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4,14

sur 763 notes
Badaboum!!Don écrit à l'ouvre-boite mais , diable, quelle efficacité! Ce sont les rouages de tout un système qui sont grippés. Tous pourris ?? Don Winslow répond : presque !!! Drogue, sexe, violence et rock sont au rendez-vous. Accrochez-vous : c'est ultra-documenté et on finit par s'y retrouver
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En cette période particulière, où le mouvement Black Lives Matter se fait entendre partout à travers le monde, après une énième bavure policière, j'ai lu Corruption de Don Winslow. J'appréhendais un peu cette lecture étant donné le contexte actuel, ne sachant pas trop comment le sujet allait être traité par l'auteur.

J'ai rapidement compris que cette thématique serait finement abordée par Don Winslow dans ce roman. J'ai été agréablement surpris de constater le non-manichéisme de cette oeuvre. L'auteur aborde de nombreux sujets dont le racisme, les violences policières et la corruption (logique me direz-vous, vu le titre du bouquin).

Ce livre est profond, les personnages sont tous très bien écrits, complexes. J'ai été impuissant face à la complexité des affaires affectant les protagonistes, j'ai été percuté par toutes ces facettes insaisissables de la corruption.

C'est avec sa documentation et sa plume que Don Winslow frappe fort dans Corruption (The Force en VO). Tout du long, il nous interroge, nous lecteurs et lectrices, sur ce qu'est la corruption. Est-ce que les mauvais flics sont corrompus? Est-ce que les bons flics résistent à la corruption ? Mais c'est quoi la corruption ? C'est quoi un bon ou un mauvais flic ? Tout du long, Don Winslow nous prouve que les réponses nous dépassent, que le bien ou le mal, les bons et les mauvais, ne sont pas toujours aussi faciles à distinguer que ce que l'on voudrait.

A travers ce polar, Don Winslow rend non seulement hommage aux policiers, mais aussi aux victimes des violences policières, même si cet hommage est plus subtil que celui aux forces de l'ordre (les premières pages montrent à quel point le métier de policier est exceptionnel, dur, triste, mais beau). En effet, tout le long du roman, Don Winslow nous rappelle que des policiers, bien que courageux, peuvent commettre des crimes allant jusqu'au meurtre, il n'oublie d'ailleurs pas de mentionner les noms d'afro-américains victimes de ces travers de la police.

Dans ce terrain glissant, j'ai trouvé que Don Winslow n'avait jamais perdu le contrôle de son écrit. Par cette finesse et cette minutie qui lui sont propres, il a réussi à présenter et à faire cohabiter des points de vue qui, dans la sphère médiatique, apparaissent comme antagonistes. Chapeau bas.
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Comment assurer pleinement la justice dans une société ambivalente où la seule question qui vaille c'est : combien ? Dans une société où tout se monnaye, où un service en vaut un autre. le titre original "The Force" évoque l'unité d'intervention new-yorkaise mais aussi sa capacité à imposer sa loi face aux gangs.

Alors oui le sergent Denny Malone et ses coéquipiers de la Task Force pour arrondir leur fin de mois, entretenir leur famille, valorisent leurs informations, négocient avec les dealers, avec les institutions de la justice, la mairie. Don Winslow ne porte pas de jugement sur ses personnages, il les décrit en train de se débattre dans les rues avec les indics, les dealers, de faire leur métier.

Le sergent se retrouve finalement dans une situation où il doit dénoncer le système mis en place mais aussi ses coéquipiers dont il perdra la confiance. Il tente alors malgré tout un baroud d'honneur pour empêcher
la revente d'une grande quantité de drogue dans "ses" rues, profitant d'émeutes suite à la mort d'un jeune noir.

Un solide roman documenté qui oscille entre la série "the wire" (pour l'obsession des statistiques et les mensonges dans toutes les strates sociales) et "the shield" (pour la banalisation de la corruption de l'unité et les méthodes expéditives). D'ailleurs, le découpage cinématographique de l'intrigue lui a valu d'avoir ses droits achetés par Rydley Scott.
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Super polar.
Juste les 150 premières pages sont un peu “lourdes” .
Chaque action est coupée par une anecdote pour nous dire qu'être policier c'est dur mais beau bla-bla-bla.
Une fois cette “intro” passée, ça se lit d'une traite. On n'a pas envie de s'arrêter même à 3h du matin alors qu'on doit se lever à 7h...
Bref une grande oeuvre qui m'a fait un peu plus penser à Training day qu'au Parrain.
Ami des polars avec drogue flic ripoux et meurtre, bonne lecture
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Du grand Winslow! du style. du réalisme. de la cruauté. de la poésie. Et aussi de la tendresse, bien que cela soit dur à imaginer dans un univers aussi rude et vicié que celui du NYPD dans les rues de Manhattan.

Un policier qui passe de héros à zéro; de justicier à ripou; cela se fait sur une pente douce. Avec Winslow, nous empruntons la pente suivie par Denny Malone. Nous découvrons les affres de la vie de policier dans la "Grosse Pomme". Ses quartiers connus et ignorés. Ses rues grouillantes et les gangs qui y pullulent; sans oublier les nombreux politiciens et autres carriéristes véreux prêts à tout pour atteindre le sommet.

