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4,02

sur 286 notes
Une maison ancienne dans un bourg du centre de la Beauce sert non seulement de cadre à ce nouveau roman de Martin Winckler mais elle est un véritable personnage qui prend la parole de temps à autre et fait le lien entre les divers protagonistes de cette histoire dans laquelle l'auteur a mis beaucoup de lui-même.
Pour revivre ou découvrir l'ambiance d'une petite ville de province au début des années 1960, ce roman est idéal. On constate par exemple que les immenses plaies ouvertes par l'occupation nazie sont loin d'être refermées.
Tout commence avec l'arrivée d'une Dauphine jaune dans le centre de Tilliers, « ma petite ville au milieu des blés ». Abraham Farkas en descend et laisse un moment son fils, Franz, dans l'auto où il dévore Tintin ou Mickey… Ainsi, le roman sera épicé de références concernant les lectures de ce garçon, lectures qui lui seront fort utiles, comme on pourra le constater.
Son père est médecin et vient prendre la succession du Docteur Fresnay. L'histoire d'Abraham Farkas se dévoile peu à peu éclairant ce que ressent Franz après cet accident qui l'a plongé dans le coma et qui lui a fait oublier beaucoup de choses dont le souvenir de sa mère. À ce sujet, son père reste muet.
Il parle de son cabinet d'Alger, d'une tentative avortée aux États-Unis, à Rochester. Son apparence physique est trompeuse : « le nouveau médecin de Tilliers faisait volontiers penser à un gangster… Pendant quinze secondes... » Très vite, il gagne la confiance des habitants puis arrive Claire Délisse : « Un nom de gâteau au citron. Ou de sablé sucré. »
Franz va à l'école et doit subir les brimades d'un certain Gérald mais : « J'étais à l'école, je ne pouvais pas m'ennuyer. » Il découvre aussi la bibliothèque et devient un habitué de la librairie où on le laisse lire presque à sa guise. Il pense à la mort : « Je sais que tout le monde meurt. J'ai juste un peu de mal à penser que moi je vais mourir… J'imagine que la mort c'est l'ennui pour toujours. »
De courts chapitres se succèdent dans cette maison que Franz découvre peu à peu et qui lui livre ses mystères. Il est maintenant au CM2, s'intéresse de plus en plus à l'histoire récente, une histoire qui peut lui apporter les réponses qu'il recherche.
Abraham s'est fait quelques amis et, dans leur petit groupe, « Les Compagnons de la vérité », on parle de ces deux familles juives cachées dans la maison habitée maintenant par Franz. Ces gens ont été dénoncés, arrêtés et déportés. Qui a commis l'irréparable ?
La suite livre peu à peu ses secrets. La perspicacité de Franz bien aidé par ses lectures permet de connaître l'histoire de Marie et Marcel, deux amoureux en pleine tourmente (1941 – 1942) dont le titre, trouvé par Franz, résume tout : « Un amour résistant ».
L'auteur nous promet une suite à venir : Les Histoires de Franz. Patientons encore un peu.
Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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En 1963, un médecin et sont fils s'installent à Tilliers en Beauce, petite ville au milieu des prés. Franz, 9 ans, découvre sa nouvelle maison: c'est au rez-de-chaussée que son père agence son cabinet médical, et c'est au-dessus que Franz dormira, non loin de la chambre de son papa. Mais la grande maison dispose d'un étage et d'une aile supplémentaire, d'un escalier caché et d'un jardinet qui livreront leurs secrets au fur et à mesure du roman.

L'enfant est taciturne, sensible et doux. J'ai savouré ses rêveries, ses interrogations sur sa maman, disparue lors d'un mystérieux accident à Alger dont il n'a gardé aucun souvenir. Depuis il a peur de tout oublier.

Heureusement, son père le couve d'un regard protecteur et affectueux, l'amour qu'il porte à son fils se distille délicatement et pudiquement à travers de petits gestes quotidiens. Charismatique et bienveillant, le médecin est vite considéré comme le sage de la commune, l'homme à qui on vient demander secours ou conseil. Et pourtant il n'est pas si sûr de lui ! A travers ce personnage, Martin Winckler nous propose une autre vision de la médecine : son docteur est un soignant qui pose un regard dévoué sur son patient. Il prend le temps de considérer chaque individu et s'assure de remédier au mieux à ses préoccupations. Quel bonheur de suivre ce sage... qui doute !

