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Critiques filtrées sur 5 étoiles  

C'est un livre magnifique …
L'écriture rappelle celle d'Elena Ferrante..
Les personnages qui hantent ce roman nous promènent sur des chemins de désespérance: ils s'animent, s'aiment, s'entre-déchirent ou s'abîment avec la même intensité …. Ils s'entrecroisent reviennent, repartent ….
Le poids du passé envenime en permanence le présent….. On fréquente les immeubles de quartier, on navigue dans le milieu hospitalier….
Pas de répit pour le lecteur.. Zhang Yurean fouille comme un chirurgien dans le tréfonds des âmes.
On émerge de la lecture libéré, épuisé et délivré …..
A lire sans modération….

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Zhang Yueran, 36 ans, est considérée comme une des jeunes autrices les plus influentes en Chine, pays où la littérature survit entre la censure et l'hégémonie de l'audiovisuel, et dans lequel beaucoup de femmes comme elle montrent leur indépendance et leur force de caractère.

On retrouve ces caractéristiques dans son roman le Clou, que nous avons la chance de pouvoir lire en français, et qui raconte l'histoire de deux jeunes de la génération de Zhang Yueran, une génération d'enfants uniques fruit des politiques démographiques du pays, qui ont grandi avec l'absence d'un frère ou d'une soeur. D'autres liens forts se créent, et nous suivons ici le passé de deux amis, Li Jiaqi et Chang Gong, sur lequel plane le spectre de la Révolution Culturelle...

Je ne vais pas m'attarder sur le résumé du livre, d'autres critiques l'ont déjà très bien fait, mais plutôt donner mon ressenti général.

C'est ma première incursion dans la littérature chinoise, et cela donne un peu le vertige, car la Chine est un grand pays complexe, avec une actualité politique forte (commémoration du massacre de Tian'anmen, mobilisation à Hong Kong depuis 4 mois), qu'on ne connaît qu'à travers le prisme de nos médias. Voilà donc la possibilité d'avoir le point de vue d'une femme, du même âge que moi, sur un pays qui m'est totalement inconnu.

La lecture du Clou m'a t'elle permis d'en savoir plus sur la Chine d'aujourd'hui ? Oui, indéniablement. Zhang Yueran est la voix des jeunes chinois et surtout des jeunes femmes chinoises, qui essayent de vivre dans cette Chine moderne avec le poids des traditions...

En tout cas, c'est une chance que nous puissions découvrir l'oeuvre de Zhang Yueran en France. Merci donc aux éditions Zulma, que j'avais appris à connaître grâce à la réédition des Gouverneurs de la Rosée de Jacques Roumain.
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J'ai lu le clou, un roman de Zhang Yueran traduit du chinois par Dominique Magny-Roux (Éditions Zulma 2019). C'est un grand roman d'une jeune auteure, et c'est même bien plus que ça : on peut le mettre sans hésiter dans les très grands romans (*). C'est un immense roman d'amour dans lequel il y a peu d'amour, ou peut-être y en a-t-il vraiment et énormément. C'est un prodigieux roman sur la vie quotidienne et la vie intérieure d'une dizaine de personnes dans la Chine des années 1960 jusqu'à aujourd'hui, un roman qui montre à quel point le quoditien est à la fois simple et profond, un roman très bien écrit, très bien traduit dans une langue française d'une grande beauté. C'est aussi un roman terrible sur les malentendus dans la vie. C'est un roman facile à lire par sa construction : tout à tour elle (Li Jiaqi) et lui (Cheng Gong) s'écrivent pour rassembler en une fois tout se qui se rapporte à un secret qui tout à la fois les rassemble et les sépare. Ce secret se rapporte à un clou qui donne le titre du livre en français. le titre en chinois est "le cocon", pour dire qu'à cause de ce secret chacun des deux vit "dans son cocon", dans un brouillard qui sépare chacun de l'autre et empêche chacun de bien voir le monde extérieur.
C'est parfois un roman poignant sur la difficulté d'être heureux quand on vit ensemble, et c'est presque un roman sur la destinée quand on voit comme une vie peut être presque ingérable à cause d'événements qu'on ne connait même pas et qui sont enfouis dans le passé de personnes qui nous sont proches (sur ce plan le roman ressemble un peu à deux romans de Philippe Djan, Assassins et Sotos).
C'est un roman étonnant : il décrit beaucoup de la vie de plusieurs familles sur une période de cinquante ans, mais ce n'est pas une saga : on voit assez peu de la couleur locale, on trouve plus la vie des hommes et des femmes, la richesse de leurs mondes personnels, les relations de famille et les liens que tout adulte conserve avec son enfance. Est-ce que l'auteure nous permet de comprendre toute cette richesse humaine, ou est-ce qu'elle nous en montre seulement une des interprétations possibles ? En tout cas, elle nous fait vivre une expérience prenante. C'est aussi un roman troublant car c'est un peu l'histoire même de l'auteure, à quel degré on ne sait pas et sans doute l'auteure ne le sait pas non plus.
Il aurait été bien qu'on aie les noms des villes et des régions de Chine sur une carte. le roman est un peu difficile à lire à cause des noms chinois : l'éditeur aurait pu nous dire que le père et le grand-père de Li Jiaqi sont Li Muyuan et Li Jisheng (on prononce comme on peut ; les chinois prononcent Li Djiatchi, Li Meu-yeu-anne, et Li Dji-cheng, en Chine on met d'abord le nom de famille puis le prénom).
C'est un gros roman, mais il se lit comme on écoute une musique agréable : on se retrouve sans y penser au bout des plus de cinq cent pages. L'éditeur pourrait sans doute couper le roman en deux : presque au milieu du roman on a une clé de l'histoire, et on est impatient de connaître la suite..
(*) le roman de Zhang Yueran se compare aux plus grands : comme roman sur le caractère immense du quotidien et des états intérieurs de chaque homme ou femme, je le rapproche de L'affaire Mauritzius de Jacob Wasserman et du roman le musée de l'innocence d'Orhan Pamuk. Pour ceux qui ont apprécié Proust c'est une plongée dans la vie des gens vue de l'intérieur aussi passionnante que du côté de chez Swann. Pour ceux qui n'ont jamais accroché avec Proust, c'est du Proust lisible : avec un langage simple et limpide, l'auteure nous montre ce qu'est la vie.
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Magnifique roman qui permet de se plonger dans l'Histoire de la Chine contemporaine et de percevoir les conséquences de la Révolution culturelle sur le quotidien des habitants d'une ville éloignée de Pekin. de surcroît, les deux narrateurs sont extrêmement attachants du fait de leur complexité et de leur sinueuse histoire familiale. Enfin, j'ai trouvé la plume de l'auteure très poétique et fluide.
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Très bien écrit. Deux histoires prenantes. Un délice! Une nouvelle autrice à promouvoir.
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