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4,15

sur 1314 notes
Somptueux ! Coup de maître ! Un tableau cynique de la société où dominent les tensions raciales, la cupidité et la loi du plus fort. Foisonnant fresque avec un soin particulier pour le détail qui tue ; et qui renvoie une image déplorable de la justice. Une intrigue qui fonctionne, quelques scènes coup de poing. Au fil des pages, le lecteur construit le film dans sa tête, avec des accélérations, des montées en puissance, avec des cabotinages et dérapages tragi-comiques.

Le narrateur n'oublie jamais de préciser l'origine de chaque personnage. Voici "la pyramide sociale" : tout en haut les Wasp ; loin derrière, les irlandais et les italiens. Suivent les juifs et les noirs (cependant il y a des exceptions, comme le juge Kovitzky, qui se révèle un vrai guerrier). Sans
oublier deux intrus, un britannique et une roturière venue du sud. Aucun ne trouve grâce à ses yeux.
Un roman emblématique fin de siècle, contemporain avec American Psycho et possédant la même force de frappe.

Plutôt que des extraits, j'ai choisi deux scènes.
-->Larry Kramer, le substitut de procureur, se rend au travail dans le Bronx. Il porte un costume
gris et des Nikes et il porte ses chaussures en cuir dans un sac en plastique. Ces chaussures, il
les met une fois arrivé au travail. Cela lui attire les ricanements de ses collègues. Pourquoi chausse-t-il des tennis ? Pour pouvoir se sauver s'il se fait agresser, même s'il est un type costaud. Cela arrive touts les jours dans le Bronx, de se faire agresser. D'ailleurs dans le métro tout le monde en porte, ces tennis sont comme un panneau annonçant BAS-FONDS (page 52).

--> Lopwitz, le patron de Sherman, s'est fait construire une vraie cheminée dans son bureau, ça fait lord anglais. Ce n'était pas une mince affaire, il a dû batailler avec le gérant de l'immeuble, les pompiers et le Département d'Urbanisme, car son bureau se trouvait au 50eme étage d'une tour dépourvue de conduits de cheminée. Finalement, suite à un investissement de 350 000 $, il se réjouit de sa cheminée avec un vrai manteau de bois sculpté. Mais son bonheur fut de courte durée et il dut arrêter de l'utiliser à cause de punaises. Des morsures des punaises aux fesses ! Les bêtes sont arrivées avec le bois de feu (page 584).
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Très beau roman grâce à la rencontre avec SHerman héro pour quelques pages de ce roman qui voit sa vie basculer. Un maître de l'univers qui travaille à Wall street qu'on rencontre à quatre pattes en train d'essayer de passer une laisse à son chien pour le promener. C'est la seule chose qu'il a trouvé pour aller passer un coup de fil à sa maîtresse.
Un soir, alors qu'il est en voiture avec cette maîtresse, perdus dans le Bronx, ils heurtent quelque chose. C'est en lisant les journaux qu'il apprend qu'ils ont heurté un jeune homme noir qui est dans le coma.
C'est alors une lente déchéance pour Sherman victime de sa propre cupidité (voir stupidité) orchestrée par un révérend un peu magouilleur, un journaliste alcoolique, des enquêteurs pas très motivés mais poussés par un procureur qui veut se faire réélire et un substitut du procureur moyen qui fantasme sur beaucoup de femmes à part la sienne qui vient d'accoucher. On assiste à un acharnement de la presse et du procureur pour satisfaire le peuple qui gronde et pour qui Sherman représente la classe privilégiée le blanc riche qui habite la Vème avenue et qu'il faut abattre pour rendre justice.
Les soutiens de Sherman sont réduits, sa femme apprenant la tromperie n'est pas très coopérative, ceux qui se présentent à sa porte sont en fait des opportunistes. Son seul atout se révèle être un avocat que j'ai eu du mal à cerner au début impuissant, désintéressé, profiteur ...
C'est un tableau un peu ragoutant de la justice qui est dépeinte, une justice manipulée selon les procureurs en place où enquêteurs et avocats se doivent des services, passent des contrats. Un tableau de New York où chacun se positionne selon sa communauté.
Il y a des tirades sublimes des personnages qui analysent le monde dans lequel ils vivent, des scènes habilement orchestrées avec le pauvre Sherman qu'on prend en pitié tant il est malmené, humilié avant d'être déterminé à se défendre.

