AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,52

sur 71 notes
5
4 avis
4
8 avis
3
7 avis
2
1 avis
1
1 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans l'ancienne société , tout était mauvais , dans la nouvelle société , tout va bien , c'est ce qu'on disait en Chine à la fin des années 60 , c'est l'époque où l'auteur , né en 1955 , était adolescent et il nous livre ses souvenirs dans un roman tour à tour truculent , drôle , touchant .
Déjà , à l'époque , son maître d'école , se rend compte qu'il écrit bien , il a un véritable don d'observation , est intelligent et sait faire la part des choses entre réalité et fiction politique .
Tout est raconté avec humour même si en y regardant de plus près il y a une critique de la société , le temps a passé et maintenant on peut commencer à raconter ce qui se passait dans la Chine rurale des années 60-70 .
On n'y mangeait de la viande que très rarement , les ' pauvres ' étaient mis en avant , un balayeur avait plus de valeur qu'un intellectuel , mais cela était poussé à outrance
Luo Han se rend bien compte que ' les droitiers ' , c'est à dire , les intellectuels , les ennemis , sont bien mieux que les paysans , c'est grâce à leur intelligence que tout fonctionne mieux dans le village , c'est grâce à eux que le jeune homme a appris à bien parler , à connaître l'histoire de la Chine antique .
Il fallait absolument que dans chaque village , on trouve des ' droitiers ' , les méthodes pour les débusquer nous paraissent incroyables avec le recul .
Luo Han décrit les championnats de ping-pong , les concours sportifs , les petites anecdotes banales qui mises bout à bout nous apprennent bien plus sur l'époque qu'un livre d'histoire .
Il a un langage imagé , une écriture maîtrisée qui a su garder sa fraîcheur d'enfant , c'est un auteur que je retrouverai avec plaisir .
Un tout petit bémol , dans la deuxième partie ' le coureur de fond ' , il a certains passages assez difficiles si on ne connaît rien à a Chine .
Pour moi , une belle découverte qui me donne envie d'en savoir plus , un livre comme je les aime qui m'ouvre au monde .
Commenter  J’apprécie          402
Une escapade dans un monde loin de nos réalités, un monde absurde où le gros bon sens des paysans se heurte à la dictature du parti.

Ce sont des histoires d'apparence un peu naïves, relatant des scènes de la vie quotidienne d'adolescents dans la Chine rurale des années soixante, une vie pas facile, soumises à de nombreuses privations. Il ne s'agit pas d'une dénonciation du système politique, mais une illustration imagée et parfois drôle, de ses aberrations.

Un texte facile à lire et beaucoup de légèreté dans ces deux nouvelles, pas vraiment ce qu'on pourrait craindre d'un auteur Chinois récipiendaire du Nobel de littérature.
Commenter  J’apprécie          200
L'ouvrage est composé de deux textes assez courts qui se déroulent chacun dans une communauté agricole organisée selon les modalités prescrites par les dirigeants de la révolution communiste de 1949, Mao et ses lieutenants. Les deux nouvelles se passent début des années 1970.
Ces deux textes ont comme narrateur des enfants ou adolescents, ce qui permet à l'auteur d'emprunter un ton où se mélange de manière harmonieuse la naïveté, la spontanéité, la simplicité mais également un jugement sans concession sur le monde des adultes.
Le veau est l'histoire de la castration et ses conséquences de trois veaux dans une communauté agricole. Un des veaux est déjà mature et l'opération ne se passe pas bien. Mo Yan utilise cet évènement pour décrire de manière juste et drôle les petites bassesses des paysans et notables, la peur des règles communistes qui fait prendre des décisions qui vont à l'encontre de la logique, la vie et le quotidien des paysans "moyennement pauvres" comme le précise le vocable du régime.
Cette histoire m'a fait penser, sous réserve de la qualité de la traduction que je ne peux juger, à un mélange plutôt réussi entre une aventure rabelaisienne et un rapport avec l'animal assez proche des contes rouges et bleus de Marcel Aymé.
Le coureur de fond, d'une veine plus autobiographique, décrit une course (dix mille mètres) lors d'un évènement sportif d'une communauté agricole. Cette course est l'occasion pour le narrateur (l'auteur enfant ?) de faire le portrait des protagonistes directs et indirects. Moins facile à lire que le veau, cette nouvelle a toutefois d'indéniables qualités, notamment certains passages assez drôles sur la vie de village ou d'autres sur la détection des "éléments droitiers" de la société.
En résumé, un ouvrage qui est une bonne introduction à l'oeuvre riche du prix nobel chinois.
Commenter  J’apprécie          130
Il m'arrive souvent, à la médiathèque, de choisir un livre par hasard. C'est ce hasard qui a mis entre mes mains cet ouvrage - ce double ouvrage plus exactement - de @Mo Yan.
Chacun de ces deux récits prend place dans la Chine de Mao, une Chine qui après les années de guerre se construit dans les principes de la Révolution culturelle édictés par le Grand timonier. Je me garderai bien cependant de me lancer dans un cours d'histoire sur le sujet, n'ayant sur ce thème que de bien maigres connaissances. Pour autant, même si les deux récits de Mo Yan peuvent se lire sans être un spécialiste de la Chine communiste, un petit rafraîchissement vite fait n'est pas de trop pour parvenir à saisir toute l'ironie des textes de l'auteur.
Dans @Le veau comme dans @Le coureur de fond, @Mo Yan dissimule - parfois à peine il est vrai - derrière le vernis d'une fable ou d'un récit parfois absurde une critique assez acerbe des failles de la société chinoise de l'époque, ou plutôt de l'organisation de la société mise en place par Mao, qui s'agisse de la société rurale mise à mal par les réformes agraires ou des élites droitières qu'il faut rééduquer.
Et le propos de l'auteur est tout à la fois de pointer et de dénoncer l'air de rien ces dérives, comme de montrer des formes de résistance passive d'une société plurimillénaire, qui va s'adapter comme elle le peut, paraissant se soumettre pour mieux perpétuer des traditions de l'autre.
Il y a dans la lecture de @Mo Yan une certaine jubilation à voir les mots faire oeuvre de résilience.
Commenter  J’apprécie          90
Humour et cruauté dans la ruralité chinoise de 1968.

