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4,07

sur 595 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
De quoi ça parle ?

Au Cap, Turner, grand, fort, intelligent et noir est agent de police. Pourtant, dans cette partie de l'Afrique, il est difficile pour les forces de l'ordre de se faire respecter : la population est pauvre et a peur. Est-il bien surprenant, lorsque la vie ne tient qu'à quelques minces fils, de rechigner à collaborer avec un système corrompu, qui la plupart du temps n'apporte que des ennuis ?

Seulement voilà : une jeune fille noire s'est fait écraser alors qu'elle fouillait des conteneurs à ordures en quête de nourriture. Les coupables, membres de riches familles, et leur ami fermier, tous blancs, ont pris la fuite.

Immédiatement, les preuves disparaissent. Les meurtriers se couvrent, les policiers ferment les yeux.

Turner, lui, ne l'entend pas de cette oreille. Il compte se battre pour rendre justice à cette jeune fille oubliée de tous. Mais comment faire dans un monde gangréné par la corruption et des rapports de classes/races viciés ? le policier va bien vite se heurter aux barrières de la servilité, face à une population où chacun s'est forgé sa propre vision de la loi.

Tandis que la mort se rapproche inexorablement de Turner, celui-ci va devoir faire usage des cadavres à sa disposition de la meilleure façon possible.

Mon avis :

Le cru, à condition qu'il soit présent en quantité raisonnable et justifiée, ne me dérange pas. Mais le franchement gore et répugnant étalé sous le nez des lecteurs à tout bout de champ, je ne peux pas dire que j'en raffole.

Malheureusement, ce livre pourrait grossièrement se résumer à cela : du gore et du répugnant gratuit. Enfin, faisons les choses dans l'ordre.

Les personnages, pour commencer, ne sont pas remarquables. Les hommes sont tous plus repoussants les uns que les autres et fort monolithiques, en définitive : sanguinaires, impitoyables, lâches, serviles, monstrueux. Les deux seuls aux caractères quelques peu nuancés sont Turner et Dirk, l'assassin de la jeune fille noire (je ne divulgâche rien, on le sait d'entrée de jeu), qui étant saoul au moment de son acte, ne se rendra compte de ses agissements qu'à la fin du roman. Cela étant, l'un comme l'autre sont aussi univoques que les personnages négatifs.

Si Dirk, petit geignard pourri-gâté qui veut jouer au chevalier de la justice sans parvenir à échapper à la tutelle maternelle est capable de surprendre vaguement (même si son revirement est tout à fait artificiel), Turner, quant à lui, reste identique à lui-même d'un bout à l'autre du roman. Et il a beau incarner les forces du bien, de la droiture et de la maîtrise de soi, au bout du compte, c'est lui qui tue le plus de personnes au cours du roman. Je ne peux m'empêcher d'être turlupinée par la conclusion qu'on est censé en tirer : quand on est le seul personnage possédant une once de morale, la charge à supporter est si épuisante que parfois les nerfs craquent et qu'il faut bien se défouler d'une façon ou d'une autre.

Quant aux personnages féminins : est-ce même la peine de s'y attarder ? Il n'en existe que de deux sortes : les dominées (constamment apeurées et incapables de prendre en main leur propre destin) et les dominantes (impitoyables, égoïstes, vicieuses, etc.). Ce sera donc sans commentaire pour moi… Mon Dieu ! Si le monde n'hébergeait que ces deux profils féminins, que la vie serait terne et morne…

Place à l'action maintenant : pour le coup on ne peut pas reprocher à ce roman d'en manquer. Il y en a d'ailleurs un tantinet trop à mon goût. Les personnages n'ont jamais le temps de souffler que déjà un vieux renard des surfaces se cache derrière leur porte avec un fusil. La quantité de rebondissements en devient écoeurante : je ne pensais pas avoir payé pour un grand huit de l'action en démarrant ma lecture.

Quant à la qualité de ladite action : je ne l'ai pas du tout aimée. Aucune attaque, embuche ne se solde sans une description franchement dégueulasse. L'auteur semble considérer qu'un passage de l'intrigue n'est jamais parfaitement maîtrisé si on n'y glisse une mort atroce, des entrailles qui se déversent sur le bitume, un dépeçage, une extraction de cervelle et j'en passe. Quel est le but de tant d'horreurs ? Une petite quantité donne un côté tranchant au récit, une grosse dégoûte le lecteur du roman. (Il y a bien sûr quelques exceptions : je pense notamment à Mexican Gothic de Silvia Moreno Garcia). Tim Willocks a beaucoup trop forcé sur la dose, à mon goût.

Pour terminer, les messages et morales du livre ont sonné creux en moi. Toutes ces déclarations pseudo-philosophiques, je les ai trouvées assez ridicules et aussitôt complètement oubliées.

D'ailleurs, puisque nous y sommes, l'auteur fait réciter à Turner des leçons de tai-chi ou quelque autre art martial sous prétexte de le doter d'un univers mental cool et original. Cependant, ses efforts manquent leur objectif puisque nous lecteurs n'y connaissons rien. Personnellement, lorsqu'un écrivain me dit : « je lui donne un coup de pied dans le trente-cinquième méridien du sixième quartile qui fait exploser sa rate en causant la déchirure du vingt-deuxième équateur sur le pôle sud de sa jambe », j'ai juste l'impression qu'il a copié un manuel d'initiation au karaté.

En bref, je n'ai pas du tout aimé ce roman, ni ses personnages, ni son intrigue, ni son atmosphère. Je me suis ennuyée et ne le recommande pas en conséquent.

https://lirelandoulerevedunemontmartroise.wordpress.com/2021/08/23/la-mort-selon-turner-de-tim-willocks/
Lien : https://lirelandoulerevedune..
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Livre ultra violent , j'en suis arrivée à ... passer des pages. beaucoup de répétitions, de longueurs ; les réflexions du personnage principal , se répètent aussi. Précisions dans les coups donnés qui terrassent ses ennemis, dans ses "massages" pour continuer, malgré tout, à marcher sur un lac salé, dans les armes déployées à satiété comme si l'auteur voulait dire : regardez, je m'y connais si bien ; prix le Point du Polar européen ... oui. Mais j'ai détesté
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