AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,14

sur 763 notes
Quelques mois après avoir terminé la trilogie magistrale de l'auteur à propos de la guerre à la drogue aux USA (La griffe du chien, Cartel, La frontière), je me lance dans ce nouvel ouvrage, dont le titre annonce la couleur: ce ne sera à nouveau pas très gai.
Et de fait, ce ne l'est pas, il faut vraiment se forcer pour trouver le moindre personnage qui donne envie, tant tout est pourri au royaume de Denny Malone. Les trafficants, les maffieux, les politiques, les avocats, les juges, les flics, leurs épouses,.., tous se débattent dans un monde sans espoir, violent, arrosé par l'argent de la drogue.
Seuls Levin, le jeune coéquipier de l'équipe de Malone et Claudette, sa maîtresse, gardent un zeste de morale dans ce marasme. Un peu aussi les enfants, à qui il faut raconter des histoires et protéger du monde affreux des adultes. Enfants qu'on espère envoyer "à la fac" avec l'argent détourné afin d'avoir une vie plus heureuse, seule perspective de ces flics qui confondent morale et loyauté.
Je n'ai pas retrouvé l'analyse politique de la trilogie, juste de la testostérone, du baston, et des descriptions à n'en plus finir de quartiers de NY.
Ce n'est certainement pas un mauvais livre, mais j'espère qu'il ne décrit pas la réalité de ce monde.
Commenter  J’apprécie          21
Un roman noir prodigieux

La première page nous plonge immédiatement dans le monde de la crème de crème de la Manhattan North Special Task Force, au sein d'une unité spéciale nommée La Force, combattant les trafiquants de drogue, armes à feu et gangs de toutes sortes. le charismatique Denny Malone en est le roi. Respecté et craint de tous, il finit par franchir la ligne lors d'une descente, lorsqu'il décide, avec ses coéquipiers, de garder la drogue pour la revendre.
A partir de ce moment, le FBI va s'en mêler et tout faire pour l'arrêter. Sauf que ce ne sont pas les seuls, la Mafia veut aussi sa peau. Mais Malone a beaucoup de dossier, sur tout le monde et compte bien embarquer le maximum de pourris dans sa chute.
On découvre que toutes les instances de la ville de New York sont corrompues : les administrations, la police, le système judiciaire, tout est inter-lié et a des conséquences sur d'autres. Tout a un prix, le silence mais aussi les informations, ces fameux "indicateurs" qui permettent à La Force d'arrêter les mafieux sont ainsi achetés à coup de drogue.
Extrêmement bien écrit, nous plongeons dans une ville noire, remplie de gangsters, de violence, sous tension permanente, à bout de souffle.

Nous découvrons un monde où rien n'est tout noir ou tout blanc. le bien et le mal se confondent, on ne peut arrêter le mal en ne faisant que le bien. La corruption est partout et tout le système trempe dans l'illégalité. Où sont les limites ? Comment s'arrêter ? Se corrompre au nom du bien est-il excusable ?

Plus qu'un roman, nous avons l'impression de plonger dans une véritable enquête journalistique. Nous avons peine à croire que ce qui y est décrit n'est que le fruit de l'imagination de l'auteur. Et plus encore, cette histoire nous confronte à la réalité qui, malheureusement, n'est pas une fiction.

Lien : https://labibliothequedechar..
Commenter  J’apprécie          00
La cité sans voiles

