Comment osez "poster" une "critique" sur un texte porté aux nues , sur une femme écrivain au charisme hors pair, sur une historienne et philosophe de haut rang ?
Bien sûr l'Oeuvre au noir est une oeuvre 'monumentale, bien sûr avoir de très bonnes connaissances de cette période du XVIème siècle, des débats houleux entre croyants qui aboutirent aux mouvements réformistes , des conflits entre le Saint Empire romain germanique et le Roi de France ,de la haine viscérale entre Charles Quint et François Ier,de la géographie politique de l'époque se révèleront fort utiles voir indispensables !
Mises à part ces conditions pour moi nécessaires pour une compréhension a minima d'un texte aussi riche , la vie de Zénon , médecin, philosophe, alchimiste,en perpétuelle interrogation sur le monde qui l'entoure, est source de réflexions, voir même d'introspection ...le monde qui nous entoure est il au fond si différent ?
Un roman récompensé en 1968 par le prix Fémina, un roman austère, une lecture exigeante , une lecture certes enrichissante mais à quel prix ?
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J'ai retrouvé la plume de Marguerite avec toujours la même admiration dans ce roman plutôt sombre. Parcours d'un médecin philosophe à une époque où la liberté de pensée et de moeurs n'était pas à l'ordre du jour. Un personnage étonnant capable de s'extraire de lui même et de s'analyser. Un XVIème ou la religion est loi ... Tout cela n'est pas sans rappeler une réalité actuelle tout aussi dogmatique et cruelle. J'ai terminé avec peine tant la froide lucidité de cet homme m'a fait frissonner...
Marguerite a décidément un talent fou. Ce roman est le fruit d'un travail sans doute considérable pour rendre à ce point la réalité historique.
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Deuxième rencontre avec une oeuvre de Marguerite Yourcenar et j'avoue avoir été un peu déçue.
Le premier point négatif est que je n'ai pas réussi à m'attacher au personnage. Je l'ai suivi, lui et les autres d'ailleurs, sans grand enthousiasme. Dans un second temps, certains dialogues un peu philosophiques, dirais-je, m'ont agacés au plus haut point. A force de décrocher, je finissais par ne plus rien comprendre et, à mon grand désespoir, je devais relire le passage pour essayer de ne pas passer à côté de choses importantes.
Mais tout n'est pas négatif dans cette oeuvre. Marguerite Yourcenar a deux points forts, le premier étant son style d'écriture. Elle a, en effet, une belle façon de tourner les phrases. Le deuxième point positif est que ce livre décrit bien le XVIe siècle européen. Il permet d'avoir un aperçu plus que satisfaisant qui est vraiment appréciable pour appréhender cette période. Le décor, contrairement au personnage, vaut largement le détour.
Ce fut une lecture mitigée, tantôt pénible, tantôt intéressante.
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Nous sommes au XVIème siècle. La vie semble se diviser : les traditions anciennes du Moyen Age (des rituels païens, un catholicisme dévot, des remèdes de plantes et des croyances bien ancrées dans les moeurs) contre la modernité de la Renaissance (les pensées de Calvin et de Luther, l'étude du corps humain et de son fonctionnement, la mécanisation du travail avec les métiers à tisser, la sophistication des armes avec le feu grégeois).
Zénon, médecin, est à la croisée de ces deux mondes. Né à Bruges il est le fruit d'un métissage : une belge Hilzonde et un italien Alberico de Numi, qui abandonne sa mère avant la naissance.
Très vite il quitte Bruges pour un tour de l'Europe (Allemagne, Italie, Pologne, Suède, France, …) où il apprendra, enrichira ses connaissances en alchimie (d'où le titre du roman) mais également en médecine, en théologie. Mais c'est dans la discrétion et le secret que Zénon voyage : on est pendu à l'époque pour calvinisme, brûlé pour hérésie, emprisonné pour idées dissidentes …
Mais il est finalement rattrapé par ses idées et arrêté en 1569.
Un roman dense, érudit que je n'ai pas trouvé très facile d'accès. Une découverte de l'autrice toutefois.
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Chaque phrase s'aborde (j'imagine) comme la face nord du Mont Blanc : avec un courage intrépide - et s'achève avec le même sentiment de contemplation.
Mais personnellement, je préfère, de la pyramide du Louvre, que l'on m'offre d'apprécier l'effet d'ensemble qu'offre sa construction plutôt qu'on me prouve en détail la régularité parfaite de chaque carreau qui la compose...
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