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Andrea Mutti (Illustrateur)Luca Casalanguida (Illustrateur)Joan Urgell (Illustrateur)
EAN : 9781506702032
200 pages
Dark Horse (06/03/2018)
5/5   1 notes
Résumé :
The War of 1812 and America's first navy come to life in the second volume of Rebels a historical epic of America's founding, from DMZ writer Brian Wood.

In 1775, Seth Abbott fought to win his fellow Americans their independence. In 1794, his son, John Abbott, comes of age as their new nation faces multiple new threats: high seas terrorism, fresh aggression from Britain, and intense political division at home. When Congress authorizes building America... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Rebels: A Well-Regulated Militia (épisodes 1 à 10), la première saison qu'il n'est pas indispensable d'avoir lue pour comprendre ce deuxième tome. Il comprend les épisodes 1 à 8, initialement parus en 2017, écrits par Brian Wood. Andrea Mutti a dessiné et encré les épisodes 1 à 6. Luca Casalanguida a dessiné l'épisode 7, et Joan Urgell l'épisode 8. La mise en couleurs des 8 épisodes a été réalisée par Luren Affe et les couvertures sont l'oeuvre de Matt Taylor. L'ouvrage comporte une introduction d'une page écrite par Brian Wood qui explique que le première tome était l'acte de naissance des États-Unis et que ce deuxième tome peut s'apparenter à un passage de son adolescence.

Épisodes 1 à 5 - En 1786, dans le Vermont, John Abott se tient avec son père George Seth Abott, héros de la guerre d'Indépendance, pour regarder passer les navires et les identifier du premier coup. Quelques jours plus tard, il ne revient pas dans la cabane de ses parents, ni pour le déjeuner, ni pour le dîner. le lendemain en allant laver le linge, sa mère Mercy le retrouve en plein bois en train de terminer la construction de la coque d'un navire de 2 ou 3 mètres de long. 2 semaines plus tard, John et son père se rendent à Boston où George Seth Abott confie son fils à un responsable de chantier naval pour qu'il apprenne le métier. John Abott se révèle être un ouvrier très doué qui sait rester discret. Il absorbe le savoir -faire en observant les autres, tout en faisant très attention de ne pas faire apparaître son intelligence développée qui lui permet d'apprendre plus vite et de faire mieux que les autres, ainsi que de concevoir les plans de construction des navires, comme par instinct. Il finit par être recommandé pour participer à la construction d'un navire de guerre dans les Bahamas, ainsi que développer une relation avec Alice, une jeune femme à laquelle il n'est pas resté insensible, et participer à des réunions politiques pour les droits civils des noirs.

Le lecteur se retrouve un peu déconcerté en commençant sa lecture. Brian Wood intègre de brefs passages dans lesquels des élus prononcent des déclarations d'intention, effectuent des constats de nature géopolitique, prennent des décisions de grande ampleur, mais en un minimum de cases. Afin de conserver une pagination gérable pour son récit, Brian Wood utilise dans ces moments une narration elliptique faisant référence à des instants célèbres de l'Histoire des États-Unis, immédiatement identifiables pour un lecteur américain, un peu moins (ou pas du tout) pour un lecteur français. Astucieusement, le scénariste met à contribution la culture de ses lecteurs, des faits inscrits dans le bagage scolaire de base de chaque américain, pour conserver un bon rythme à sa narration. En fonction de sa familiarité avec cette phase de l'Histoire des États-Unis, le lecteur européen peut être amené à aller consulter un article encyclopédique pour se rafraîchir les idées. Pour autant la lecture n'en devient pas fastidieuse, car l'histoire personnelle de John Abott est prépondérante dans le récit.

Brian Wood donne vie à un personnage singulier. John Abott est un individu aux manières rudes, un homme qui vit pour travailler, pour concevoir et construire des bateaux. Il dispose d'une intelligence supérieure à la moyenne, et de l'instinct nécessaire pour ne pas en faire étalage aux dépens des autres. Cet homme est habité par la passion des navires, une véritable vocation provoquant parfois chez lui une attitude obsessionnelle. En outre il dispose d'une forte carrure, bien mise en valeur par les dessins, ce qui en fait un monstre de travail. Dans le même temps, Wood évite la caricature, en montrant que la passion de son personnage ne le réduit pas à un comportement monomaniaque obsessionnel. L'intelligence d'Abott lui permet également de prendre le recul nécessaire pour comprendre en quoi son travail participe à la construction des États-Unis, à leur développement. Sa vocation quasi exclusive influe fortement sur son comportement social, mais là encore sans l'aveugler. le lecteur découvre avec étonnement que John Abott milite pour une grande cause, de manière tout à fait logique puisqu'il reconnaît la valeur des individus à leurs actes, plutôt qu'à d'autres signes distinctifs. Son employeur résume la nature de John Abott en opposant les individus qui favorisent le développement de leur personnalité pour briller en société, avec ceux qui visent plutôt l'excellence dans ce qu'ils entreprennent, une remarque pénétrante et éclairante.

