Citations sur L'enfant et sa famille (162)
Il est certainement extrêmement important qu'une mère ait l'expérience d'agir selon son sentiment, ce qui lui permet de découvrir en elle la plénitude de la maternité. En effet, tout comme un écrivain est surpris par la richesse des idées qui lui viennent lorsqu'il se met à écrire, la mère est constamment surprise par ce qu'elle découvre dans la richesse des moindres détails de son contact avec son bébé.
D'une certaine manière, je dirais qu'avant sa naissance, avant que vous n'entendiez son premier cri et que vous soyez assez bien pour le regarder et le prendre, il vous connaît mieux que vous ne le connaissez.
Les bébés posent des tas de problèmes et, à moins d'être désirés, ils sont positivement gênants. Si une jeune femme n'a pas encore commencé à désirer le bébé qu'elle porte, elle ne peut s'empêcher de penser qu'elle n'a pas de chance.
Si les bébés de l'homme doivent finalement évoluer jusqu'à devenir des individus adultes, sains, indépendants et socialisés, il est absolument nécessaire qu'ils aient un bon départ. Dans la nature, ce bon départ est assuré grâce à l'existence d'un lien entre la mère et le bébé, grâce à ce qu'on appelle l'amour. Si donc vous aimez votre bébé, il aura un bon départ.
Quelquefois, il vous arrive d'entendre des personnes dire qu'il ne faut jamais prendre un bébé qui pleure. Nous nous occuperons d'elles plus tard. D'autres vous diront qu'un bébé ne devrait jamais pleurer. J'ai le sentiment que ces personnes disent probablement aux mères de ne pas laisser les bébés mettre leur poing dans la bouche ou de sucer leur pouce ou une tétine, ou de jouer avec le sein lorsque la tétée sérieuse est terminée. Elles ne savent pas que tes bébés ont (et doivent avoir) leur propre manière de faire face à leurs propres maux.
En jouant, le bébé montrait qu’il avait construit quelque chose en lui-même, que nous pourrions appeler un matériel pour le jeu, il témoignait d’un monde intérieur de la vie imaginative qui s’exprimait dans le jeu.
Si ce que j'écris ne faisait rien de plus que de stimuler d'autres personnes à faire mieux ce que je fais, à aider les gens normaux et à leur donner les raisons justes et réelles de leurs bons sentiments instinctuels, cela suffirait pout me satisfaire.
Vous aurez compris que, selon moi, il existe plus de raisons en faveur d'une famille nombreuse que d'une famille avec un seul enfant. Pourtant, il est beaucoup mieux d'avoir un ou deux enfants, et de faire son mieux pour eux, que d'avoir un nombre illimité d'enfants sans la force physique et la résistance affective pour s'en occuper. S'il ne doit y avoir qu'un seul enfant dans une famille et pas plus, il faut se souvenir qu'on peut inviter à la maison les enfants des autres et que cela peut commencer tôt. Le fait que deux petits enfants se tapent sur la tête ne signifie pas qu'ils n'auraient pas dû se rencontrer. Lorsqu'il n'y a pas d'autres enfants alentour, on peut avoir des chiens ou d'autres animaux familiers. Il y a aussi les écoles maternelles et les jardins d'enfants. Si les immenses désavantages de la solitude sont compris, on peut dans une certaine mesure y remédier, à condition que soit présente cette volonté d'y remédier.
Si, dans le jeu, une imagination riche est utilisée et si le plaisir qui dérive du jeu dépend d'une perception exacte de ta réalité extérieure, vous pouvez être heureuse, même si l'enfant en question mouille son lit, bégaie, a des accès de colère ou souffre de façon répétée de mauvaise digestion ou de dépression.
... tout homme ou toute femme qui a le sentiment d'être une personne dans le monde et pour qui le monde signifie quelque chose, toute personne heureuse, doit infiniment à une femme. A un moment où, en tant que bébé, cette personne (homme ou femme) ne savait rien de la dépendance, la dépendance était absolue.