AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,08

sur 219 notes
5
8 avis
4
14 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis
La Chatte sur un toit brûlant est une formidable pièce que j'ai eu l'occasion de voir au théâtre récemment. A mon retour, j'ai ressorti le livre de ma bibliothèque, et l'ai relu avec plaisir.

Plaisir tant cette pièce est riche.

le décor se réduit à la chambre à coucher de Brick Pollit et de son épouse Margaret, et l'action se déroule le jour du soixante-cinquième anniversaire du père de Brick.
Toute la famille est conviée pour l'occasion, et le moins que l'on puisse dire, elle va se déchirer.

Tennessee Williams excelle par ses dialogues à la dépeindre : le grand-père est un riche propriétaire d'une immense plantation, on lui a diagnostiqué un cancer mais on le lui cache.

C'est une famille basée sur le mensonge, la dissimulation, les ressentiments, le dégoût de soi, les conventions, une morale étriquée, et les bassesses.

le caractère de chacun de ses membres est très bien décrit, avec toute leur complexité. Ils ont vraiment de l'épaisseur.

Bien évidemment d'abord celui des principaux : Brick, ancien grand sportif, qui se réfugie dans l'alcool pour oublier la perte d'un ami proche ; Margaret, la chatte sur un toit brûlant, son épouse délaissée sexuellement mais toujours amoureuse de lui, une femme forte et lucide qui lutte non seulement pour reconquérir son mari, mais aussi pour rester elle-même dans cet environnement ; le père de Brick, étonnamment tolérant pour l'époque.
Je n'oublierai pas les autres intervenants.

La pièce, en trois actes, décrit l'explosion de cette famille et aborde de nombreux thèmes: le désir féminin, la violence, l'alcoolisme, la cupidité, la lâcheté, la maladie et la mort.

Tout cela simplement par des dialogues percutants et de nombreux face-a-face de grande intensité.

C'est une pièce non dénué d'humour, un humour noir bien entendu, elle est rythmée, aux rires succèdent les larmes, et je suis sorti ravi tant du théâtre que de ma relecture ensuite.
Commenter  J’apprécie          390
Lu en 2020. Découvert tardivement cette courte pièce de théâtre. Ce que j'avais surtout apprécié dans cette dramaturgie, à travers l'écriture du grand Tennessee, c'est ton côté universel.
Le récit raconte, avec un mélange de pudeur, de sensualité et de crudité (dans le sens d'authenticité), les conséquences néfastes qu'entraînent sur les rapports humains le déni, la lâcheté, le mensonge et l'inconstance.
Commenter  J’apprécie          20
Tennessee Williams
La chatte sur toit brûlant. Un tramway nommé désir
Oeuvres puissantes où les personnes se heurtent cruellement aux réalités de la vie.
Ces deux oeuvres sont sans doute et à juste titre les deux pièces les pllus célèbres du théâtre américain contemporain.
(Notes de l'éditeur)
C'est sans doute une oeuvre intéressante de la littérature américaine mais déconcertante
Commenter  J’apprécie          00
🐈 « L'homme est un animal condamné à mourir, mais avant, il achète, il achète, il achète parce qu'au fond de lui-même il a l'espoir démentiel que parmi tout ce qu'il aura acheté, il y aura la vie éternelle ! Mais ça n'arrive jamais … »
(P.112)

🐈 Ni la beauté d'une jeune femme, ni une immense et magnifique demeure, ni l'argent et le succès ne sauraient rendre heureux lorsqu'à l'intérieur, des maux nous dévorent. Qu'il s'agisse d'un cancer, de non-dits, de trahisons ou de manipulations, tôt ou tard il faut un jour payer pour le mal que l'on a fait. Alors que le couple de Margaret et Bricks part à la dérive sous l'oeil ravi du frère et de la belle-soeur de ce dernier, l'on assiste à la déchéance d'une famille qui guette la mort du Père comme on attend une promesse mille fois répétée.