Leader incontesté de la Manhattan North Task Force, Denny Malone est un as du NYPD. Avec sa brigade, chargée de mettre un terme au trafic de drogues et d'armes dans des quartiers gangrenés par le crime, il est aussi celui qui défend les prostituées contre leurs macs violents, celui qui protège les enfants de leurs parents alcooliques et maltraitants, celui qui distribue des dindes à Noël... Dans son quartier, Denny Malone est le roi. Mais c'est aussi un flic pourri, corrompu, qui prend sa part sur les saisies de drogue, protège certains dealers de la concurrence, truque les preuves, accepte des pots de vins de mafieux notoires, achète avocats et procureurs pour son propre compte. Et, un beau jour, pour une magouille de trop, le roi tombe de son trône et redevient un simple flic pourri pris dans la machinerie policière. S'ensuivra un long chemin de croix ponctué de cadavres et de vengeance.
Après nous avoir asséné un uppercut à l'estomac il y a quelques mois avec La Frontière, qui mettait un terme à sa trilogie sur le trafic de drogue international, Don Winslow nous fracasse le crâne à la matraque en zoomant sur un quartier de New York, gangrené par les mêmes drogues que celles contre lesquelles luttait Art Keller. Il nous entraîne, à la suite de Denny Malone, dans les tours d'immeubles aux mains des gangs de rue, dans les penthouses des parrains, dans les bars à flics, les ruelles, les salles d'interrogatoire, dans une Amérique à la dérive où violence policière et corruption endémique sont le quotidien des métropoles. Car, et c'est bien ce que nous démontre Don Winslow à travers ce brûlot extrêmement documenté, tout le monde est pourri, tout le monde se paye sur le système, à l'instar de Malone. le conseiller municipal qui "arrange" un marché immobilier pour ses amis de la mafia qui en profiteront pour tricher sur le prix des matériaux, des contrats de travail ou de l'immobilier local, le chef de la police qui ferme les yeux sur quelques exactions pour acheter l'ordre civil et faire remonter ses statistiques, le procureur "incorruptible" qui est prêt à truquer des accusations pour faire avancer ses ambitions politiques valent-ils mieux qu'un flic corrompu ? Mieux que les dealers qu'ils prétendent poursuivre ? Corruption est un roman de colère, un témoignage d'une société en bout de course, et les événements qui se déroulent depuis quelques jours à travers les États-Unis montrent à quel point ces inquiétudes étaient prémonitoires.
À travers tous ses romans ou presque, Don Winslow s'est fait lanceur d'alerte, défenseur d'une certaine idée de la justice dans un monde en proie au chaos et à l'avidité. Que ce soit à l'échelle macroscopique (la trilogie Art Keller) ou comme ici à un échelon microscopique, il pointe le doigt sur ce qui déraille et pousse la société américaine à s'auto-dévorer. Et lorsqu'il le fait, ce n'est pas avec la condescendance du donneur de leçons, mais avec la fougue du romancier, ce qui n'en rend Corruption, par ailleurs véritable déclaration d'amour à New York, que plus indispensable !
Lien : https://www.k-libre.fr/klibr..
Commenter  J’apprécie          00
Don Winslow possède un talent incroyable pour raconter des histoires complexes aux multiples personnages, grâce à une écriture dynamique, beaucoup de dialogue plus vrais que nature, et une construction particulièrement soignée. L'histoire en elle-même est très sombre, celle d'une unité d'élite du North Manhattan, La Force, qui contrôle les rues à force d'interventions pour le moins musclées, en dépassant souvent la ligne jaune de la légalité pour éradiquer le crime. Il s'agit de combattre avec les mains libres, quitte à employer des méthodes au-delà des limites, sûrs qu'ils sont de leur loyauté envers leurs coéquipiers et de leur fonction. Des personnages pas très sympathiques, qui mettent le lecteur mal à l'aise vis à vis de la morale, mais une tension permanente font que les pages se tournent très vite. Un très bon polar ultra réaliste qui éclaire le lecteur sur la réalité de la police américaine.
Commenter  J’apprécie          80
Le roi maudit

Denny Malone n'est pas que flic à New York. Il est le roi de Manhattan North.
Avec ses collègues et amis, il constitue une sorte de section spéciale dénommée La Force, qui met au pas les gangs de trafiquants qui voudraient Harlem en coupe réglée.

Il franchit parfois la ligne en empochant des pots-de-vin, en fermant les yeux, mais il faut bien mettre du beurre dans ses épinards et préparer la retraite. de toute façon, du plus haut gradé au petit planton, tout le monde en croque. La Force est crainte, respectée, l'ordre est à peu près assuré.

Mais quand la bande à Malone chourave une bonne partie d'une cargaison de drogue lors d'une descente chez un dealer, elle change de registre et finit par attirer l'attention du FBI.
Le Bureau va piéger Malone et l'obliger à collaborer. En exposant au grand jour le système de corruption enkysté, Malone devient l'ennemi n°1.

C'est le premier Don Winslow que je lis et j'ai beau me méfier des critiques dithyrambiques qui surchargent les bandeaux qui ceignent la moindre production littéraire, je dois avouer ne pas y avoir été insensible, ayant foi naïvement en Ellroy et King. Chacun ses contradictions. Tiens, une fois, pour les mêmes mauvaises raisons, j'ai lu un Foenkinos. C'est pour dire.

