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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
****
Comment rester insensible à ce livre de Xinran ? Constitué de plusieurs reconstitutions de témoignages, cette journaliste chinoise tente de répondre dans ce livre à la question que nombreuses petites filles chinoises se posent : "pourquoi ma mère m'a-t-elle abandonné ?"
Sans jugement, en essayant seulement d'avancer des explications, Xinran laisse la parole à ses mères meurtries dans leur chair et dans leur âme... Un livre tout en sensibilité, qui nous fait chérir encore un peu plus notre petite vie tranquille, et qui m'a fait serrer mon enfant un tout petit peu plus fort ce soir...
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Le dernier livre de Xinran, Messages de mères inconnues, m'a littéralement fait dresser les cheveux sur la tête… !
Dans les années 80, Xinran, journaliste radio en Chine a recueilli des récits de femmes : à défaut de pouvoir véritablement enquêter, elle a écouté la détresse de femmes rongées par le chagrin et le remords, de mères qui jamais n'ont pu oublier…
10 témoignages de femmes, 10 récits qui dénoncent un sujet tabou, le sort fait aux femmes, aux filles et jusqu'aux bébés filles en Chine. Résultat conjoint du poids de traditions surannées et de politiques sociales et économiques désastreuses, les petites filles chinoises sont condamnées bien avant leur naissance : l'abandon, la vente ou, à l'instar de chatons surnuméraires, la pure et simple suppression, voilà ce qui attendait un bébé fille qui avait le malheur de naître dans la campagne chinoise, voire dans les grandes villes.
C'était dans les années 80 mais cela perdure encore dans les campagnes reculées car bien entendu, il est évident qu'on ne peut changer en 10 ans les habitudes millénaires d'une nation qui a toujours considéré qu'une fille ne vaut que pour le fils qu'elle engendrera…
Xinran, avec une extraordinaire empathie, écoute ces mères qui souffrent depuis des années de s'être d'une façon ou une autre, séparé de leur fille sous la pression familiale et économique, et qui, amputées d'une partie d'elles-mêmes, lui confient leur souffrance et leur désespoir.
Un livre poignant mais également assez ahurissant pour nous, européennes, qui avons eu le privilège de naître de naître au 20e siècle en Occident.
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Grâce à Chinoises, on découvre la condition des femmes en Chine. Aujourd'hui, je continue ma découverte de l'auteure Xinran avec Messages de mères inconnues. Au pays de l'enfant unique, être une femme est difficile mais être une mère l'est d'autant plus. "Toute femme qui a enfanté a ressenti de la douleur, mais les mères qui ont donné naissance à des filles ont en plus le coeur meurtri".

De la même façon que dans son précédent récit, Messages de mères inconnues enchaîne les témoignages souvent agrémentés de commentaires personnels mais très pertinents de la part de l'auteur. On y découvre des femmes de tous horizons (paysannes, étudiantes, femmes d'affaires, sage-femme, employé d'orphelinat) qui ont pour des raisons diverses (pressions sociales, loi de l'enfant unique, pauvreté...) dû abandonner (et même parfois tués) leurs propres filles, souvent à peine nées.

Xinran nous propose encore une fois un récit très intéressant et enrichissant. Messages de mères inconnues nous fait découvrir une facette de la Chine que l'on connait très peu. Ce récit peut répondre aux questions que l'on se pose concernant la fameuse loi de l'enfant unique souvent mal comprise en France.
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Dans les années 90, mais aussi avant et après, la Chine est un triste et révoltant grenier à petites orphelines. Traditions cruelles, arriérées et inhumaines, ou politique de l'enfant unique, ou encore ignorance des jeunes filles face aux risques de tomber enceinte, les raisons sont multiples mais le résultat final est toujours tragiquement subi par les bébés filles.
La dévalorisation du sexe féminin est ancrée depuis des millénaires et c'est pourtant d'une femme que l'on attend le devoir sacré de donner naissance à un garçon, un héritier mâle !
Plus les villages sont pauvres, moins les filles ont de chance de pousser leur premier cri ou si la pitié amène à ne pas aller jusqu'à leur ôter la vie, elles seront abandonnées, peu importe où, parfois dans le froid hivernal qui peut être rapidement fatal pour un nourrisson. Dans les campagnes, tuer les filles allait de soi.
Meurtries, les mères et les filles le sont, victimes et impuissantes à faire entendre leur amour maternel ou leur droit de vivre près de leur mère biologique. C'est pour atteindre et apaiser, si possible, les coeurs de toutes ces petites filles adoptées dans le monde entier que Xinran va au-delà de sa propre douleur et nous évoque ces récits tragiques. Ces histoires, dramatiques, bouleversantes, crient la profonde détresse ressentie par ces mères contraintes par de multiples forces non défendables à abandonner leur enfant.