Lien : https://www.babelio.com/monp..
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Lorsque le bûcher des vanités est sorti, il y a tout jute trente ans, le monde littéraire s'est arrêté de tourner un moment, sidéré par l'impact incroyable de ce roman qui ne ressemblait à rien d'autre; à rien !

Trois décennies plus tard, ce chef-c'oeuvre n'a pas perdu une miette de sa force, de sa puissance et doit être considéré comme un des grands romans américains du XX° siècle.

Que vous découvriez ce monstre en format broché (700 pages, un bon kilo et demi) ou en édition poche (plus de 900 pages), vous serez d'abord impressionné par sa dimension physique.

Mais cette impression sera vite effacé par le choc que vous recevrez en pleine tronche dès que vous aurez lu la première page et que vous aurez été confronté au style de Tom Wolfe.

Des phrases parlées pleines de points de suspension, d'exclamation , des dialogues bourrées d'onomatopées, un rythme syncopé qui colle au plus prêt de la réalité audible, comme si l'auteur cherchait à vous faire voir l'histoire qu'il vient décrire.

Wolfe venait du journalisme. Avec ce livre, il a inventé un style inimitable immédiatement reconnaissable, comme s'il transcrivait tout simplement sur le papier les sons et les ambiances enregistrés préalablement sur une bande magnéto.

Tiens, je vous en mettrais bien un bout, pour le plaisir, mais c'est un peu contre mes principes, à vous d'aller découvrir ! Je vous l'assure : vous ne risquez pas d'être déçu !

Lire la suite de ma critique sur le site le Tourne Page
Lien : http://www.letournepage.com/..
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Ce livre est monstrueux, autant pour le sujet qu'il traite que pour l'ampleur de ce récit. Ce roman est impressionnant car, qu'il nous présente un monde flamboyant ou infâme, on y ressent la même pourriture.

Tom Wolfe est un auteur dont j'apprécie la plume acerbe. Il sait manier les mots pour nous décrire ces mondes de strasses et paillettes, ces univers où il ne faut pas chercher longtemps pour voir tomber les masques et enfin voir apparaître les vrais visages. Ce roman qui est un pilier de la littérature américaine, va nous montrer avec talent ces paysages aussi frigides que calculateurs. Ici tout le monde veut obtenir du pouvoir, de la richesse et tout le monde est prêt à faire tomber son voisin pour y parvenir. Aucun amour, aucun lien du sang ou autre idiotie parviendront à arrêter un homme prêt a tout !

C'est donc un livre impressionnant que je vous présente ici, autant pas son envergure que par son sujet traité. On va nous plonger dans ce monde pourri. L'intérêt est dans la capacité à l'auteur, à nous démontrer que tout le monde est aussi pourri que son voisin. Entre le gratin de Park Avenue et les bas fonds du Bronx, personne n'est blanc comme neige. La politique, le pouvoir, l'argent, ici tout va se mêler pour nous présenter un monde infâme où tout n'est que mensonge et faux semblants. Où l'argent protège mais ne sauve pas de tout. Un monde grand car il présente ce que tout le monde sait, mais que beaucoup tait. On ne passe pas par quatre chemins, le monde dans lequel vous vivez est infâme, soit mais attention, celui que vous imaginiez bien sous tout rapport, l'est également ! L'auteur va vous faire rire, car tout le monde en prend pour son grade. L'ironie présente dans ce texte, permet de montrer cette auto dérision sur ce monde trop grand, trop flamboyant, trop agressif, trop pourri de l'intérieur. Bref ce monde bien trop !

