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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
A travers temps est un roman écrit en 1991, avant que Wilson n'écrive Spin et le publie avec le succès que l'on sait. Un énième roman sur le voyage dans le temps, me direz-vous ? Oui, mais un roman de Wilson, autrement dit un roman qui présente quelques caractéristiques bien particulières.

Les premières pages sont excellentes : un voyageur temporel qui réside dans une maison à l'écart (la scène se passe en 1979 aux Etats-Unis, non loin de Seattle) est assassiné par un « maraudeur » doté d'une « armure » de combat d'une grande technologie. Ce début suscite évidemment la curiosité du lecteur : qui est ce voyageur temporel ? Qui est ce maraudeur ? Pourquoi cet assassinat ?
La première partie (qui comporte des longueurs) met en scène un personnage, Tom Winter, dont Wilson détaille le passé et la psychologie. Licencié, largué par sa compagne, il a sombré dans l'alcoolisme ; il revient dans sa ville natale pour prendre un nouveau départ et il s'installe dans la maison où résidait le voyageur temporel. D'étranges phénomènes se produisent (on peut d'ailleurs considérer la maison comme un personnage à part entière du livre) et il fait d'incroyables découvertes...
La deuxième partie met en scène le maraudeur qui s'est installé dans le passé, à New York en 1962.
Il s'appelle Billy et prend soin son armure : « D'une certaine manière, Billy était l'armure. Celle-ci n'était pas totalement Billy pour autant : elle avait ses propres mobiles ». je n'ai pas pu m'empêcher de penser à Stormbringer, l'épée maléfique d'Elric le Nécromancien. Billy l'endosse régulièrement et commet de nombreux crimes.
Evidemment, les différents personnages du livre vont se rencontrer et ces rencontres vont donner lieu à un beau suspense à la fin du livre…
Mais, comme d'habitude chez Wilson, le thriller est associé à la critique sociale, critique qui concerne les différentes époques présentées : le passé n'est pas idéalisé (menace d'une guerre nucléaire entre les Etats-Unis et l'URSS, racisme…), le présent de de Tom Winter (1989) est dominé par une « machine militaro-industrielle qui transforme la terre en immense désert en la privant de ses forêts et de ses minéraux » (rien n'a changé depuis, au contraire…), tandis que le futur est livré à la guerre...

Pour conclure, certes, la maîtrise narrative n'est pas parfaite (l'action aurait gagné à être plus resserrée dans la première partie) et le récit manque d'ampleur (on aurait aimé en savoir bien davantage sur le voyageur temporel ou sur le futur terrifiant qui attend l'humanité), mais le roman présente de nombreux points forts (des rebondissements dans l'action, des personnages bien caractérisés, des "touches" originales comme la maison ou l'armure...) qui justifient sa lecture.


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C'est avec un grand plaisir que je retrouve la plume de Robert Charles Wilson, après l'avoir découvert dans le sublime Spin. L'auteur a cette particularité d'écrire avec, en permanence, cette touche de mélancolie et de poésie, bien que celle-ci n'atteint pas le niveau de son chef d'oeuvre précédemment cité. Après, il faut garder à l'esprit que A travers temps a été écrit en 1991, soit presque 15 ans avant.

Ici, un homme lambda qui a vu sa vie professionnelle et sentimentale s'écrouler brutalement, décide de s'isoler un peu du monde qui l'entoure et revient dans sa contrée natale. Il s'installe dans une petite maisonnette perdue dans la campagne sans savoir qu'il dort au-dessus d'un tunnel spatio-temporel en lien direct avec le Manhattan de 30 ans en arrière.
Mais le voyage dans le temps n'est pas le but même du livre, il sert plutôt de piste de réflexion.
Notre héros désire ardemment fuir, fuir lâchement son présent qui ne le satisfait plus du tout et menace même, à terme, de le plonger dans la dépression, et fuir son avenir forcément fait d'incertitudes et dépourvu de tout projet. Au moins dans le passé, il sait de quoi sera fait une bonne partie de l'avenir de l'humanité. Mais quel sera tout de même son avenir à lui ? Ne demeurera-t-il pas un étranger, une anomalie? Et a-t-il le droit d'influer et de modifier la vie des habitants de cette époque révolue ?