Ce livre est un hommage au travail des policiers qui rêvent de "protéger le citoyen ordinaire contre les méchants", mais qui finissent par y perdre leur âme, et, parfois, à y laisser leur peau. À lire absolument.!
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Un personnage haut en couleur, une enquête prenante et humainement interessante. On y découvre des personnalités prisonnières de leur histoire, comme s'il s'agissait d'un témoignage, comme si nous, lecteurs, étions des observateurs au coeur du système corrompu.
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Dans le dernier roman de Don Winslow, tout est corrompu, le héros Denny Malone chef d'une unité d'élite de la police New-yorkaise, ses collègues, ses supérieurs, la police des police, les avocats, les procureurs, les politiques, les cartels de la drogue et même la mafia italienne... Tout ce petit monde passe son temps à tenter d'acheter, de piéger, ou carrément d'éliminer ses adversaires ou ses alliés, deux mots qui ne veulent plus rien dire tant la trahison et le renversement d'alliance semblent être l'unique mantra qui régit les grands fauves qui règnent sur la ville monde qui déploie ses tentacules et engloutit les petits dealers, les putes, les indics comme les flics, les avocats véreux et les hommes politiques.

La lecture de « Corruption » est aussi addictive que la poudre blanche qui circule dans les dédales obscurs de la ville, le lecteur est emporté dans le tourbillon de la chute sans fin de Malone, et pourtant une fois le livre refermé une forme d'amertume surgit et avec elle une question : la littérature elle-même ne serait-elle pas corrompue par Don Winslow ? Style hyper efficace, d'une concision extrême, à la limite de la télégraphie, phrases de quelques mots qui frappent comme un uppercut pour finir les chapitres, tout est mis en oeuvre pour que lecteur tourne la page, encore et encore, bref le livre se lit comme on regarde une série jusque tard dans la nuit, mais laisse a posteriori un sentiment d'inachevé, la sensation de s'être fait duper.

L'auteur est tellement attaché à démontrer une forme de virtuosité un peu vaine qu'il finit par donner à son livre l'allure d'un film de série B sur-vitaminé. le roman enfile les stéréotypes et les clichés comme des perles, à l'instar de la soirée « bowling » où les super-flics décompressent : restaurant chic pour carnivores fréquenté par la mafia, prostituées de luxe, boîte de nuit où nos princes décadents croisent le rappeur en vogue, pour finir par rentrer à fond de train, aussi blêmes que l'aube qui se lève sur leur royaume.

Le roman, dévoré par le souci d'efficacité de son auteur, en perd son âme, les courts instants de poésie, ces moments de silence, qui font depuis Chandler la noblesse du roman noir se sont envolés, on se demande avec nostalgie où est passée la magie de « La griffe du chien », qui était un putain de livre, un vrai pour parler comme le héros corrompu du dernier Don Winslow.
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Un livre qui porte bien son titre, pas de doute.
"Corruption", c'est l'histoire de Denny Malone, charismatique flic d'élite devenu ripou de fil en aiguille, parce que combattre les gangs, les cartels, c'est aussi les approcher...et les approcher, c'est manigancer, magouiller et être tenté...pour la bonne cause parfois...
Mais il n'y a pas que ça...Denny Malone est corrompu, certes, il est lâche et traitre envers ses amis car il est piégé..il doit choisir entre la peste et le cholera...on n' arrive pas trop à lui pardonner ça...mais il n'est peut être pas le pire...car il prend des risques, il est sur le terrain..
Que dire de ces magistrats, dirigeants et autres maires ? Qui non seulement tirent les ficelles et s'en mettent plein les poches mais tout cela en restant au chaud dans leurs bureaux, en faisant preuve d'un chantage dégoutant...
Un livre tristement réaliste et qui interpelle, surtout quand je lisais hier un article qui dénonçait le rachat de masques destinés à la France directement sur le tarmac en Chine par les américains...si c'est pas de la corruption ça !
Pour conclure un livre percutant, bien documenté dans lequel on retrouve un Don Winslow en grande forme.

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Denny Malone est le chef d'une unité d'élite de la police New-yorkaise, la Manhattan North Special Task Force, qui opère dans les rues de New York pour combattre, les gangs, les dealers et autres trafiquants d'armes en tout genre. Il est respecté, car efficace dans sa lutte contre le banditisme, mais, il emploie souvent, avec ses équipiers des méthodes peu orthodoxes pour obtenir des résultats. Il est en permanence en équilibre instable entre la régularité attendue de son action et la tentation de piocher dans la caisse des malfrats qu'il épingle. L'incorruptibilité n'est qu'une vue de l'esprit, à tous les niveaux de la hiérarchie, dans la police, la politique, la justice, la municipalité, on trouve des corrompus. L'univers de la violence entre bandes rivales est particulièrement bien décrit, au travers de l'histoire de cette équipe de policiers, certes corrompus, mais qui essaient de ne pas perdre de vue leur responsabilité de flics. Beaucoup de détails dans les descriptions de lieux, des états d ‘âme des protagonistes qui éclairent bien le métier de flic dans des conditions difficiles. le super flic Malone, tellement malin, qu'il se sort presque toujours de situations quasi-désespérées rend ce roman policier, bien qu'un peu long, très agréable à lire. Il permet d'appréhender une réalité complexe très documentée.
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Percutant par moments, difficile cependant de trouver beaucoup d'intérêt à ce polar sur un thème déjà vu et revu (les ripoux, qui le sont pour bien faire leur boulot, et qui perdent les pédales sur les frontières morales). Curieusement, j'ai surtout pensé à la série The Wire en le lisant... Bref, pas au niveau de la saga Griffe du Chien etc.
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