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sur 632 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« C'est le sottisier d'une Amérique qui brade ses élites dans la pétaudière de la branchitude, de la coolitude, de la paresse et de la servitude sexuelle ». Nul mieux qu'André Clavel, dans L'Express, ne pourrait mieux décrire l'univers de ce roman de plus de 1000 pages !

Cette description dans les moindres détails d'une prestigieuse université, celle de Dupont, m'a happée - je ne vais pas dire dès les premières pages, car pendant un temps qui m'a semblé très long, j'ai failli l'abandonner – et m'a horrifiée, oui, horrifiée. Que viennent faire tous ces étudiants, l'élite, parait-il, à part boire et coucher ? Les fameuses « fraternités » ne sont que le repère de débauches continuelles entrecoupées de causeries ineptes devant une télévision où ne défilent que des matches sportifs... Les garçons ne pensent « qu'à ça », et les filles aussi ! Et les conversations, émaillées de « fuck », de « putain » ne rehaussent pas le niveau, loin de là !
Et puis il y a les Sportifs, les Stars : ceux qui viennent à l'université uniquement pour jouer, pour lancer leur future – improbable – carrière sportive. Et ceux-là sont quasi intouchables : malheur aux professeurs qui oseraient leur infliger un échec ! Ils profitent donc d'un programme adapté à leur niveau intellectuel et ils ont les filles à leurs pieds (toutes des « tepu »...).

C'est dans cette pétaudière qu'arrive Charlotte Simmons, une petite jeune fille très intelligente, qui croit que l'université est le repère des plus grands cerveaux, qui croit que le but ultime des étudiants est de s'élever intellectuellement, de prouver au monde qu'ils méritent l'honneur d'appartenir à Dupont. Elle tombe de haut, Charlotte ! Toute pétrie de son éducation rurale, honnête et naïve, elle va devoir se frotter aux grands méchants loups de tous poils, et ça va faire mal, très mal !

Tom Wolfe a réussi à me captiver alors que j'étais complètement dégoûtée ; il a réussi, malgré moi, à m'entrainer dans les arcanes de ce monde estudiantin et j'étais impatiente de retrouver chaque jour (car il en faut, des jours, pour venir à bout d'un univers de 1000 pages !) les joies et les déboires de Charlotte, de Jojo Johanssen, le grand basketteur au coeur pas si corrompu, de Hoyd Thorpe « le play-boy le plus cool du monde », d'Adam, l'intellectuel pur et encore puceau malgré lui, de toutes ces filles riches, odieuses et gâtées, de toutes ces autres filles pauvres, boursières et mal dans leur peau.

Comment faire partie de la société ? Comment ne pas être seul, finalement... Pour s'intégrer, faut-il se renier ?
Sous le couvert d'une chronique mouvementée de la vie estudiantine pendant quelques mois, Tom Wolfe pose les bonnes questions, celles qui dorment au fond de chacun de nous.
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La jeune Charlotte Simmons réalise son rêve. Brillante élève de la petite bourgade de Sparta en Caroline du Sud, elle est reçue comme boursière dans la glorieuse Dupont University. Mais, Charlotte débarque avec des valeurs et une envie d'apprendre qui va très vite s'avérer très loin des objectifs de ces nouveaux camarades. D'autant plus, que Charlotte est un poil naive. Ici, le temps consiste à s'éclater aux joies pernicieuses d'une jeunesse nantie et dont les études ne sont pas au centre de leurs intérêts.
Première lecture de Tom Wolfe, et un vrai plaisir , car l'auteur au costume blanc mets en opposition avec beaucoup de malice deux Amériques l'une puritaine et à cheval sur les principes et une autre qui ne voit que par le paraitre et la popularité. Wolfe dans un roman remarquablement documenté, mélange humour et cynisme et entraine la pauvre Charlotte dans un apprentissage de la vie bien loin de ces espoirs. Même si le roman s'essouffle par moment le style puissant et les dialogues qui sonnent étonnamment justes lèvent à eux seuls l'entousiasme. Excellent.
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Avec ce docu roman de 1008 pages (quand même !) Tom Wolfe a décidé de tailler un gentil costume sur mesure aux universités américaines. L'image des petits intellos de la Côté Est a pris un sérieux coup dans l'aile et tout ça pour notre plus grand plaisir.

