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sur 1043 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Au début du livre, tu vas suivre un drôle de type devenu amnésique et qui va s'acharner à retrouver la mémoire. Par petits bouts ou par pans entiers, tu le verras reconquérir sa vie d'avant. En le voyant sortir des brumes, tu ne trouveras pas très sympathique cet homme qui met toute son intelligence hors-norme au service de son arrogance, de sa brutalité et de sa malignité. Tu te demanderas où Corwin − puisque c'est son vrai nom – va t'embarquer ? Même si tu tiens la main d'un sale type, tu peux me croire, le voyage qu'il te propose est étourdissant.
Corwin est l'un des neuf princes − qui sont aussi neuf frères − du royaume d'Ambre, et son unique dessein est d'y retourner pour conquérir le trône. Mais toutes les routes ne mènent pas à Ambre. Outre qu'il faut déjouer les pièges et autres fourberies des frangins, tu l'accompagneras dans ses voyages risqués et loufoques à travers les Ombres, des univers parallèles et instables aux lois physiques différentes. Ces Ombres, dont fait partie notre bonne vieille Terre, ne sont que des reflets en creux d'Ambre, seul élément stable de cet étrange et extravagant multivers.
Mon Dieu, ces neuf princes ! quelle famille ! Les Atrides, les rois Mérovingiens sont des enfants de choeur par rapport à cette fratrie sans foi ni loi, malveillante, cynique, et qui a le goût du sang. Corwin, pourtant poète et chansonnier à ses heures perdues, n'est ni pire ni meilleur que les autres. Il a la puissance des surhommes, il a la mémoire des siècles ; il a le goût du risque et n'a absolument aucun scrupule de conscience. Dans ce bras de fer qui l'oppose à ses frangins, on va le voir perdre, puis gagner, puis trébucher, et perdre de nouveau, et se relever encore une fois…
Une histoire ludique. Une imagination débridée. Un style sec, une écriture hâtive extraordinairement dynamique qui caracole et avance au pas de charge. Une vraie surprise. Je vais aller plus loin que ce premier tome.


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« Le cycle des Princes d'Ambre » de Roger Zelazny fait désormais partie des grands classiques pour les lecteurs de littérature de l'imaginaire, et ce n'est pas sans une certaine appréhension que j'aborde généralement ce genre d'ouvrage, inquiète à l'idée de rester hermétique à cet univers que tant d'autres ont pourtant apprécié. le suspens n'aura pas été long dans le cas de Zelazny puisque j'ai été totalement conquise dès les premières pages. Il faut dire que l'auteur sait s'y prendre en matière d'immersion ! le lecteur se trouve ainsi projeté au côté d'un homme qui se réveille sans n'avoir plus aucun souvenir de qui il est, de ce qu'il fait dans cet hôpital et encore moins des raisons pour lesquelles on refuse de le laisser partir. Loin de se laisser perturber par son amnésie, notre héros prend très vite les choses en main et décide de suivre la maigre piste qui s'offre à lui. Après tout qu'importe s'il ne sait pas encore qui il est, ce qu'il faisait, où il va et qui sont ces gens qui se présentent comme ses frères et soeurs et qu'il croit effectivement reconnaître : le tout c'est d'avoir assez d'aplomb pour préserver les apparences et ainsi en apprendre le plus possible sans se mettre en position de faiblesse. Et à ce petit jeu là, notre héros est particulièrement doué. On suit donc sa quête, d'abord pour retrouver la mémoire, puis pour tenter de conquérir le trône dont il estime qu'il lui revient de droit. Seulement il n'est pas le seul prétendant et parmi la longue liste de ses frères et soeurs, certains se trouvent dans des positions bien plus avantageuses que lui pour s'emparer du pouvoir.

