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4,01

sur 586 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le convoi de l'eau est l'histoire de deux mondes parallèles séparés par une frontière abstraite, des villageois (une communauté du passé) qui semblent ignorer le travail de destruction de leur hameau, et de l'autre les ouvriers qui préparent le barrage.
Cette frontière est représentée comme le choc de deux civilisations, celle cachée depuis de nombreuses années (innombrables stèles) du hameau et en face celui de la technologie qui va les écraser sans remords telle une vague. Symboliquement, on fera disparaître le hameau sous un lac artificiel. On ne comprend guère le mode de fonctionnement des villageois, on les observe par les yeux des ouvriers en s'interrogeant et une angoisse indicible les entoure,
Le narrateur est le rouage entre ces deux mondes (meurtrier de sa femme qui l'avait trompé, il fait plusieurs années de prison.) il possède une cruauté intrinsèque étant enfant qu'il raconte. Cette sérénité qu'il va ressentir avoir après avoir tué se retrouvera symboliquement dans ce village. Il revivra ses actions dans ce hameau, tel un spectateur. le village condamnera une femme qui se fera violer par un ouvrier. Elle expiera sa honte en se pendant. le corps restera exhibé pendant plusieurs jours pourrissant. C'est le narrateur qui viendra enterrer le corps en décomposition, peut-être celui de la mémoire de se femme.

On retrouve des thèmes communs à d'autres oeuvres de Yoshimura, sur la sacralisation des morts, des stèles ("Le sourire des pierres") et l'esprit des morts sur les vivants, l'intemporalité
J'avais été sous le charme de "La Jeune Fille suppliciée sur une étagère", et ici de nouveau la magie à opérée, cette écriture laisse des traces et me ravit
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Des ouvriers partent construire un lac de retenue dans un hameau perdu découvert depuis peu. Un des ouvriers, le narrateur, sort de prison pour avoir tué sa femme. L'atmosphère solitaire, oppressante presque lugubre liée au climat humide et brumeux et la situation d'isolement total entre en résonance avec son état d'esprit solitaire, proche de la folie d'autant que les habitants du hameau entretiennent des rapports particuliers avec leurs morts qui évoquent les romans gothiques ou fantastiques.
Après les travaux le hameau disparaîtra. Que deviendront les habitants qui ont toujours vécu coupés du monde ?
En attendant ouvriers et habitants se surveillent, s'épient mais ne communiquent pas sauf lorsque lors d'un épisode tragique un ouvrier viole une jeune fille du village.
Leur travail monotone, répétitif, absurde pourrait les rapprocher dans leur condition humaine quand les villageois tel Sisyphe s'obstinent à remettre en place les mousses sur les toits alors qu'elles retomberont le lendemain en raison des explosions provoquées par les travaux.
La portée écologique du roman est évidente mais pour le reste, les interprétations sont libres et la fin mystérieuse.
L'eau est omniprésente : pluie, torrent, futur lac. Pas d'intrigue parfaitement tracée. Un roman poétique, symbolique, onirique, presque merveilleux. Une rédemption aussi pour le narrateur.
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le roman baigne dans une brume mystérieuse et oppressante. le narrateur fait partie d'un convoi d'ouvriers corvéables et rustres qui vont construire un barrage dans une vallée perdue. Ils découvrent un hameau aux toits de mousse blotti au creux d'un ravin. le village est demeuré isolé depuis peut-être des siècles. Il va falloir exproprier ses habitants. Ouvriers et villageois s'observent. Parmi eux, le narrateur, un homme sans nom, hanté par sa propre violence, en quête de calme et de rédemption.
Il y a très peu de dialogues dans ce court roman et le rythme est très lent. Il faut se laisser porter par les descriptions puissantes dans les premières pages pour l'apprécier pleinement.
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Un groupe d'hommes arrive dans une vallée pour préparer la construction d'un barrage. le narrateur est un de ces ouvriers mais avec un passé lourd. En effet, il a fait de la prison parce qu'il a tué sa femme. Une ambiance lourde avec une drôle d'impression plane sur le village voisin du chantier. Un événement va opposer le village aux ouvriers...

