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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Et z'y va, Bouffon !

Il était une fois un pitit n'enfant, né d'une mère séquestrée dans les geôles d'un château et violentée à de multiples reprises, et d'un géniteur aux abonnés absents, de par le fait.
A ce bonheur sans nom et afin de lui octroyer le maximum de chances dans la vie, Dieu, ce vil farceur, décida d'ajouter une difficulté supplémentaire à ce départ tonitruant en lui attribuant un visage évoquant plus naturellement les monstres de foire que les concours de beauté en puissance.
Voici son histoire...

Dans la série on a pas eu d'bol, je demande Glaviot.
Il est parfois de doux surnoms prédestinés qui vous "collent" parfaitement à la peau.
Zidrou se fend ici d'un conte délicieusement cruel en s'appuyant sur le trait très travaillé de Porcel.
Un supplicié comme narrateur, un château au châtelin peu chatoyant comme cadre, l'ambiance est plombée d'entrée de jeu.
Coluche et le très haut ont dit : il y aura des hommes blancs, il y aura des hommes noirs, il y aura des hommes grands, il y aura des hommes petits, il y aura des hommes beaux et il y aura des hommes moches, et tous seront égaux ; mais ça sera pas facile… Et puis il a ajouté : il y en aura même qui seront noirs, petits et moches et pour eux, ce sera très dur !
Glaviot n'est pas noir, pour le reste...
N'y cherchez pas de grands messages philosophiques si ce n'est, éventuellement, que stigmatiser les difformités comme Glaviot, ben c'est pas joli joli, mais laissez-vous porter par la trajectoire surnaturelle de cet être pas vraiment équipé du costume de winner mais bien de celui de la victime expiatoire désignée pour morfler de son premier à son dernier souffle.

J'ai aimé la forme et le fond.
Ne crachez pas sur ce conte amoral à souhait.
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Anne (ou Isabelle) suit les soldats qui se battent et dépouille ainsi les morts du peu de bien qu'il leur reste. Elle tombe alors sur l'un d'eux, mourant, qui la somme de remettre sa lettre au comte d'Astrat dont le château est situé à deux ou trois jours de marche. Une fois arrivée, le comte, sans raison apparente, l'enferme dans ses geôles. Sa beauté attire les soldats et le comte lui-même qui abusent sans cesse d'elle pour une piécette ou un verre de vin. Ce qui devait arriver arriva, la jeune femme se retrouva enceinte et mit au monde un enfant au visage difforme. Révulsé par tant de laideur, le comte le donna à manger à sa chienne qui au lieu de le dévorer s'occupa de lui. Anne (ou Isabelle) meurt quelques années plus tard et l'enfant, surnommé Glaviot, doit s'occuper de diverses tâches ingrates à la place du geôlier tout en discutant avec le prisonnier. Remarqué par le comte, celui-ci décide de l'offrir à sa fille, Livia, qui fait de lui son bouffon...

L'on est prévenu dès le début par le narrateur, ce prisonnier qui partage avec Glaviot les geôles du comte, il va nous raconter l'histoire d'un baiser. Une histoire belle mais cruelle. En s'adressant à nous, il nous raconte tout d'abord la vie dans les geôles d'Anne (ou Isabelle), la maman de Glaviot, ensuite la vie de ce dernier, des geôles à son rôle de sauveur en passant par celui bouffon auprès de la fille du comte. Glaviot un peu naïf mais qui fait preuve de courage devant les épreuves de la vie, Glaviot qui a le sourire dans les yeux. Zidrou nous livre un conte à la fois cruel, cynique et empli d'espoir dans lequel les rebondissements ne manquent pas et le texte narratif est vraiment jouissif. Avec le dessin de Francis Porcel, cru et sombre et à l'encrage prononcé, l'on est plongé dans une ambiance médiévale troublante et obscure.

Voilà un Bouffon qui ne nous fera pas que rire...
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Bouffon est une histoire d'amour qui n'est pas une, une légende née dans le sombre moyen-âge, un conte brut mettant en scène une jolie fille et un "prince" crapaud...

