Courte autobiographie de l'écrivain chinois
Mo Yan, prix Nobel de littérature 2012.
Ce récit est déroutant car il fait référence à tout un univers que je ne connais pas. Quand je lis les autobiographies d'auteurs connus occidentaux, elles éveillent automatiquement en moi des souvenirs de famille ou de vieilles photos en noir et blanc, ou de vieux paysages, des lieux que j'ai vus, en vrai ou sur tableaux anciens.
Dans ce récit, tout est lointain et pourtant on retrouve quelques situations similaires aux nôtres. Par exemple, les relations des jeunes élèves (jeunes cancres) avec leur professeur, la fascination des gros camions sur les jeunes garçons, la fascination que suscite la jeune fille la plus populaire de l'école, la corvée du service militaire et l'absence de diplôme pour les élèves renvoyés de l'école.
La différence la plus frappante à mes yeux est l'insistance sur la réussite matérielle, les gains d'argent, et, à l'inverse, l'absence de toute référence spirituelle, ou de dépassement de soi (autre que matérielle). Ainsi le souhait de "mourir en héro" à la guerre n'est pas suscité par un idéal, mais par le désir que les vieux parents deviennent "parents de martyrs", pour recevoir aide matérielle et notoriété.
Il faut donc lire ce livre avec curiosité. le seul petit bémol est "l'histoire dans l'histoire" d'un autre gars de la classe, qui n'apporte pas grand chose au récit autobiographique de l'auteur.