Bon, mais la comparaison s'arrête là, car Don Winslow lui, sait écrire.
Et son parti-pris narratif est plutôt intéressant puisqu'il ne lâche jamais Malone d'une semelle, nous faisant l'accompagner en permanence dans ses réflexions, ses certitudes, son apitoiement hypocrite, puis ses doutes, sa honte et sa résignation.

Mais paradoxalement, l'intérêt du livre est à chercher au-delà de ce personnage qui somme toute, n'attire guère l'empathie.

C'est la description du système qui est formidable, avec dans les coulisses, le FBI, les politiques municipaux, les flics, les juges, les truands...tous pris dans le filet d'une gigantesque corruption qui brouille les repères. Les flics et les politiques s'acoquinent avec des truands qui corrompent des juges tandis que les agents fédéraux utilisent les pires stratagèmes pour parvenir à leurs fins, sans se soucier des conséquences pour les marionnettes qu'ils agitent.

On prend conscience que dans cette Babylone, quand chaque rue charrie son lot de dealers, d'indics, d'épaves shootées au dernier degré, quand la mort guette le flic à chaque descente au sein des cités, derrière chaque porte, quand chaque tête coupée semble repousser instantanément...les digues de la morale ne peuvent que céder tôt ou tard.

Le roman n'excuse pas, ne jette pas un voile pudique sur les dérives, les bavures, le racisme qui semble imprégner toute la police. Mais en commençant par l'énumération des représentants de l'ordre assassinés pendant l'écriture du livre, il donne quand même à réfléchir au sort de ces policiers à qui on a délégué le pouvoir et qu'on laisse faire face à la violence d'un monde que l'on ne veut pas voir.

Un livre puissant, qui prend son temps. Il étouffe un peu au début avec ses nombreux personnages et son côté Google Map, puis il nous précipite vers le désastre annoncé, dans une sorte de transe.
Commenter  J’apprécie          50
Je crois que " Corruption" est un roman que tout fan du genre noir ne devrait pas manquer. À de nombreux moments, le roman vous fait dresser les cheveux sur la tête, non pas tant à cause de la façon dont l'histoire est raconté (c'est à dire avec tout le talent habituel de Winslow), mais à cause de ce qu'il raconte. Parce que si le meilleur flic de New York est "corrompu "à ce point, qu'est-ce qu'on peut attendre des autres ? Parce que ce n'est pas seulement une question de police. L'ensemble du système semble pourri et corrompu de haut en bas, en commençant par les politiciens suivis par les juges, les avocats… En fait, la corruption policière n'est que la pointe de l'iceberg. La chose vraiment importante est sous la surface et cette partie contrairement à la police est intouchable parce qu'elle a le pouvoir et l'argent. Même si vous n'êtes pas d'accord avec les attitudes et les actions de "Malone" et de son groupe, Don Winslow parvient à nous l rendre sympathique, avec sa souffrance, avec son sens de la loyauté, avec sa grande humanité, celle qui malgré tout il a réussi à ne pas perdre. Pour toutes ces raisons, je pense que Don Winslow a réalisé avec "Corruption" un excellent roman noir peut-être légèrement moins réussi que sa trilogie sur la lutte anti cartel de la drogue au Mexique (Le pouvoir du Chien, Cartel et Frontière). Cette trilogie, fresque incroyable est un chef d'oeuvre et son personnage principale, Art Keller, restera gravé dans les mémoires de tout ses lecteurs. Ici, Danny Malone ne démérite pas.
Commenter  J’apprécie          30
J'aime beaucoup les livres de Don Winslow... jusqu'à celui-ci qui enchaîne les poncifs et les clichés dès le début. Long, très long. Ce sont des pages noircies avec les noms des rues de New York qu'arpente Malone, des croisements, des quartiers qui alourdissent et ne servent pas le texte, puisque nombreux, comme moi, ne connaissent pas les lieux et sont incapables de s'en faire une image. Puis ça traîne, ce qui est le comble pour un roman policier. Et je ne parviens jamais à atteindre un truc qui me retiendrait. Rien. Nada. Nothing. Même Malone n'est pas intéressant, trop sûr, trop beau, trop bon, bref, trop trop, au point que ça en devient lourdingue voire fastidieux.
Lien : http://www.lyvres.fr/
Commenter  J’apprécie          40
. L'enfer , c'est bien connu , est pavé de bonnes intentions mais ces pavés sont glissants et la pente est rapide : Malone , le super flic boss de la Manhattan North Special Task force en fait l'amère et dramatique expérience . Pris dans un maelstrom de corruption , en guerre contre sa hiérarchie, les mafias diverses , la justice, les tensions raciales et les politiciens, il se débat avec férocité mais amour, amitié , éthique personnelle pourront-ils résister à la corrosion insidieuse de l'argent facile ? Une variation assez classique sur le thème du « tous pourris » mais agencée avec maestria dans un récit haletant.
Commenter  J’apprécie          130
Don Winslow nous ramène à New York, plus précisément à Harlem, au nord de Manhattan où règne la Task Force contre le crime, conduite par un flic d'exception, d'origine irlandaise comme il se doit : Denny Malone, héros respecté et admiré de tous.