Ce "prince" crapaud qui naît au fond d'un cachot du ventre d'une gueuse, sera nourri par une chienne, éduqué par les prisonniers et surnommé "Glaviot", tellement il est laid et difforme.
Un jour que le seigneur du château descend dans la basse-fosse pour goûter une torture sur un de ses pensionnaires, il remarque ce jeune adolescent hideux et décide qu'il fera un excellent bouffon pour sa fille Livia. Glaviot en tombe immédiatement amoureux. Pendant quelque temps il sera heureux de vivre à ses côtés... comme un chien qu'on aime bien.
Mais Livia tombe gravement malade... C'est alors que Glaviot découvre qu'il possède un don !

La vie atroce de ce garçon est raconté par un narrateur "extérieur". le ton de son récit devient de plus en plus sarcastique au fur et à mesure qu'on avance dans l'histoire. Ce cynisme permet au scénariste de placer quelques phrases bien senties contre la toute puissance des opulents a décider de la vie et de la mort ou encore contre la religion. Mais Zidrou essaie surtout de nous prendre à partie afin que nous devenons juges de nous-mêmes face au don de cet être disgracieux.
(Oyez, gentes lectrices, sachez écouter votre coeur !)

Les beaux dessins ombreux, en majorité dans les nuances brunâtres, de Francis Porcel (et qui ne correspondent en rien a l'image de la couverture de ce one-shot) portent avec pertinence et perfection cette histoire d'une âge sombre et dans laquelle le bouffon des Dames leur révélera le miroir de leur âme.
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Bouffon, surnom donné à un enfant difforme, né d'une mère emprisonnée et d'un père... ça, l'histoire ne le dit pas tant ont violentés cette pauvre jeune fille nuit après nuit des hommes de passage.
Bouffon, élevé par une chienne car sa mère disparaît vite dans les douves de l'histoire.
Bouffon a un don, il ramène à la vie des femmes mortes , mais seulement celles en âge de procréer ; pensant que cela va lui ouvrir les portes mais surtout les coeurs, que nenni et c'est seull qu'il déambule dans la campagne , accompli sa besogne puis s'en va.
La fin est plus positive , Bouffon a suivi la rivière jusqu'à la mer et son voeu lui est accordé.
Satire du conte la belle et la bête avec un rien de cynisme et d'insolence.
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Avec Bouffon, Zidrou signe un conte cruel et cynique, dont l'espoir n'est cependant pas totalement absent.
Les dessins de Francisco Porcel correspondent bien à l'ambiance moyenâgeuse et au côté sombre de l'histoire (et ils sont beaucoup plus fins que ce que la couverture laisse à penser).
J'ai particulièrement aimé la narration par un prisonnier captif des geôles du comte, comme Glaviot et sa mère.
Quant à l'histoire, ne vous attendez pas à ce qu'elle finisse bien, mais elle ne vous laissera pas indifférent.
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"Un glaviot, même sorti de la bouche de la plus belle des femmes, ce n'est jamais très appétissant n'est-ce pas?" Voilà pourquoi le héros malheureux de cette histoire ce nomme ainsi, Glaviot. Mais si son visage est difforme son coeur lui est pur et rempli d'espérance. Celui qu'un jour, au milieu de toutes ses grimaces de mépris qu'on lui adresse, on lui offre des sourires.
Bouffon est une histoire d'amour tragique, celle d'un amour qui n'est pas partagé. Comment le laid pourrait-il se faire aimer de la jolie comtesse? Elle est triste du début à la fin, du terrible destin de sa mère à la si amère solitude de Glaviot.
L'histoire est racontée en voix off par un prisonnier qui a côtoyé notre pauvre héros. le ton y est cynique à souhait, les répliques cinglantes ont cet humour caustique qui va si bien à un condamné désabusé qui a perdu ses illusions sur la vie. Et collent magnifiquement bien au récit.
Il y a quasiment pas de dialogue mais ça passe inaperçu tellement le conte servi par la voix-off est plaisante à lire et bien répartie dans les cases.