Tourmentée, l'auteure l'est aussi en nous dévoilant une autre forme d'absence maternelle qui la hante depuis sa naissance. Alors qu'elle n'a pas été abandonnée, elle vit avec le désir inassouvi d'être serrée dans les bras de sa mère. Cette douleur enfouie la décide, après des années, à prendre la plume pour tenter de donner quelques images du profond chagrin éprouvé par toutes ces mères naturelles qu'elle a rencontrées à travers la Chine. Ces fragments de coeurs brisés disent aux petites chinoises combien elles sont aimées, malgré tout.

L'émotion monte au fil des récits.
- Jeunesse ignorant les conséquences de l'amour, une jeune fille sera à jamais meurtrie par son passé.
- Dans une région très pauvre, dans un pays où les coutumes sont multiples et tragiquement absurdes, une petite fille ne sera pas un enfant. Elle ne représente qu'une bouche inutile à nourrir qui ne peut brûler l'encens sur l'autel des ancêtres. Elle n'apporte pas de terres supplémentaires à cultiver et finit donc…je ne désire même pas l'écrire tellement c'est effroyable.
- Que dire sur l'histoire de la sage-femme qui doit mettre au monde des héritiers mâles ? Son salaire en dépend. Son concours était également requis lorsqu'on ne pouvait pas remercier les esprits d'avoir offert un garçon pour perpétuer la lignée.
- Et ce quai de gare qui laisse apparaître une petite fille en train de former une orchidée avec ses petits doigts ? L'envie de courir la chercher et la serrer dans ses bras.
La secousse émotionnelle continuera avec les orphelinats dont aucunes archives ne seront jamais consultables car inexistantes jusqu'aux années 90. C'était d'ailleurs davantage des mouroirs pour bébés, sans moyens, sans habits, sans nourriture adéquate. L'ouverture à l'Occident a contribué à leur amélioration en vue des adoptions internationales. Mais les difficultés rencontrées par l'auteure pour obtenir des informations à ce sujet montrent la volonté du gouvernement de passer sous silence tous renseignements sur les adoptions. Elle se heurte à la prudence et la peur des personnes travaillant dans les orphelinats. La critique des agissements de l'État n'est pas de mise en Chine !

Xinran développe toutes les circonstances qui lui ont permis de collecter ces confidences si intimes, si bouleversantes, si personnelles et parfois si honteuses. Bien ancrées dans le réel, elles ne sont que plus effroyables. le chagrin de donner naissance à des filles transperce. La souffrance aigüe de la séparation, l'ignorance totale du devenir de leurs bébés témoignent des réalités de ces abandons. C'est un poids, comme des milliers d'enclumes. Il y a aussi l'abomination de condamner ces mères, sous prétexte qu'elles n'ont pas d'instruction, à ne rien éprouver lorsqu'on les prive de leurs filles.

Ébranlée, bouleversée, écoeurée. Comment ne pas faire le parallèle avec les petites filles qui sont venues au monde, à la même époque, chez nous ?
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Ce livre n'est pas un roman mais des histoires que l'écrivain a vécu, entendu, lue, et se fait l'ambassadrice de tous ces témoignages poignant des mères chinoises qui ont du abandonner leur enfant parce qu'il était de sexe féminin.

Xinran nous livre en 10 histoires, une facette de la chine, qui peut nous semble nous Européen cruel, certes elle l'est, Xinran nous permet par ces témoignages de comprendre comment et pourquoi ces femmes ont abandonné voire supprimé leur nouveau né. Elle se fait porte paroles de toutes ces femmes qui vivent dans le chagrin, la douleur et la déchirure, le taux de suicide est d'ailleurs révélateur de cette souffrance mal comprise, voire ignorée.

Il faut connaître les traditions de cette époque, les conditions de vie en milieu rural, et à cela s'ajoute la politique de restriction des naissances.

Ces différentes histoires nous dévoilent les conditions de la femme, sa place au sein de la société chinoise, le rôle de la famille et de l'état également.

La question qui revient dans la bouche de toutes ces filles abandonnées : pourquoi ma mère n'a pas voulu de moi ? Voilà ce que s'efforce de répondre xinran dans ces témoignages, pour faire simple la réponse est simple ou la question inappropriée, il faudrait changer le verbe de vouloir par pouvoir. Toutes ces mères n'ont pas pu garder ces filles pour les raisons évoquées plus haut.

L'auteur nous dévoile des tragédies sans nom pour toute femme qui a vécu l'enfantement, toute mère sentira meurtrie en lisant ces histoires, mais tout enfant abandonné comprendra sans doute un peu mieux que l'abandon ne soit pas synonyme d'oubli. Car dans toutes les histoires ici présentes dans ce recueil, toutes les femmes qui ont vécu cet instant de leur vie à savoir : la séparation voire le meurtre de leur enfant n'ont jamais oublié, et jamais remis de cet acte qui déchiffre le coeur de toute mère digne de ce nom.

