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Citations sur La nuit (103)

Soudain, nous entendîmes un hurlement terrible :
- Juifs, regardez ! Regardez le feu ! Les flammes, regardez !
Et, comme le train s'était arrêté, nous vîmes cette fois des flammes sortir d'une haute cheminée, dans le ciel noir.
Madame Schächter s'était tue d'elle-même. Elle était redevenue muette, indifférente, absente et avait regagné son coin.
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Ce n'était pas ni l'Allemand ni le Juif qui régnaient dans le ghetto : c'était l'illusion.
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préface de l'édition 2006
"L'oubli signifierait danger et insulte. Oublier les morts serait les tuer une deuxième fois. Et si, les tueurs et leurs complices exceptés, nul n’est responsable de leur première mort, nous le sommes de la seconde. »
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Quelqu'un se mit à réciter le Kaddich, la prière des morts. Je ne sais pas s'il est déjà arrivé, dans la longue histoire du peuple juif, que les hommes récitent la prière des morts sur eux-mêmes.
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Où est Dieu ?

« Un soir que nous revenions du travail, nous vîmes
trois potences dressées sur la place d’appel, trois corbeaux noirs. Appel.
Les SS autour de nous , les mitraillettes braquées. Trois condamnés enchaînés-- et parmi eux, le petit « Pipel », l’ange aux yeux tristes.
Un enfant au visage béat. Incroyable dans ce camp.
Le chef de camp lut le verdict. Les trois condamnés
montèrent ensemble sur leurs chaises.
Vive la liberté crièrent les adultes.
Le petit lui se taisait.
Où est le bon Dieu, où est-il ? demanda quelqu’un
derrière moi.
Sur un signe du chef de camp les trois chaises basculèrent…
Les deux adultes ne vivaient plus.
Mais la troisième corde n’était pas immobile : si léger l’enfant vivait encore.
Plus d’une demi-heure, il resta ainsi à agoniser sous nos yeux…
Derrière moi, j’entendis le même homme demander :
Où est ton Dieu ?
Et je sentais en moi une voix qui lui répondait :
- Où est-il ? Le voici - il est pendu ici à cette potence… »
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Idek avait les nerfs en boule. Il se contenait à grand-peine. Soudain, sa fureur éclata.
La victime en fut mon père.
– Espèce de vieux fainéant ! Ce mit-il a hurler. Tu appelles ça travailler ?
Il se mit à frapper avec une barre de fer. Mon père ploya d'abord sous les coups, puis se brisa en deux comme un arbre desséché frappé par la foudre, et s'écroula.
J'avais assisté à toute cette scène sans bouger. Je me taisais. Je pensais plutôt à m'éloigner pour ne pas recevoir de coups. Bien plus : si j'étais en colère à ce moment, ce n'était pas contre le kapo, mais contre mon père. Je lui en voulais de ne pas avoir su éviter la crise d'Idek.
Voilà ce que la vie concentrationnaire avait fait de moi…
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Au matin, le camp avait changé de visage. Les détenus se montraient dans d'étranges accoutrements : on eut dit une mascarade. Chacun avait enfilé plusieurs vêtements l'un sur l'autre pour mieux se protéger du froid. Pauvres saltimbanques, plus larges que hauts, plus morts que vivants, pauvres clowns dont le visage de fantôme sortait d'un monceau de tenues de bagnards ! Paillasses.

[description des détenus qui se préparent à la marche de la mort]
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Ses yeux éteints et glacés se fixèrent. Il finit par dire, d’une voix lasse :
— J’ai plus confiance en Hitler qu’en aucun autre. Il est le seul à avoir tenu ses promesses, toutes ses promesses, au peuple juif.
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Les mots existants, sortis du dictionnaire, me paraissaient maigres, pauvres, pâles. Lesquels employer pour raconter le dernier voyage dans des wagons plombs vers l'inconnu? Et la découverte d'un univers dément et froid où c'était l'humain d'être inhumain, ou des hommes en uniformes disciplinés et cultivés venaient pour tuer, alors que les enfants ahuris et les vieillards épuisés y arrivaient pour Mourir ?
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Du fond du miroir un cadavre me contemplait.
Son regard dans mes yeux ne me quitte plus.
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