AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,88

sur 108 notes
5
9 avis
4
15 avis
3
5 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Virginia Woolf donne dans ce roman une forme tout à fait inattendue de la biographie.

« Flush » est une biographie imaginaire dont le sujet est un épagneul, propriété d'une certaine poétesse Elizabeth Barrett Browning.
Parallèlement, au portrait de Miss Barrett, se dessine celui de Flush : Virginia Woolf retrace la généalogie du chien, sa naissance, ses premiers apprentissages, et son adoption.
Mais, au fur et à mesure des pages incongrues et légères, Flush manifeste petit à petit des sensations tout à fait particulières et des réflexions saisissantes…
Plus précisément, nous voyons la vie citadine et un certain mode de vie, à travers le regard d'un chien (c'est V.W, elle-même) qui se révolte par moments, qui se terre dans la solitude aussi, ou qui rumine son désarroi. Puis réfléchit. Et mûrit.
Il prend du recul, et découvre l'inconstance des hommes (dans ce récit, V. W critique surtout de l'oppression des hommes dont les femmes, dans la société victorienne, peinent à se libérer !). Rien n'échappe à son regard critique et à sa pensée qui se résume à son odorat ! Les odeurs sont pour Flush ce que les mots sont pour Elizabeth.

Flush est comme une fugue où V.W sait admirablement bien jouer les contrepoints : derrière la vie peu ordinaire d'un chien, c'est aussi celle d'Elizabeth Browning (que Virginia Woolf essaie de reconstituer minutieusement sa vie, mais à travers la biographie du chien).

Commenter  J’apprécie          90
Virginia Woolf, pseudonyme d'Adeline Virginia Alexandra Stephen (1882-1941), est une femme de lettres anglaise, l'une des principales auteures modernistes du XXe siècle. Bisexuelle et féministe, elle fut une figure marquante de la société littéraire londonienne et un membre central du Bloomsbury Group, qui réunissait des écrivains, artistes et philosophes anglais, groupe au sein duquel elle rencontrera Vita Sackville-West avec qui elle aura une liaison durant toutes les années 1920. Woolf souffrait d'importants troubles mentaux et présentait tous les signes de ce qu'on nomme aujourd'hui, troubles bipolaires. En 1941, à l'âge de 59 ans, elle se suicida par noyade dans l'Ouse, dans le village de Rodmell (Sussex), où elle vivait avec son mari Leonard Woolf, écrivain lui aussi. Elle avait commencé l'écriture comme activité professionnelle en 1905 pour le supplément littéraire du Times et un premier roman en 1915.
Flush, publié en 1933, est une biographie romancée/fictive d'Elizabeth Barrett Browning (1806-1861), une poétesse, essayiste et pamphlétaire britannique de l'ère victorienne. Biographie singulière car vue à travers l'oeil de son chien Flush, un cocker de race ! Une bio qui a tout du roman dans son déroulé car ne pouvant s'appuyer que sur des lettres et des poèmes écrits par Elizabeth Barrett. le livre s'étend sur une dizaine d'années (1842-1852), courte séquence mais la plus significative de la vie de la poétesse.
Flush nait en 1842 à Reading chez Miss Mitford qui a connu des revers de fortune. Amie d'Elizabeth Barrett qui vit richement à Londres chez son père avec ses nombreux frères et soeurs, elle lui offre le chiot. Pour le chien c'est un dépaysement total, lui qui courait dans les champs se retrouve dans un appartement avec une maîtresse lasse et malade, lui qui n'avait droit qu'à une maigre pitance peut manger les restes de sa maitresse, aile de poulet et pudding. Acclimaté, le chien observe et comprend/devine/imagine ce qui se passe dans l'esprit de ces humains qu'il découvre, tout comme, lors de promenades en laisse dans ce quartier huppé de Londres, il réalise qu'ici les chiens ont un certain standing !
Le récit s'accélère avec divers évènements : Flush sera enlevé contre rançon par des voleurs vivant à deux pas mais dans un autre monde, dans les taudis de la ville à Whitechapel où survivait le peuple de l'abîme comme écrivait Jack London. Puis Miss Barrett reçoit d'étranges courriers quotidiens auxquels succèderont des visites régulières de Mr Browning. Il y aura un voyage en Italie, Pise, Florence… les années passent, le chien et sa maîtresse vieillissent…
Si le livre est simple à lire, il n'est pas toujours aisé à comprendre, Virginia Woolf utilise l'ellipse ou compte très certainement sur la connaissance de ses personnages pour ses lecteurs de l'époque. N'en étant pas, une visite sur la fiche Wikipédia d'Elizabeth Barrett m'a beaucoup éclairé : la poétesse vivait sous la coupe autoritaire de son père, elle se maria avec Mr Browning, lui-même poète, ébloui par la lecture d'un recueil de ses poèmes il entreprend avec elle une correspondance qui devient vite amoureuse. Au bout de deux ans, le couple se marie clandestinement et s'enfuit en Italie, où il réside jusqu'à la mort d'Elizabeth en 1861.
Cette réserve mise à part et facilement contournable, le récit est plaisant à lire grâce à l'idée lumineuse de l'écrivaine, raconter par le prisme de la vison d'un chien. Ca nous vaut beaucoup d'humour, sans pour autant cacher des points beaucoup plus sérieux, la vie à Londres où cohabitent sans se voir les riches et les plus que pauvres ; le sort des femmes de l'époque (mariage clandestin et fuite pour échapper à un père trop puissant) ou encore la similitude entre la poétesse et l'écrivaine, toutes deux de santé fragile, etc. Si le chien et l'humain ne se parlent pas, ils réussissent néanmoins à se comprendre, l'un adoptant le plus souvent les manières de l'autre.
Commenter  J’apprécie          30
J'apprécie beaucoup la plume délicate, parfois sarcastique et toujours sensible de Mme Woolf.

