévices physiques et psychologiques, de rites cannibales bien gores. On nage souvent dans l'hémoglobine…Et là, vous allez vous poser la question de mon équilibre mental, parce que je vous affirme que J'AI ADORÉ ce roman.

Relisez bien le résumé, c'est nécessaire pour comprendre la suite. Il avait dix ans le petit Faolan, et c'est grâce à ses yeux bleus qu'il a échappé à la broche du banquet des vainqueurs. Remarqué par Torok qui a juste un an de plus que lui, il devient son esclave, son souffre-douleur. Et cela fait dix ans que Faolan se demande si c'était vraiment une chance d'échapper à la mort.

Mais le jour des sélections approche, et ce jour là tout le monde est à égalité, il n'y a plus ni maître ni esclave. À égalité vraiment ? Rien n'est moins sûr car si Torok s'entraîne tous les jours depuis des mois, il s'ingénue à empêcher Faolan d'en faire autant. En fait il n'y a qu'un domaine où Faolan surpasse tout le monde : il sait éviter et/ou encaisser les coups à merveille...

Mais Faolan est animé par l'énergie du désespoir. Après tout, il n'a vraiment rien à perdre à essayer de gagner, car Torok l'a déjà annoncé : s'il est sélectionné c'est Faolan qui sera son sacrifice.

Dix clans, dix champions qui s'affronteront ensuite, après la cérémonie du sacrifice, lors de la Quête de l'oeuf d'or du Dieu Oiseau. Mais on suivra Faolan et Torok jusqu'à la fin de cette Quête. Je ne vous dis pas comment, car il n'y aura qu'un seul champion de ce clan, mais ces deux là sont indissociables.

Une végétation luxuriante, une faune sauvage et exotique, des temples de forme pyramidale avec des étages en terrasse, des poignards ou des épées en obsidienne, des sacrifices humains… Aurélie Wellenstein nous transporte dans un monde imaginaire fortement imprégné de culture inca et c'est un dépaysement total.

Faolan est un personnage qui prend le lecteur aux tripes dès le début. Forcément. Avec tout ce qu'il subit. Mais il va évoluer au cours des épreuves, sacrément évoluer… Et c'est là le tour de force de l'auteur car cette évolution psychologique est soignée aux petits oignons. Il est sur le fil du rasoir bien souvent, pas loin de basculer vers la folie. Mais il la voit, la repère, en est conscient et chaque fois s'en éloigne. Et malgré tous ses actes, malgré tous ses choix, on s'y attache. Je ne peux pas dire que je l'aime, ce serait indécent...et pourtant...
On va côtoyer d'autres champions également, les motivations de chacun sont différentes, justifiées. Et puis, Torok...

Aurélie Wellenstein mène son récit tambour battant. Il y a zéro temps mort. Je me suis retrouvée ferrée dès les premières pages, et malgré toute l'horreur que certains passages comportent, j'ai été hypnotisée, incapable de reposer ce livre. Il fallait que je sache s'il allait y arriver et comment, et surtout qu'allait-il faire de cette victoire ? J'ai adoré la fin proposée. Bref : gros coup de coeur.

Lien : https://bookenstock.blogspot..
Commenter  J’apprécie          30
Le dieu oiseau” est le roman très noir d'Aurélie Wellenstein. J'avais l'intention de commencer par un autre roman de cette auteure, (“mers mortes”), mais la couverture de celui-ci m'a toute suite interpellée. Cependant, quand j'ai lu le résumé... Je me suis dit, je ne vais jamais lire ça et finalement j'ai adoré. Je préfère prévenir toute suite, ce roman est très violent et il n'est pas pour tout public.

Alors que rien n'est dit clairement, le cadre du récit est ce qui se rapproche le plus des tribus indiennes d'Amérique du Sud et de l'île de Pâques. Tous les dix ans une compétition s'organise pour élire le nouveau champion qui dominera toutes les autres tribus. À cette occasion un banquet d'une violence inouïe est préparé. Les autres sont soit tué ou soit réduit en esclavage. Faolan, fils du chef du clan vaincu, est choisi par le fils du clan ennemi pour être son esclave. Pendant dix ans, il n'aura qu'une idée en tête participer à la compétition et se venger.

On pourrait croire que le but de cette histoire est que Faolan arrive à être le champion et qu'il puisse se venger. Sauf, que le point central de cette histoire réside dans le fait que notre héros ne soit pas dévoré par son côté sombre car sinon le cycle infernal se répétera. C'est là, que réside tout le potentiel de cette histoire et c'est ce qui m'a énormément plus. Je pense lire d'autres romans de cette auteure car j'ai été charmé par celui-ci.
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (689) Voir plus



Quiz Voir plus

La fantasy pour les nuls

Tolkien, le seigneur des ....

anneaux
agneaux
mouches

9 questions
2498 lecteurs ont répondu
Thèmes : fantasy , sfff , heroic fantasyCréer un quiz sur ce livre

{* *}