Les dessins sont plutôt sympa bien que pas toujours au top au niveau des visages. Les décors sont souvent très simples mais l'ambiance moyen-ageuse bien présente. je regrette peut-être cette colorisation un peu terne donnant peu de reliefs aux choses. La couverture enfin a un joli rendu : cartonnée avec quelques dorures, ça respire les enluminures.
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Voici une histoire d'amour, on ne peut pas vraiment dire qu'elle est belle... elle est noire et cynique, cruelle et très crue.
On peut dire que le héros de l'histoire n'est pas vraiment celui que l'on attend. le fils difforme d'une ribaude violée dans la fange des oubliettes, nourri par une chienne et élevé par des prisonniers torturés pourrissants dans les geôles.
Partant de ce contexte des plus glauques, Zidrou arrive à nous concocter un conte poétique et caustique.
Le dessin est plutôt bon, avec une reconstitution assez cohérente du Moyen-Age.
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Voici une histoire qui commence comme un conte de fée... sauf que les contes de fée finissent plutôt par "ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants".... sans nous dire comment ils divorcèrent plus tard évidemment.
Mais là, eh bien, ils ne se marièrent pas ! Au moins, il n'y a pas de risque de désillusions.
La désillusions, c'est seulement le petit bouffon qui la vit... il rend la vie.... mais que donnerions nous en échange ? à un personnage très laid ?
C'est un conte sur l'importance de l'apparence....
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J'ai beaucoup aimé ce récit imaginé par Zidrou sur un thème qui ressemblerait un peu au Bossu de Notre-Dame. L'auteur confirme son immense talent en se diversifiant et en allant sur le terrain du conte médiéval.

J'avais éprouvé quelques inquiétudes au tout début mais elles se sont vite dissipées. C'est brillant grâce à une mise en scène hors-pair. La narration est très inventive dans son classicisme. On ne perdra pas une miette jusqu'à la fin.

C'est un conte certes mais qui n'est pas destiné aux enfants. Cela sera noir et cruel comme l'est la bassesse humaine. Au milieu de cela, le démon n'est pas celui que l'on croit. Il faut aller au-delà des apparences même répugnantes. Il ne suffit pas d'avoir l'air sympa pour l'être.

Le bouffon est une oeuvre forte à l'image de son héros qui traverse toutes les épreuves de la vie avec un magnifique courage et un coeur en or. Il arrivera à insuffler la vie au milieu de ce monde triste où la guerre et la famine font des ravages. Sombre et profond, certes mais avec un espoir.

Bouffon est aujourd'hui une insulte. Cela n'a pas toujours été le cas dans l'histoire de notre pays. Il était une fois un prince pas aussi charmant que cela mais profondément humain.
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Bouffon est un conte médiéval original a plus d'un titre. le choix du narrateur déjà : à la façon des troubadours, dont il prend d'ailleurs la voix si poétique, celui-ci est quasi étranger à l'histoire qu'il raconte, si ce n'est qu'il a lui-même côtoyé le personnage principal. En posant le récit au Moyen-Âge, Zidrou peut ainsi accentuer la noirceur du récit par celle de l'ambiance et du décor : les êtres sont sales, le quotidien est sordide et l'humanité se cache parfois dans la mort qu'on donne rapidement. C'est magnifiquement rendu par Porcel qui utilise un dégradé de gris et des couleurs sombres qui font merveille, le tout avec une mise en scène toute en retenue.
Ensuite, c'est un conte terriblement cruel. Il laisse espérer une fin heureuse, alors même que le narrateur nous avertit d'entrée que celle-ci n'existe pas. En effet, on ne peut s'empêcher d'espérer que Glaviot va enfin trouver le bonheur et qu'un être humain sera simplement gentil avec lui. Il ne demande pourtant pas grand-chose, mais cela semble insurmontable à toutes les personnes qu'il est amené à croiser. Lui qui représente malgré sa laideur la seule lumière du récit, le seul être chaleureux et avenant, plein de courage et gardant le sourire malgré les épreuves. Sa gentillesse s'oppose à l'ironie du ton du narrateur et accentue encore la cruauté du récit livré.

Dérangeant aussi, parce qu'à travers la noirceur de l'âme qu'on nous décrit, le lecteur en toute franchise se posera lui aussi la question : aurait-il donné ce baiser tant espéré ? La bêtise humaine est de toutes les époques et les situations, plus modernes certes, se répètent bien trop souvent.

Tout en livrant un titre qui prend encore pour sujet la différence, comme il a pu le faire déjà avec Lydie ou Pendant que le roi de Prusse faisait la guerre qui donc lui reprisait ses chaussettes, Zidrou sort des sentiers battus et marque profondément le lecteur. Je recommande !

Lien : http://nourrituresentoutgenr..
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