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De Tad Williams, on retient surtout la série « L'arcane des épées » qui connaît un succès littéraire bien mérité depuis les années 1990. La biographie de l'auteur est toutefois loin de se limiter aux seules aventures de Simon, Josua et Miriamélé, aussi les éditions Mnémos ont-elles décidé de rééditer le premier roman de l'auteur, déjà traduit en 1987 mais non republié depuis. Si vous côtoyez des ados, vous avez sûrement déjà entendu parler de « La guerre des clans », une longue série destinée à la jeunesse et mettant en scène les aventures de plusieurs communautés de chats sauvages ayant créé une société à part dans la forêt. Et bien « La légende du noble chat Piste-Fouet » c'est un peu pareil, sauf que le lectorat ciblé est un peu plus âgé et le propos un peu plus complexe. le roman de Tad Williams met ainsi en scène un jeune chat, Piste-Fouet qui va entreprendre une quête en territoire inconnu afin de retrouver la trace d'une chatte qu'il connaît depuis toujours et qui a mystérieusement disparu. Ce n'est d'ailleurs pas la seule disparition inquiétante que les chats des environs signalent, d'étranges événements se multipliant depuis plusieurs mois au point que les félidés des environs, pourtant d'un naturel solitaire, en viennent à convoquer une grande assemblée. Décision est prise d'envoyer une ambassade à la cour des chats, loin au coeur de la forêt, afin de solliciter de l'aide et prévenir des bouleversements que connaît leur communauté. Piste-Fouet, trop jeune, n'en fait pas parti mais décide malgré tout de prendre la route pour partir, seul, à la recherche de son amie. le voilà lancé dans un long et éprouvant voyage au coeur d'une forêt dans laquelle un mal très ancien est en passe de resurgir, au point de faire fuir tous les animaux des environs. Il pourra heureusement compter sur une ribambelles d'alliés, dont certains pour le moins inattendus, et pas seulement parmi les félins.

L'intrigue est en tous points conforme à celle des vieux romans de fantasy s'inspirant de Tolkien : un héros banal entraîné dans une dangereuse quête, des amis fidèles qui vont encadrer le protagoniste tout au long de son périple, une force maléfique qui, tapie dans l'ombre, regroupe ses forces afin de préparer son grand retour… le récit en lui-même est donc extrêmement classique et se révèle parfois un peu trop répétitif puisque l'auteur a tendance à abuser du même schéma narratif qui consiste à simuler la mise en danger du héros avant de transformer ses agresseurs en alliés. La véritable originalité du roman tient à la nature animale de ses protagonistes, les humains n'étant présents que dans un très lointain arrière-plan. le pari était audacieux et fonctionne bien dans un premier temps : on éprouve rapidement de l'affection pour ce petit chat téméraire mais conscient de ses failles et on s'amuse de ses réflexions sur son rapport aux humains, à la nourriture ou au jeu. Tad Williams a également pris soin de créer une culture commune identifiable à ces chats qui possèdent leur propre langue, leur manière de se nommer les uns les autres mais aussi leur histoire et leurs contes. Cet aspect là du roman est particulièrement réussi, et les chansons et légendes relatées par les personnages au fil du récit permettent d'étoffer toujours un peu plus la richesse de cet univers. le procédé a aussi ses limites, qu'il rencontre malheureusement un peu vite. Une fois la surprise et l'enthousiasme des premières découvertes passés l'ennui ne tarde pas à pointer le bout de son nez. Piste-Fouet est adorable comme tout mais l'histoire patine et pâtit d'une certaine naïveté qui, bien que rafraîchissante dans un premier temps, finit par atténuer l'implication du lecteur qui constate que rien de bien méchant n'arrive jamais au héros et ses compagnons. le dernier tiers est plus rythmé et plus sombre, mais l'intrigue demeure très classique et ne surprendra que très peu les lecteurs de fantasy aguerris.

« La légende du noble chat Piste-Fouet » est un roman sympathique mais très classique qui reprend tous les codes de la « fantasy à la Tolkien », à la seule originalité près que ses protagonistes sont des chats, et non des humains. En dépit de personnages attachants et d'un univers loin d'être dénué d'intérêt, le roman peine à trouver son souffle et à maintenir en éveil l'intérêt du lecteur. A réserver peut-être aux grands amoureux de la race féline ?
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Avant de connaître le succès avec son cycle, L'Arcane des Épées, Tad Williams s'est essayé à l'animal fantasy avec son premier roman, intitulé La Légende du Noble Chat Piste-Fouet.