🐈 Alors que cette famille a tout pour être heureuse, elle est rongée par les vices : pourtant, ni l'alcool ne saura faire oublier à Brick le décès de son meilleur ami et la trahison de sa femme, tout comme cette dernière ne trouvera le réconfort de ne pouvoir être mère en se laissant désirer par tous les hommes qui la croisent ; être succesful et un bon père ne suffira pas non plus à Gooper pour enfin obtenir l'amour et l'admiration tant espérée de son Père. Non, décidément, rien ne va dans cette famille qui se déchire pour l'argent, pour la gloire et la reconnaissance. Alors on règle ses comptes, on recolle des morceaux parfois, on essaie tant bien que mal de raviver une flamme depuis longtemps éteinte…

🐈 La chatte sur un toit brûlant est une comédie à l'image de la vie, avec ses absurdités et ses futilités, ses non-sens et ses folies, et cette tentative désespérée de vouloir gommer les erreurs, de réparer l'irréparable et de chasser la lâcheté, l'envie et cette impossibilité à se mouvoir. le langage est provocant, les propos sont violents, le résultat n'en est que plus troublant.

🐈 « On vit dans le mensonge. L'alcool est une façon d'en sortir, la mort en est une autre… »
(P.154)
Commenter  J’apprécie          90
La chatte sur un toit brûlant nous invite dans le quotidien d'un couple et de son entourage. Margaret épouse aimante de Brick souhaite avoir un enfant de lui. En vain ! Pour quelle (s) raison (s) ? Très vite on s'interroge sur la réalité de ce couple qui ne partage pas l'intimité qu'il faut pour réussir ce projet d'enfant. Ils sont rejoints par les parents de Brick qui eux aussi cachent bien leur jeu. Jusqu'à "l'overdose" ?

Anatomie d'individus englués dans des postures étouffantes rendues possibles par un contexte et une société qui ne tolèrent pas les écarts, les fragilités et les différences.
Une pièce brève et intense qui l'air de rien, aborde les questions liées à l'identité sexuelle, l'alcoolisme, la parentalité et le poids du secret dans l'épanouissement individuel.
Commenter  J’apprécie          294
Les échanges sont passionnants et permettent aux personnages d'évoluer. Je recommande!
Commenter  J’apprécie          10
Depuis le début de l'été, je me replonge de temps à autre dans quelques grands classiques du théâtre Williamsien... Tennessee de son prénom. J'ai d'abord présenté - La ménagerie de verre -, puis le "fameux" - Tramway nommé Désir -.
Cette fois, c'est au tour du tout aussi grand - Une (et non pas LA) chatte sur un toit brûlant - immortalisé(e) au cinéma par Richard Brooks à la mise en scène, et par une pléiade d'acteurs géniaux, dont Paul Newman, Elizabeth Taylor et surtout l'époustouflant Burl Ives dans le rôle de "Père".
Le film a tellement marqué les esprits que peu savent que Tennessee Williams en a détesté l'adaptation (très édulcorée et "remaniée") au point que passant devant l'entrée d'un cinéma qui projetait le film il cria aux spectateurs dans la file d'attente : "Rentrez chez vous !".
Kazan l'avait déjà beaucoup contrarié en lui demandant, pour le théâtre, une réécriture qui imposait à Williams un retour de "Père" dans le troisième acte. Il s'était soumis à la volonté de Kazan par peur de courir le risque de perdre le metteur en scène avec qui il voulait absolument travailler.
Lorsqu'on essaie de présenter une pièce du répertoire de cet auteur il est difficile de ne pas répéter que toutes ses pièces ont des thèmes récurrents : la famille, en général ce sont les figures de la mère et de la soeur, comme c'est le cas des deux pièces que j'ai mentionnées en introduction, l'homosexualité, l'alcool, le mensonge, la trahison, la différence de classe etc...
Dans - Une chatte -, c'est la première fois que Williams donne la parole au père ( à son père ), et c'est la première fois qu'ils "échangent" par théâtre interposé.
On dévore ces trois actes avec avidité tant dans cette oeuvre le talent de l'auteur nous saute aux tripes à chaque réplique.
Écriture, dramaturgie sont à l'apogée du génie de Tennessee.
C'est précis, ciselé, puissamment "parlant".
Les personnages ont la dimension des grandes figures de la tragédie antique ( je me risque, mais j'y crois...).
C'est un classique, et il (elle) est donc incontournable.
Commenter  J’apprécie          330
Autour du couple bancal que forment Brick et Margaret, l'auteur met en évidence la duplicité, la malveillance et la manipulation qui régissent les rapports entre ses personnages, membres d'une riche lignée devant sa fortune à l'exploitation du coton. le chef de famille, qui règne sur le domaine d'une main de fer, fête ses soixante-cinq ans. Il vient par ailleurs d'apprendre qu'il est gravement malade. Cette nouvelle excite la convoitise, provoque l'empressement de son fils aîné Gopper et de sa femme, fièrement enceinte d'un sixième enfant. le couple compte sur l'incapacité de Brick et Margaret à donner un héritier à la famille pour bénéficier d'un favoritisme testamentaire.