D'autres personnages peints par l'auteur sont également intéressants, notamment l'agent immobilier qui n'a lui jamais quitté cette contrée campagnarde et qui rêve d'assister, une fois dans sa vie, à un phénomène paranormal, histoire d'égayer un peu cette existence morose, qu'il déteste autant qu'il l'aime car rassurante. Il n'a au final connu que cela, et il maitrise son environnement.
Il y a également le personnage du méchant qui est intéressant. Il s'agit aussi d'un fuyard de son époque, insatisfait de son présent qui lui a été imposé.

C'est en fait, l'histoire de personnages qui veulent voir changer leur vie présente, certains choisissent de la fuir sans réfléchir aux conséquences, et d'autres décident de se battrent "à la régulière" pour modifier le cours des choses.

J'ai bien aimé la lecture de joli roman, mais je ne me suis malheureusement pas senti assez attaché aux différents protagonistes, malgré les efforts de l'auteur pour leur broder une véritable personnalité, leur donner corps. L'autre critique que je ferai, c'est le manque de gigantisme de cette oeuvre. Il y a les bases pour construire quelque chose de bien plus grand, l'avenir lointain de l'Homme est évoqué et aurait pu constituer quelques pans d'intrigue supplémentaires.

Je pense qu'on voit clairement l'évolution de l'auteur entre cette oeuvre et Spin. On reconnait bien ici, le génie qui somnolait et qui s'est réveillé au fil des années pour atteindre, sans aucun doute, son apogée 15 ans plus tard.

Pour conclure, je ne peux que vous conseiller ce livre, mais ne vous attendez pas à un thriller ou une histoire bourrée d'actions et de retournements de situations, car Wilson a plutôt à coeur de se concentrer sur le caractère profondément humain de l'intrigue.
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Une oeuvre ancienne de Wilson, 1991, mais qui n'a pas perdu de son charme, 20 ans après.
Loin de la course effrénée à la technologie et des rebondissements de paradoxes temporels habituellement présents dans les romans parlant de voyage dans le temps, Wilson nous propose une aventure tout d'abord humaine.
On retrouve une ambiance mélancolique et volontairement désuète (l'histoire se déroule en partie en 1962), d'où transpire un message écologique et profondément humaniste.
Avec Wilson, tout est subtilité et l'auteur arrive à faire le lien entre des personnages fouillés et une intrigue de science fiction intelligente sans être prise de tête.
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Moins porté sur la spéculation scientifique et la hard science que la plupart des romans de l'auteur, ce livre (qui anticipe quelque peu le 22/11/63 de King) se consacre à Tom Winter, ingénieux alcoolique se remettant d'une rupture sentimentale. Reconverti dans la vente de voiture dans une petite ville, Tom achète une maison abandonnée où se déroulerait, selon l'agent immobilier, des phénomènes étranges. Il constate en effet que, par exemple, la vaisselle sale est systématiquement nettoyée le lendemain matin. Fantômes ? Lutins ? Ou autre chose ? Après diverses investigations, Tom découvre un tunnel temporel dissimulé dans la maison capable de lui faire remonter le temps de pratiquement trois décennies. Désespéré par l'état du monde en 1989 (s'il connaissait la suite !), Tom se réfugie ainsi dans le milieu bohème du Village de 1962 et y rencontre Joyce, chanteuse hippie et militante du changement social en devenir.
A TRAVERS TEMPS se centre sur quelques personnages bien typés et, en particulier, ce Tom décidé à retrouver un peu de sérénité en se réfugiant dans une époque sans doute loin d'être parfaite mais rassurante. Moins de pollution, moins de violence, pas de sida,…bien sûr le spectre d'une guerre nucléaire planait sur l'époque mais Tom sait bien qu'elle n'arrivera pas. Autrement dit, l'assurance de 30 ans de paix et de tranquillité, 30 ans à « déjeuner en paix ». L'auteur s'intéresse aussi à un agent immobilier peu crédule mais cependant fasciné par les « phénomènes étranges », à une baba-cool se rêvant chanteuses protestataire et même à Billy, mystérieux combattant venu du futur dans une armure high-tech.
Sur un thème classique (déjà exploré, notamment, par Richard Matheson dans un roman superbement adapté au cinéma sous le titre « Quelque part dans le temps »), Wilson livre un récit très réussi, sans temps morts (une pagination parfaitement adéquate de 400 pages suffit à explorer de nombreuses pistes sans se perdre dans d'inutiles longueurs), avec un bel équilibre entre la partie science-fictionnelle, l'anticipation (nous avons quelques visions d'un avenir assez sombre mais crédible) et le relationnel via une poignée de personnages attachants.
Sans rivaliser avec le côté vertigineux des CHRONOLITHES ou de SPIN, voici un roman réussi et prenant qui se lit facilement et avec beaucoup de plaisir. Recommandé.