Même si la description en devient presque caricaturale (si il n'y avait que des demeurés qui sortaient des prestigieuses universités américaines, je crois qu'on l'aurait déjà remarqué...), il n'y a pas de fumée sans feu. Ayant d'ailleurs moi-même poser mes fesses sur les bancs d'une bonne école de commerce à la française, je ne doute pas un seul instant de la véracité de certains aspects de la vie estudiantine d'aujourd'hui : sexe, alcool & rock'n roll ! C'est à ce moment précis que l'expression : “profite de la vie étudiante, ce sont tes meilleures années” a d'ailleurs pris tout son sens pour moi. Quand on me disait ça au collège, je ne pouvais pas m'empêcher de penser “Ben ça promet, si ça ce sont mes meilleures années...”.

Bref, revenons plutôt à “Moi Charlotte Simmons” de Tom wolfe. Imaginez une jolie brochure qui vante la vie de l'esprit et qui se targue de former l'élite américaine de demain dans un cadre idyllique et formateur en présence des plus grands professeurs des États-Unis. Regardez la belle image qui illustre ce bla bla : des étudiants assis en cercle sur une pelouse verte (elle est synthétique ou quoi pour être aussi verte ?!), un jeune couple qui discute près d'un arbre, d'autres, livres à la main, qui se tiennent debout devant la magistrale statue de Charles Dupont, fervent symbole de leur future réussite professionnelle, un grand soleil et un magnifique campus dans l'une des plus belles oeuvres architecturales jamais construite par l'homme. Pas mal non ?!

Mais approchez vous, regardez de plus près : les jeunes sur la pelouse sont en réalité complètement ivres et en train de faire un jeu d'alcool, le jeune couple ou plutôt la jeune fille, appuyée sur l'arbre centenaire (il a du en voir des vertes et des pas mûres celui-là !) semble exécuter des mouvements peu catholiques, quant au petit groupe devant la statue, il se fait gentiment passer un joint de main en main et les livres sérieux que l'on imaginait dans leurs bras ne sont autres que des Cosmopolitain, Grazia et autres presses creuses (mais idéales pour la plage et le train, je vous le confirme). Et que dire de la bâtisse ? Une fois entré à l'intérieur fini la belle pierre et le prestige qui y est associé et bonjour le lino troué, les relents d'alcool et la débauche quotidienne qui se joue là ! Vous grattez un peu la surface du tableau et bim vous ne voyez plus du tout la même chose ! Hé bien c'est exactement ce que va vivre Charlotte Simmons au cours de ces 1007 pages !

C'est à dire une belle déception en bonne et due forme qui va mettre un peu de plomb dans la cervelle de notre belle héroïne qui, sortie de ses livres, est à 1 millions de kilomètres de connaître les codes culturels et sociaux de ses pairs. Elle, le petit prodige, le génie des Montagnes bleues qui a intégré l'une des plus prestigieuses universités américaines ne sera pas au bout de ses peines dans cette jungle d'étudiants plus dépravés les uns que les autres. Ses principes et ses convictions rigoristes autant que catholiques (oui effectivement, ça fait beaucoup pour une seule personne !) vont être soumis à de sérieux tests de conformité !

Originaire de Sparta, Caroline du Nord, petit bled pauvre et perdu où il ne se passe pas grand chose, Charlotte va être confrontée aux hordes de fils à Papa et de fi-filles à Maman, d'étudiants sportifs aux passes droit injustes et injustifiés, au sexe, à l'alcool, à la débauche, à un vocabulaire outrancier à base de fuck, fuck, fuck et à tout un tas d'éléments qu'elle n'aurait jamais pu imaginer, elle la petite fille pure et innocente des montagnes.