Le livre se lit avec une déconcertante rapidité (à peine vingt-quatre heures en ce qui me concerne) tant on est pris par l'intrigue et tant on est peu enclin à décrocher du rythme endiablé que nous impose Zelazny. le lecteur se retrouve en effet pris dans un véritable tourbillon d'événements si bien que ce roman d'à peine plus de deux cent pages parvient à acquérir une densité peu commune que certains ouvrages de milles pages n'arrivent parfois pas à atteindre. L'auteur nous livre au compte goutte des informations concernant la fameuse ville d'Ambre qui donne son nom au cycle mais les aperçus qu'on a de cet univers sont déjà suffisants pour faire naître chez le lecteur une indéniable fascination. Il faut dire que les nombreux endroits qu'on a l'occasion d'arpenter dans ce premier tome sont déjà particulièrement riches, qu'il s'agisse de la forêt d'Arden ou encore de la ville sous-marine de Rebma et de sa Marelle, et il en va de même pour les personnages. Là encore Zelazny préfère nous jeter directement dans le bain et nous présente donc succinctement la totalité des princes et princesses d'Ambre, soit treize personnages au total qui entretiennent les uns avec les autres des relations pour le moins belliqueuses : même lorsqu'ils semblent oeuvrer main dans la main en vue d'un objectif commun, la trahison reste dans tous les esprits. L'auteur sait malgré tout entretenir le suspens aussi n'a t-on l'occasion de rencontrer que quelques uns des membres de la famille de notre héros, les autres faisant néanmoins l'objet de nombreuses conversations et spéculations.

Un premier tome haletant dans lequel Zelazny met en place un univers pour le moment tout juste esquissé mais qu'on devine déjà d'une profondeur peu commune. Ajoutez à cela un narrateur charismatique et attachant, une intrigue menée tambour battant et un style agréable et immersif et vous obtenez un ouvrage addictif. Inutile de vous dire que je me suis aussitôt ruée sur le second volume.
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Nouveau cycle, nouveau tome d'introduction. Commencer le cycle des Princes d'Ambre de Roger Zelazny, c'est s'exposer à la lecture de dix tomes légendaires, mais c'est surtout prendre le risque de ne plus vouloir quitter la fabuleuse cité d'Ambre.

Dans ces « Neuf Princes d'Ambre », Roger Zelazny va nous placer le contexte et les personnages de son cycle à mi-chemin entre science-fiction et fantasy. Nous suivons tout du long Corey qui se réveille amnésique dans une clinique qui semble tenir à le voir sous médication. S'échappant, puis retrouvant celle qui paye pour ses frais médicaux, il recouvre doucement mais sûrement la mémoire. Il serait donc Corwin, l'un des princes légitimes d'Ambre, sans pour autant qu'il sache pour le moment ce que c'est, et nous non plus d'ailleurs. Pour découvrir cela, il va falloir y aller ! À cheval, en voiture, par les airs ou par la mer, Ambre peut s'atteindre de bien des façons mais toutes sont dangereuses, car la rivalité entre les frères et les soeurs de Corwin fait rage et fait des morts. Qui règnera sur la fabuleuse cité d'Ambre ? c'est tout l'enjeu.
Roger Zelazny fait preuve d'un exceptionnel sens du rythme dans ce premier tome, et il en faut de fait beaucoup pour savoir ainsi alterner narration sans longueur, moments de bravoure sans temps mort et dialogues au couteau entre protagonistes. Il en faut de même pour nous faire comprendre que chaque monde parallèle vaguement esquissé pour l'instant n'est en vrai qu'une « ombre » du prestigieux et originel royaume d'Ambre que la compagnie des princes et princesses tente de contrôler aux dépens des uns et des autres.
Dans un tout autre style que son compatriote Isaac Asimov, Roger Zelazny crée son propre « cycle de Fondation » en semant une quantité phénoménale de bonnes idées : le système des Atouts, cartes maîtresses permettant aux princes et princesses de communiquer entre eux, voire même de se déplacer en cas d'urgence ; l'Escalier de Faiella-bionin est un concept à lui tout seul ; ce dernier mène à Rebma, ville antithèse construite en miroir d'Ambre, etc.

