Comme beaucoup d'autres étudiants de Lettres, j'ai reçu comme conseil, de certains de mes profs, la lecture de ce livre. J'ai attendu longtemps avant de le lire enfin, mais je le gardais dans un coin de ma tête. le temps passant, j'en attendais chaque année davantage.
Aujourd'hui c'est chose faite (ou presque, il me reste encore vingt petites pages, mais comme il n'y pas d'intrigue, il n'y aura pas non plus de rebondissements, et je peux rédiger cette critique en toute sérénité...) et il a parfaitement répondu à ce que j'en attendais!
Pour tout curieux ou amoureux de la langue, des mots, des tournures, et à condition de ne pas être hermétique à toute évolution de la langue, à ses possibles déviances, aux manipulations qu'elle subit que ce soit dans la bouche de poètes, d'enfants ou d'étrangers, ce livre est pour vous, lisez-le si ce n'est déjà fait!
Marina Yaguello a pris le parti de regrouper ici les grandes théories linguistiques et des les rendre accessibles à tous les non-spécialistes. Ca n'empêche pas un essai d'une grande rigueur et d'une grande précision.
Prenant régulièrement les deux récits de
Lewis Caroll comme exemple, ainsi que les textes de
Robert Desnos, entre autres, l'auteure décortique pour nous le sens, le son, la poétique et tout ce qui relève de l'inconscient dans le choix de tel mot ou telle syntaxe. Elle nous révèle la richesse inépuisable de la langue, ses changements constants.
J'ai pris un énorme plaisir à lire ce livre absolument pas rébarbatif, à tel point que plusieurs fois, le matin, j'ai dû m'arracher à sa lecture avec regrets. J'ai trouvé cette manière d'aborder la langue très fraîche et enthousiaste, on y devine sans difficulté que
Marina Yaguello aime sa discipline et n'en finit pas d'être étonnée par ses ressources.
Enfin,
Alice au Pays du langage m'a permis de dépoussiérer un peu ce jargon linguistique et poétique que j'ai tendance, le temps passant, à oublier!