On ne ressort pas indemne après avoir lu cette nouvelle dont le thème central est celui de la mort, laquelle obséda
Emile Zola tout au long de son existence. En écrivant «
La mort d'Olivier Bécaille » le romancier a peut-être tenté de calmer sa conscience de l'angoisse constante qu'il ressentait à l'idée de mourir. Dans ce récit stupéfiant, il se glisse dans la dépouille du mort pour nous confier ses questionnements, ses craintes mais aussi ses fantasmes par le biais de circonvolutions étonnantes, oscillant en permanence entre rêve fantasque, fabulation mystique et réalisme implacable.
S'appuyant sur son indéniable talent littéraire,
Emile Zola consacre toute sa force de conviction lorsqu'il donne la parole à l'âme du défunt qu'il extrait de son enveloppe charnelle pour commenter les évènements qui suivent le trépas, le refus de consentir à la mort et le combat pour continuer à vivre allant jusqu'à envisager la résurrection. Par la profondeur de sa pensée et l'intensité de son écriture, l'auteur réussit à transformer l'imaginaire en un réalisme époustouflant tant les descriptions du passage de la vie au trépas puis du trépas à la résurrection sont saisissantes de vérité. A peine suggérée, la peur de la mort sera définitivement refoulée dans l'épilogue, balayée par un infini désir de vivre, un combat ultime pour la vie, poussé jusqu'à l'irrationnel.