Savages

Dans l'ordre alphabétique : Drogue, sexe et violence, trois incontournables de la mythologie californienne, mais aussi une satire de la société américaine avec de très nombreuses références digressives jalonnent ce roman noir. Un trio d'ami(e)s endiablé aussi différents les uns des autres qu'on puisse l'être se bat contre un cartel mexicain de la drogue. C'est prenant avec de courts chapitres, le premier a deux mots, mais j'aurais préféré moins de frime et plus d'empathie pour les personnages.

Après une première moitié endiablée, enlevée et originale où l'auteur met tout ce qu'il a dans le ventre dans la caractérisation de ses personnages et du contexte (trafic de marijuana), paradoxalement, le soufflé retombe dans la seconde partie alors que la situation épineuse (kidnapping + chantage) promettait d'encore monter d'un cran.
Dommage…

Bronzage, ventre plat et cannabis à fort taux de THC. Dans cette histoire de trouple dans une Californie de carte postale, Don Winslow nous éloigne des pseudos subtilités de "Corruption" et "Du feu sous la cendre" pour nous amener directement dans du roman de gare cool mettant en scène de manière linéaire la confrontation entre des artisans bio et la grande distribution .

Les personnages principaux sont assez caricaturaux, un baba cool humanitaire, un ancien Seals encore traumatisé par ses guerres et une héritière oisive à la sexualité expressive. Dans ce récit où les mexicains fabriquent des burritos ou dirigent des cartels, il arrive évidemment plein de péripéties au rythme pas franchement effréné aux trois compères et à leur copain de la DEA et Don Winslow en profite pour revenir sur l'histoire de la guerre perdue d'avance contre la drogue.

L'auteur a une écriture fonctionnelle fortement inspirée de l'univers cinématographique américain (d'ailleurs certaines scènes sont décrites sous forme de script) même graphique dans la composition de ses phrases, certains paragraphes se résument parfois à deux lignes voire deux mots. Cela rend la lecture de ce titre très rapide, c'est ici son seul intérêt.

Mouais...
Lu dans la foulée de la griffe du chien et de cartel, lus, les deux, d'une traite, en 10 jours, je m'attendais à poursuivre le plaisir que me cause cet auteur, tout en sachant qu'il serait difficile d'atteindre les sommets du premier car, le second, en dessous du premier, aurait du m'avertir de ne pas trop en demander.
Mouais, suis donc pas vraiment rentré dedans...
Histoire capillotractée, stéréotypes et psittacismes des personnages, style ""télégraphique"" parfois dur à supporter, trop de lignes de cul-cru pas nécessaires...
Et puis les développements propres à l'élaboration du Cannabis d'exception, quelle rigolade ! Nullissime... on est bien loin de Baked! de M. Hallskell Smith sur ce registre
Bof
Curiosité : à la lecture, me reviennent en tête de scènes du film (nul) tirées de ce livre, que j'avais pourtant, croyais-je, totalement oublié... source d'interférences entre l'idée de ce que je me faisais de la fin du roman, entre ce que la mémoire dictait et l'imagination se voyait refuser...
Médiocre en regard des précédents, moyen moins en général.
J'aurais pas du...
Pour me consoler je vais donc, en attendant les rues de Laredo, sauter sur Lune Comanche de McMurtry qui je suis certain, sera d'un niveau aussi remarquable que les trois précédents
FT

Lien : https://www.babelio.com/livr..

Après avoir adoré La griffe du chien et Cartel, du même auteur, je m'attendais en commençant Savages à un livre de la même trempe.

Petite déception donc, tout d'abord au niveau du style. Pour tenter d'ajouter un côté "nerveux" à son histoire, Don Winslow a en effet fait le choix d'avoir des chapitres très courts, très peu de ponctuation, et de sauter d'un point de vue à l'autre sans trop de logique. le résultat est assez indigeste, on a l'impression de lire un livre qui a été écrit d'une traite, une nuit d'insomnie, sans avoir été relu.

L'histoire de son côté aurait pu être intéressante, mais les personnages n'ont pas suffisamment de profondeur pour que la sauce prenne. Ben, Chon et O. forment un trio sympathique mais sans plus, et les méchants sont... des méchants, qui veulent gagner de l'argent et sont prêts à tout pour ça.

Bref, un livre qui se lit et s'oublie vite.

Histoire sympa, du sexe sympa, de la beuh sympa, une intrigue pas trop intriguante mais un bouquin qui se laisse lire.
Un livre un poil trop facile à l'image de mon commentaire.

Lu sans avoir vu le film, je préfère préciser d'abord.

Un cartel, de "paisibles" cultivateurs de ganja, des revendications territoriales, quelques flingues, une tronçonneuse (!), un style agressif et caustique, bref encore un bouquin qui se lit d'une traite sans trop se poser de question, on n'a pas le temps.

C'est sans doute là que réside l'astuce et la faille de l'écriture de Don Winslow... Plus on lit vite, emporté par la langue crue, happé par le rythme, poussé par cette exaltation, cette trépidation de l'action... et moins on se préoccupe des manques. Au niveau de la profondeur des personnages principaux, par exemple, ou d'une certaine cohérence. Car Winslow privilégie l'action et les situations (bien souvent burlesques, il faut bien l'avouer) à une plongée dans les âmes et les caractères.

Mais au final, il faut bien avouer que l'on n'a pas perdu sans temps. Mais Winslow est sans dotue capable de mieux.

On peut, enfin, se demander pourquoi l'éditeur a choisi de garder un titre anglais... Savages, Sauvages... ouais, peut-être, cela le ferait moins.

Dans le comté d'Orange, le sud du comté plus particulièrement, on aime le surf et fumer des joints. Les filles se font siliconer, les mecs sont beaux, et tout le monde à la cool attitude. Ben a eu une bonne éducation, il a rencontré Chon, qui a été Navy seal en Afghanistan. Chon lui ramené de l'herbe de qualité, Ben en produit et en vend, avec le fric il s'enrichit et fait dans l'humanitaire. Quand ils ont le temps, ils baisent avec Ophélia, dite O. Qu'est-ce que c'est que ce bordel me direz-vous ? C'est le talent de Don Wislow, qui vous invente une chronique de la jeunesse dorée et paumée de ce comté, en la confrontant à la réalité sordide des cartels mexicains. le style est excellemment bien choisi avec le sujet, léger qui se corse petit à petit. On se marre, on se détend, tout en réalisant que l'auteur se tient informé d'un univers pas si joyeux que ça. On pourrait conclure le roman ainsi : un sauvage est d'abord quelqu'un qui veut qu'on le traite en sauvage.