Dans La Légende du Noble Chat Piste-Fouet, on file le train à un jeune chat, prénommé Fritti Piste-Fouet qui, du jour au lendemain, doit quitter le refuge du Vieux-Bois pour s'engager dans des chemins inconnus. Mais a-t-il un autre choix ? Quand sa bonne amie Patte-Feutrée disparaît et dont le sort n'inquiète personne, lui seul est à même de se rendre à la cour d'Harar signalé sa disparition et trouver de l'aide auprès de ceux qui savent. Ainsi, commence l'histoire du célèbre chat, Piste-Fouet.

Comme le titre l'indique, on ne s'étonne donc pas de lire dans ce roman une histoire de chats. En effet, Tad Williams a imaginé une société féline dans laquelle l'homme n'a qu'un rôle mineur, relayé au rang de serviteur, bon à fournir un abri et une gamelle quand la chasse est mauvaise. Pour preuve ici, il y est que très brièvement mentionné. Ainsi, à travers le regard de Fritti Piste-Fouet, on découvre une société féline structurée et hiérarchisée avec à sa tête une reine et un prince consort, que les chats peuvent consulter en cas de litiges et/ou pour recevoir un conseil. Les chats se partagent le territoire par clans mais aiment se retrouver à des moments-clés du mois lors d'assemblées afin d'échanger des histoires et des contes. Ils ont une culture orale très marquée et se transmettent les légendes de leur Peuple lors des veillées en les chantant. Ainsi, ce texte dégage un bel esthétisme poétique à travers ces fameux chants disséminés au fil des pages pour nous faire découvrir les plus grandes épopées de ce Peuple.

De plus, leur vie est cadrée par des rituels de passage marquant des moments importants. Ainsi, la cérémonie d'imposition du nom y est fondamentale. C'est pourquoi, chaque chat dispose d'un nom de coeur donné par leur mère à la naissance et connu que des proches, ainsi que d'un nom de visage, choisi par les Anciens lors de la première assemblée. Alors que le premier est tiré de la langue ancienne du Haut-chant, le second, lui, provient du Chant-commun et est utilisé partout et par tous.

Mais La Légende du Noble Chat Piste-Fouet est aussi un roman d'action où le danger menace tout du long ces boules de poils. En effet, de sombres créatures rôdent et enlèvent les chatons et les jeunes chats. D'ailleurs, pris en chasse par plusieurs d'entre elles, Piste-Fouet sera très longtemps bien incapable d'en faire une description précise. Bien souvent submergé par la peur, la fuite sera son salut jusqu'à ce qu'elle ne soit plus possible. Voilà qui teinte ce texte de quelques notes horrifiques où plane l'ombre du mal.

Comme souvent en littérature fantasy, la lutte entre le Bien et le Mal se dessine également ici, à travers ces félins dégénérescents que Fritti va devoir affronter pour tenter de libérer son Peuple de leur joug et sauver, si possible, sa bien-aimée. Ainsi, Fritti Piste-Fouet arbore ici une âme chevaleresque même si sa nature de chat revient souvent au galop. On ne se refait pas. Alors comme ses congénères, il arrive qu'il se laisse emporter par ses instincts de chasseur et en oublie le but de sa quête mais - rassurez-vous - jamais pour très longtemps. Ainsi, on découvre en Fritti, un héros courageux, un brin têtu et débrouillard malgré lui. A l'image de ses pairs, on retrouve bien toutes ces caractéristiques félines que les familiers des chats reconnaîtront sans peine. Pour l'accompagner dans sa périlleuse mission, l'auteur lui a adjoint un chaton du nom de Bond-Vif qui lui vaut une vénération sans bornes.

Bien entendu, ce duo nous apparaît bien improbable pour affronter les méchants mais c'est justement tout l'intérêt de ce livre. C'est également un récit d'apprentissage dans lequel l'auteur explore la quête d'identité.