Va t-elle céder à la pression du groupe ? Cette réponse vous l'aurez assez vite car la naïveté de Charlotte aura rapidement raison de ses principes. Tiraillée entre ses origines de petite américaine puritaine et sa volonté de s'intégrer à cette jeunesse américaine qui ne jure que par la popularité et l'argent, Tom Wolfe ne va rien lui épargner. Trouvera t-elle son salut auprès du petit groupe d'étudiants qui se fait appeler les mutants du millénaire (qu'est ce que c'est ce que ce nom sans déconner ?!), les seuls qu'elle ait rencontrés et qui semblent être à Dupont pour apprendre et étudier ?

J'ai eu envie de la baffer autant que de la réconforter cette petite Charlotte. Véritable cliché ambulant de la provinciale coincée, paumée, complètement à la masse, elle est parfois fort agaçante et à la limite de la crédibilité, Tom Wolfe y est allé un peu fort mais c'est certainement pour accentuer les contrastes entre l'idée que l'on a de l'université américaine et la réalité. Les personnages qui gravitent autour de Charlotte sont également très travaillés bien que fortement caricaturés parfois. Il y a beaucoup de détails, le tout donne un bouquin vraiment sympa mais qui n'est toutefois pas à la portée de tout le monde de par sa longueur. Car oui, il faut l'admettre, on aurait pu faire plus court. Même si j'ai pris plaisir à lire chaque page, j'ai mis du temps à vraiment m'accrocher. Les 300 premières pages sont un peu longues, ce qui fait beaucoup pour les impatients, nous serons tous d'accord là dessus ! Quelques mièvreries sont également à dénoncer, mais elles sont étroitement liées au personnage de Charlotte.

Globalement je dirais que c'est un bon bouquin qui se lit très bien, surtout lorsqu'on pense au message qu'il est censé faire passé. La destruction d'un système éprouvé comme celui-là, ce n'est pas courant, autant vous dire que Tom Wolfe ne s'est pas fait que des amis. La société américaine est un puits d'inspiration sans fond pour notre auteur, il va chercher les informations à la source et c'est ce qui donne du cachet et de la matière à ses bouquins !

Est ce que je recommanderais ce livre ? Oui mais aux “initiés”. J'entends par initiés des gens qui apprécient une large variété de littératures, qui n'ont pas peur de se lancer dans des mastodontes, qui aiment l'opulence du détails et cet aspect docu roman si propre aux romans de Tom Wolfe. Tout ça m'a bien donné envie de me lancer dans Bloody Miami, le petit dernier !

