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3,77

sur 634 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
A quoi reconnait-on un écrivain de droite quand il décrit la violence entre classes sociales ? A ce qu'il s'en délecte sans qu'à aucun moment il ne lui soit donné une traduction politique. C'est ce qu'opère de manière toutefois absolument jubilatoire ce livre.
"Moi Charlotte Simmons" , c'est en substance : Becassine intègre une fac prestigieuse. Car si en bon Républicain Tom Wolfe dans cet instantané d'un certain monde universitaire américain, raille et ridiculise de manière hilarante et avec une certaine maestria tout ce qui constitue l'ossature de la société Démocrate : débridation des moeurs, fausse bonne conscience morale, entre-soi social, il s'applique avec une certaine cruauté à se réjouir également des mésaventures - sur le campus de toutes les dépravations - de son héroïne, produit méritocratique d'une ruralité bigote et fruste du vieux sud confédéré.
Ce tir de barrage par ailleurs, malgré son absence logique et prévisible de débouché politique, impressionne néanmoins par l'acuité , la finesse sociologique de son observation des différentes catégories de personnages.
Pour autant la limite de la portée d'un tel livre pour ce qui me concerne si brillant soit-il , est que derrière la dénonciation de l'avachissement culturel du monde étudiant au profit d'une lutte des places promises à une élite affairiste, se profile clairement le petit refrain décliniste réactionnaire habituel corrélant de manière insidieuse , la perte du prestige culturel universitaire à la démocratisation de l'accès à l'enseignement pour les classes populaires qui d'une manière ou d'une autre, ici, n'auraient pas leur place , pas d'avantage que celle témoin de l'émergence des revendications minoritaires jetées démagogiquement dans le meme sac que les orgies libertariennes d'une upper-class sans âme.
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Née dans un trou improbable de Caroline du nord d'une mère bigote et d'un père taiseux, pauvres et dignes, Charlotte Simmons est très belle, très intelligente et travailleuse ce qui lui vaut un passeport pour une des plus grandes universités, Dupont, des States.
Là où elle ne devrait côtoyer qu'une élite intellectuelle avide d'apprendre, elle va se trouver confrontée à d'étranges specimen d'humanité
- Mecs fortunés, membres des "confréries", dont le vocabulaire de base est "fuck" répété à l'infini et ne pensant qu'à matérialiser ce verbe avec le plus grand nombre possible de filles, consentantes ou moins...
- Nanas fortunées, membres des "confréries" dont le vocabulaire de base est "ohmygod" répété à l'infini et ne pensant qu'à celui, ou ceux, avec qui elles vont pouvoir pratiquer le verbe préféré sus-cité.
- Etudiants sans études, Noirs de préférence, sélectionnés pour leur taille et leur capacité à faire entrer un gros ballon orangé dans un filet suspendu...très haut...
Dans ce microcosme frelaté notre Charlotte, pauvre, mal attiffée, soumise aux sarcasmes des autres et, surtout, des unes, va perdre ses bonnes notes, ses illusions et, comble de tout, sa virginité, ce qui, pour la congrégation de sa mère, "L'église de l'évangile du christ" représente, bien sûr, l'abomination absolue et va plonger Charlotte dans une profonde dépression.
Comment va-t-elle survivre, remonter et redevenir, mais à quel prix "Moi, Charlotte Simmons" dans ce marigot fétide, vous le saurez en lisant ce gros livre (1008 pages en poche) que vous ne quitterez plus jusqu'à la fin, et vous ne le regretterez pas.
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Plus qu'un écrivain Tom Wolfe est un chroniqueur de son époque, le Zola de l'Amérique contemporaine, le misérabilisme en moins et la psychologie des personnages pointue en plus.
La suite sur mon blog :
Lien : https://tagrawlaineqqiqi.wor..
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Si "I am Charlotte Simmons" prend place dans un milieu que l'on pourrait imaginer moins corrosif que les précédents décors des livres de Tom Wolfe, il n'en est en fait est rien et le romancier nous dépeint toujours avec une lucidité crue une nouvelle facette de la société américaine. Outre le style impeccable et le regard sans concession de Wolfe, le point fort du roman tient au personnage de Charlotte, qui n'est jamais ni transfigurée comme modèle ni méprisée par son auteur.