Bref, « Les Neuf Princes d'Ambre », c'est un premier tome très énergique, très inventif et qui se lit à une vitesse folle tant les personnages sont bien campés. Ce cycle débute sous les meilleurs auspices !
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Un homme amnésique s'enfuit de la clinique privée dans laquelle des sédatifs lui étaient administrés pour empêcher son réveil, non sans avoir dans la poche le nom et l'adresse de la personne qui employait et payait la clinique. Lorsqu'il voit Evelyn, il ne doute pas qu'il connait bien cette personne, et qu'elle est bien sa soeur... Mais elle s'appelle Evelyn autant que lui se nomme Carl Corey, le nom figurant sur sa fiche d'admission !
Cette dernière semble moins que ravie de le voir débarquer chez lui, et estime les propos sibyllins de Carl, qui essaie de noyer le poisson pour cacher son absence de mémoire, forts appropriés et plein de sous-entendus. Carl, lui, aimerait juste savoir de quoi il parle !
Evelyn s'absente pour la journée. Carl en profite pour farfouiller chez elle et tombe sur un jeu de tarot étrange, froid au toucher, aux illustrations magnifiques. Ces cartes représentent des personnes réelles, et en les manipulant, Carl se rappelle de son propre nom, Corwin, et de ses frères et soeurs, qu'il pourrait, s'il le souhaitait, contacter au moyen de ce jeu d'atouts, puisque c'est bien là ce que sont ces cartes : un moyen pour échanger et se déplacer entre membres de la famille royale d'Ambre. Lorsque le téléphone sonne, Corwin prend sous sa protection Random, l'un de ses frères, et ensemble, ils décident de traverser les Ombres pour rejoindre le premier de tous les univers, le bastion de l'Ordre contre le Chaos, représenté par la Licorne, l'immortelle Ambre.