Malheureusement, je n'ai pas non plus accroché plus que cela. Lorsque j'ai eu ce roman entre les mains, j'y ai vu toutes les critiques positives sur le sujet « chef d'oeuvre », etc. Certes j'aime la plume de l'auteur et ces romans me font pensé à des monuments, tant ils sont épais et riches. Mais dans ce texte j'y ai retrouvé la critique que je fais souvent aux séries américaines : ce besoin de surenchère. Ici l'auteur tente de nous dégoûter, car la justice n'y a pas sa place. Lorsque j'ai terminé cette lecture j'étais belle et bien dégoûtée. Donc je ne sais pas si je dois saluer son talent ou me dire qu'il est allé trop loin ?!
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Ouf, après deux mois de lecture, je viens de terminer mon premier roman de Tom Wolfe !

Comment résumer ? Je dirai que c'est un roman bourdieusien sur la vie New-Yorkaise des années 80-90 où s'affrontent différents champs sociaux en quête d'un peu de pouvoir... à n'importe quel prix !

On s'imagine tout le travail d'investigation qu'a dû abattre Tom Wolfe pour peindre avec réalisme les différents aspects de la société new-yorkaise.

J'espère retrouver ce style, ce travail de description de la société américaine dans les autres romans de Tom Wolfe, en tout cas c'est une belle découverte depuis le temps que je l'avais dans ma bibliothèque !
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Shermann McCoy est un "maitre de l'univers" : richissime, marié à une femme magnifique, père d'une fille qu'il aime par dessus tout, le plus grand vendeur d'obligation de NY, il est à l'apogée de sa vie.
Mais ce cher Shermann a un soir un accident : sa voiture renverse un jeune noir.
Et en ces temps d'élections municipales à NY, il fait bon pour les sondages épingler pour homicide un riche blanc de parc avenue pour la mort d'un jeune homme noir brillant promis à bel avenir...
Voilà donc Shermann McCoy en pleine descente aux enfers...

Quel pavet! Je suis ravie d'en être enfin venue à bout. Et pourtant, j'ai adoré la lecture de ce livre. Mais il faut bien avouer que ce Tom Wolfe est tout de même très bavard... Cela est probablement lié au fait que l'histoire a initialement été écrite pour être publiée par épisodes dans un magasine américain.
Le bûcher des vanités, c'est la critique de tous ces journalistes, politiques, people, qui s'engouffrent dans ce scandale pour en tirer profit. Ils se targuent d'amener sur le bûcher notre héros au nom d'une justice sociale au détriment de la vérité.
Ce livre est triste, je n'ai d'ailleurs pas compris la fin, je suis ouverte à une discussion pour avoir vos avis! Mais qu'est-ce qu'il est passionnant! Et plus on avance, plus ça s'accélère.
C'est une merveille à n'en pas douter.
Lien : http://piccolanay.blogspot.f..
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Ce long roman (702 pages) de l'écrivain états-unien Tom Wolfe (1930-2018) nous raconte la triste aventure de Sherman McCoy, le meilleur vendeur d'obligations de Pierce & Pierce.

Sherman est donc un habitant fortuné de Manhattan, l'île au sud de New-York, qui semble rouler droit dans la vie, sur la file de gauche et plus vite que nous (en tout cas plus vite que moi). Un soir, ce qui devait arriver arrive : Sherman rate la sortie sur l'autoroute, et se perd dans "la jungle", c'est-à-dire dans le quartier du Bronx, situé plus au nord, où il ne va jamais.

La suite est une extraordinaire histoire new-yorkaise, ville dont toutes les couches sociales sont dépeintes avec précision et avec une ironie très plaisante, car elle reste au service de l'histoire. le roman est vertigineux et effrayant, montrant ce que peut rapidement devenir la vie d'un homme dans une ville où les écarts de revenus sont gigantesques et où le communautarisme crée des ghettos. La Justice peut-elle rester aveugle et maintenir l'égalité des citoyens devant la Loi quand des forces puissantes, telles que la presse et la politique, s'emparent d'un triste fait divers ?

Techniquement, le roman est excellent (rythme, découpage, profondeur), il n'y a guère que l'excès de description des vêtements portés par les personnes qui m'a un peu fatigué, car c'est vraiment systématique. Les personnages semblent plus vrais que nature, leurs ambitions et leurs vanités s'entrechoquent et une chose est sûre : certains s'y brûleront.
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Oh que j'ai ri! Et croyez-moi, non seulement cela fait du bien mais quant à faire rire leur public, peu d'auteurs s'y entendent aussi bien. Jonathan Coe fait pâle figure à côté de Tom Wolfe! En effet si la lecture des romans de J.Coe fait sourire, celle du Bûcher des Vanités nous fait souvent éclater de rire.

