Avec ce titre de «
Doglands » de
Tim Willocks, son cinquième roman, malgré sa catégorie dans le roman jeunesse, j'ai été tentée de le lire : un chien, (un lévrier) « Furgul » … ma foi, à la lecture de la quatrième de couverture (elle m'est souvent utile), mon choix a été définitif.
Le livre débute avec l'épigraphe suivant :
« Les
Doglands sont partout et nulle particulièrement
Parce que les chiens sont partout et nulle part
Ils vivent dans un monde qu'ils ne dirigent pas
Mais parfois
Suivant le souffle des vents
Un chien se met à courir…
Voici son histoire... »
Dans ces
Doglands, les chiens « voient en rêve depuis l'aube des temps ». Cela fait penser à : « Il était une fois… un chien nommé Furgul » (qui signifie ici « Brave »), né de Keeva, un lévrier, dans l'abominable Fosse Dedbone. Cette fosse, hélas, était un élevage où les conditions de vie de ces pauvres « bêtes » n'étaient certainement pas des plus agréables, loin de là. J'ai pensé que je risquais de ne « pas tenir le coup » car il m'est arrivé d'abandonner des livres où les animaux n'étaient pas des plus heureux mais j'ai tenté de poursuivre d'autant plus que cet ouvrage est également destiné à la jeunesse, alors pourquoi pas moi ? Et puis il y a des choses qu'il faut lire et ne pas faire l'autruche ni se voiler la face.
J'ai donc bien accroché mon coeur et c'était parti.
J'ai d'ailleurs bien fait car j'y ai vu des chiens qui parlent !? Mais, oui il y a un « mais » : Furgul n'était pas un chien de pure race car son père n'était pas un lévrier. Sa mère lui demanda alors de fuir en compagnie de ses soeurs et on se dit : « cours Furgul, cours : »
Avec ce roman d'aventures mais aussi un récit initiatique, c'est un combat de chaque instant où l'action ne manque pas. Bien entendu, rien de crédible puisque c'est plutôt un conte (ou qui sait, peut-être une sorte de western ?).
On suit à toute allure l'épopée de notre cher Furgul où on trouve tout de même une certaine poésie et beaucoup d'humour, heureusement. En effet, on pleure mais on rit aussi, fallait le faire !
En regardant les humains, les chiens nous font ressentir leurs sentiments – leurs jugements…
Évidemment, on ne manque pas de penser à cette satanée maltraitance animale (finira-t-elle un jour ?).
Dans cette quête vers la liberté, c'est « un bel hommage à la race canine, soumise à la folie des hommes. » (lu il y longtemps dans un article de presse et noté dans mon ébauche de chronique).
Tim Willocks, ancien médecin psychiatre et grand écrivain anglais (son premier roman «
Bad City Blues » a été adapté au cinéma – puis il y a eu entre autres «
La Religion » et ne pas oublier que «
La Mort selon Turner » publié en 2018, a reçu le Prix le Point du Polar Européen remis au cours de la quinzième édition des « Quais du Polar), a avoué qu'il avait écrit cet ouvrage en pensant à son chien « Feargal » qu'il avait réussi à sauver de la fourrière où, qui sait ce qui aurait pu lui arriver…
En conclusion, autant je n'ai pas réussi à reprendre certaines lectures « animalières » comme «
Cheval de guerre » de
Michael Morpurgo (ce livre m'attend toujours), autant j'ai pu lire jusqu'à la fin "
Doglands" que j'ai trouvé bouleversant et si juste car ils sont bien malins ces chiens !
Est-ce parce cela parle de chiens, nos chers compagnons à quatre pattes et aux nombreux abandons que l'on connaît de la part des « maîtres » inconscients et assassins ? Entièrement dévouée à la cause animale, adolescente ou pas, je ne peux que recommander ce livre paru en 2012 aux #EditionsSyros (ça fait un bail mais peu importe car c'est toujours, hélas, d'actualité).
Et pourquoi ne pas finir sur les dernières lignes d'espoir ?
« Et Furgul était parti.
Et malgré sa tristesse, Keeva était heureuse.
Car elle savait que Furgul courait vers le lieu qui lui appartenait.
Là où les chiens pourraient toujours le trouver.
Nulle part et partout.
Courant, toujours, avec les vents.
Dans les
Doglands. »
Nota : l'excellente traduction de
Benjamin Legrand : on ne cite pas assez souvent les traducteurs.