Avec ce récit, Tad Williams signe un bel hommage à cette noble espèce qui sait toujours tenir la dragée haute à son entourage, y compris aux humains car ne dit-on pas des propriétaires de chats qu'ils habitent chez leurs compagnons à poils et non l'inverse.

La Légende du Noble Chat Piste-Fouet revisite sous un angle d'originalité les codes de la fantasy... suite sur Fantasy à la Carte.
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Merci aux Editions Mnémos pour leur envoi ! Évidemment, quand j'ai vu que l'histoire concernait d'adorables félins dans un monde qui semblait très détaillé, j'ai dit oui pour recevoir La légende du noble chat Piste-Fouet de Tad Williams. Comme toujours avec la maison d'édition, le travail est très soigné pour un bel objet. La couverture est, de plus, sublime. Mais qu'ai-je pensé du contenu ?

Le roman est souvent décrit comme un “seigneur des anneaux” avec des chats, et je me méfie de ce type de comparaison. Ici je comprends l'analogie. Ce qui frappe d'abord, c'est que nous faisons face à un récit qui a dû bénéficier d'un grand soin. Tad Williams a créé tout un vocabulaire et une cosmogonie autour de ses félins. En effet, le récit est traversé de chansons qui racontent d'anciennes légendes sur des chats aux allures divines. Des origines aux aventures, elles expliquent par exemple pourquoi les chats n'aiment pas l'eau ou l'inimité entre chiens et chats. L'auteur reprend habilement les habitudes des félins pour parvenir à créer une impression d'étrangeté, d'une culture et d'un mode de vie totalement étrangers au nôtre.

L'homme n'est ainsi que très peu mentionné et fait de la figuration, surtout là pour nourrir et abriter les félins. Les chats, au contraire, sont variés. L'auteur nous gratifie d'une quantité de portraits variés. Chats amusants, obséquieux , rieurs ou grincheux, les charmantes petites bêtes décrites rappelleront les propriétaires de félins : des créatures libres et irrévérencieuses. C'est aussi le cas des autres animaux qui apparaissent. Il est amusant de voir les écureuils ou les chiens du point de vue des chats, avec également leur propre personnalité, vocabulaire et connotation. On voit alors que la langue des chats suit une sonorité approximative des cris des différents animaux qui habitent la forêt.

Le principal défaut de la légende du noble chat Piste-Fouet est commune à beaucoup de romans qui ont du mal à se détacher de l'héritage tolkienien. L'inspiration de J.R.R. Tolkien n'est pas une mauvaise chose en soi, de très grandes sagas lui rendent clairement hommage. Mais le problème est que j'ai eu l'impression que Tad Williams n'atteignait jamais le souffle épique nécessaire pour passer outre les aspects manichéens de son récit. L'écriture est sympathique et fluide, mais manque de poésie. Les scènes de bataille sont nombreuses, mais reposent sur les mêmes mécaniques à chaque occurrence, ce qui les rend assez répétitives.

Il n'y a guère que le conflit final qui parvient à créer une ambiance dantesque. Là, la plume se fait plus âpre et le récit plus mature, on passe donc outre l'aspect “Grand Méchant car il est Méchant”, ainsi que les chats difformes façon orc, pour avoir de dramatisation. Mais cela vient un peu tard. C'est d'autant plus frustrant que l'on n'a pas l'impression que les enjeux soient si importants. Piste-Fouet n'a jamais vraiment semblé en danger de quoi que ce soit. du coup, l'implication du lecteur a tendance à se déliter au fil du temps.

Je ressors de la lecture convaincue par la cosmogonie créée, qui permet de déployer un univers aussi vaste que sympathique. L'auteur dessine une culture particulière pour son univers de félins, à travers contes, légendes et chansons truculentes. Les personnages de chats sont variés, et j'ai beaucoup aimé les différents animaux présentés, qui avaient chacun des particularités. L'auteur est capable de vraiment donner l'impression qu'il se met à la place des félins. Mais le bât blesse surtout au niveau de l'histoire, qui se révèle très classique dans son déroulé et donc assez prévisible, malgré un climax maîtrisé.
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Comme le suggère le titre du roman, nous allons suivre les aventures de Piste-Fouet, jeune chat. Alors qu'une Assemblé se tient, réunissant les chats des environs venus écouter des histoires mêlant folklore et cosmogonie, Piste-Fouet s'inquiète de l'absence de Patte-Feutrée avec laquelle il était sur le point de s'engager pour toute la vie. Personne ne l'a vue et alors qu'il enquête, il constate que la maison d'Hom'o (hommes) où elle vit est vide. Il relie les disparations de jeunes chats à celle de sa belle et est bien décidé à lever le voile sur ce mystère, enfin, surtout à retrouver Patte-Feutrée. Malheureusement, il n'est pas sélectionné par le Conseil pour le corps d'émissaires qui ira demander l'aide de la reine des chats quant à ces inquiétantes disparitions… Cependant, sa décision est plus forte, et malgré sa peur de dépasser les frontières de son monde, il part. Et c'est là que commencent ses extraordinaires aventures.