Le roman est plutôt contemplatif jusqu'aux 2/3 : anecdotes et petits événements de la vie d'Abraham et son fils se succèdent. Puis il prend la tournure d'une énigme intrigante. Que s'est-il passé dans cette maison pendant la guerre? La ville se le demande encore ! L'histoire s'accélère, captive littéralement. L'enfant devient le héros d'une aventure qui ressemble à celles de ses livres préférés.

J'ai savouré ce roman page après page, les personnages sont tellement attachants! Ce livre permet aussi un vrai voyage dans les campagnes des années 60, durant lesquelles on reprenait peu à peu goût à la vie malgré les blessures de la guerre encore si présentes. L'écriture est douce, aussi bienveillante et délicate que les personnages.

L'outil narratif (à découvrir en lisant le livre!) est original. Bref ce livre m'a agréablement emmenée... J'ai hâte de suivre Franz dans ses prochaines découvertes.
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Ce récit porté par des personnages bons et attachants tels que Abraham, médecin admirable et respectueux, père exemplaire, et raconté avec des mots, une prose simple, nous offre une vision humaine de la vie qui nous redonne foi en l'humanité. L'écrivain prend le temps de poser les bases d'une relation père-fils fondée sur un amour et une confiance indestructible malgré ce secret, cette ombre concernant le passé de Franz : son enfance et sa mère.
La narration alterne entre Franz et une voix anonyme. le premier nous raconte sa vision de cette nouvelle vie, de ce nouveau départ. Il nous offre ses incertitudes et ses découvertes, son quotidien, tout simplement. La première fois que Franz commence à nous parler il nous dit : « Je n'avais pas tout à fait huit ans quand j'ai fait la connaissance de mon père. ». Alors que Franz et ses parents vivaient en Algérie, un accident, c'est du moins de ce que l'on pense, tua sa mère et le plongea dans un coma dont il ressortira amnésique. L'autre narrateur est la rue, la maison, un voisin, etc. Il est au courant de tout ou presque. En effet il ne connait pas ou alors choisit de ne pas nous révéler le mystère qui plane autour de cet accident. Cette alternance de point de vue apporte au récit un souffle et une énergie qui nous entraîne toujours plus loin dans le roman. En parallèle à cette quête de vérité, une enquête est menée par Abraham sur ce qu'il s'est réellement passé pendant la guerre dans cette maison où il vit à présent. Franz mènera cette enquête de son côté, partant à l'exploration d'une maison qui cache bien des secrets.
Ce roman lie la petite et la grande histoire, il est inscrit dans quelque chose de plus grand que ce qu'il raconte. Ce récit est nostalgique, nostalgie d'une autre époque, nostalgie de l'auteur qui a mis un peu de lui dans le personnage de Franz mais aussi dans celui de Abraham.
J'ai aimé ce livre. J'ai aimé sa simplicité, le petit village et la maison, le personnage singulier de Franz et chaque petit détail, aussi insignifiant soit-il, de ce roman. Fort heureusement, une suite est prévue !
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Comme j'aime bien les sujets abordés par Martin Winckler et sa manière de les traiter, je n'ai pas hésité à emprunter son dernier livre exposé à la médiathèque que je fréquente régulièrement.
Et une fois de plus, je me suis plongée avec délice dans ses mots, me suis attachée à ses personnages blessés par la vie, admiré leur force de caractère, revisité avec intérêt et plaisir la vie dans une petite ville du Loiret de mars 1963 à l'automne 1964. Bien que ne connaissant pas du tout, je me suis sentie chez moi à Tilliers-en Beauce. Martin Winckler nous décrit un médecin généraliste (Abraham) profondément humain, à l'écoute de ses patients allant même jusqu'à leur demander leur autorisation avant de les ausculter. Quant à son fils Franz, quelle maturité dans ses réflexions, ses questions, ses réactions face à la violence de Gérald, ses relations avec les adultes, son rapport à l'écrit et aux livres.
A un moment donné, on quitte l'époque actuelle pour se retrouver en pleine résistance face à l'occupant allemand. Au-delà de la description des deux époques, j'ai aimé la manière dont Martin Winckler nous aide à réfléchir à la tolérance, à la différence, à nos relations familiales, amoureuses, amicales, à la violence, à l'importance de la confiance, de l'écoute et bien d'autres thèmes qui font échos chez moi.
Et si j'ai bien compris, je vais pouvoir poursuivre mon chemin de lecture avec Abraham, Claire, Luciane et Franz car ils reviendront dans Les Histoires de Franz. Alors me voilà comblée.
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Dans les années soixante, Abraham médecin et son fils Franz s'installent dans une petite commune du centre de la France.
En chapitres alternés Franz et un mystérieux narrateur racontent l'histoire.
L'enfant raconte ses souvenirs, les moindres détails de ses observations, les moindres petits faits et gestes de son quotidien et de tout son entourage, avec son regard d'enfant. Peu à peu, plusieurs secrets vont être mis à jour.
Le style de Martin Winkler est très subtil. Il fait ressortir toutes les émotions, deviner les sentiments et les traumatismes sans avoir besoin de les décrire, ni les nommer.
Dans ce roman, se superposent plusieurs histoires, plusieurs époques, plusieurs drames, plusieurs destins tragiques. On est plongé dans la France du général De Gaulle, les graves évènements de la guerre d'Algérie mais aussi dans la période sombre de l'occupation.
Puis, le récit s'accélère et atteint une intensité tenant quasiment du suspense, qui m'a fait dévorer ce roman.
Martin Winkler montre de réels talents de conteur.
Il sait raconter les histoires, et des histoires il y en a plusieurs qui s'entremêlent dans ce roman. J'ai aimé son style très fin, ses personnages attachants et l'histoire à tiroirs qui monte en puissance.
Voici donc un roman formidable, à la grande force narrative
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En 1963, Franz et son père, Abraham, médecin, arrivent à Tilliers-en-Beauce. le petit garçon de 9 ans vient de sortir du coma. Il a tout oublié de sa vie d'avant en Algérie. L'histoire se déroule paisiblement entre la vie à l'école et le cabinet médical. Une jeune veuve, Claire et sa fille Luciane, viennent s'installer dans la grande maison du docteur. D'abord secrétaire médicale, Claire se rapproche d'Abraham. Celui-ci veut protéger son fils et n'arrive pas à lui parler de leur vie en Algérie. Mais, en enquêtant sur un secret lié à la période de l'Occupation, Franz en apprendra plus sur ses origines.