Lien : http://hellrick.over-blog.co..
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En avril 1979, le voyageur temporel Ben Collier est assassiné par un soldat provenant du futur, Billy Cullego. Après avoir caché le corps derrière la maison, celui-ci y entre, puis disparait.
Dix ans plus tard, Tom Winter, après s'être fait largué par sa compagne, a perdu son emploi. Il revient alors dans sa ville natale, Belltower, où il acquiert une maison à l'apparence des plus banales.
Pourtant, des événements étranges ne vont pas tarder à se produire à l'intérieur de cette maison...

Bien sûr, on serait tout à fait en droit de penser qu'il s'agit là d'une vieillerie sans grand intéret, tout juste bonne à surfer sur la vague Wilson. Eh bien, je peux vous dire qu'on aurait bien tort de le croire. En effet, même s'il date de 1991, ce roman n'a pas pris une ride. Evidemment, l'emballage peut très bien contribuer à le rendre moderne (il n'y a qu'à voir la superbe couverture signée Manchu pour s'en convaincre). Pourtant, il suffit d'en lire quelques pages pour se rendre compte qu'on a entre les mains un très bon roman.

Déjà, il y a ce scénario, que pour simplifier on peut qualifier de malin. Comme le suggère le titre français (en V.O., le roman s'appelle A Bridge of Years ; à signaler d'ailleurs la traduction assurée par Gilles Goullet), on revisite ici le thème du voyage dans le temps. Or, pour ce genre de sujet, il n'y a rien de plus désagréable à lire qu'une histoire linéaire. Ainsi, Wilson a eu l'intelligence de déconstruire son récit de façon quasiment parfaite, tissant ses fils narratifs de belle manière, les laissant et les reprenant toujours aux bons moments, sans jamais perdre son lecteur. Et ce n'est vraiment pas un vain exploit.

Comme à son habitude, Wilson nous campe des personnages humains, qui nous ressemblent et qui sont confrontés à des situations les dépassant totalement. Peu nombreux, ils possédent tous le relief suffisant pour qu'on croit sans peine à leur personnalité, à leurs motivations, plus ou moins positives. Et il le fait, comme toujours, avec ce style magnifique qui lui est propre.

Au final, nous avons là un très bon roman, de ceux qu'on peine à poser une fois ouverts. Même si la trame principale nous parle de voyages temporels, c'est du dur travail de deuil qu'il est question en filigrane dans ce roman. Deuil d'une relation qui n'est plus, de la mort des parents, du passé révolu, etc.

Bref, un Wilson de très bon cru, tout en finesse, malgré un millésime un peu ancien. Pour tout dire, ça aurait été vraiment dommage de passer à côté.

A.C. de Haenne
Lien : http://les-murmures.blogspot..
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A travers temps est un livre, surtout dans sa première partie et un peu la fin, qui m'a beaucoup fait penser aux romans de Stephen King que je pouvais lire dans ma jeunesse. Comme dans les romans de Stephen King l'action se passe dans une petit ville rurale américaine. Comme dans les romans de Stephen King les principaux protagonistes sont profondément ancrés dans cette ville. Comme dans les romans de Stephen King les héros sont assez tourmentés. Ils ont de profondes blessures. Leur vie n'a pas tourné comme ils l'auraient souhaité. Comme dans les romans de Stephen King l'histoire est imprégnée de nostalgie et de mélancolie. Mais si a travers temps avait été un roman de Stephen King il ferait au moins 900 pages et serait franchement moyen. Les droits seraient déjà vendu à Hollywood. Un comics serait en préparation ainsi qu'une suite sous forme de série télévisée. Heureusement donc, a travers temps est bien un roman de Robert Charles Wilson et il en a les qualités.