Lien : http://www.nola-tagada.fr/ca..
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wolfe est un auteur américain originaire de virginie. Populaire , excentrique ( ses fameux costumes blancs et son chapeau à larges bords), conservateur, mais surtout doté d'un immense talent de conteur, ses romans connaissent des succès mondiaux retentissants. Adaptation de ses oeuvres au cinéma, invitation dans les émissions de télé les plus regardées, Wolfe est un cas à part dans la littérature américaine contemporaine. Ses romans , pour la plupart des pavés de près de 1000 pages, décortiquent la société américaine avec talent et précision. Fort d'un véritable travail d'investigation, Wolfe, lauréat de nombreux prix de journalisme, n'a pas son pareil pour s'attaquer à tous les maux de la société américaine. Ses thèmes de prédilection ( racisme, rapports voir conflits sociaux, ) sont abordés dans chacun de ses romans et font de son oeuvre un témoignage unique sur l'amérique contemporaine.
* Mon humble avis : Wolfe est un écrivain unique. Ses romans sont à chaque fois un prodige de précision et de talent. L'auteur aborde le sujet de la société américaine sous tous ses aspects et nous livre des sagas passionnantes et addictives. La sortie de chacun de ses romans est attendu dans le monde entier et unanimement salué par la critique. On ne peut que s'incliner devant un tel talent mais aussi devant une somme de travail qu'on devine immense. Je recommande particulièrement la lecture d' un homme, un vrai ou moi, charlotte Simmons qui sont deux romans prodigieux à mon humble avis. le style de Wolfe est aussi élégant que son accoutrement et ses romans, malgré leurs longueurs, m'ont procuré un immense plaisir de lecture. A la manière d'un sociologue, il critique la société américaine avec talent et aborde des sujets brulants d'une manière unique et captivante. Vous l'aurez compris je suis fan de cet auteur qui prétend s'inspirer de Zola ou de Dickens et dont je ne vois pas l'équivalent dans la littérature moderne (peut-être en France avec l'insouciance de Karine Tuil ?) . Un grand auteur, des romans palpitants, une exigence rare, des personnages inoubliables, n'est-ce pas tout ce qu'on demande à un auteur de talent ? Wolfe remplit son contrat haut la main et j'ai hâte de découvrir sa prochaine production annoncée pour 2018.
Lien : http://francksbooks.wordpres..
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Charlotte, jeune fille d'origine modeste vivant dans un petit bled de Caroline du Nord obtient grâce à ses résultats scolaires remarquables une place à Dupont, université très cotée. Intelligente, jolie mais d'éducation très prude sa plongée dans le milieu universitaire américain va ressembler à un séjour à Sodome et Gomorrhe. Elle pensait côtoyer des étudiants avides de connaissances perpétuellement accaparés par leurs études et les cours, en fait ici, tout le monde ne pense qu'au sexe et aux soirées alcoolisées et l'Université elle-même voue un culte grotesque aux basketteurs qui en sont les vedettes hyper-protégées, quasi débiles ne devant leur présence dans l'établissement que par leurs gros muscles et leur taille impressionnante. Etrangère à ce monde Charlotte va tenter de résister mais ses principes moraux et sa virginité ne tiendront pas longtemps face aux assauts de la débauche et de sa propre sensualité.
Un gros bouquin de 1008 pages en format poche mais qui se lit très facilement. Tom Wolfe nous livre un portrait au vitriol de l'Amérique estudiantine et de ses fils et filles à papa qui ne voient dans l'Université qu'un moyen facile de se faire des connaissances ( !) ou de passer leur temps en fêtes alcoolisées. Si le sport universitaire en prend aussi pour son grade, c'est en fait toute l'institution qui trinque sous la plume acérée de l'auteur. le livre des illusions perdues. Excellent.
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Je n'avais jamais rien lu de cet auteur et j'avoue avoir été plutôt séduite dans l'ensemble avec ce roman.

Tout d'abord par rapport au sujet, les grandes universités américaines où des étudiants venus de différents niveaux sociaux se retrouvent catapultés dans un monde où ils doivent enfin assumer ce qu'ils sont .

Chaque personnage est brillament construit , Tom Wolfe n'est pas avare de descriptions, d'introspections, c'est un pur délice même si son écriture à des relents désuets le charme a opéré pour moi et j'ai dévoré le roman. Il y a des lourdeurs dans certains dialogues où les "Fuck..."sont utilisés sans modérations mais cela est sans doute évocateur d'un style linguistique propre au monde dans lequel l'auteur nous immerge.

Quant à l'héroîne, Charlotte Simmons, l'auteur ne la ménagera pas une seconde , on en jubile et on en redemande.

Bref un roman dense et solide qui fait passer un excellent moment de lecture.

