Zita, bientôt 13 ans, passe sa vie à l'hôpital pour combattre une satanée leucémie. Cette maladie, « qui semble trouver son organisme particulièrement à son goût », lui prend son énergie, ses cheveux (d'où son surnom de Boule à Zéro) et empêche son corps de grandir. Par contre, elle n'altère en rien sa lucidité, ses envies d'adolescente et ses rêves.
Et puis comme avoir 13 ans ça se fête, Zita veut faire une grande fête. Pour l'occasion elle invite donc tout le monde, les autres patients, les médecins, les infirmiers, et aussi sa maman…
Mais de façon incompréhensible son petit coeur fait des siennes et s'arrête, par moment, de battre….
Autant vous le dire tout de suite, j'ai adoré cette BD et c'est pour moi un véritable coup de coeur. C'est mon aînée qui l'a découvert à CDI de son collège et qui a eu envie d'en avoir un exemplaire à la maison. Evidemment j'y ai jeté un oeil et ai été scotchée.
Tout d'abord par le ton. En effet, bien souvent les parutions qui abordent les thèmes autour de l'hôpital; la maladie, et notamment celle de l'enfant, quand elles en ont le courage, le font sur le thème de la dérision pour alléger l'indiscible.
Pas ici. Nous partageons le vrai quotidien de Boule à Zéro, qui a déjà passé 9 années de sa vie à l'hôpital, avec du personnel hospitalier dévoué, des patients tous plus attachants les uns que les autres, des situations très réalistes, mais traitées de façon très sobre et qui n'inquiéteront pas les plus jeunes, mais ouvriront très certainement le dialogue.
Et puis, tout se fait avec une grande liberté notamment dans les propos de Zita. Elle aborde la maladie et ses répercussion sans flancher, dialogue avec la mort, exerce son oeil acerbe sur les personnes qui l'entourent, notamment sur ces adultes dont on a du mal à comprendre le fonctionnement et tout cela, sans apitoiements. En tout cas,
Zidrou met dans la bouche de Zita des mots sur nos terreurs et nos fantasmes de parents. Il autorise également les enfants à poser des questions et c'est là un sacré tour de force !
Après évidemment pour le graphisme et l'histoire. Les dessins d'Ernst et
Laurent Carpentier sont simples (mais pas simplistes!) et laissent toute leur place à l'histoire et aux émotions. Parce qu'évidemment on ne peut pas lire cette BD sans ressentir tout un tas d'émotions : de la colère, de la joie, de la tristesse, de l'espoir, etc… ! Eh oui, tout ça dans une BD de 46 pages ! C'est vraiment magnifique. du coup, je pense que très rapidement le tome 2 va rejoindre notre bibliothèque…
Bravo pour cette BD intelligente ! Une très belle façon d'ouvrir le dialogue avec ses enfants sur cette maladie qui fait peur : le cancer.
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