[...]
Lien : http://pitivier-blog.blogspo..
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En 1989, Tom Winter retourne dans sa petite ville natale de Belltower après que sa femme l'ait quitté et qu'il ait perdu son boulot. Pour se reconstruire et être au calme, il achète une petite maison isolée dans la forêt. Cette maison est abandonnée depuis dix ans, depuis la mystérieuse disparition de son ancien propriétaire. Lors de son emménagement, Tom Winter remarque que cette maison n'a pas l'air d'être inhabitée depuis si longtemps, il trouvera cela étrange mais ne s'en formalisera pas. Au bout de quelques jours il sent une présence dans cette maison, sans savoir de quoi il retourne exactement. Et d'étranges événements à l'intérieur de celle-ci vont vite venir confirmer ses doutes...

Après ma déception Julian, je n'étais pas très motivé pour lire ce roman de 1991, j'avais un peu peur de tomber dans les fonds de tiroir de l'auteur ou de lire un énième voyage dans le temps sans envergure. Erreur, c'est du grand Wilson, avec toujours cette écriture fluide, ses descriptions précises, ses personnages très humains, sans être caricaturaux, ni extravagants. Wilson prend son temps pour nous narrer son histoire sans être ennuyeux !
Au final il se dégage une agréable mélancolie, j'y ai d'ailleurs vu une analogie avec Au carrefour des étoiles de Clifford Simak, aussi bien dans l'histoire que dans le style, un petit côté vieille SF mais au goût du jour.

Bref A travers temps est une vraie réussite intemporelle...
Lien : http://les-lectures-du-maki...
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Ca ne va pas fort pour Tom Winter en ce moment, Barbara l'a quitté, il a perdu son boulot et il s'est mit à boire plus que la normale.
Il revient donc dans sa ville natale et emménage dans une maison loin de tout, histoire de recommencer à zéro. Mais il ne parvient pas à s'y sentir chez lui. Quelque chose lui semble étrange, pas seulement les rêves qu'il fait désormais la nuit, non, quelque chose d'intrinsèque à la maison, comme une présence.
Et puis il y a cette histoire vieille de dix ans, le dernier occupant a disparu sans prévenir. On a plus jamais eu de nouvelles de lui…

Ce texte date en fait de 1991, et c'est le cinquième roman du génial auteur de Spin. Il vient enfin de traverser l'Atlantique, sans que l'on comprenne pourquoi il a mis tant de temps.
Car c'est loin d'être un fond de tiroir ! C'est tout bonnement l'un des meilleurs romans de Wilson à ce jour.
Bien écrit, très humain, avec toujours ce souci du personnage juste, d'un certain réalisme fait que l'on ne sait pas vraiment quand on bascule dans la SF. C'est comme une première fois.
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En 1989, Tom Winter tente de reconstruire sa vie après que sa femme l'ait quitté et qu'il ait perdu son travail. Il revient dans sa ville natale, au nord-ouest des Etats-Unis et achète une maison isolée et abandonnée depuis dix ans. Dans celle-ci il est alors témoin de phénomènes étranges dont le moindre n'est pas que la vaisselle soit faite chaque nuit sans qu'il intervienne en quoi que ce soit…
Avec un tel argument de départ le lecteur habitué des littératures de l'imaginaire pourrait s'attendre à être plongé dans une ambiance dans la plus pure tradition du fantastique. de fait Robert Charles WILSON s'en amuse en exploitant les artefacts traditionnels du genre tels que la maison en tant que personnage à part entière (la porte dans le mur, titre de la première partie) ou les fantômes (titre de la deuxième partie). Mais son véritable propos est ailleurs puisqu'avec un tel décor il exploite bel et bien un thème traditionnel de la science fiction, le voyage temporel.
Dans ce cadre la recette est traditionnelle pour l'auteur. Il met en scène un personnage quelconque et quelque peu paumé et le confronte à une situation extraordinaire qui présage du pire pour l'avenir de l'humanité. C'est ainsi qu'il peut analyser les réactions de ses personnages face à une situation dramatique, opposer des névroses intimes à des démons collectifs.
En s'attachant à la psychologie de ses personnages Robert Charles WILSON n'en délaisse pas moins l'action et c'est à un rythme soutenu qu'il déroule son intrigue. Cela fait d'A travers temps un très bon roman dont la publication française tardive est loin de signifier qu'il s'agit d'une oeuvre mineure de l'auteur.
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A travers temps, une oeuvre sur le voyage temporel mais qui est avant tout humaine, nous entraîne dans une belle histoire.
J'ai vraiment apprécié ce livre.
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