Une belle découverte pour moi d'un auteur méconnu.
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Élève méritante et pure jeune fille originaire de Sparta en Caroline du Nord, Charlotte Simmons va intégrer la prestigieuse université «Dupont», un nom fictif imaginé d'après plusieurs universités américaines renommées du genre Princeton, Stanford, Harvard etc. Elle compte ne pas décevoir sa famille et en premier lieu sa mère et sa professeure, Miss Pennington qui a poussé Charlotte à intégrer la fameuse faculté.
Elle déchante bien vite en découvrant d'abord sa camarade de chambre riche, snob, obsédée et alcoolique qui ne passe aucune soirée à étudier. Puis ce sont les douches et toilettes mixtes où elle doit subir les grossièretés des garçons à peine sortis de l'adolescence. Il y a aussi ce langage « fuck » qui sort de leurs bouches à tout propos. Les autres filles la snobent aussi à cause de son look de péquenaude et sa modeste bourse, elle ne pourra pas intégrer les fameuses sororités. Elle sort bien une fois ou deux avec Mimi et Bettina, tout aussi paumées qu'elle mais tout aussi vipères que les autres.
Les garçons quant à eux sont représentés par trois personnages : le beau gosse riche et égoïste en la personne de Hoyt Thorpe, l'intellectuel, Adam Gellin, qui lutte pour des causes et dénonce les scandales dans le journal de l'université tout en étant tuteur et aide du troisième larron, Jojo Johanssen, basketteur blanc de son état au milieu d'un sport dominé par les Noirs. Jojo, comme Charlotte va évoluer car Charlotte lui reproche d'avoir, dans le premier cours de français sur le Madame Bovary de Flaubert dispensé en anglais (ce qu'elle trouve scandaleux), évité de dire une idée juste et joué à l'imbécile pour ne pas perdre la face devant ses coéquipiers qui se moquaient de lui. de fait, il est mal vu de passer pour un intello dans ce monde où tout n'est qu'apparence et faux-semblants.
Hoyt Thorpe, personnage central, détestable fils à papa de quatrième année fera évoluer Charlotte lors d'une « soirée habillée » dans un grand hôtel de Washington. Hoyt Thorpe mène grand train et parade devant ses congénères. Il est aussi populaire pour avoir surpris un possible futur président des USA en fâcheuse posture dans le campus de Dupont et avoir proprement cassé la figure à son garde du corps. Ce sera une lame à double tranchant.
Elle en concevra de l'amertume et sera déprimée voyant ses rêves romantiques anéantis. Adam, amoureux de Charlotte sans réciprocité, l'aidera à s'en sortir et elle lui rendra la pareille quand il sera accusé de plagiat par le professeur de Jojo, inflexible personnage haïssant les sportifs. On sait combien les universités tiennent à leur prestige grâce aux rencontres sportives qui rapportent l'argent des sponsors. Ici il y a le basket et les joueurs de crosse, de hockey, je suppose.
Quant à Jojo, il évoluera parallèlement à Charlotte qui, en lui reprochant sa désinvolture dans ce fameux cours de français, se lancera dans la philosophie si bien que son coach et ses camarades l'appelleront « Socrate ». Tous ces personnages, il faut l'avouer sont un peu caricaturaux et je ne connais pas assez les universités américaines pour savoir s'il se passe de telles orgies et de telles beuveries. Toujours est-il que ceux qui s'en sortent sont ceux qui ne s'en laissent pas compter, gardent les pieds sur terre. Jojo Johanssen n'est pas le basketteur primaire et illettré qu'on croit et Charlotte peut être vite pénible avec ses atermoiements larmoyants mais l'ensemble se lit agréablement et vite malgré ses 1008 pages.
Les références à la littérature française et notamment à Madame Bovary de Flaubert et aux illusions perduesDe Balzac prennent tout leur sens à travers Charlotte atteint d'un bovarisme intellectuel et romantique et qui perd ses illusions en rentrant pour la première fois à Sparta où elle retrouve le lourdaud du lycée finalement presque moins vulgaire et stupide que les garçons du groupe de Hoyt. Ces jeunes gens quels qu'ils soient font leur expérience de la vie.

« Qu'est-ce qui n'allait pas chez ces garçons ? Ils étaient assez riches pour payer leurs études et appartenir à une fraternité huppée, en plus ; il devaient être intelligents puisqu'ils avaient été acceptés à Dupont et pourtant ils n'étaient guère différents des crétins de son lycée provincial. »

