Un recueil de deux nouvelles de
Mo Yan, et ce sont deux récits truculents. J'avais découvert
Mo Yan à travers
le maître a de plus en plus d'humour, critique du capitalisme à la chinoise dans les villes. Ici, nous nous retrouvons dans des zones rurales, qui semble bien éloigné des cités (certains n'ont jamais vu de camions), on retrouve la rusticité des personnages mélangés aux droitiers en rééducation.
La castration des trois veaux du village est le point de départ de la première nouvelle, le narrateur de cette nouvelle est un jeune turbulent en pleine croissance. Un des veaux desquels les paysans doivent prendre soin, et l'un tombe malade. Cela va provoquer des catastrophes en cascade.... Il leur faudra suivre les ordres des cadres, essayer de biaiser, de les contourner avec habilités : Comment survivre dans un village d'une province rurale en Chine. Une véritable fable des temps modernes, nous aurons même le veau "Double échine" qui viendra chuchoter à l'oreille de l'adolescent pour lui commenter ses souffrances.
Le coureur de fond, nous conte l'univers des villageois autour d'une compétition sportive au travers d'une course de 10 000 mètres. Cette manifestations va rassembler des personnages toujours plein de charme et haut en couleur, quelquefois cupides, intéressés, prenant des initiatives ou pas, mais toujours attachants. Qu'ils soient droitiers (personne de grande ressource pour les paysans ou "dégénérés" accusés de s'être mis à vivre comme des bourgeois), paysans moyennement pauvres, ou cadres avec des privilèges immérités
Mo Yan nous les décrit poétiquement. On y découvre le Richard, Zhao le Singe, Queue de cochon, Cette nouvelle est racontée par un enfant d'une dizaine d'année qui peut surement se permettre de raconter plus de choses qu'un adulte.
Mo Yan nous décrit intelligemment l'absurdité du système (une critique politique presque voilée), par le biais d'évènements de la vie rurale, une superbe plume sous un style simple qui donne envie de découvrir toute son oeuvre.