Brick, frère cadet de Gooper, ancien champion sportif, est plongé dans un désespoir auto destructeur et dans une addiction croissante à la bouteille depuis la mort de son meilleur ami. L'écoeurement agressif qu'il exprime envers son entourage n'épargne pas son épouse Margaret -ou "Maggie la chatte", ainsi qu'elle se surnomme elle-même-, chargée d'une frustration dont elle refrène la violence pour tenter de reconquérir son dépressif et alcoolique de mari. Et pourtant, Brick, complètement indifférent pour sa part à ces histoires d'héritage, est ouvertement -presque indécemment- préféré de ses parents.

Les face-à-face successifs, en jouant sur les mécanismes qui opposent, tout en les liant, les personnages (rejet et désir, domination et mépris...) nous font appréhender la jalousie des uns, l'hypocrisie des autres, dévoilent les arrangements conjugaux aliénants, et révèle le poids des convenances, d'une morale sans doute puritaine qui, en stigmatisant toute différence, tout plaisir, induit un mal-être dont on refuse d'assumer, de reconnaître, même, les causes véritables et profondes.

La chambre de Brick et Margaret, lieu de cristallisation des frustrations, des échecs, sert de décor, les protagonistes y déboulent tour à tour au mépris de toute intimité, ces irruptions donnant l'impression que les uns épient les autres en permanence, et imposent par leur présence intempestive une forme de harcèlement psychologique...
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
Commenter  J’apprécie          20
"Je t'aime Brick", à ce stade ma chère Maggie c'est plus de l'amour, c'est de la rage !!!
Lu et interprété au lycée en version originale, c'est avec beaucoup de curiosité que j'ai souhaité relire cette pièce en français.
Eh bien, je n'en avais pas compris (ou retenu) grand chose car tous les sous-entendus, tout le drame familial, les implications sociales liée à l'époque, les relations extrêmement fortes voire violentes et pourtant d'un amour profond entre les différents membres de cette famille s'étaient envolées. Je n'avais retenu que le tempérament ardent de Maggie la chatte. Il demeure mais il y a tellement plus dans cette histoire d'amour au-delà de tout, passionnel, filial, arrangée, à la dérive. Toutes les facettes de l'amour se succèdent par cette soirée d'orage où les masques tombent et la vérité crue et terriblement difficile à avaler s'effeuille peu à peu.
Magistrale pièce dans une atmosphère d'une moiteur suffocante, une vraie cocotte-minute au bord du débordement.
Commenter  J’apprécie          210
Il est toujours étonnant de voir à quel point le brillant Tennessee Williams sait capturer, et même aimer, je l'en soupçonne, la bêtise crasse de ses personnages, leur vulgarité, leurs excès, leur manque d'humanité. Il exerce sur nous un coup de maître en nous faisant à la fois les détester et se reconnaître en eux. L'écriture est d'une efficacité admirable et les dialogues saisissants. Un incontournable de la scène et du cinéma que je n'avais pas encore découvert !
Commenter  J’apprécie          50




Lecteurs (697) Voir plus



Quiz Voir plus

Tennessee Williams, en VO !

Un tramway nommé désir

A Streetcar Named Desire
A Tramway Named Desire

5 questions
57 lecteurs ont répondu
Thème : Tennessee WilliamsCréer un quiz sur ce livre

{* *}