Pour cette deuxième histoire, Brian Wood retrouve l'illustrateur du premier tome Andrea Mutti. Celui-ci réalise des dessins dans un registre descriptif et réaliste, avec un bon niveau de détails. Les personnages sont aisément identifiables et disposent de morphologies normales et variées. Il réalise des mises en page variées, avec régulièrement des cases de la largeur de la page, soit pour mettre l'accent sur le paysage, soit sur les actions. Il représente les différents environnements avec une régularité supérieure à celle d'un comics de superhéros, et un niveau de détails qui donne à voir une reconstitution historique palpable, avec un effort visible sur l'authenticité des tenues vestimentaires, sur les édifices. le lecteur éprouve parfois une impression de manque de finition dans les traits de contour, parfois un peu trop fins ou étiolés. Il semble plus s'agir d'une limite technique du dessinateur plutôt que d'un parti pris esthétique. Toutefois, l'investissement d'Andrea Mutti est indéniable et il sait donner de la consistance aux décors, du naturel aux personnages et de la fluidité à la narration. le lecteur peut aussi bien se projeter dans les forêts du Vermont, que sur le pont d'un bateau, ou aux côtés des personnages lors d'une réunion politique dans une taverne, ou encore dans le salon d'apparat d'un bâtiment officiel. Ses dessins apportent également la crédibilité nécessaire à John Abott, être humain plausible et normal, avec des caractéristiques en phase avec ses actions, à commencer par sa robuste constitution. le lecteur se rend compte également que sous des dehors parfois un peu frustes, les dessins font passer des impressions subtiles, comme par exemple l'affection particulière que se portent John et Alice, au travers de laquelle s'exprime toute leur personnalité.

Brian Wood et Andrea Mutti continuent leur oeuvre de reconstitution historique d'une phase très particulière de la construction des États-Unis. le scénariste a dosé ses ingrédients de manière sophistiquée. Il s'agit avant tout de l'histoire d'un individu, donc un roman, mais elle est indissociable de l'époque, et totalement fusionnée avec les enjeux et les conflits propres à cette nation naissante. le dessinateur réalise un travail de reconstitution historique de qualité, même si l'apparence de ses dessins peut parfois rebuter certains lecteurs. le tout est d'une grande richesse, à la fois une réflexion sur cette phase de développement d'une nation, à la fois le parcours de vie d'un individu atypique, avec un regard à la fois distant et respectueux, mais aussi à la fois pénétrant et révélateur. 5 étoiles.

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Épisode 6 - En 1753, dans la vallée de la rivière Ohio, un groupe de soldats menés par lieutenant-colonel George Washington approche du fort Rectitude, tenu par l'armée française. Il est accompagné par Jamie, un afro-américain qui rédige les mémoires de Washington à chaud. L'un des capitaines de la troupe remet en question la propension de Washington à prendre conseil auprès de Jamie, plutôt qu'auprès des gradés.

À nouveau, il s'agit d'une histoire qui fait appel à des connaissances de culture générale étatsuniennes pour pouvoir être pleinement appréciée. Brian Wood se fait plaisir en mettant en scène George Washington, le premier président des États-Unis de 1789 à 1797. Andrea Mutti conserve ses qualités narratives des épisodes de l'histoire précédente, en particulier l'authenticité des uniformes, mais n'arrive pas à convaincre le lecteur de la réalité du fort, du fait d'une palissade trop régulière et trop uniforme. Par contre, sa mise en scène et sa direction d'acteurs font toujours aussi bien passer la nature des relations entre les individus, de la confiance que Washington accorde à Jamie, à la tolérance un peu agacée vis-à-vis du gradé à la remarque raciste. En outre, Lauren Affe a légèrement modifié sa palette de couleurs avec des teintes plus soutenues, ce qui donne plus de consistance aux dessins. Comme dans le récit principal, le lecteur prend progressivement conscience de l'ampleur historique de l'anecdote qu'il est en train de découvrir en observant des individus très humain, une réussite narrative impressionnante. 5 étoiles.

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Épisode 7 - En 1777, dans le camp de Valley Forge, un jeune garçon Charlie Hunn à peine adolescent demande à voir le général George Washington. Il est reçu par Alexander Hamilton, l'aide de camp du général. Charlie explique qu'il a quitté sa ferme à Brooklyn, en y laissant sa soeur, où ils vivaient seuls après le décès de leurs parents. Il dispose d'une information capitale capable d'aider l'effort de guerre de manière significative.

Luca Casalanguida réalise des dessins un peu plus simplifiés que ceux de Mutti racontant l'histoire avec fluidité, un niveau de détails similaires, des expressions de visage moins nuancées. Brian Wood a porté son attention sur une histoire incroyable, donnant vie à un jeune garçon avec une justesse épatante, pour une évocation en creux de la bataille de Long Island (1776). 4 étoiles pour un récit sympathique, mais ne disposant pas de la mise en perspective historique des précédentes, et une narration graphique un cran en-dessous.

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Épisode 8 - En 1775, l'armée anglaise a infligé une défaite cuisante à un régiment de volontaires d'une milice du Vermont qui sont obligés de battre en retraite dans les forêts enneigées du Québec. Dans le même temps, le capitaine Ethan Allen et le premier lieutenant Seth Warner plaident leur cause devant John Adams.

Les dessins de Joan Urgell sont plus traditionnels dans leur approche descriptive, agréables et faciles à lire, avec un niveau de détails satisfaisant, des personnages facilement identifiables, et une mise en scène très parlante. Seul le langage corporel et les expressions des visages pêchent un peu en nuance. Brian Wood revient à une histoire mêlant avec élégance les enjeux d'individus risquant leur vie sur les champs de bataille, et la défense de leurs intérêts devant les élus du peuple. Il sait mettre en lumière les enjeux et la complexité de la reconnaissance des actes de guerre réalisés par des milices populaires qui, par définition, ne sont une armée officielle et financée par l'état. le lecteur est pris entre la réalité des sacrifices des miliciens et la problématique que constitue leur reconnaissance par l'état. 5 étoiles.
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