C'est une erreur d'avoir englouti tous ces
aphorismes d'un coup, j'en ai fait une indigestion. Alors que cela avait été un tel régal d'en savourer au fil des pages du Portrait de Dorian Gray.
Je n'en dirai pas pour autant que la gourmandise est un vilain défaut, car ce dandy sarcastique et fielleux d'Oscar me tomberait illico sur le poil en me traitant d'incorrigible idiote, rien n'a plus d'intérêt qu'un défaut et il ne faut jamais s'excuser.
Piquée, je lui rétorquerais que si, c'est un défaut, car si je n'avais pas été aussi gourmande j'aurais su éviter les morceaux les plus fades de cet opus, et il y en a, et que j'ai dans l'idée qu'il y a un peu de paresse intellectuelle et de fatuité artistique derrière ces bas morceaux qui gâchent les perles inoubliables que compte ce recueil.
Mi scandalisé mi mort de rire, il me répondrait du tac au tac qu'une idée qui n'est pas dangereuse ne mérite pas d'être appelée une idée.
On n'est pas rendus... Mieux vaut éviter que nous mangions à la même table, Oscar.