Il faut absolument lire ce premier tome du cycle des Princes d'Ambre !! En un peu plus de 200 pages, nous découvrons un nouvel univers, une famille aussi nombreuse que tordue et retorse, des combats d'épée, une guerre, une défaite, une mutilation, une évasion, et la promesse d'un Prince d'Ambre de conquérir son trône ! Ce cycle donnera lieu à deux série de 5 livres, l'une sur Corwin, que l'on découvre dans ce premier opus, un homme sur de lui et de ses prétentions, poète et guerrier, tenace comme la mauvaise herbe, hâbleur, mais, à sa façon également, honnête et loyal. La seconde série est consacrée à son fils, Merlin.
Avec le cycle des Princes d'Ambre, Zelazny reprend à son compte la théorie des multivers, avec un univers originel dont découlerait tous les autres, ce qu'il se passe dans le premier ayant des répercutions sur tous les autres, et vice versa. Dans ce premier tome, on découvre, en même temps que Corwin se souvient (c'est vachement malin, comme procédé ; pas hyper-méga-original, mais très efficace) surtout Ambre, les lois qui la régissent, ses hauts-lieux, comme Rebma, la ville sous l'eau, ses personnages hauts-en-couleurs (celles de Corwin sont le noir et l'argent...), et ses enjeux. le Chaos, qui se trouve à l'opposé d'Ambre et en constitue l'antithèse, sera évoqué dans les opus suivants.
Donc, Corwin, au final tout aussi légitime qu'un autre de ses frères à porter la couronne d'Ambre, est un personnage comme sait nous les offrir Zelazny, à la fois digne Prince d'Ambre (et ce n'est pas un compliment !!), charismatique et égoïste, mâtiné d'un certain sens des responsabilités et d'un zeste de compassion, sans doute à cause des siècles passés sur l'Ombre Terre (c'est-à-dire chez nous) pour cause d'amnésie.
Je pense que, objectivement, Les 9 princes d'Ambre est le meilleur tome de tout le cycle. J'ai ceci dit une tendresse particulière pour Les fusils d'Avalon, et suis raide dingue des Cours du Chaos, de la main d'Obéron et du Signe de la Licorne (oui, je sais, ce n'est pas le bon sens de lecture...). En revanche, j'ai trouvé les tomes consacrés à Merlin moins prenants.
Je préfère, personnellement, quand Zelazny s'applique à proposer à ses lecteurs une oeuvre post-moderne et expérimentale, comme dirait Alfaric, comme par exemple pour l'Oeil de Chat, mais franchement, il maitrise avec un réel talent et beaucoup d'inspiration l'écriture de ce tome sur lequel il bâtira la série, mélange de cynisme et d'humour noir, d'action héroïques et de héros désabusé. Un vrai régal !
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Ça y est ! J'ai attaqué le cycle des princes d'Ambre, depuis que je fréquente Babélio, inutile de préciser que ma PAL est de plus en plus volumineuse, et ce de manière exponentielle.
Me lancer dans la lecture de cette série estampillée "classique" était prévue et remise depuis longtemps déjà et si j'avais su ce qui m'attendait...
J'ai été impressionné par ce premier tome, scotché et bluffé serait plus précis. On rentre dans cette histoire sans préambule, et ensuite on est en permanence en apnée, vraiment pas le temps de respirer ou de dire "ouf".
On est dans la peau de ce personnage amnésique et l'on découvre à chaque phrase de chaque chapitre un élément nouveau et déterminant et il s'agit là de "fantasy", ce qui veut dire qu'il y a tout un nouveau monde à découvrir en même temps que l'identité et le statut de notre personnage principal, j'ai nommé Corwin.
Qu'est ce que le royaume d'Ambre ? où se situe-t-il ? que sont ses us et coutumes ?
Il y a tant de personnages aux motivations incertaines à découvrir que l'on se passionne très vite pour ce récit, on s'attache également à Corwin, car dans ce monde impitoyable où le mensonge, la manipulation et la trahison sont de rigueur (une question de survie en fait), il fait presque figure de prince charmant.
La densité des événement relatés dans ce premier tome est hors normes, certains en feraient une trilogie ;)
Je comprends déjà en ayant lu un dixième de l'oeuvre que "les princes d'Ambre" soit devenu un classique, mon espoir à cet instant T est que les neuf dixièmes restant soient de la même intensité.
Réponse très bientôt car cela ne se lit pas, cela se dévore, j'ai lu ce tome en une journée, bon ok, je n'avais pratiquement que ça à faire, mais quand même :)
J'attaque le tome deux sans tarder ;)
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Recommandé par un collègue, la série des princes d'ambre a été pour moi une de mes premières lectures de Fantasy.
La surprise a été totale : la créativité de l'auteur, la dynamique de l'histoire, les personnages, les descriptions de lieux, tout est réussi.
Ce premier livre commence comme un thriller et dérape très vite, via les mondes parallèles, dans le fantastique. Corwin semble tout d'abord le seul personnage rattaché à notre monde, mais sa transformation progressive en héros médiéval qui ne sait pas toujours où il en est nous guide tout au long de ce premier livre.
A chaque personne qui me demandait par quel ouvrage de fantasy elle pourrait commencer, je lui ai très souvent recommandé ce cycle (et prêté mon tome 1, que j'ai du racheter 2 fois)
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J'ai ce vieux bouquin dans ma bibliothèque depuis des années (je dis bouquin car je l'avais eu dans un vide Grenier, il est corné et jauni, limite les pages risque de se détachées), je n'ais jamais pris le temps de le lire car ayant beaucoup de livres je l'avais un peu oublié.
Je l'ai ressorti et dévorer et c'est maintenant que je me dit mais quelle erreur tu as fait en ne le lisant pas depuis tout ce temps !!

Une histoire épique dans un univers qui passe de modernité à fantastique tout en douceur, un héro d'un charisme fou, sans compté ses frères et soeurs ou opposants qui ne sont pas des tendres, une histoire qui va tambour battant jusqu'à la dernière page sans s'en apercevoir et c'est là qu'on se dit : faut que j'aille prendre la suite.

