Nous sommes tous prisonniers de la légende que nous nous racontons sur nous-mêmes.
Je pourrais aussi vous donner un exemple encore plus ancien, non
militaire cette fois, pour vous montrer comment les historiens nous
manipulent : la pyramide de Khéops en Égypte. On a toujours cru que c’était
le pharaon Khéops qui l’avait fait construire en 2500 avant Jésus-Christ.
Parce que c’était ce que rapportaient ses scribes et qu’il n’y avait aucun
moyen d’avoir plus d’informations. Or, ces scribes n’étaient bien sûr que des
fonctionnaires payés pour raconter ce qu’on leur disait de raconter. Mais pas
plus tard qu’au début de l’année, preuve a été faite, grâce aux nouveaux
systèmes de datation modernes, que cette pyramide a en fait été construite au
moins 5 000 ans avant Jésus-Christ. Une entrée a été découverte sous le règne
de Khéops qui, visitant ce monument, a décidé d’en faire son tombeau. Il ne
l’a donc jamais fait bâtir et il en aurait été bien incapable étant donné les
techniques rudimentaires à l’époque de son règne. C’était juste un monument
inoccupé depuis des milliers d’années, qui a été récupéré et détourné de sa
fonction pour servir la mégalomanie de ce pharaon. C’est comme si, dans
2 500 ans, un monarque tombait sur la tour Eiffel et décidait d’en faire son
tombeau sans savoir à quoi elle servait auparavant.
Il faut reconnaître que, dans l’inconscient collectif, on a fini par admettre l’idée que si tuer une personne est un crime, tuer des millions de personnes est un projet politique ambitieux…
Une longue période d’inconfort suivie d’un plaisir simple peut s’avérer un grand moment d’extase.
Son père était professeur d’histoire. C’est lui qui lui indiquait comment s’évader des cadres imposés par la société. Selon lui, la meilleure manière d’avoir une perspective sur sa propre existence était de connaître ce qu’il appelait le « passé de son propre troupeau ».
Je viens de comprendre que le plaisir est relatif. Il consiste parfois dans la cessation de la douleur Plus la douleur est forte, plus son arrêt va procurer un sentiment de ravissement. Et une longue période d'inconfort suivie d'un plaisir simple peut s'avérer un grand moment d'extase.
Tout ce qui est nouveau paraît au début ridicule, avant d'être considéré comme dangereux, pour enfin devenir une évidence.
Elle lui propose de fermer les yeux, de se détendre, de visualiser l’escalier, la porte de l’inconscient, puis de retrouver le couloir aux 111 portes numérotées.
Il se concentre sur tous les éléments qu’il a formulés : « âgé », « de mort naturelle », « avec une famille », « dans un pays en paix ».
La lampe rouge de la porte 95 s’éclaire. Il l’ouvre.
En tant que professeur d'histoire, j'ai l'impression que le monde devient amnésique. Du coup on répète les erreurs du passé puisqu'on a oublié leurs conséquences.
-Vous n'êtes pas seulement ce que vous croyez être. Alors je vous pose la question:saurez-vous vous rappeler qui vous êtes vraiment?
L'hypnotiseue Opale se prépare à enchaîner avec son tour final, le clou de son spectacle. Elle scrute de ses grands yeux verts rehaussés de khôl l'assistance à la recherche d'un volontaire.
-Qui parmi vous souhaite découvrir les mémoires enfouies au fond de son propre esprit?
Personne ne réagit, tous baissant le regard. Elle relève une mèche de ses longs cheveux roux ondulés qui lui tombe sur les yeux.
-Personne? Dans ce cas je vais désigner l'un d'entre vous lequel vais-je choisir? ........