Il faut lire ce genre de livre pour comprendre avant de juger, il faut comprendre et remettre dans tous les contextes de l'époque, et les traditions d'un peuple pour s'autoriser à pointer du doigt ces pratiques immondes certes mais qui semblaient « normales » à cette époque.
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Dans ce documentaire poignant, Xinran nous relate dix histoires tragiques de mères chinoises ayant dû renoncer à leurs enfants.
Que ce soit en raison de la politique de l'enfant unique ou de la tradition exigeant dans beaucoup de milieux que le premier né soit un garçon, nombreuses sont les femmes ayant ainsi été amenées à abandonner leurs enfants et plus particulièrement leurs filles (quand elles parvenaient à leur éviter d'être tuées à la naissance).
Xinran a recueilli ces témoignages au cours de sa carrière de journaliste, ne manquant elle-même d'être frappée d'horreur face aux récits dont elle a pu être témoin.
Avec cet ouvrage, elle a souhaité, comme elle le fait avec la fondation caritative The Mothers' Bridge of Love, bâtir un pont entre les petites filles adoptées, leurs familles adoptives et leurs mamans chinoises. Elle tente également de répondre à toutes celles qui se demandent comment leurs mères ont pu les abandonner. Xinran nous montre bien ici que pour chaque maman ayant dû se séparer de sa fille, c'est une souffrance permanente et qui ne guérit jamais.
Xinran resitue chaque histoire géographiquement et temporellement, ce qui se révèle bien utile sinon on n'imaginerait pas que de tels faits aient pu se produire aussi récemment ...
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Xinran n'a pas son pareil pour dépeindre la condition de la femme dans la société chinoise ,son évolution ,et surtout les sujets tabous comme l'infanticide des petites filles, ou leur abandon ,puis la douleur immense et la plaie qui restera béante à jamais dans le coeur de ces mères. Elle a voulu leur rendre hommage en témoignant pour elles ,ces anonymes qui ont pourtant une douleur commune et qui chacune à leur manière continuent de parler à leur fille perdue ;elle a voulu transmettre à ces filles qui se sont senties abandonnées,les survivantes ,les adoptées aux USA ou ailleurs le message d'Amour qui défie le temps et les frontières .Pour que ces filles sachent que l'abandon n'a
pas été un choix réel. Quelque part une mère les aime envers et contre tout .
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Ce livre est poignant. Il raconte, en dix récits, issus de témoignages recueillis par Xinran, le sort des petites filles chinoises à leur naissance. Suite à une politique de naissance rigoureuse imposée par le gouvernement chinois combiné aux traditions ancestrales, mettre au monde une fille était une condamnation pour la mère et l'enfant. Je frémis encore de colère, d'horreur et d'effroi face à toutes les atrocités que j'ai lu.
L'auteur ne juge pas leur choix mais nous partage le désarroi, le chagrin et la douleur qui hante à jamais ces mères. Elle essaie même d'adoucir ces témoignages amers et tragiques.
Le style d'écriture est simple, agréable, avec quelques aspects didactiques qui permettent de mieux cerner la culture chinoise.
En tant que mère, ce récit ne m'a pas laissé indifférente. J'en ai même pleuré amèrement pour tous ces gâchis mais je n'arrive pas à lui donner le cinquième coeur. Peut être ai-je été trop affectée ?
Quoiqu'il en soit, je recommande ce livre à toute personne qui s'intéresse aux conditions des femmes !
Lien : http://leslecturesdehanta.co..
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Le « désir du garçon à tout prix » existe en Chine comme dans beaucoup de pays depuis des temps immémoriaux.
Le garçon, un bras actif, source de revenus, aura aussi la mission de perpétuer la lignée familiale. Avoir une fille, une bouche inutile, est perçu comme une véritable malédiction.
Cette tradition ancestrale de la préférence masculine reste toujours ancrée dans la Chine rurale malgré la révolution culturelle censée la moderniser. Dans les grandes villes, la politique de l'enfant unique a été pervertie en celle du fils unique.
Dans ce récit véridique, poignant, XINRAN donne la parole à des femmes qui ont été contraintes d'abandonner leurs petites filles à la naissance. Des femmes dont le coeur est meurtri à jamais.
A travers ce récit, XINRAN envoie un message aux milliers de petites Chinoises adoptées en Occident, pour leur dire que leurs mères biologiques les ont toujours aimées, ne les ont jamais oubliées.

Une lecture inoubliable
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Après plusieurs ouvrages de témoignages sur la vie en Chine au XXe siècle, la journaliste Xinran s'intéresse à un problème particulièrement douloureux : celui de l'abandon de petites filles chinoises, dont la vie a traditionnellement une valeur bien moindre que celle d'un petit garçon. Elle narre ses voyages à la rencontre de mères forcées à abandonner leur enfant suit à une grossesse imprévue, mais parfois aussi simplement parce que c'est une fille et que le premier-né doit traditionnellement être un garçon. Elle dénonce ainsi la dureté des traditions, qui, conjugée ensuite à celle des lois (avec la mise en place de la politique de l'enfant unique), obligent les familles à des choix intolérables. Elle dépeint aussi les conditions de vie très difficiles dans les orphelinats chinois. le tout, entre récit autobiographique et témoignages collectés, constitue un ouvrage poignant qui devrait être lu par tous, concernés ou non par le thème de l'adoption. Un choc.
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