(suite : http://letagere.online.fr/bookreviews.php?id_livre=10)
Lien : http://letagere.online.fr/bo..
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Cela faisait longtemps que j'avais ce pavé dans ma bibliothèque que j'attendais de lire.
Le sujet (la vie sur les campus américains) m'a toujours beaucoup attiré mais j'avais lu de nombreuses critiques américaines qui globalement résumaient le livre en 2 mots : grossier et cliché.
Et bien je confirme!

On a des f*** dans à peu près toutes les phrases (oui oui c'est possible), et on est globalement dans le gros cliché du campus américain (sexe et alcool à gogo, les études n'étant pas du tout la priorité des étudiants mais comme ils sont brillants ils s'en sortent de toute façon pour avoir un dossier correct voire excellent).

Rassurez vous Wolfe ne dépeint pas l'université comme étant exclusivement composée d'obsédés des fraternités qui sautent sur tout ce qui bouge (Charlotte en l'occurrence) mais également d'étudiants aussi brillants que Charlotte qui se dédient corps et âme à leur éducation pour tenter de changer le monde. Mais ceux ci sont minoritaires et des parias (et évidemment pauvres cela va sans dire car les riches eux boivent et forniquent). En lisant le livre vous vous rendrez compte qu'il y a des exceptions à ce que je viens de dire mais globalement c'est ça.

Pourtant ça se lit bien!

On suit principalement les personnages suivants :
* Charlotte of course
* Jojo un basketteur star du campus beaucoup plus intelligent qu'il n'en a l'air qui va décider d'étudier "vraiment" sans se contenter des modules débiles dans lesquels on inscrit les sportifs afin qu'ils aient leur diplôme à la fin du cycle. C'est un aspect bien connu mais malgré tout intéressant du livre, la façon dont les meilleurs universités recrutent des sportifs qui pour certains n'ont pas du tout le niveau et à qui on donne le diplôme grâce à des cours complètement bidons car le sport et les compétitions sportives est une manne financière énorme pour les universités américaines.
* Hoyt un jeune pas idiot du tout mais complètement obsédé qui vit dans une fraternité et qui va bien évidemment se mettre en tête de dépuceler Charlotte : la vie dans les fraternités
* un personnage dont j'ai déjà oublié le nom qui tombe de suite amoureux de Charlotte et qui est aussi brillant qu'elle mais que évidemment Charlotte ne peut pas aimer car il est probablement trop gentil et pas assez en vue pour elle. Avec lui on découvre plutôt les étudiants méritants qui triment à côté de la fac pour se payer leurs études malgré les bourses d'excellence.

Comme je le disais on est franchement dans les clichés et j'ai souvent levé les yeux au ciel en passant des pages lors de passages (nombreux) où on a juste envie de frapper le personnage principal tellement elle nous agace mais à mon grand étonnement je l'ai pourtant lu assez rapidement car ça m'a beaucoup rappelé les films pour ado que je regardais lorsque j'étais ado. On est complètement dedans! La méchante fille à papa richissime avec qui on partage la chambre, le méchant garçon tellement en vue et séduisant qui veut vous mettre le grappin de dessus, le sportif pas si con que ça, et le gentil garçon brillant mais à l'écart bien sûr parce que trop brillant dans ce monde de dévergondés... Et on a évidemment un happy end à la fin!

