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Citations sur Les yeux ouverts (155)

Je condamne l’ignorance qui règne en ce moment dans les démocraties aussi bien que dans les régimes totalitaires. Cette ignorance est si forte, souvent si totale, qu’on la dirait voulue par le système, sinon par le régime. J’ai souvent réfléchi à ce que pourrait être l’éducation de l’enfant.Je pense qu’il faudrait des études de base, très simples, où l’enfant apprendrait qu’il existe au sein de l’univers, sur une planète dont il devra plus tard ménager les ressources, qu’il dépend de l’air, de l’eau, de tous les êtres vivants, et que la moindre erreur ou la moindre violence risque de tout détruire.Il apprendrait que les hommes se sont entretués dans des guerres qui n’ont jamais fait que produire d’autres guerres, et que chaque pays arrange son histoire, mensongèrement, de façon à flatter son orgueil.On lui apprendrait assez du passé pour qu’il se sente relié aux hommes qui l’ont précédé, pour qu’il les admire là où ils méritent de l’être, sans s’en faire des idoles, non plus que du présent ou d’un hypothétique avenir.On essaierait de le familiariser à la fois avec les livres et les choses ; il saurait le nom des plantes, il connaîtrait les animaux sans se livrer aux hideuses vivisections imposées aux enfants et aux très jeunes adolescents sous prétexte de biologie. ; il apprendrait à donner les premiers soins aux blessés ; son éducation sexuelle comprendrait la présence à un accouchement, son éducation mentale la vue des grands malades et des morts.

On lui donnerait aussi les simples notions de morale sans laquelle la vie en société est impossible, instruction que les écoles élémentaires et moyennes n’osent plus donner dans ce pays.
En matière de religion, on ne lui imposerait aucune pratique ou aucun dogme, mais on lui dirait quelque chose de toutes les grandes religions du monde, et surtout de celle du pays où il se trouve, pour éveiller en lui le respect et détruire d’avance certains odieux préjugés.
On lui apprendrait à aimer le travail quand le travail est utile, et à ne pas se laisser prendre à l’imposture publicitaire, en commençant par celle qui lui vante des friandises plus ou moins frelatées, en lui préparant des caries et des diabètes futurs.
Il y a certainement un moyen de parler aux enfants de choses véritablement importantes plus tôt qu’on ne le fait.

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Je me suis toujours beaucoup méfiée de l'actualité, en littérature, en art, dans la vie. Du moins, de ce que l'on considère comme l'actualité, et qui n'est souvent que la couche la plus superficielle des choses.
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Je me suis toujours beaucoup méfiée de l'actualité, en littérature, en art, dans la vie. Du moins, de ce que l'on considère comme l'actualité, et qui n'est souvent que la couche la plus superficielle des choses.
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Quand on aime la vie, on aime le passé parce que c'est le présent tel qu'il a survécu dans la mémoire humaine.
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C'est la sagesse qui nous préserve de l'abus de puissance.(...)
Il est toujours dangereux de détenir en exclusivité une vérité ou un Dieu ou une absence de Dieu.(...)
Il y a la tentation qui équivaut en somme à abuser de la connaissance et à jouer l'apprenti sorcier.(...)
Il y a la tentation de la crédulité, dont la plupart des idéologies font un devoir à leurs adeptes.
Il y a la tentation du fanatisme, et toute l'horreur qui s'ensuit, et qui traverse l'histoire: elle a été spécialement forte, il faut bien le dire, chez les musulmans et les chrétiens, persuadés de détenir la vérité d'un Dieu unique, et quand l'occasion s'y est prêtée, elle a été ou elle est aussi très forte chez les Juifs,autre peuple du "livre". Enfin, elle est intense dans tous les sectarismes laïques d'aujourd'hui.






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"L'être fuit, le moi est poreux; s'en faire une image globale relève de la pure illusion."
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Mais vous vous rappelez la phrase tellement modeste de Goethe - Goethe était modeste : " Si j'avais su combien il y avait de grands livres dans le monde, je ne me serais pas mêlé d'écrire, j'aurais fait autre chose."
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Dans le bouddhisme , par exemple, on raconte l'histoire de cet ascète venu se vanter au Bouddha de marcher sur les eaux. le Bouddha lui dit : "Combien de temps-t'a-t-il fallu pour arriver à ce talent? - J'ai travaillé dix ans.- C'est dommage, dit le Bouddha. Pour quelques sous, tu pouvais prendre le bac..."
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Si vous le voulez, on est optimiste chaque fois qu'on regarde une fleur, ou un beau morceau de pain, et l'on est pessimiste chaque fois qu'on pense à ceux qui dénaturent le pain et tuent les fleurs.
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Quand on parle de l'amour du passé, il faut faire attention, c'est de l'amour de la vie qu'il s'agit ; la vie est beaucoup plus au passé qu'au présent. Le présent est un moment toujours court et cela même lorsque sa plénitude le fait paraître éternel. Quand on aime la vie, on aime le passé parce que c'est le présent tel qu'il a survécu dans la mémoire humaine.
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