Tel Ulysse au coeur de son épopée pour retrouver Pénélope, le chemin de Piste-Fouet est semé d'embûches et de dangers. En digne quête initiatique, il se retrouve livré à lui-même dans un monde qu'il ne connaît pas et qui se montre souvent hostile (météo, absence de nourriture…). Sur son chemin, de nombreuses rencontres, dont une retrouvaille inattendue avec le jeune Bond-Vif, chaton qui l'a suivi en cachette et sur lequel Piste-Fouet va veiller. Des rencontres que les deux compères feront, de nombreux chats : mystiques, loufoques (tel Radagast), princiers, évanescents/déconnectés… Tout un panel de chats, aux idées et moeurs différentes. Il y a également les Rikchikchiks (les écureuils) avec lesquels Piste-Fouet (habile comme Bilbo) passera un accord jamais vu entre ces deux espèces. En dernier lieu, il y aura ces créatures dangereuses et bestiales des souterrains…

Au long du pénible chemin de Piste-Fouet et de Bond-Vif, les diverses rencontres donneront lieu à de multiples instants où des histoires seront contées. Elles émanent de leur mythologie : la naissance du monde via des dieux chats puis leur descendance. La querelle entre deux d'entre eux avec le châtiment de l'un. Ou encore la punition d'un chat prince trop arrogant qui s'est vu transformer en Hom'o, condamné à servir les chats. Aussi les premiers nés des dieux chats imprègnent les aventures des deux compères. La présence de ces pans mythologiques donne une touche magique indéniable au récit.

Tandis que Piste-Fouet a été sacré chasseur avant de partir, il se sent encore maladroit et jeune pour le voyage qu'il entreprend. Sa relation avec Bond-Vif s'en trouve renforcée. Il prend soin de lui, même si par moment il est exaspéré par sa vitalité de chaton. Ils dorment l'un contre l'autre, font la toilette de l'autre… Ici les chats ont les mêmes comportements que les nôtres, aussi j'ai adoré voir retranscrire toutes les manies qu'on leur connaît !

Comme je l'ai mentionné plus haut, leur quête se révèle difficile, à cause des intempéries, des obstacles à franchir, d'un danger inconnu qui les guette. La faim, la maladie et les blessures les toucheront plus d'une fois. Et tout cela n'est rien comparé aux horreurs qui les attendent, dans les souterrains où les esclaves travaillent à un projet sans nom qui annonce le pire. Pour cette partie, j'ai vu passer plusieurs retours dans lesquels les chroniqueur.se.s disaient clairement que nous étions plus là dans un roman adulte que jeunesse/young-adult. Je ne suis pas d'accord : la saga Harry Potter (pour ne citer qu'elle) comporte de nombreux passages très sombres et durs. de plus, la 4ème de couverture annonce la couleur en comparant ce roman au Seigneur des anneaux. Aussi pour moi cela dépend du lecteur, tout simplement.

Dans le versant souterrain dans lequel l'horreur et l'innommable plane, j'ai ressenti la destruction comme un parallèle à l'écologie. Ce roman a beau avoir été publié pour la première fois en 1985, j'y ai vu l'empreinte de l'homme qui détruit pour s'approprier et contrôler. Dans La Légende du Noble Chat Piste-Fouet, tout cela est directement attaché au folklore et la cosmogonie, avec ce soupçon de magie qui caractérise cette oeuvre. Toutefois je pense qu'il faut aller au-delà de la vision manichéenne établie, esclavagisme comme destruction parlant des dérives de l'humanité.

