L'Oeuvre au noir

Je pense que les dames du Femina avaient leurs raisons pour attribuer à l'unanimité en 1968 le prix à "L'oeuvre au noir" de Marguerite Yourcenar mais j'avoue que je ne partage pas leurs motivations. Ce roman m'est tombé des mains et je n'ai pas pu le terminer.
On ne peut pas dire que ce soit mal écrit, au contraire, mais je lis des phrases et je ne trouve pas de sens à l'histoire de Zénon, d'Henri-Maximilien et des autres personnages de cette fin de Moyen-Âge. Certes, il est souvent question de religion et à un certain moment de la pierre philosophale en référence au titre mais je n'ai rien compris à la quête du médecin, alchimiste, voyageur. Je pense que les romans historiques ne doivent pas être écrit uniquement pour les érudits sinon je ne vois pas bien l'intérêt, autant lire un livre d'histoire.
On sent qu'il y a un travail approfondie pour recréer l'atmosphère d'une époque de grandes transformations (avec des phrases comme « Depuis quelques temps, néanmoins, des mécontents osaient élever la voix ; on ne tuait plus les tièdes : ils étaient trop. ») mais j'y suis restée insensible.
J'ai dû rater quelque chose car ce livre fait partie de la sélection du journal le Monde des cent oeuvre incontournables et représentatives du 20ème siècle, tant pis.


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Livre que j'ai déjà lu en 1982 et 1987 et dont j'avais gardé un bon souvenir. Bien des années plus tard j'ai abandonné à la page 115 dans le fastidieux chapitre "la conversation à Innbruck", après avoir failli périr d'ennui.
C'est un roman très documenté sur l'époque qu'il nous met bien en scène. On perçoit à quel point ce 16ème siècle est charnière et a façonné notre vision actuelle du monde dans les domaines scientifiques, techniques, économiques, religieux et sociaux.
C'est un livre érudit (moins ostensiblement que le "Boussole" de M.Enard que j'ai également abandonné), avec un réseau de personnages bien construit, un style d'écriture travaillé. Mais tout cela parait finalement besogneux, froid et sans coeur. Je n'ai pas du tout perçu les personnages, leurs émotions....peut-être devrais-je me tourner vers des romans à l'eau de rose.

Je n'ai pas vraiment apprécié L'oeuvre au noir.
Cet ouvrage est une sorte d'Himalaya difficile à dompter. Les références historiques y sont nombreuses, couplées au style très particulier de Mme Yourcenar qui se laisse difficilement apprivoiser, cela rend sa lecture assez complexe pour un profane.
C'est là peut être que j'atteins mes limites en tant qu'amateur de littérature ! Un style abstrus qui m'a obligé, trop souvent, à relire 3 fois certaines phrases et des recherches historiques telles que j'en ai été découragé.
Au-delà de ces deux écueils, je n'ai pas trouvé que la construction du livre soit séduisante. C'est d'ailleurs intéressant de voir que ce livre a été écrit sur plus de 30 ans. L'histoire n'est pas fluide. Il y a certains chapitres notamment au début du livre dont on ne comprend pas bien l'intérêt. Plusieurs personnages sont présentés de manière fugace, sans que nous ayons le temps de s'y attacher ou de bien comprendre leur personnalité. le livre est en réalité coupé en deux : une panoplie de personnages en première partie (dont les liens avec Zénon sont ténus) et une seconde partie dédiée à Zénon, héro du livre.
Il est également très intéressant de lire les commentaires de Mme Yourcenar à la fin du livre. Elle nous y décrit, parfois, de manière assez détaillée, les recherches historiques qu'elle a menées pour élaborer cet ouvrage. Elles sont incroyablement poussées. Là je m'interroge. Mon commentaire va être peut-être un peu dur. Mme Yourcenar va surement se retourner dans sa tombe, mais je trouve ce livre un peu laborieux. On a finalement l'impression, de manière assez scolaire, qu'elle a intégré à son livre un maximum de références historiques. Elle s'est tellement engagée dans sa rédaction qu'elle a voulu y mettre tout le contenu de ses recherches au risque de le rendre fouillis.
Pour finir, et là j'ai peut-être tort mais j'ai décelé plusieurs anachronismes dans la manière dont Zénon présente ses idées et le ton qu'il emploie. A plusieurs reprises, j'ai eu l'impression que Mme Yourcenar nous présentait ses points de vue et non ceux d'un alchimiste du XVIème siècle. Pour moi, cela a contribué à décrédibiliser le personnage de Zénon et à finalement en faire un martien au milieu de ses contemporains !

Le style est compliqué sans nécessité. L'auteur écrit pour lui-même sans chercher à entrainer le lecteur dans son histoire. Dans ce cas, Yourcenar aurait mieux fait d'écrire un essai philosophique sur le sujet.
A lire les autres critiques très doctes de ce livre, j'ai compris qu'il s'adresse à des personnes finement lettrées qui savent mieux que les autres ce que sont l'érudition, la finesse d'analyse et l'exigence intellectuelle. Elles ne manqueront sûrement pas d'ailleurs de me cracher leur mépris au visage.
Bref, c'est typiquement un bouquin à destination des profs de français. Grand bien leur fasse d'avoir à disposition ce type de "roman". Je leur laisse bien volontiers.

J'ai dû le lire pour l'école, j'ai détesté. C'était long, c'était noir, je ne sais pas si je vais trouver 250 mots pour décrire ce livre que je n'ai aps du tout apprécié. Et ce n'est pas "parce que j'ai dû le lire pour l'école", parce que j'ai dû lire quantité de livres que j'ai appréciés, de Poil de carotte à Vipère au poing, Au Bonheur des dames...