Vous l'aurez compris j'ai vraiment apprécié cette lecture et aussi je culpabilise de pas l'avoir lu plus tôt.
À conseiller à tous les amateurs de Fantasy mais aussi aux autres en recherche d'une histoire qui bouge bien et où on ne s'ennuie pas une seconde.
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Une série conseillée par un ami et que j'ai dévorée assez rapidement malgré quelques longueurs parfois. le style de Zelazny est impressionnant, l'histoire est dense, complexe, magique...
un homme se réveille amnésique et là commence sur les chapeau de roues une course poursuite effrénée pour échapper, à qui, on ne sait pas trop, pour aller où, c'est une bonne question, avec qui, encore une fois rien n'est sur, les personnes qui souhaitent l'aider sont elles des amis ou des ennemis, et le resteront elles? tout ce qui est sur c'est que ce sont ses frères et soeurs... drôle de famille certes mais quand il est question de pouvoir sur Ambre et toutes les ombres qu'elle projette, les liens fraternels ne comptent plus. Surtout si il faut en plus contrer les cours du Chaos qui tentent de profiter de la mésentente familiale pour récupérer la suprématie sur les mondes.
Un livre impossible à lâcher et pour lequel, à peine la dernière page tournée, il faut aller chercher le suivant...
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Quand j'ai découvert la saga des Princes d'Ambre jeune adolescente, en entrant au collège, j'ai de suite été fascinée par l'univers imaginé par Roger Zelazny, qui était probablement l'une de mes premières incursions dans de la fantasy pour adulte. J'ai ainsi dévoré les 10 tomes la composant, étrangement présents au CDI, mais depuis je n'ai jamais osé relire la saga de peur de ne pas retrouver cette même fascination. J'avais tort car elle est toujours bel et bien présente !

Roger Zelazny, c'est un auteur culte dans le domaine de l'imaginaire. Il a écrit de nombreux textes que ce soit en fantasy ou en science-fiction et a remporté de nombreux prix, mais c'est souvent avec Les Princes d'Ambre qu'on en parle car c'est celle-ci qui l'a fait connaître, malgré son prix Hugo quelques années auparavant pour Toi, l'immortel, ex aequo quand même avec Herbert pour Dune !

Je comprends parfaitement pourquoi les gens ont adoré ce titre car il en est de même pour moi. Malgré ses défauts et il y en a, l'univers imaginé par l'auteur fascine, de même que ses influences puisant dans de nombreuses mythologies et sa narration inspirée des jeux d'échec. C'est tout bonnement excellent !

Zelazny nous plonge dès les premières lignes dans un récit où il met le narrateur à la même hauteur que le lecteur : Corwin est amnésique. Nous allons donc nous coller à ses pas pour essayer de comprendre les mystères entourant sa vie et ceux-ci sont forts nombreux et assez incroyables. Avec une belle maîtrise d'un fantastique des plus classique, Zelazny va peu à peu nous conduire jusqu'à un point de bascule, le tout en étant aussi aveugle que son héros, ce qui est fascinant. Tout comme lui, on marche sur deux oeufs. Tout comme lui, on ne comprend pas grand-chose et c'est le génie de la chose. Ainsi, ce qui passerait pour une narration floue et incompréhensible avec des pouvoirs qu'on peine à cerner, devient en fait un ressort narratif propre à l'auteur pour mieux nous immerger dans son histoire et ça fonctionne.

Le récit est court mais vif et percutant. L'auteur ne perd pas de temps dans ces 250 pages à peine que compte le premier tome. Il nous présente la vaste famille de Corwin, prince d'un royaume caché : Ambre, dont les membres s'entre-déchirent pour obtenir la couronne. Corwin fait partie d'une fratrie dont il reste 9 frères survivants et 4 soeurs, souvent de mères différentes et dont le père est passé on ne sait où. Corwin redécouvre pas à pas ce qui unit et désunit surtout chacun d'entre eux. En allant à la recherche de sa mémoire, il va replonger dans les jeux d'intrigues de ces derniers et avancer à marche forcée vers les problèmes, ce faisant. Dans ce premier tome, nous allons donc plonger dans les pouvoirs de la famille princière, manipulant les ombres pour se déplacer et se battre, et utilisant des cartes, les atouts, pour communiquer et se déplacer. Ils sont fascinants.

Alors que l'auteur n'a que peu de pages, il parvient à rendre cela très vivant. On cerne rapidement la personnalité des chacun des membres de cette famille qu'on croise. Ils ne sont tous que fourberie, ce que j'ai adoré ! Comme dans un jeu d'échec, tout n'est que manipulation, coup foireux et entourloupe pour parvenir à ses fins. On ne sait jamais sur qui compter et qui va trahir qui à quel moment. Les batailles sont nombreuses et surprenantes, se passant tantôt dans notre monde, tantôt dans celui des ombres, tantôt à Ambre. Cependant, elles sont parfois compliquées à visualiser notamment au début. Je comprends l'effet de style souhaité par l'auteur mais c'est frustrant tout de même. Cela devient heureusement plus clair par la suite.