En bref : véritable épopée féline, La Légende du Noble Chat Piste-Fouet nous entraîne dans les aventures de Piste-Fouet et de Bond-Vif. Partis à la recherche de la jolie Patte-Feutrée, ils vont tomber dans ce à quoi ils ne s'attendaient pas : l'horreur. Leurs aventures, en véritable quête initiatique, sont émaillées de rencontres et de récits cosmogoniques et folkloriques, ajoutant sa touche de magie au récit. Humour, tendresse, diversité des personnages, aventures, noblesse, ruse, habilité… vous aussi découvrez ce Seigneur des anneaux des chats !
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Parce que la version française, étrangement intitulée La Légende du noble chat Piste-Fouet, vient de ressortir chez Mnémos, j'ai ressorti ma vieille édition en VO pour me replonger dans une livre de pure fantasy… Eh oui, moi qui ne suis pas du tout amatrice de J.R.R. Tolkien et des histoires du même genre, je me suis plongée avec délice dans cet hommage animalier au Seigneur des anneaux. Peut-être, car les chats y sont à l'honneur ?
Premier roman de Tad Williams, Tailchaser's Song est à ma connaissance, le seul de son genre dans l'ensemble de son oeuvre. Si la trame vous rappelle La Guerre des clans, c'est principalement parce que les deux histoires parlent de chats harets, c'est-à-dire des chats domestiques redevenus sauvages. Mais Tailchaser's Song a été publié en 1985 alors que La Guerre des clans a commencé sa saga en 2003. Et le premier a un traitement plus adulte que le second plus destiné à la jeunesse.
De quoi parle Tailchaser's song ? de Tailchaser (Piste-Fouet en français), un jeune chat tigré roux avec une étoile blanche sur le front. Vivant à moitié avec une famille d'humains, à moitié comme un chat sauvage, il va se lancer dans une quête pour savoir où ont disparu plusieurs de ses amis, dont Hushpad, une jeune chatte à qui il devait se lier. Chemin faisant, il rencontrera plusieurs alliés : le chaton Pouncequick qui l'a suivi depuis le départ, Eatbug un vieux chat miteux à moitié-fou mais plus utile qu'il n'y paraît et Roofshadow, une chatte calme et obstinée qui elle-même sa propre quête à mener. Il va aussi être confronté à une menace terrible issue du tréfonds des mythes fondateurs félins et rencontrer toutes sortes de créatures fantastiques.
La trame de Tailchaser's Song est donc celle d'un roman de fantasy épique classique. Sauf que toute l'histoire est vue à hauteur de moustaches et que les chats et les autres animaux, même quand la magie est impliquée, ne se départissent jamais d'un comportement félin : ils ne se dressent pas soudain sur deux pattes et n'utilisent pas d'outils. En revanche, si le roman avec ses 364 pages est bien plus court que les livres de JRR Tolkien, sa mythologie est tout aussi riche avec ses premiers-nés, ses explications sur la création du soleil et de lune ou de l'homme et sur l'importance des trois noms du chat : le nom de coeur donné par la mère à ses chatons, le nom du visage connu de tous donné par les membres du clan et le nom de queue que le chat doit découvrir et qui résume sa vie. Tailchaser — ou Fritti de son nom de coeur — est ainsi appelé, car il veut avoir son nom de queue avant d'avoir réellement vécu sa vie. Entrecoupé de poésie et de « chants » des différents animaux, Tailchaser's song pourrait être un livre jeunesse, si l'action n'y était pas par moment réellement brutale et si des thèmes tels que l'esclavage, l'acculturation ou le deuil n'étaient pas si cruellement présents. Mieux vaut le réserver donc à des adolescents ou des adultes qui en apprécieront plus le mélange d'humour, d'action et de mélancolie. En revanche, ce lectorat, pour peu qu'il soit amateur de chats, devrait se régaler avec ce premier roman, avant d'enchaîner avec plaisir avec les autres livres de Tad Williams.
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Quête initiatique ou le dur apprentissage de la vie pour les deux jeunes héros de ce roman.
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Et bien voilà une surprenante lecture.

Avant d'écrire la saga pour laquelle il est maintenant connu (L'arcane des épées), Tad Williams s'est essayé à la fable animalière et a publié en 1987 La légende du noble chat Piste-fouet.