Publié en 1998, mais seulement en 2012 pour la traduction française, voici un recueil de 2 nouvelles qui se situent dans la Chine agricole des années 1968. Toutes les deux sont excellentes et le regard de l'auteur (et du narrateur) sur la vie dans son pays à l'ère du communisme triomphant est remarquable et plein d'humour et de tendresse.

"Le veau" nous emmène dans ce village agricole où trois veaux vont se faire châtrer et où le jeune narrateur espère pouvoir manger une portion de testicules frits préparés par sa tante. Mais on lui confie la garde des veaux, pendant que les adultes partent partager les agapes. le jeune homme va alors se poser des questions et entrer en communication avec les veaux ... et si les veaux révélaient leur côté humain alors que les hommes révèlent leur bestialité ?

Un conte à la fois cruel et drôle écrit dans une langue truculente (merci à la qualité de la traduction) qui cache entre les mots un regard à la fois acéré et caustique. Un réel moment de plaisir.

"Le coureur de fond" raconte (toujours à travers le regard d'un adolescent) l'histoire de l'instituteur du village qui va être amené à participer à une épreuve sportive organisée par le village. L'auteur dresse ici un autre portrait de la vie rurale à cette époque (1968 -1970) et met en scène les droitiers (en cours de redressement en camp de travail) dont l'influence sur le développement des campagnes ne sera pas négligeable.

Ce conte, plus court, est moins abouti que le précédant, mais ne manque pas d'humour non plus, notamment à travers les portraits qu'il dresse.

Mo Yan, un auteur à suivre et à recommander.
Commenter  J’apprécie          90
Un recueil de deux nouvelles de Mo Yan, et ce sont deux récits truculents. J'avais découvert Mo Yan à travers le maître a de plus en plus d'humour, critique du capitalisme à la chinoise dans les villes. Ici, nous nous retrouvons dans des zones rurales, qui semble bien éloigné des cités (certains n'ont jamais vu de camions), on retrouve la rusticité des personnages mélangés aux droitiers en rééducation.

La castration des trois veaux du village est le point de départ de la première nouvelle, le narrateur de cette nouvelle est un jeune turbulent en pleine croissance. Un des veaux desquels les paysans doivent prendre soin, et l'un tombe malade. Cela va provoquer des catastrophes en cascade.... Il leur faudra suivre les ordres des cadres, essayer de biaiser, de les contourner avec habilités : Comment survivre dans un village d'une province rurale en Chine. Une véritable fable des temps modernes, nous aurons même le veau "Double échine" qui viendra chuchoter à l'oreille de l'adolescent pour lui commenter ses souffrances.

Le coureur de fond, nous conte l'univers des villageois autour d'une compétition sportive au travers d'une course de 10 000 mètres. Cette manifestations va rassembler des personnages toujours plein de charme et haut en couleur, quelquefois cupides, intéressés, prenant des initiatives ou pas, mais toujours attachants. Qu'ils soient droitiers (personne de grande ressource pour les paysans ou "dégénérés" accusés de s'être mis à vivre comme des bourgeois), paysans moyennement pauvres, ou cadres avec des privilèges immérités Mo Yan nous les décrit poétiquement. On y découvre le Richard, Zhao le Singe, Queue de cochon, Cette nouvelle est racontée par un enfant d'une dizaine d'année qui peut surement se permettre de raconter plus de choses qu'un adulte.

Mo Yan nous décrit intelligemment l'absurdité du système (une critique politique presque voilée), par le biais d'évènements de la vie rurale, une superbe plume sous un style simple qui donne envie de découvrir toute son oeuvre.
Commenter  J’apprécie          80
Beaucoup d'humour dans ces 2 nouvelles. L'une raconte la castration d'un veau et l'autre dépeint une épreuve sportive.

Mo Yan utilise la fausse naïveté d'un jeune écolier d'origine paysanne pour évoquer les absurdités de la révolution culturelle.
A lire pour découvrir les années 70 dans la campagne communiste chinoise.
Commenter  J’apprécie          20
Deux nouvelles de 98, traduites en 2012 suite au prix Nobel de l'auteur.

Dans les deux cas le narrateur est un enfant de la campagne chinoise dans les années 60, d'origine modeste, fils de "paysan pauvre".

La première nouvelle est l'histoire d'un garçon impertinent, facétieux et d'un veau qu'il aurait mieux fallu ne pas castrer.
La seconde une manifestation sportive digne d'une fable de la Fontaine au pays du soleil levant.

Voyage au coeur de la Chine profonde des années 60. Les personnages sont caricaturaux, gentille farce dans laquelle les paysans affublés de surnoms pittoresques du cru, égratignent au passage le parti.

J'ai aimé le coté sociologique, le lecteur peut se mettre facilement dans la peau de cet enfant de village, dans une culture et une époque aux antipodes des nôtres.

Le livre est facile, drôle et sans prétentions.
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (155) Voir plus



Quiz Voir plus

Mo Yan

Mo Yan est , à ce jour, le seul prix Nobel de littérature chinois. Mais en quelle année a -t-il obtenu ce prix ?

1955
2010
2019
2012

10 questions
14 lecteurs ont répondu
Thème : Mo YanCréer un quiz sur ce livre

{* *}