Je ne suis pas tout de suite rentrée dans l'histoire, petit à petit, on découvre le narrateur et son passé. le fait qu'il décrive de façon assez froide ses sentiments envers sa femme et ses enfants laisse un peu mal à l'aise. Mais au fil des événements, le narrateur ressent les émotions des gens du village et celles-ci résonnent en lui en les opposants à celles éprouvées par lui dans le temps. J'ai trouvé très habilement raconté, on ressent bien l'étrange atmosphère.
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Le narrateur fait partie d'une équipe d'ouvriers qui se rend dans une vallée perdue du Japon pour participer à la construction d'un barrage. On les avait prévenu que dans cette vallée il y avait un hameau au bord d'un torrent. Mais quand l'équipe arrive dans la vallée, non seulement il y a de grandes habitations dressées en cercle sur trois ou quatre niveaux, recouvertes d'un toit pentu tout en mousse, mais il y a aussi une construction ressemblant à un temple entourée d'un regroupement de pierres tombales occupant un tiers de la vallée. Fait étonnant quand on sait combien les terrains plats sont recherchés pour les cultures dans cette région ! le chef de chantier demande aux ouvriers de ne pas se mêler à cette communauté qui va être expropriée prochainement afin d'éviter tous problèmes. L'équipe s'installe donc face aux habitations observant avec une certain mépris les habitudes de vie digne d'un autre temps de ces habitants. L'atmosphère calme et humide de l'endroit ressuscite dans le coeur du narrateur la vie de ces quatre dernières années passées en cellule. L'adultère de sa femme l'a conduit à un acte de violence irrémédiable dont il a seulement gardé cinq petits morceaux d'os de pieds pour le plaisir de profaner son corps. Sensible à tout ce qui se passe dans cette communauté qui vit en marge de la société, leur obsession de reconstruire ce qui a été détruit et le suicide d'une jeune fille du village l'incite à expier ses faute pour se reconstruire lui-même. Un roman troublant par son atmosphère mystérieuse voire mystique qui va crescendo. On avance dans une ambiance brumeuse, humide, l'angoisse d'un sentiment de révolte sous jacent emprisonne le lecteur. L'auteur décrit une nature fascinante entretenue par une communauté respectueuse de son environnement qui préfère dignement transporter ses traditions ailleurs, sans heurts, laissant là le modernisme s'accomplir, l'âme de leurs morts comptant plus que tout. Une fable écologique qui donne à réfléchir sur le sens de la vie et de la mort, sur les conséquences de nos actes, sur nos relations avec la nature et l'humanité, à lire et à méditer…
Lien : http://ma-bouquinerie.blogsp..
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Au Japon, la construction d'un barrage dans une forêt , nous mène près d'un village qui a vécu isolé depuis très longtemps.
C'est la rencontre de deux mondes qui s'ignoraient.
Ce livre a été pour moi un enchantement par sa poésie, l'attention et la délicatesse de cet homme qui découvre des gens à la dignité incroyable!
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Ce court roman (édité au Japon en 1976), qui relate la mort d'un village dans une haute vallée perdue, à cause de la construction d'un futur barrage hydroélectrique, rappelle la disparition en 1952 du village de Tignes. de façon similaire les habitants ont reçu des "compensations" financières avec la menace ferme diffusée par des affiches du Préfet de voir leurs indemnités supprimées s'ils n'avaient pas quitté le village au-delà d'une date limite (27 avril 1952). A l'époque certains habitants ont exprimé leur tristesse de se voir moins bien traités que des bandits. Ils ont évacué leur église, fondu les cloches....Par ailleurs la presse vantait l'impressionnante augmentation de la production d'électricité...
L'auteur décrit de façon poétique la nature environnante, la montagne, les ruisseaux, les forêts et l'humidité constante dans cette vallée. Par contraste, on croit lire dans certaines pages des comptes rendus de réunion de chantier!
On ne sait presque rien de la vie des hommes de ce village, regardés à distance par les ouvriers du chantier, et avec beaucoup de froideur (et de brutalité) par les chefs et ingénieurs.
L'histoire prend corps autour du narrateur, lui-même ouvrier dans ce chantier. Un homme qui a assassiné sa femme infidèle et qui vit avec son fardeau. Pourra-t-il retrouver la sérénité grâce à ces villageois perdus?
Une fois le lecture engagée, pas de risque de lâcher le livre avant la dernière page!
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Après avoir lu 2 critiques (Le Convoi de L'eau par Cachou et le Convoi de L'eau par missbouquinaix) j'ai décidé de l'acheter malgré la présence de DRM.

Comment ?

J'ai un kindle et le livre étant disponible à un prix raisonnable sur immatériel. J'ai donc du retirer les DRM pour devenir réellement propriétaire du livre et pourvoir le lire sur ma liseuse (un comble !)

