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Prune Cornet (Traducteur)
EAN : 9782809701494
672 pages
Editions Picquier (21/01/2010)
3.85/5   31 notes
Résumé :
Mémoire de Chine est la confession d'une génération dont l'histoire n'a jamais été racontée. Grands-parents et arrière-grands-parents décrivent avec leurs propres mots - pour la première et peut-être la dernière fois - les transformations qui ont définitivement changé la Chine au cours du siècle passé. Ce livre est à la fois un voyage à travers le temps et l'espace, et un mémorial dressé à ceux qui ont vécu guerres, insurrections, persécution, invasions, révolutions... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Xin Ran a parcouru la Chine pour rassembler des témoignages sur ce que fut la vie des Chinois principalement sous l'ère Mao. Elle a interrogé toutes les classes sociales peu importe leurs convictions politiques, leurs métiers, leur passé, elle prend tout, avide de connaître l'histoire de la Chine au-delà de l'Histoire officielle rédigée par les politiques. La petite histoire se mêle alors à la grande et des tranches de vie ignorées de tous enlacent des événements historiques célèbres à travers le monde. Beaucoup de tranches de vies touchantes, trop pour vous les résumer ici et ce serait tellement dommage de les écourter mieux vaut les découvrir sous la plume de Xin Ran car à travers ses mots on sent l'amour qu'elle porte à ce peuple.

Une chose m'a marqué et c'est la première pensée qui me vient quand on me parle de ce livre : l'impact de la politique de Mao, et plus particulièrement du grand bond en avant, sur les liens familiaux. Les familles se retrouvent séparées, éclatées et cela cause de grandes souffrances qui impactent plusieurs générations. Les parents n'ont d'autre choix que de s'éloigner de leurs enfants, qui sont de fait confiés aux grands-parents. C'est une souffrance à la fois pour les enfants séparés de leurs parents et pour les parents qui culpabilisent de laisser leurs enfants même s'ils y sont contraints par le régime en place ou pour gagner leur vie. C'est également une lourde charge à assumer pour les grands- parents. le résultat sur les liens familiaux est désastreux les enfants et les parents n'arrivent pas à surmonter cette cassure et les remords sont nombreux et prennent de la place dans les relations. Il en ressort beaucoup de tristesse, de culpabilité et de mélancolie qui m'ont beaucoup touché.
D'un autre côté il y a aussi des moments de grâce dans ce livre : des souvenirs lumineux et un sentiment de solidarité et de cohésion. Parfois à travers ces histoires si différentes on a la sensation que les témoins parlent d'une seule et même voix. C'est troublant.

D'un point de vue historique le livre est très documenté et le travail de recherche et d'interview a dû être colossal pour arriver à ce résultat. Sans oublier la mise en forme qui a su rester très humaine tout en intégrant des faits historiques dignes des livres d'Histoire.

Une fois le livre refermée on ne garde pas en mémoire tous les détails de ces destins mais on garde en nous des ressentis, des impressions, des sensations. Je pense que toute l'énergie et le coeur que l'auteur a mis dans son livre n'y sont pas pour rien.
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Conserver le témoignage de ce que les Chinois ont vécu le siècle passé, c'est ce que tente la journaliste Xinran ... (et sans aucun souci de concision;-)

Prospectrice du Gobi, acrobate, cordonnière, tradition des maison de thé ou des lanternes de Nankin, les questions sont souvent: 'Qu'avez-vous mangé ce matin?' 'Comment avez-vous rencontré votre mari?' 'Comment s'est passé votre mariage?' 'Quels sont vos trois souvenirs les plus heureux et les trois plus tristes...'En ressortent les souvenirs d'une vie extrêmement dure, à la hauteur de leur fierté, et souvent le regret d'avoir tout donné au parti au détriment du temps consacré aux enfants.

Et, à l'exception de Phoebe, née aux USA et qui devint générale, la langue de bois reste de rigueur à la question 'Que pensez-vous de Mao'.
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Voilà encore un très beau et juste portrait des chinois d'aujourd'hui, réalisé par un auteur de talent.
Xinran nous emmène dans son pays natal à la rencontre des "petites gens" de la rue, ceux sur qui la révolution culturelle est passée avec son lot d'épreuves. Elle s'intéresse de près à leur témoignage personnel, cherche à savoir les émotions qui les ont guidées tout au long de leur vie.
Mis en confiance, les témoins se livrent, et racontent leur passé, souvent douloureux, et les sacrifices que cela leur a demandé.
Vivre dans l'ombre de Mao ne s'est pas fait sans mal, et le témoignage de toutes ces personnes, est capital pour comprendre la vision des choses de ce peuple.
Je vous encourage à lire cet ouvrage, et de vous faire votre propre opinion.
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Mémoire de Chine est l' un des derniers ouvrages publiés en France de Xinran, loin de ses romans sur la forme celui-ci ressemble à Messages de mères inconnus, pour l' écrire elle a avec son équipe parcouru la Chine rencontré, interviewé, questionné, elle s'est attardé à l' écoute d' une génération, celle de grands-parents voir arrière grands parents, la génération de ceux qui ont connu la Guerre avec le Japon et les années au pouvoir Kuomintang, à ceux qui ont contribué aux premières années de la Révolution Chinoise à la création de la République Populaire, ceux qui bien souvent à partir du « Grand bond en avant » lancée et mis en oeuvre en 1958 par Mao Zedong se sont retrouvés en proie aux critiques et parfois mis aux bans, ceux dont les histoire aujourd'hui n' intéresse plus leur descendant.
C'est un ouvrage très intéressant, passionnant par moment parfois un peu longuet, les personnes rencontrés ont toutes eu des vies très différentes, qu' ils soient général(e)s, scientifiques, fabriquant de lanternes, cordonnier, policier qu' ils aient pris part activement ou non à la construction de l' idéal prônés par leurs dirangeants tous sont fiers et pensent faire partie d' une « génération chanceuse ».
Lire ses témoignages donnent une autres dimensions à l'Histoire (aux chiffres et aux dates) ont comprend et on apprend beaucoup sur ce que furent les vies de cette génération et leur espoirs.
C'est un ouvrage qui aurait peut-être mérité en annexe un petit précis d' Histoire et de culture chinoise pour compléter et enrichir la connaissance du lecteur.