Bref franchement j'attendais plus d'un roman de Tom Wolfe (dont j'avais beaucoup aimé le Bûcher des vanités) car pour faire court on est sur un scénario de livre pour ado avec beaucoup de grossièreté dedans.
Lien : https://piccolanay.blogspot...
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Lire un bouquin de Tom Wolfe, c'est comme aller en vacances chez sa grand-mère.
Bien sûr, ce n'est pas un grand voyage de par le monde, bien sûr elle nous agace par moments et on connait tous ses travers par coeur !
Mais on est là, on est bien, on est entraîné dans une espèce de léthargie (car il n'y a pas de mauvaise surprise par ici).
Les premiers jours, on a l'impression que cela pour durer indéfiniment. Ensuite, on a quand même hête de revenir à sa vie de tous les jours.
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Moi, Charlotte Simmons, c'est un pavé de plus de 600 pages (1000 pages en version poche) qui raconte brillament une histoire et en profite surtout pour dépeindre un pan de la société américaine contemporaine, en parlant du désir d'être reconnu(e), de se sentir légitime au sein d'un nouveau milieu.
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Quelle belle critique des Universités américaines. Ont y apprend l'envers du décor, encore un des aspects qui permet de comprendre le fossé existant entre les différents habitants de ce pays .
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Charlotte, un peu naïve et coincée, quitte son petit coin de campagne pour rejoindre une des grandes universités américaines. Mais dans ce temple du savoir, l'apparence compte bien plus que les connaissances : sur-protection des sportifs qui n'ont pas besoin de montrer une once d'intelligence pour obtenir leur diplôme, importance d'avoir un petit ami "prestigieux" pour être bien intégré aux "bons groupes", ...

Pour avoir connu un peu ce passage campagne - grande ville, j'ai beaucoup souri en lisant ce livre, mais j'ai aussi grimacé à certains passages qui m'évoquaient quelques souvenirs...

Fait intéressant à signaler : pas de happy end à la fin, les personnages subissent de vrais revers, et pas seulement des petites difficultés sur leur chemin dont ils finiront par triompher à la fin du livre. Ça rend le portrait de l'université plus réaliste, et les personnages plus attachants, malgré leurs agaçants défauts qui nous donnent envie de les secouer de temps en temps.
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Charlotte Simmons est l'élève la plus brillante de son lycée du fin fond de la Caroline du Nord. Si douée qu'elle est la première de l'histoire à avoir été admise à Dupont, la meilleure université des Etats-Unis. A Sparta, son petit patelin des montagnes, tout le monde l'admire. Elle est si intelligente, si droite, si pure, qu'elle intrigue son entourage, les jeunes comme les adultes.

Fière d'elle et pleine d'espoir, elle fait la route jusqu'au campus, accompagnée de ses parents. Elle va enfin s'élever et connaître ce qu'elle appelle « la vie de l'esprit« .

Enfin, ça, c'est ce qu'elle croyait. Avant. Car dès son arrivée, elle comprend qu'elle est différente. Non seulement provinciale, mais aussi issue d'une famille trop modeste, comparée aux jeunes bourgeois à l'accent new-yorkais qu'elle doit maintenant côtoyer. Elle, elle n'a pas l'argent pour sortir jusqu'à 2 heures du matin tous les soirs, ni pour déjeuner tous les jours à la cafète.

Et si c'était que ça ! Il y a aussi l'alcool, les filles qui gloussent et les parties de sexe délurées auxquelles s'adonnent tous ses camarades. Les toilettes mixtes, l'arrogance des « cools », caste dont elle ne fait pas partie, la corruption sous toutes ses formes, la pression sociale, la pression du groupe.

Y cédera-t-elle, elle qui n'a jamais cédé devant rien ?

Dans Moi, Charlotte Simmons, Tom Wolfe peint un tableau noir de chez noir de l'élite américaine. On est déprimé avec lui pour la pauvre Charlotte, bien qu'elle arrive aussi à nous exaspérer par sa naïveté. Mais on la suit dans son apprentissage (désapprentissage ?) de la vie, la vraie, et on grandit avec elle.

La suite sur http://bit.ly/2kvcTUv
Lien : http://penibles.fr/livre-duu..
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