Cependant j'apprécie encore plus les chiens.. et j'avoue qu'ici je me suis bercée d'illusions.

Même si nous replongeons dans le contexte historique de l'écrit, l'animal ici est désincarné de sa nature.

Et nous sommes très loin d'un amour d'une maîtresse pour son animal. Il y a sans doute une métaphore..

Le chien se trouve coupé de tous ses instincts de toute sa liberté par amour ..

Je n'ai donc pas apprécié ce petit roman ou peut-être même que je ne l'ai pas compris si je reste au premier degré de lecture.

On est loin d'une éventuelle sensiblerie mièvre, mais on est loin tout court de la moindre affection pour Flush qui n'est qu'un petit objet précieux dont l'affection est complètement à sens unique. C'est dommage.

Commenter  J’apprécie          20
Virginia Woolf nous relate la vie de Flush, l'épagneul de l'écrivain Elizabeth Barrett. La préface et le premier chapitre m'ont enchanté par leur poésie, leur légèreté et leur humour. Je me suis laissée emportée par les émotions de ce jeune chien et de sa maîtresse. L'auteur a bien saisir l'alchimie entre un animal et son propriétaire. Ce lien si particulier est également bien mis en avant avec le rapt de Flush. Et cela nous donne l'occasion de visualiser les quartiers pauvres de Londres dignes de Dickens. J'ai été un peu moins convaincue après l'épisode du mariage de Miss Barrett et les aventures italiennes. J'ai trouvé le récit plus superficiel et les liens affectifs presque absents. Seule la mort de Flush m'a de nouveau émue. Ce livre original et touchant peut être une très bonne introduction à l'oeuvre de Virginia Woolf.
Commenter  J’apprécie          20
Un joli petit roman, mais sans plus.
La forme est poétique mais l'histoire n'en reste pas moins plate, sans rebondissement. L'idée de placer son autobiographie à travers la vie de son chien n'est pas mal faite, mais il manque quelques notes qui nous relieraient à la réalité des faits. Cependant, les procédés d'étrangéïsations qu'utilise Virgina Woolf sont intéressants, la vision de Flush sur notre monde est donc assez captivante et c'est dans son regard qu'on retrouve la beauté du lyrisme de l'auteur.

Commenter  J’apprécie          20


Lecteurs (242) Voir plus



Quiz Voir plus

Virginia Woolf

Virginia Woolf a grandi dans une famille que nous qualifierions de :

classique
monoparentale
recomposée

10 questions
196 lecteurs ont répondu
Thème : Virginia WoolfCréer un quiz sur ce livre

{* *}