Bouffon est une histoire d'amour qui n'est pas une, une légende née dans le sombre moyen-âge, un conte brut mettant en scène une jolie fille et un "prince" crapaud...
Ce "prince" crapaud qui naît au fond d'un cachot du ventre d'une gueuse, sera nourri par une chienne, éduqué par les prisonniers et surnommé "Glaviot", tellement il est laid et difforme.
Un jour que le seigneur du château descend dans la basse-fosse pour goûter une torture sur un de ses pensionnaires, il remarque ce jeune adolescent hideux et décide qu'il fera un excellent
bouffon pour sa fille Livia. Glaviot en tombe immédiatement amoureux. Pendant quelque temps il sera heureux de vivre à ses côtés... comme un chien qu'on aime bien.
Mais Livia tombe gravement malade... C'est alors que Glaviot découvre qu'il possède un don !
La vie atroce de ce garçon est raconté par un narrateur "extérieur". le ton de son récit devient de plus en plus sarcastique au fur et à mesure qu'on avance dans l'histoire. Ce cynisme permet au scénariste de placer quelques phrases bien senties contre la toute puissance des opulents a décider de la vie et de la mort ou encore contre la religion. Mais
Zidrou essaie surtout de nous prendre à partie afin que nous devenons juges de nous-mêmes face au don de cet être disgracieux.
(Oyez, gentes lectrices, sachez écouter votre coeur !)
Les beaux dessins ombreux, en majorité dans les nuances brunâtres, de
Francis Porcel (et qui ne correspondent en rien a l'image de la couverture de ce one-shot) portent avec pertinence et perfection cette histoire d'une âge sombre et dans laquelle le
bouffon des Dames leur révélera le miroir de leur âme.