Fritti Piste-Fouet est une jeune chat, plus un chaton, pas tout à fait un adulte, qui coule des jours paisibles avec le Peuple chat du Mur-de-l'assemblée. Il chasse, il sociabilise, il écoute les histoires des anciens et projette de s'unir pour la vie avec la femelle de ces rêves, Patte-feutrée.

Jusqu'au jour où celle-ci disparait du jour au lendemain sans laisser de traces. Les disparitions de chats se multiplient. Une délégation est envoyée à la Cour de la Reine des chats.

Fritti, écarté de l'équipe, se met en route seul de son côté. Commence alors une aventure qu'il n'aurait jamais imaginée et pendant laquelle il va rencontrer le mal le plus absolu.

Le roman est imaginatif en ce sens que l'auteur créé une mythologie et une société avec ses codes et son langage pour les chats. Nous les humains sommes présents dans cette histoire. On nous appelle les hom'o ou de façon plus péjorative, les Gros. Nous descendons d'un chat déformé et exclu du Peuple chat et sommes au service des chats (comme dans la vraie vie quoi).
Mais nous sommes à des lieux de nous rendre compte de ce qui se joue.

Le roman est construit comme un pur roman d'initiation de fantasy. le héros se met en quête, parcourt des kilomètres, rencontre obstacles et alliés. Une "troupe" se forme autour de lui et il est confronté au mal, à l'ennemi ultime.

Et c'est là que le roman est fort parce que le méchant est très réussi et vraiment méchant. le héros et ses amis ne sont pas épargnés et j'ai eu mal pour eux. Moi qui ait deux chats à la maison, ça m'a fait mal de voir ses jeunes chats et chatons confrontés à une telle violence et souffrance.
Alors certes, c'est manichéen, le bien contre le mal, mais c'est très bien traité.
Le récit est forcément anthropomorphique mais le comportement félin est bien observé et décrit par l'auteur.
Je regrette cependant le recours au Deus ex machina dans la confrontation finale du héros.

A la lecture, on pense évidemment à Watership down de Richard Adams qui m'était en scène une communauté de lapins échappant à la destruction de leur habitat par l'homme. Richard Adams avait là aussi rédigé une véritable épopée et créé une mythologie forte.

Un roman très réussi donc malgré les fautes d'impression qui m'ont parfois gênées dans ma lecture

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Lorsque l'âme soeur du jeune chat Piste-Fouet disparaît, il prévient l'Assemblée des Anciens. Celle-ci a en effet eu plusieurs échos de disparitions et décide d'envoyer une délégation. Mais même s'il n'en fait pas partie, Piste-fouet décide de partir de son côté, bientôt accompagné par Bond-vif, encore chaton.

S'il est sorti en 1985, ce roman est vraiment une pépite à découvrir !

Il s'adresse à la fois aux adultes et aux ados (même si ceux-ci pourraient trouver la langue plus complexe que dans les romans modernes). J'ai beaucoup aimé la façon dont c'était écrit parce que c'était des animaux (je n'aime pas les romans avec des animaux anthropomorphiques) mais justement, ils agissent comme de vrais chats, portant les plus jeunes par la peau du cou lorsqu'ils sont fatigués, etc.
L'univers est riche en détails, la mythologie, la langue (il y a d'ailleurs un lexique à la fin, mais on peut comprendre sans, si comme moi à chaque fois, vous ne le voyez qu'après ^^).

