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4,06

sur 2398 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Quel ouvrage, encore un !
Chez Zola, tout est majestueux : les caractères des personnages, les lieux, les descriptions sont épiques, et là, on en prend plein les yeux ! le ventre de Paris, ce sont les halles, où arrivent toutes les marchandises possibles et imaginables de France et d'ailleurs, le matin, et où chacun peut venir s'approvisionner tout au long de la journée...
Zola nous fait observer le lever du soleil sur cet énorme lieu, l'arrivée des marchands et des livreurs, puis il nous fait voir les montagnes de légumes, les couleurs qui se battent sur les étalages, les poissons et les viandes, il nous fait sentir les amoncellements de fleurs ou encore les fromages qui ont passé la journée sur les étals et commencent à en souffrir... On y est !
Zola nous donne à voir aussi une société, encore une, celle des commerçants, des petits artisans qui gagnent leur vie en nourrissant les autres. Ces personnes qui ont souvent un avis tranché sur la politique, qui est surtout de ne pas faire de vague tant qu'on peut profiter de ce que l'on a. Cette société est bousculée par l'arrivée du frère de Quenu, échappé du bagne et qui a des idées un peu plus révolutionnaires... Les remous de cette société, de ce quartier si tranquille, contrastent avec le calme des étalages, lisses et immuables.
Et c'est toute la force de Zola, qui nous fait vivre son époque à travers cette histoire à la fois unique et universelle...
Bref, encore une belle oeuvre, à lire et à relire !
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le ventre de Paris nous montre l'univers des Halles à Paris


Le marché des poissons et une charcuterie. Voici notre décors pour ce nouvel opus des Rougon Macquart. Nous nous attardons sur la vie de Florent qui est un ancien bagnard. Il revient sur la Paris chez son frère qui a épousé une Mouret. Ce sont les parents de Pauline, l'héroïne de la Joie de Vivre.

Nous verrons ces deux milieux : le poisson et la viande qui contient ses rivalités, ses alliances. C'est tout l'envers du décors que vous avez là. Nous avançons donc dans le récit avec des yeux émerveillés je dois dire. Tout simplement car j'aime beaucoup passer à l'envers du décors.


C'est toute une critique de ceux qui veulent faire des révolutions sans fin.

Je vous disais donc qu'on suivait les parents de Pauline, un couple de charcutiers qui a réussi à bien s'intégrer dans le milieu parisien. Leur boutique est assez prospère (comme dans tout début des Rougon Macquart mais ensuite cela se gâte) C'est notre couple témoin qui montre à quel point lorsqu'on travaille et qu'on s'intègre dans le quartier, la vie peut être simple mais heureuse.


Florent, lui est un révolté. Il a été emprisonné par hasard après une émeute. Il dit haut ses opinions politiques et se targue de tout savoir. C'est un révolutionnaire qui est là pour remuer les émois et provoquer le chaos. Il reproche des choses au gouvernement mais il ne pense pas au sang versé à chaque révolution. C'est un inadapté social qui ne se contente que d'émeutes alors que son frère fait tout pour le rendre heureux.
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Au terme de ce troisième opus des aventures des Rougon-Macquart, j'ai abandonné l'idée de lire la préface et j'ai lu en diagonale les commentaires finaux pour ne me consacrer pleinement par l'écriture de Monsieur Zola himself.

En effet, lors des deux premières lectures, mon plaisir avait vraiment été gâché par les préfaces qui révélaient une bonne partie de "l'intrigue"... Bon, ok, Zola n'est pas une lecture policière néanmoins je n'avais pas envie de savoir si Silvère allait oui ou non mourir avant d'avoir même commencé la lecture du bouquin.

Pour les commentaires finaux, bien que je leur reconnaisse une certaine utilité, c'est pour ça que les lis en "diagonale" quand même, je suis excédée de l'analyse pseudo-psy de ceux qui les rédigent. En effet, je ne cherche pas à savoir la fonction sous-jacente de tel ou tel détail dans Zola, j'ai juste envie de savourer ce que ce grand homme de la littérature me révèle de son époque.

Ma critique de l'oeuvre, à présent : Zola c'est juste woaw woaw et encore woaw. Je ne vois pas un écrivain qui, aujourd'hui, soit capable de maintenir l'intérêt, alors qu'il ne s'agit pas d'un thriller sanguinolent hein, de cette façon.