Martin Winckler, alias Marc Zaffran, médecin, réussit à nous accrocher à l'histoire de ce garçon. Il y a beaucoup de douceur dans ses personnages. Est-ce pour contrebalancer l'événement terrible qui a secoué la vie de Franz et Abraham ? L'intrigue arrive finalement assez tardivement. Mais ce n'est pas grave. C'est même une lecture agréable sur fond de campagne française dans les années 60. Les personnages étant attachants, on attend la suite déjà annoncée…
Lien : http://litterature.calice68...
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j'ai abandonné a 116 pages sur 350. Une vie quotidienne, écriture normale sans plus, un secret mais pas de mystère qui nous tire jusqu'à la dernière page….ça ronronne c'est bon enfant mais je n'ai pas de temps à perdre hélas.
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🎶🎶
Je vous parle d'un temps, Que les moins de 20 ans, ...
🎶🎶

Un pas de deux, père et fils en cellule familiale restreinte, suite aux événements politiques de l'Algérie: c'est un album en couleurs un peu fanées que Martin Winckler nous raconte dans une narration très autobiographique.

Livre calme, empreint de bienveillance et de quiétude provinciale, qui redonne vie à une petite ville rurale française des années 60. Entremêlant le récit personnel à hauteur d'un gamin de 8/9 ans, fou de lecture et de cinéma, et la narration à la troisième personne pour une vue d'ensemble du quotidien, les journées se racontent en petits faits, gestes et événements mineurs, dans les pas d'un enfant s'ouvrant à la connaissance et la compréhension des choses.

En étant contemporain de l'auteur, incontestablement un parfum d'enfance flotte dans l'air, jusque dans la vacuité des grandes vacances, la boulimie de lectures, la télé en noir et blanc regardée en famille, et la Dauphine paternelle (tout pareil pour moi!).