Une vedette, mais qui en réalité est, lui aussi, complètement pourri, aussi pourri que ceux qu'il traque.
C'est pourtant au départ pour la « bonne » cause : Malone taxe les trafiquants pour éviter qu'ils ne répandent leur marchandise mortelle dans les quartiers sous sa garde, et répartit les prises entre ses équipiers : quelques liasses avant que le butin soit enregistré aux scellés, des kilos de poudre à revendre ultérieurement, mais ailleurs que dans Manhattan...

Un trésor de guerre pour plus tard, destiné à garantir le financement des études supérieures des gosses ou une rente aux veuves des flics tombés au combat.
Car au milieu de la guerre des gangs, face aux trafiquants d'armes, une balle se faufile souvent sous le gilet en kevlar censé protéger les combattants de l'ordre …

C'est une désormais une nouvelle manie des écrivains de thrillers : rendre sympathiques des héros déviants comme Falco chez Arturo Perez-Reverte ou Sadorsky chez Romain Slocombe

Et on tremble quand Malone est démasqué par le FBI et doit, à son corps défendant, coopérer. Cependant, c'est toute la ligne de commandement, jusqu'aux pontes de la mairie et aux promoteurs immobiliers et même les inspecteurs des Affaires Internes, les procureurs, sans parler des avocats, qui vont être éclaboussés par ses révélations : autant de motifs de le supprimer une fois pour toutes.

Voici l'autre face des séries bien pensantes comme « Law and Order » et ses multiples « spinn off », celle des détectives et des scientifiques sagaces et sans défauts, tellement lisses qu'on leur imagine une auréole.

Ici, c'est la jungle dans les ruelles puantes ces glauques interstices entre les gratte-ciels : la violence, le racisme à peine caché et la méfiance entre communautés, l'usage généralisé des amphétamines, le trafic d'armes sans lesquelles il n'est pas de braquage, les jeunes noirs qu'on abat dans le dos, les vengeances étendues à toute une famille au moindre écart d'un revendeur qui a osé distribuer sa camelote sur le territoire d'un gang ennemi.

C'est noir, âpre, violent, la scène finale est époustouflante … du grand Winslow.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
Commenter  J’apprécie          110
un peu déçu.
ayant lu nombreux livres de Don winslow et toujours ravi de son oeuvre je reste sur ma fin avec Corruption.
un début de récit très long à démarre mais ce n'est pas la mon reproche, cela va surtout dur les nombres fe détails qui me paraissent à la longue répétitifs et sans grand intérêt pour le roman (lieux, anecdotes que l'on place mais qui n'apporte rien à la lecture...)

je continue la lecture et la je me plonge dedans. c'est une oeuvre brute et détaillé, je retrouve une ambiance, un thème... je me réjouis...

et arrive la fin, et là on se retrouve dans un film Hollywodien ou le héros arrive à lui seul à se sortir d'une situation plus qu'improbable !
Il est bien que le bon gagne mais tout de même, soyons un peu plus réaliste.

Mais malgré cela un très bon moment de lecture. Pas le meilleur mais je recommande pour le sujet traité et pour l'ensemble de l'oeuvre de Winslow
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (1754) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2879 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}