Une lecture au long cours que j' ai trouvé passionnante mais qui n' intéressera pas tous les lecteurs.
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De superbes pages de vie qui nous entraînent à travers la vie de personnes réelles qui ont traversé les tourments de l'Histoire chinoise aux XXème siècle et qui visent à permettre l'établissement d'une transmission intergénérationnelle au sein d'un peuple très pudique sur la mémoire individuelle et sur les fondement de ses règles de vie. Les témoignages recueillis conduisent à réfléchir avec humilité sur la condition humaine sous influences culturelles car un bon nombre d'attitudes relevées dans ce magnifique ouvrage ne sera pas toujours facilement compréhensible pour nous Occidentaux.

Personnellement une assertion m'a marqué, à savoir: "Mais quand je leur demandais ce qui, selon elles, avait pesé plus que tout sur la vie et le calvaire de leur famille, les cinq soeurs me répondirent en choeur: "l'histoire". Comment définir ce poids de l'histoire ? A qui revient-il d'en prendre la responsabilité?". Cette question reste d'actualité à l'heure où le monde devient fou sous le joug de forces obscures.

Ce recueil de témoignages mérite d'être lu tant de part l'ouverture de réflexion qu'il offre sur la Chine et son peuple, que par celle qu'il appelle sur les mondes d'aujourd'hui et de demain.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
- [...] je suis revenu ici en 1980, quand on commençait tout juste à mettre sur pied le système de responsabilité forfaitaire du foyer avec rémunération liée au rendement.
- Qu'en pensez-vous ? Etait-ce mieux d'allouer une parcelle de terrain à chaque foyer ou de travailler tous ensemble comme avant ?
- Il y avait beaucoup de gaspillage dans le système collectif et jamais de récoltes exceptionnelles ! C'est comme quand deux familles se partagent un cheval, ni l'une ni l'autre n'a envie de cracher au bassinet pour le nourrir, alors forcément la bête est efflanquée. Ou quand plusieurs personnes se partagent une maison : personne ne l'entretient et ça finit par fuir de partout ! Tandis que lorsqu'on vit seul, on a à coeur de la garder en bon état, pas vous ?
(p. 127)
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En menant mes recherches, j'ai découvert que les politiques et les décrets émanant des instances du gouvernement central situé dans l'est de la Chine, mettaient parfois plus de vingt ans pour arriver jusqu'aux régions les plus pauvres et les plus à l'ouest du pays. Même constat concernant l'amélioration des conditions de vie. Ainsi, malgré la politique de l'enfant unique lancée en 1979 (dont on fit une loi en 2004), nombre de familles continuent d'avoir beaucoup d'enfants dans le sud et l'ouest de la Chine, même dans les villages situés à proximité des grandes villes.
(p. 27)
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Quand je suis allée l'interviewer là-bas, dès la fin des années 1980, il m'a parlé de cette « culture du banditisme » qu'il avait connue le long de la Route de la Soie.
Les gangs formaient comme des clans, me dit-il, chaque bandit portant le nom du gang auquel il appartenait. La plupart d'entre eux étaient métis, issus du croisement de Chinois, Tibétains, Mongols et Ouïghours. Personne ne connaissait alors son origine exacte puisque le concept de vie de famille n'existait pas. Un bandit savait qui était son père mais pas sa mère, car seuls les garçons étaient admis dans les gangs. Les filles, elles, restaient auprès de leurs mères, des femmes kidnappées juste pour enfanter.
(p. 15)
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Car, pour moi, laisser nos aïeux emporter leur passé avec eux dans la tombe, serait profondément injuste envers eux. Ils ont tous des histoires à raconter. Et même si elles nous frappent en révélant leur ignorance, leur naïveté et peut être leurs crimes, elles nous forceront néanmoins à réfléchir aux progrès que nous avons faits par la suite.
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Notre inclination à vouloir juger d'autres sociétés selon nos propres critères peut ainsi nous conduire à punir des innocents.
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Videos de Xinran (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de  Xinran
Comme la majorité des adolescent.e.s de son âge, Xinxin est fille unique. La raison ? La politique de l'enfant unique en Chine, qui - de 1979 à 2015 - a contraint les couples chinois à n'avoir qu'un seul enfant, en sanctionnant financièrement de façon très dure les couples en ayant plusieurs. Mais voilà que - maintenant que cette politique n'a plus cours - sa meilleure amie, Xia, lui apprend qu'elle va être grande sœur. Pour Xinxin, cette révélation va avoir l'effet d'un électrochoc : elle aussi, elle le sait, elle le sent, veut être une sœur. Elle va alors découvrir qu'un lourd secret pèse sur sa famille...
Comme moi, vous avez probablement entendu parler de la politique de l'enfant unique en Chine, mais avez-vous vraiment idée des conséquences de cette politique dans ce pays, tout au long de 26 années de naissances uniques ? Non ?Je vous explique tout ça !
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