Roman d'apprentissage, triste constat sur les élites des USA même si Tom Wolfe force le trait, le roman n'est malheureusement pas aidé par sa traduction française.
En effet, pourquoi ne jamais traduire le mot « fuck » ? On a un vocabulaire assez vaste en français pour l'accommoder à toutes circonstances. de même , certaines phrases sentent bon l'anglicisme : doit-on parler par exemple d'une couleur « révoltante » ? (Revolting = dégoûtant, écoeurant) ; doit-on traduire l'expression courante « I can't wait » par « je ne peux pas attendre » au lieu de « j'ai hâte de… » ou tout simplement « vivement » ; le juron « Jesus Christ » en anglais équivaut à peu près à notre « nom de dieu » et non à « Jésus Christ ! » et le pompon : avoir traduit « billions » par « billions » et non « milliards » !
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Un réjouissant roman d'apprentissage. Charlotte est une jeune lycéenne issue d'un milieu modeste qui est admise dans une prestigieuse université. Elle découvre le fossé entre ses rêves (étudier !) et la réalité (paraître). L'apprentissage sera rude. Tom Wolfe n'est pas vraiment tendre avec cette jeunesse-là. Un plaisir de lecture, des dialogues brillants, des situations parfois cocasses: vraiment un bon moment.
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Mais quels diables de comptes Tom Wolfe avait-il à régler avec l'université américaine pour écrire un pamphlet aussi mordant ?
A dévorer les 1000 pages (en édition poche) de ce bouquin réjouissant, on se le demande !
Et la pauvre petite Charlotte Simmons, si jeune, si naïve, si curieuse, si sérieuse va vite en faire les frais.
Intelligente, avide d'apprendre, la jeune fille se réjouit d'avoir la chance d'être admise dans cette université prestigieuse, Dupont, ce temple du savoir, cet antre de la culture, où, croit-elle elle va pouvoir acquérir tout ce qui fait défaut dans le comté de ploucs, où elle a toujours vécu !
Elle va vite tomber de haut !
A Dupont, les basketteurs tiennent le haut du pavé. Ils ne sont pas là pour étudier, évidemment non, mais pour jouer et porter très haut les couleurs de l'université. D'ailleurs entraîneurs et professeurs sont de mèche pour alléger les programmes scolaires de ces grands crétins, quasiment décérébrés pour la plupart ! mais peut-être pas Jojo, tout compte fait. Et il est plutôt sympathique, Jojo !
A Dupont, les petites bêcheuses passent leur temps à se faire belles pour être remarquées des mecs les plus cool du campus, maquillage, vêtements chics et papotages passionnants pour savoir comment s'attifer pour la prochaine party. Et les études dans tout ça ? Pffff !
La pauvre petite Charlotte avec ses fringues minables d'étudiante pauvre ne fait vraiment pas le poids ! En outre, si elle veut se reposer parce qu'elle a un examen important le lendemain, eh bien qu'elle aille dormir ailleurs, puisque la chambre est envahie par une bande de pies jacasse !

Et puis, fuck, à Dupont, il y a aussi tous ces fuck mecs de la confrérie de Saint-Ray, là où la bière coule à flots, les types les plus branchés du campus, ceux que toutes les minettes s'arrachent. Et Hoyt, c'est le mieux, c'est le mec le plus cooooool de la planète, Hoyt, c'est la vedette !
Et par malheur pour Charlotte, Hoyt va la remarquer !

Et enfin, à Dupont, il y a aussi une bande d'étudiants sérieux, oui, quand même. Adam et les autres, les intellos du campus, certes, mais sont-ils vraiment intéressants ?

Et que va devenir la pauvre petite Charlotte Simmons, égarée dans ce panier de crabes ? Nous n'allons pas déflorer cette croustillante histoire en fournissant une piste quelconque !

A vous de voir, de savourer, de vous esclaffer, de vous étonner, de vous irriter en feuilletant les 1000 pages de ce succulent roman !
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Un pavé que j'ai dévoré ! Un roman d'apprentissage désenchanté.
Charlotte Simmons est une brillante élève de Caroline du Nord, qui obtient son diplôme avec beaucoup de félicitations et surtout une bourse qui lui permet de partir étudier dans une très grande université de Pennsylvanie. Elle découvre alors, déçue, désabusée, les affres de cette prestigieuse université, la non culture, la non intelligence, et la démotivation des étudiants, seulement intéressés par la sport, la fête, l'alcool, et "la baise". Les sportifs sont des héros, inattaquables, qui soudoient autant l'administration universitaire, les enseignants que les autres étudiants.
Charlotte se débat dans tout cela, fait des rencontres, et apprend, comprend, la société telle qu'elle est.
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