La magie d'Ambre et les personnalités retorses de ces princes et princesses sont vraiment le gros point fort ici. Ils fascinent. Rien n'est manichéen ici, tout est tordu, même le héros a un je ne sais quoi d'anti-héros aux yeux des autres et le frère qu'il va affronter : Eric m'a fait penser à Elric de Moorcock qu'il précède de peu ou encore aux Harkonnen de Dune qu'on a découvert quelques années plus tôt. Les deux se livrent à un sacré duel, même si Zelazny aime bien introduire pas mal d'ellipses dans son récit pour rendre celui-ci plus vif et incisif, ce qui empêche de voir la totalement de leurs affrontements, mais entre duel à l'épée, bataille navale, assaut du château, on a de quoi se mettre sous la dent.

Avec une plume qui n'a pas vieilli et qui demanderait juste à s'étoffer un peu de descriptions plus longues parfois, notamment lors des interludes et des scènes de combat, Zelazny propose ici une entrée en matière des plus savoureuse et piquante. J'ai adoré me sentir déstabiliser aux côtés de ce héros qui n'en savait pas plus que nous sur les étrangetés l'entourant au début. C'était passionnant de découvrir son monde, derrière le voile qui le protège, en se collant à ses pas et en doutant de tous. J'ai beaucoup aimé les références mythologiques et celtiques de l'oeuvre, ainsi que l'ambiance très "jeu de stratégie" qui se dégage de chaque passe d'arme et relation. Même si j'ai peut-être trouvé que ça allait un peu vite et que j'aurais aimé qu'on s'attarde sur les personnages, leurs relations ou encore la ville d'Ambre, j'ai été fascinée et passionnée par ce récit que j'ai dévoré. Zelazny a su imaginer un univers de haute volée où intrigues et complots politiques se marient à merveille avec un système de magie original et assez visuel. L'écriture a peut-être vieilli un peu par rapport à un Jay Kristoff ou un Sanderson qui écrivent des scènes d'action bien plus percutantes lors de l'utilisation de pouvoirs similaires mais ça reste excellent. Et ce n'est que le premier tome ! J'en redemande !
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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Il s'agit d'une relecture mais mes souvenirs étaient très vagues car j'ai lu le cycle des Princes d'Ambre il y a bien longtemps! Je me rappelle l'histoire des ombres et que j'avais beaucoup aimé le cycle mais pas grand chose d'autre.

Je me suis donc lancée dans ce premier cycle de 5 tomes. Dès les premières lignes, j'ai apprécié ma lecture alors que je craignais un début un peu trop descriptif comme c'était souvent le cas à l'époque où ce tome est écrit (années 1970). Mais non, le lecteur est immédiatement plongé dans l'histoire avec un bon avant goût de l'humour ironique de Corwin, le personnage principal.

L'écriture est malgré tout un peu particulière, avec des dialogues souvent assez abrupts, que ce soit réellement le style de l'auteur ou la traduction, mais on s'y habitue très vite et cela a son charme.

Dans ce tome 1, on découvre qui est Corwin et son monde, de manière assez surprenante puisque lui-même l'ignore, ce qui donne lieu à des dialogues non dénués d'humour où chacun tente d'en savoir plus sur ce que sait l'autre.

La lecture de ce tome 1 m'a semblé assez rapide mais il contient finalement énormément d'aventures différentes qui donnent envie de continuer à suivre l'histoire dans le tome suivant.

Le passage à travers les ombres rend difficile à déterminer s'il s'agit d'un roman d'heroic fantasy (un peu) ou de sciences fiction (un peu aussi)... Inclassable mais passionnant!

Accessible à partir de 12-13 ans même s'il est plutôt pour grands ados et adultes.
Lien : http://abrrracadabra.canalbl..
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