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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je connais très peu la littérature chinoise. Depuis quelques mois, je vais lire de temps en temps une nouvelle grâce au site partagé par Mh17. Des critiques enthousiastes d'amies babeliotes m'ont poussée à approfondir un peu cette expérience.
Ce court roman était disponible à la bibliothèque et joliment critiqué par Chrystèle et Doriane (HordeduContrevent et Yaena). Je me suis lancée.
Ce fut une belle découverte. J'ai eu l'impression de lire un conte, comme ceux que l'on me lisait enfant.
L'héroïne, mère de quatre enfants simples d'esprit et abandonné par son mari qui a préféré mettre fin à ses jours (même s'il revient régulièrement discuter avec son épouse) va tout faire pour leur procurer une vie normale, essayant de les marier d'abord, puis testant une solution radicale pour les guérir.
C'est un conte, il n'y a pas d'ogres ni de vilaines sorcières, mais des fantômes au milieu des vivants, des fantômes qui aplatissent l'herbe quand ils passent, qui sont capables d'agir dans le monde des vivants. Il y a surtout une mère qui est prête à tout pour rendre ses enfants heureux, qui ne rechigne jamais devant le travail et les difficultés. Cette femme a suscité mon admiration.
Il y a aussi une écriture magnifique, pleine de poésie quand elle décrit les paysages de la campagne chinoise, les travaux des champs. Une écriture qui laisse aussi la place à l'humour: j'ai beaucoup aimé les dialogues entre la mère et son défunt mari.
Le roman tout entier baigne dans une atmosphère sereine, rythmée par les travaux des champs, même si par moments quelques éclats vont troubler cette atmosphère. J'en suis sortie apaisée.
Une lecture que j'ai appréciée. merci encore à Chrystèle et Doriane pour m'avoir incitée à élargir mon expérience littéraire
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Un chant céleste fut pour moi une découverte surprenante : celle de la plume de Yan Lianke qui est d'une poésie et d'une élégance rare. L'auteur nous emmène dans la campagne chinoise à travers les montagnes et les champs de maïs, pour une balade poétique empreinte de tristesse. Il fait de la nature un être vivant, un personnage à part entière de sa nouvelle. Les descriptions sont un vrai travail d'orfèvre, il fait appel à nos sens et ses mots font naître des odeurs de terre fraîchement retournée, des bruissements de vent dans les hautes herbes et la sensation de la brise sur notre peau. En quelques lignes il nous transporte à l'autre bout du monde et plante le décor, un dépaysement total pour une immersion dans un petit village reculé de Chine. Ce village où une mère se débat seule pour élever ses quatre enfants nés « idiots ». Yan Lianke nous dresse un beau portrait de femme, une femme forte qui ne renonce jamais; sa mission est d'assurer un avenir à ses enfants et elle mettra tout en oeuvre pour la mener à bien, quoi qui lui en coûte. Une nouvelle aux allures de conte puisque les morts ont la parole et qu'il se déroule pas mal événements invraisemblables. Pour autant cela n'enlève rien à la beauté du récit au contraire. On retrouve l'antagonisme de la culture chinoise à travers ces lignes à la foi tristes et gaies. L'auteur nous donne également un aperçu de la Chine rurale et des croyances qui l'habitent. Pour autant si certains éléments sont concrets et réalistes, ce récit est à ne pas prendre au pied de la lettre sous peine de passer complètement à côté. Il faut se laisser bercer par les mots comme les enfants le font quand ils écoutent un conte et laisser de côté son esprit rationnel. de temps en temps ça ne fait pas de mal.
Il y a dans ce petit livre une délicatesse et une subtilité dans l'écriture que j'ai vraiment appréciée.
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Dans les romans chinois, souvent les morts conversent avec les vivants.
Dans les romans chinois, la poésie côtoie l'horreur, la mort la vie, l'humour la tristesse, la joie la peine.
Dans les romans chinois, la nature éclate de beauté , les têtes de folie.
Dans les romans chinois, l'amour n'est jamais loin. Ici Lianke porte celui d'une mère à son paroxysme, en y mêlant tous les ingrédients suscités.
Mètre de quatre idiots, You Sipo va se démener pour leur trouver une issue favorable . On est dans le conte , le fantastique mais aussi dans le quotidien des campagnes chinoises.
On est dans l'archétype du roman chinois : Dense , métaphorique, triste , gai, passionné, suintant d'amour et d'horreur.
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Dans une chine sans âge, You Sipo et son époux You Shito, agriculteurs de leur état, fondent une famille. Quatre enfants vont naître de leur union, trois filles et un garçon, tous « idiots ». Lorsque le diagnostic tombe pour le dernier enfant – le Quatrième, c'est son nom …- le père ne supporte pas la nouvelle et part se noyer.
You Sipo se retrouve donc seule pour élever et nourrir ses enfants. N'écoutant que son courage, elle va bêcher, labourer, ensemencer, récolter leur maigre parcelle et contribuer ainsi à la prospérité de la famille.
Les enfants grandissant, ils souhaitent à leur tour se marier. Mais qui voudra d'une épouse épileptique ou idiote ? Première et Deuxième sont mariées respectivement à un boiteux et un borgne mais Troisième souhaite un « gens-complet » et compte-tenu des pulsions sexuelles de Quatrième, il convient d'éloigner rapidement la jeune femme.
Et voilà l'intrépide et obstinée You Sipo partie sur les routes afin de trouver un mari convenable à sa dernière fille. Toujours accompagnée du fantôme de son époux avec lequel elle entretient une conversation ininterrompue depuis des décennies, elle va de maisonnée en maisonnée et affronte le rejet en gardant toujours la tête haute.
A la manière d'un conte, Yan Lianke fait le récit d'un amour maternel absolu, non exempt de gifles et de rebuffades 😊, dans une narration qui emprunte beaucoup au registre de la poésie. le roman est court (89 pages) et suscite à la fois sourire, émotion et indignation quant au sort réservé aux personnes en situation de handicap. Un petit bijou à découvrir.

Challenge ABC 2021/2022
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Défi ABC 2021-2022

Chaque défi alphabétique offre son cadeau, sous forme du "livre que je n'aurais jamais lu ". Ce sera cette fois ce chant céleste, amour maternel inconditionnel, courage et puissance d'une femme, veuve et mère. Même si les symboles sont pesants, le texte offre des lignes poignantes, des descriptions superbes.
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Dans les montagnes Balou, You Sipo a donné naissance à quatre enfants idiots, avant le décès prématuré de son mari, You Shipou..
Celui ci s'est suicidé mais elle vit toujours avec lui à ses côtés, lui parle et lui demande de l'aider à marier ses deux derniers enfants célibataires...
Les deux ainées sont déjà mariées avec des hommes affligés d'un handicap, la troisième exige un mari "gens-complet"... La tache est difficile mais elle s'y emploie avec ardeur...
Puis un jour, on lui affirme qu'elle peut guérir ses enfants grâce à une soupe d'os d'un proche, ainsi vont ils déterrer le père...
Mais cela suffira t'il ?...

Ce roman très court est une fable, écrit comme une longue nouvelle, simple, avec quelques descriptions de la campagne chinoise...
Tout y est tragique mais aussi poétique et démontre les ressources et la capacité d'une mère à aller jusqu'à l'ultime solution pour sauver ses enfants, une belle description de l'amour maternelle...
A découvrir
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