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Citations sur Mémoires d'Hadrien (763)

Il y a plus d’une sagesse, et toutes sont nécessaires au monde; il n’est pas mauvais qu’elles alternent.
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Natura deficit, fortuna mutatur, deus omnia cernit.
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La vie est atroce; nous savons cela. Mais précisément parce que j'attends peu de chose de la condition humaine, les périodes de bonheur, les progrès partiels, les efforts de recommencement et de continuité me semblent autant de prodiges qui compensent presque l'immense masse des maux, des échecs, de l'incurie et de l'erreur.
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On m’accuse d’aimer peu Rome. Elle était belle pourtant, pendant ces deux années où l’État et moi nous essayâmes l’un et l’autre, la ville aux rues étroites, aux Forums encombrés, au briques couleur de vieille chair. Rome revue après l’Orient et la Grèce, se revêtait d’une espèce d’étrangeté qu’un Romain, né et nourri perpétuellement dans la Ville, ne lui connaîtrait pas.
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La nuit qui suivit ces célébrations, du haut d’une terrasse, je regardai brûler Rome. Ces feux de joie valaient bien les incendies allumés par Néron : ils étaient presque aussi terribles. Rome : le creuset, mais aussi la fournaise, et le métal qui bout, le marteau, mais aussi l’enclume, la preuve visible des changements et des recommencements de l’histoire, l’un des lieux au monde où l’homme aura le plus tumultueusement vécu. La conflagration de Troie, d’où un fugitif s’était échappé, emportant avec lui son vieux père, son jeune fils, et ses Lares, aboutissait ce soir-là à ces grandes flammes de fête. Je songeais aussi, avec une sorte de terreur sacrée, aux embrasements de l’avenir. Ces millions de vies passées, présentes et futures, ces édifices récents nés d’édifices anciens et suivis eux-mêmes d’édifices à naître, me semblaient se succéder dans le temps comme des vagues ; par hasard, c’était à mes pieds cette nuit-là que ces grandes houles venaient se briser. (…) Les murs solides de ce Palatin, que j’habitais si peu, mais que je venais de reconstruire, oscillaient comme les flancs d’une barque ; les tentures écartées pour laisser entrer la nuit romaine étaient celles d’un pavillon de poupe ; les cris de la foule étaient le bruit du vent dans les cordages. L’énorme écueil aperçu au loin dans l’ombre, les assises gigantesques de mon tombeau qu’on commençait à ce moment d’élever sur les bords du Tibre, ne m’inspiraient ni terreur, ni regret, ni vaine méditation sur la brièveté de la vie.
p187
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Un homme qui lit, ou qui pense, ou qui calcule, appartient à l’espèce et non au sexe ; dans ses meilleurs moment il échappe même à l’humain. Mais mes amantes semblaient se faire gloire de ne penser qu’en femmes : l’esprit, ou l’âme, que je cherchais, n’était encore qu’un parfum.
p75
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Il n’y a qu’un seul point sur lequel je me sens supérieur au commun des hommes : je suis tout ensemble plus libre et plus soumis qu’ils n’osent l’être. Presque tous méconnaissent également leur juste liberté et leur vraie servitude. Ils maudissent leurs fers ; ils semblent parfois s’en vanter. D’autre part, leur temps s’écoule en vaines licences ; ils ne savent pas se tresser à eux-mêmes le joug le plus léger. Pour moi, j’ai cherché la liberté plus que la puissance, et la puissance seulement parce qu’en partie elle favorisait la liberté. Ce qui m’intéressait n’était pas une philosophie de l’homme libre (tout ceux qui s’y essayent m’ennuyèrent) mais une technique : je voulais trouver la charnière où notre volonté s’articule au destin, où la discipline seconde, au lieu de la freiner, la nature.
p52
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« Notre grande erreur est d’essayer d’obtenir de chacun en particulier les vertus qu’il n’a pas, et de négliger de cutiver celles qu’il possède. »
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La nature nous trahit, la fortune change, un dieu regarde d’en haut toutes ces choses …

Nos lettres s’épuisent, nos arts s’endorment, Pancratés n’est pas Homère, Arrien n’est pas Xénophon et quand j’ai essayé d’immortaliser dans la pierre la forme d’Antinoüs je n’ai pas trouvé de Praxitèle.

Nos sciences s’épuisent depuis Aristote et Archimède, nos progrès techniques ne résisteraient pas à l’usure d’une guerre longue, nos voluptueux eux même se dégoûtent du bonheur.

L’adoucissement des mœurs, l’avancement des idées au cours du dernier siècle sont l’œuvre d’une minorité de bon esprits, la masse demeure ignare, féroce quand elle le peut en tout cas égoïste et bornée et il y a fort à parier qu’elle restera toujours telle qu’elle.

Trop de procurateurs et de publicains avides, trop de sénateurs méfiants, trop de centurions brutaux ont compromis d’avance notre ouvrage ….

La nature préfère repartir à même l’argile, à même le chaos et ce gaspillage est ce qu’on nomme l’ordre des choses.
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Comme tout le monde, je n’ai à mon service que trois moyens d’évaluer l’existence humaine : l’étude de soi, la plus difficile et la plus dangereuse, mais aussi la plus féconde des méthodes ; l’observation des hommes, qui s’arrangent le plus souvent pour nous cacher leurs secrets ou pour nous faire croire qu’ils en ont ; les livres, avec les erreurs particulières de perspective qui naissent entre leurs lignes.
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