Bref, merci aux éditions Mnémos pour cette jolie découverte, avec une couverture magnifique !
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Si vous tombez sur ce livre, et que vous aimez la fantasy et/ou les chats, n'hésitez pas ! le souci sera plutôt de le trouver, il est rare … J'ai eu la chance de trouver un jour une bibliothèque qui l'avait.
L'auteur est bien celui qui a écrit « L'arcane des épées » et « Autremonde », il s'agit là du premier roman de Tad Williams, dans un univers totalement différent de ses livres suivants.
J'avoue que je ne croyais pas trop à la fantasy animalière, que j'avais le préjugé d'associer à l'enfance. Alors certes, ça n'est pas un livre philosophique, mais, si vous me pardonnez l'expression, la mayonnaise prend vraiment bien.
Je craignais aussi d'y trouver de l'anthropomorphisme, mais là encore, tout va bien, on est vraiment chez les chats.
Nous suivons donc un jeune chat en pleine « adolescence », joueur et insouciant, mais dont la minette de ses rêves disparaît subitement. Il va donc partir à sa recherche, et évidemment rencontrer des amis, des compagnons de route, parfois loufoques, parfois inquiétants, des difficultés … Une quête initiatique en somme, mais dont l'intrigue se tient vraiment bien, le monde aussi, et qui change totalement des codes et mondes habituels de la fantasy. L'univers créé est cohérent, avec ses us et coutumes, ses mythologies, Piste-Fouet est attachant, on tremble et rit avec lui.
Bref, pour moi, une très bonne surprise, une lecture plus qu'agréable que je vous recommande chaleureusement.
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J'avoue qu'à la base, je n'étais pas forcément très attirée par ce roman, dont je pensais être trop éloigné du lectorat cible. Et au final, même s'il est vrai que je l'aurais sans doute encore plus apprécié plus jeune (même si je ne le conseillerais pas forcément à de trop jeunes lecteurs), eh bien j'admets que je ne m'attendais pas à ça. C'est pour la jeunesse, oui. Les personnages sont des animaux, et essentiellement des chats, oui. Mais c'est surtout de la « vraie » Fantasy à l'ancienne.

Nous découvrons donc Piste-fouet (Tailchaser, ça sonne tellement mieux T_T Mais faut avouer que les traducteurices n'ont pas la tâche facile. Bref.), un jeune chat bien sous tous rapports, qui a grandi bercé par les légendes de son peuple. Il va cependant devoir quitter son environnement confortable pour se confronter aux dangers de la vie extérieure, puisque la jeune fela élue de son coeur a récemment disparu. On a donc là un récit d'apprentissage, puisque Piste-fouet va évoluer au fur et à mesure de sa quête, va faire un tas de rencontres bonnes ou mauvaises, et va peut-être même remettre en perspective certaines choses qu'il pensait acquises.

Et puisqu'on parle de cette fameuse quête, je ne m'attendais pas à ce que le roman prenne un tour aussi sombre à un certain moment de l'histoire. C'est pas trash non plus, ça reste à destination de la jeunesse, mais ça tranche tellement avec le début « gentillet » du récit que ça m'a un peu pris par surprise. Il faut dire que le méchant est très méchant, et ses sbires de même (d'ailleurs, pas trop fan desdits sbires, parce qu'on se retrouve avec le poncif un rien validiste : « ils sont méchants et ça se voit parce qu'ils sont gros, moches, avec des difformités. On a vu mieux comme message, même si le récit date de 1985). L'intrigue est malheureusement assez classique et ne proposera aucune surprise si vous êtes un temps soit peu familiers du genre, mais je ne considère pas ça comme un défaut en soi. J'ai par ailleurs bien aimé la conclusion de la quête.

Mais même si les personnages et l'intrigue ne sont pas hyper intéressantes, surtout aujourd'hui, il y a deux très gros points forts à ce roman : l'écriture et l'univers.

Concernant l'écriture, j'aurais du mal à expliquer parce c'est assez subjectif, mais il y a une « patte » dans le style qu'on retrouve assez rarement dans les styles modernes, et ça fait du bien d'en relire de temps en temps. Ce n'est pas pompeux, mais il y a vraiment une musique dans cette écriture, qui colle parfaitement à l'aspect conte/légende du récit.

Et l'univers ! C'est vraiment quelque chose que j'adore dans la High Fantasy, surtout « à l'ancienne ». Les chats ont toute une culture particulière avec leur langue, leurs expressions, leurs rituels, leurs noms, leurs légendes pour expliquer le monde autour d'eux et leurs relations avec d'autres espèces (les hommes et les chiens notamment), et même toute une cosmogonie. le récit est ainsi émaillé de petites touches qui rendent le récit plus vivant, des chansons, des personnages qui se racontent des histoires au coin du feu, des mythes qui reprennent vie… Rien que pour ça, je suis contente d'avoir enfin lu ce livre.

Bilan
Un roman de Fantasy assez classique dans son déroulé et ses enjeux, avec des personnages attachants mais assez lisses, bénéficiant toutefois de l'atout charme des chats, et surtout d'une mythologie très intéressante et fouillée.
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