L'auteur n'échappe pas au piège de la démonstration, son regard est souvent à hauteur juvénile, but sans doute recherché à raison. Il finit par se dégager un certain ennui de cette reconstitution de la France du Général, aux non-dits des événements de la guerre.

C'est peut-être là que le livre trouvera ses limites, en laissant sur le bord du chemin les plus jeunes, eux qui imaginent notre enfance comme un espace-temps disparu, proche des dinosaures.
Sauront-ils trouver de l'intérêt à cette chronique de souvenirs?

Pour la part, ce fut une agréable récréation.


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Martin Winkler dresse dans ce nouveau roman la douce chronique d'un petit village du Loiret dans les années soixante. Il nous raconte l'histoire touchante et en partie autobiographique d'un médecin, Abraham, et de son fils Franz avec en toile de fonds Télé 7 jours, Zorro et Steve Mc Queen. Ils ont quitté l'Algérie à la suite d'un attentat qui a coûté la vie à la femme de leur vie. Franz, quant à lui, est tombé dans le coma et à son réveil ne reconnaît même pas son père. C'est comme si ses souvenirs s'étaient envolés.

Ces chroniques de l'enfance sont extrêmement bien écrites dans un style à la fois poétique et plein d'humour. Elles font penser aux récits de jeunesse de Marcel Pagnol dont elles ont la même nostalgie et la même authenticité.

Le quotidien d'Abraham et son fils est décrit à travers le regard d'un petit garçon sage, émerveillé de tout et doté d'une imagination hors du commun. On décèle déjà en lui le futur écrivain. Et ainsi, la plus banale des scènes devient chargée de poésie et d'une beauté surannée.
Lien : http://teabooksandmovies.fr/..
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Petit cours d'Histoire accéléré : les années 60, qu'est-ce que ça vous rappelle ?

Moi : la télévision en noir et blanc, l'école du village et « monsieur le maitre », les problèmes de robinet et de train, la marelle, le jeu de la balle magique, celui de l'élastique, le jeu des « gendarmes et des voleurs le « quatre-heures » composé d'un bol d'Ovomaltine et d'une tartine de choco...et puis les livres, les livres, les livres....La comtesse de Ségur, le club des cinq, le clan des sept, Fantômette...C'est mon enfance, une époque sans problème, sans prise de tête, insouciante.

Franz Farkas : la télévision en noir et blanc, Zorro, l'école de Tilliers, la nouvelle petite ville où il est venu habiter avec son papa médecin après son « accident », les jeux de bille, d'osselets, le goûter composé d'une tartine de confiture ou tout autre gâteau cuisiné par Claire, la jeune veuve au service de Mr Farkas.... et les livres, les livres, les livres...Mais aussi la découverte d'un curieux journal intime qui va provoquer beaucoup d'interrogations.
Beaucoup de questions, oui, car Franz est un petit garçon intéressé par tout, à commencer par sa propre famille, dont son papa, bizarrement, ne veut pas trop lui parler. Même sa maman reste un mystère pour lui, elle est décédée le jour de « l'accident », et lui-même a été blessé, à tel point qu'il a perdu tout souvenir d'avant. Commence alors un apprentissage de la nouvelle vie, celle avec son papa infiniment tendre, avec ses copains d'école (2 très bons amis et 1 mauvais), avec Claire et Luciane, sa fille de 14 ans, et puis Mr Homer et son gendre, ainsi que d'autres connaissances qui ont toutes un rapport avec la guerre qui s'est terminée voilà une vingtaine d'années et qui ressurgit soudain dans les esprits et les coeurs.
Guerre 40-45 et les Juifs qu'il faut cacher, guerre d'Algérie aussi...
Franz lui-même ayant une descendance juive et kabyle, il veut savoir.

J'ai bien aimé suivre ces lignes écrites avec tendresse, à la manière de Martin Winckler tel que nous le connaissons.
Ce petit Franz dorloté par un papa plein d'humanité et rempli de culpabilité suite à la mort de sa femme, je l'ai accompagné et compris parce qu'il appartient au monde de mon enfance et parce qu'il partage ma passion, la lecture. Je me suis un peu ennuyée, pourtant, car ce gros livre se répète assez bien et ronronne à certains moments.

Mais bon, je le recommande à qui veut se plonger dans les années 60, dans une petite ville de province, à l'ombre d'un clocher spectateur de bien des joies et des drames...
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