Critique

C'est l'histoire d'un homme au passé douloureux et violent qui pour échapper à ses démons personnels devient ouvrier dans un chantier de construction de barrage dans les alpes japonaises.
Lors de le construction un village isolé et énigmatique sera détruit. Mais il n'y a pas de confrontation directe ou même dialoguée ! On s'observe de loin. le village est comme un personnage à lui tout seul. En fait malgré son destin funeste, il reste distant et intouchable.

La nature est omniprésente et est décrite de façon simple et poétique.

En conclusion

Un livre à lire au rythme de l'auteur à savourer pour son ambiance.
Lien : http://travels-notes.blogspo..
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Un homme étrange, tout juste sorti de prison, fait partie d'une équipe chargée de construire un barrage en haute montagne. Après une marche difficile pour arriver sur le lieux des travaux très embrumé , ils découvrent que la vallée en question abrite un village. Ce qui ne remets pas en cause les travaux. Alors commence une étrange cohabitation entre les locaux et les ouvriers. le protagoniste assiste à ce spectacle qui entre en résonance avec son passée pour emmener vers une introspection et une rédemption .

Oeuvre à l'ambiance envoûtante qui nous transporte dans cette petite vallée mystérieuse et embrumé et qui est amplifié l'aspect mystérieux voir mystique par les étranges interactions entre les habitants et les ouvriers . le récit nous propose une introspection sur nos actions mais aussi celle de notre société que cela soit par le passée trouble du narrateur ou par la résilience des habitants pour le sort de leur village.
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Quand on participe au Challenge ABC, on se rend vite compte que certaines lettres sont plus complexes que d'autres et pour ma part, je ne trouve pas si évident de dénicher des auteurs dont le nom débute par la lettre Y… Puis mon chemin à croisé celui de Akira Yoshimura, une proposition de lecture commune sur le Challenge Multi-Défis, et hop m'y voilà.

Tout d'abord, j'ai trouvé le personnage principal très intriguant. de ce narrateur se dégage une lucidité déstabilisante sur sa nature profonde et ses actes (passés). Il accepte sa peine (dans tous les sens du terme) et se condamne lui-même sans pour autant éprouver le moindre remords ni regrets. C'est un être troublant et étrangement attachant… On ressent de l'empathie pour lui jusqu'à en oublier ce qu'il a commis. Alors même que son geste fût sordide, violent et impardonnable.

De plus, on est en totale immersion dans cette vallée perdue, isolée de tout, coincée entre deux pans de montagne abruptes… L'humidité nous ronge les os. La brume quasi permanente, la pluie battante, le bruit incessant du torrent nous accompagnent tout le long de cette étrange lecture. Il y a un vrai travail d'atmosphère, à la fois oppressante et onirique.

Le récit quant à lui oscille entre introspection et témoignage. le narrateur se livre sur son passé, sa vie, ses humeurs et nous conte en parallèle son expérience au sein de cette expédition en nous détaillant la vie du camp, l'organisation du travail, les étapes de construction pour établir ce fameux barrage qui les a conduit jusqu'à ce hameau perdu… Un hameau quasi mystique intégré à la Nature et aux conditions climatiques particulières. Où vivent des êtres hors du temps et de la civilisation. Un peuple qui fascine autant qu'il fait peur. Et dont la présence est fantomatique. D'eux on ne sait rien de concret.

Les ouvriers et les habitants ne se mêlent pas, ils s'observent, se jaugent… constatent, la présence des uns et des autres. L'impact que cela peut avoir.

J'étais de plus en plus intriguée par le comportement de cette communauté. Qu'allaient-ils faire ? Que faisaient-ils d'ailleurs ? Quelle serait pour eux, l'issue de ce récit… Au fur et à mesure que l'étau se resserre, un suspense, une tension se crée et ne nous quitte plus.

J'ai ressenti ce roman presque comme un conte funeste et pourtant "banal". Il ne s'y passe finalement rien d'extraordinaire, c'est l'histoire d'un homme qui cherche à fuir son passé et à panser ses blessures ancrées, et celle d'un peuple dont le village perdu au fin fond d'une vallée n'était pas encore assez bien dissimulé de la civilisation, toujours plus envahissante. La construction d'un barrage signera la disparition de ce hameau, alors englouti par un lac de rétention. Et entre les deux, il y a une part de leur histoire.

Merci à @Bilodoh @Croquignolle @Fanny1980 @Pancrace pour cette lecture commune et nos échanges très instructifs ! :)

Challenge ABC 2021-2022
Challenge Multi-Défis 2022
Lecture Commune Février 2022
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