Le roman est truffé de "rayons x" (femmes décharnées au point que si on leur mettait un niveau dans le dos, rien ne ressortirait, de "tartes jaunes", équivalent de nos "blondes oxygénées" mais combien plus imagées, de tennis Reebok qui doivent être "blanches-toutes-neuves-sorties-de-la-boîte". le malfrat en a "deux paires de neuves par semaine", ("lui demander de sortir de Rikers sans ses Reebok blanches, c'était comme de demander à une diva de se raser le crâne"), le tout le plus souvent en italiques, ce qui est encore plus drôle, doublement drôle.

C'est un grand délire de A à Z. le monde des affaires, les soirées mondaines ("HOHOHOHO, HEHEHEHE, HAHAHAHA), la justice, le racisme, tout est passé à la moulinette de l'humour. Oh le Juge Kovitsky! " un homme mince et chauve au nez en bec d'aigle et en robe noire". Il abaisse la tête et on lui voit le blanc des yeux..."Il s'attendait à ce qu'il explose encore, mais à la place il fit quelque chose de bien plus déconcertant. Il sourit. Sa tête était baissée, son bec était sorti, ses iris faisaient de l'hydroglisseur sur l'océan".

Ainsi l'on progresse jusqu'au climax, sans pause.
Je ne sais pas si Tom Wolfe a emprunté son titre à La Foire aux Vanités de Thackeray, je ne l'ai pas lu (en revanche je vous conseille Les Tours de Barchester, très très drôle), un roman moraliste inspiré par le Voyage du Pèlerin de John Bunyan : une foire perpétuelle se tenant dans une ville nommée « Vanité », qui est censée représenter le péché d'attachement des hommes aux choses de ce monde.

Sauf si l'on considère la 2° partie du titre : "La Foire aux Vanités, un roman sans héros".





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Un roman majeur, pour ingrédient des personnages vrais et percutants : le maître de l'univers avec vie de rêve (femme enfant appart sur Park Avenue) l'adjoint au procureur qui cherche à s'affirmer, toute sa carrière (avec le salaire) dans le Bronx un journaliste un peu débraillé limite looser à l'affut du gros scoop le révérend noir qui manifeste pour leur cause dans un climat d'injustice sociale. Tom Wolfe, cinquantaine, journaliste de profession, signe ce premier roman, mélange tous ces ingrédients ajoute le mauvais accident de la route et tout explose. Car aucun de ses personnages dans cette confrontation des mondes ne va lâcher _ comme dit le titre. 900 pages où je n'ai rien lâché jusqu'à la dernière page. Et d'ailleurs où est le bien où est le mal ?
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Pauvre Sherman MyCoy ! Lui qui culminait en haut de l'échelle sociale new-yorkaise se retrouve du jour au lendemain dans de sales draps. Une suite de décisions malheureuses va entraîner des conséquences en cascade sur sa vie bien ordonnée. Sherman est de plus en plus inquiet et perturbé et il y a de quoi…

Après avoir abandonné en cours de route American Psycho de Bret Easton Ellis, j'ai enchaîné avec cette autre histoire qui se passe également dans les hautes-sphères new-yorkaise à la fin des années 1980. Mais les deux ouvrages sont très différents et je préfère de loin la plume de Tom Wolfe.
J'ai lu ce gros pavé très rapidement car l'écriture est fluide et le suspens donne envie de connaître la suite. La malice et l'humour avec lesquels sont décrits les imperfections des différents personnages me rappelle un peu Jane Austen (dans un style littéraire évidemment très différent).
J'ai donc passé un très bon moment, contrairement à Sherman.
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Tout au début du roman, la scène d'ouverture :

Maria fait du shopping
Sherman sort promener son chien
Sherman et Maria rentrent de l'aéroport en voiture

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