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Citations sur La vie secrète des arbres (294)

Quel bouleversement si nous avions accès à ce que des hêtres, des chênes ou des pins ressentent, si nous pouvions comprendre ce qu'ils disent ! Nous n'en sommes malheureusement pas encore là ; l'exploration de ce domaine scientifique n'en est qu'à ses balbutiements. Il n'empêche, lors d'une prochaine excursion en forêt, si vous percevez de légers craquements, pas sûr que ce soit le seul fait du vent...
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Dans les années 1970, des chercheurs ont mis en évidence l’étonnant comportement d’une espèce d’acacia de la savane africaine dont les feuilles sont broutées par les girafes. Pour se débarrasser de ces prédateurs très contrariants, les acacias augmentent en quelques minutes la teneur en substances toxiques de leurs feuilles. Dès qu’elles s’en rendent compte, les girafes se déplacent vers les acacias voisins. Voisins ? Non, pas tout à fait, elles ignorent tous ceux qui se trouvent dans le périmètre immédiat du premier arbre et ne recommencent à brouter qu’une centaine de mètres plus loin. La raison en est surprenante : les acacias agressés émettent un gaz avertisseur (dans ce cas de l’éthylène) qui informe leurs congénères de l’imminence d’un danger. Aussitôt, les individus concernés réagissent en augmentant à leur tour la teneur en substances toxiques de leurs feuilles.
P20
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Si les arbres sont capables de retenir une information (et nous l’avons observé), la question se pose alors de découvrir où ils stockent les connaissances acquises et comment ils peuvent les rappeler. Pour autant que nous le sachions, ils n’ont pas de cerveau qui ferait office de mémoire de données et piloterait toutes les fonctions. Le constat vaut pour tous les végétaux, d’où le scepticisme de nombreux scientifiques et d’au moins autant de forestiers pour lesquels les capacités d’apprentissage de la flore relèves du fantasme.
C’est compter sans Monica GAGLIANO, dont nous connaissons déjà les travaux sur les sons émis par les végétaux. La jeune scientifique australienne a étudié le comportement d’une variété de mimosa semi-arbustive d’origine tropicale, la sensitive, appelée aussi Mimosa pudica.
C’est un bon sujet d’étude, car il suffit d’un rien pour la titiller, et son faible encombrement la rend plus facile à manipuler en laboratoire qu’un arbre. Au moindre contact, les folioles de ses feuilles se ferment pour se protéger.
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Nous devons veiller à ne pas puiser dans l’écosystème forestier au-delà du nécessaire et nous devons traiter les arbres comme nous traitons les animaux, en leur évitant des souffrances inutiles. L’exploitation du bois doit se faire dans le respect des besoins spécifiques des arbres. Cela signifie qu’ils doivent pouvoir satisfaire leurs besoin d’échange et de communication, qu’ils doivent pouvoir croître dans un véritable climat forestier, sur des sols intacts, et qu’ils doivent pouvoir transmettre leurs connaissances aux générations suivantes.
(P251)
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Peut-être connaissez-vous ce vieil adage qui conseille, lors de la survenue d'un orage en forêt, d'éviter les chênes et de rechercher les hêtres ? Il repose sur le fait que l'écorce des vieux chênes présente souvent de profondes balafres de plusieurs centimètres de largeur. Je n'ai jamais rien observé de tel sur le tronc des hêtres, mais en conclure que les hêtres ne sont jamais frappés par la foudre est inexact et dangereux. Les vieux hêtres sont aussi souvent touchés que n'importe quel arbre, ils n'offrent pas plus de protection. Le raison pour laquelle la foudre les endommage moins que les autres essences tient à l'absence d'aspérités de leur écorce. Lorsqu'il pleut lors d'un orage, l'eau qui ruisselle sur la longue colonne du tronc forme un film continu. L'eau conduisant l'électricité beaucoup mieux que le bois, le courant le parcourt seulement en surface. L'écorce des chênes, elle, est rugueuse. (...) La décharge électrique, constamment interrompue, se propage à l'intérieur de l'arbre. Or le bois humide des cernes annuels externes qui assurent le transport de l'eau au sein de l'arbre est peu résistant. L'importante quantité d'énergie qui parcourt le tronc le fait exploser et imprime durablement les séquelles de ce qu'il a vécu dans l'écorce.
(P216-217)
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La diversité est une assurance de pérennité, et comme les champignons sont de leur côté dépendants de la stabilité de leur environnement, si les appétits hégémoniques d'une espèce mettent cette dernière en péril, ils rééquilibrent les forces en aidant les plus faibles afin de les préserver d'une disparition totale.
(P68)
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Nos abeilles mellifères sont elles aussi friandes des déjections des pucerons. Elles aspirent les gouttes sucrées, les transportent jusqu'à l'essaim, les régurgitent et les transforment en un miel de forêt de couleur sombre presque noir à l'état liquide. Il est particuliment apprécié des consommateurs, bien que très different du miel de fleurs.
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Mais pourquoi les arbres ont-ils un comportement social, pourquoi partagent-ils leur nourriture avec des congénères et entretiennent-ils ainsi leurs concurrents ? Pour les mêmes raisons que dans les sociétés humaines : à plusieurs, la vie est plus facile.
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En déduire que les racines sont le siège d’une intelligence, d’une aptitude à se souvenir et à ressentir des émotions est vivement critiqué par une majorité d’universitaires. Ils contestent le rapprochement avec des situations similaires chez les animaux, notamment parce qu’il tend a effacer la frontière entre monde végétal et animal. Et alors ? Serait-ce si terrible ? La division entre végétal et animal est un choix arbitraire essentiellement basé sur le mode de nutrition : l’un pratique la photosynthèse, l’autre ingère des organismes vivants. La seule véritable différence concerne le temps nécessaire au traitement des informations puis à leur transformation en actions. Mais les organismes lents sont-ils nécessairement inférieurs aux organismes rapides ? Je me demande parfois si nous ne serions pas contraints de traiter les arbres et l’ensemble des végétaux avec plus d’égards s’il s’avérait sans contestation possible qu’ils partagent de nombreuses facultés avec les animaux.
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Une poignée de terre forestière contient plus d'organismes vivants qu'il y a d'êtres humains sur Terre.
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    La vie secrète des arbres

    quel gaz émet l'acacia de la savane pour rendre ses feuilles toxiques et prévenir ses congénères de la présence des girafes ?

    Ethylène
    Monoxyde de carbone
    Dioxyde d'azote
    Dichlore

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    21 lecteurs ont répondu
    Thème : La vie secrète des arbres de Peter WohllebenCréer un quiz sur ce livre

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