Tout au long de ce troisième tome, Zola nous promène dans la description d'un Paris qui n'existe plus aujourd'hui, avec la construction des Halles, tout y est : les mégères, les odeurs de poissons, de viandes, de fruits et légumes, les couleurs, les sentiments, la bassesse humaine, les émotions..... C'est un arc en ciel ce bouquin.
Aucun des tomes ne se ressemblent, tous nous dépeignent un contexte différent mais dans une même époque, avec une réalité différente. On est pas lassé par Zola, car il nous emmène avec lui dans son histoire, on vit l'histoire, on sent les odeurs, on ressent la trahison, la bassesse.... du grand grand art !
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Que dire sur l écriture de Zola qui n'a pas encore été dit ?

Ce livre nous offre des descriptions fabuleuses des halles, des légumes, des poissons, de la charcuterie, ....
En lisant celles-ci, on a l'impression, non seulement de voir, mais également de sentir le marché du matin.
Mêlant à cela une intrigue rondement mener et qui n'est pas tendre avec la bassesse de l'esprit humain, Zola nous livre une oeuvre majestueuse.... mais cela on le savait déjà !
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LES PERSONNAGES

FLORENT

Né en Provence, avait commencé son Droit à Paris lorsqu'il a perdu sa mère, en 1841. Veuve, celle-ci s'était remariée à un sieur Quenu, originaire d'Yvetot, et elle a laissé un fils du second lit. Sans ressources, Florent abandonne ses études et s'installe rue Royer-Collard, avec le petit Quenu, qu'il élève paternellement. Entré comme professeur dans une pension de la rue de l'Estrapade, il se lie avec un rôtisseur voisin, Gavard, qui apprendra la cuisine à Quenu. Les jeunes gens ont un oncle à Paris, un frère de leur mère, le charcutier Gradelle.

Au coup d'État, dans la fusillade des boulevards, bousculé par la foule, il est tombé, ayant sur lui une jeune femme en chapeau rose, morte, la gorge trouée de deux balles. Ébranlé par cette horrible scène, il s'est laissé arrêter le soir même au pied d'une barricade, on le jette dans une casemate du fort de Bicêtre, il est condamné à la déportation et transporté à Cayenne par la frégate le Canada. C'est alors sept années d'affreuses souffrances, de faim continue, qui le laissent sec, l'estomac rétréci, la peau collée aux os, sept années qu'il continue à vivre dans son rêve de fraternité universelle. Évadé de l'île du Diable, ayant rôdé pendant deux ans à travers la Guyane hollandaise, atteint de la fièvre jaune et guéri par miracle, il a dû faire toutes sortes de métiers ; puis, cédant à l'envie folle de revenir, il a fini par économiser l'argent du voyage ; il débarque au Havre avec quinze francs dans son mouchoir, achète à Vernon ses deux derniers sous de pain et, ramassé mourant, aux portes de Paris, un matin de septembre, il arrive à la Pointe Saint-Eustache, étendu dans la voiture maraîchère de madame François, gris de misère, de lassitude et de faim.

QUENU née GRADELLE

Mère de Florent et veuve de son père, elle se remarie avec Un Quenu, dont elle a un fils. A sa mort, Florent arrêtera ses étude pour pourvoir à l'éducation de son demi-frère.

QUENU

Frère de Florent, que sa mère eut d'un premier lit. Mari de Lisa Macquart et père de Pauline. Né au Vigan. Son père est mort lorsqu'il avait deux ans, le laissant pour tout héritage à sa mère. Madame Quenu avait mis toutes ses espérances en Florent, intelligent et doux, et elle a négligé ce second fils trop gras, trop satisfait. le petit Quenu galopine avec des culottes percées ; sa mère meurt lorsqu'il a douze ans. Florent qui ne soupçonnait rien retrouve son frère dans une misère d'enfant perdu. Il se prend pour lui d'une tendresse paternelle, l'emmène à Paris et, dévoué jusqu'au sacrifice, abandonne ses études, courant le cachet, élevant ce jeune frère au logis comme un enfant gaie.
Quenu est alors un petit bonhomme tout rond, un peu bêta, il tient une charcuterie, triperie aux quartiers des Halles.

MACQUART LISA épouse QUENU

C'est une Macquart, une fille d'Antoine dans laquelle Fine a mis toute son honnêteté moyenne, son besoin de travail. Seulement, elle apporte en outre une vertu plus égale, des qualité supérieures d'ordre et d'intelligence qui ne sont point de ses parents. Elle est belle, saine, suant le bonheur. Il me la faut à trente-deux ans, dans tout l'épanouissement de sa nature. Elle accueillera d'abord avec joie Florent mais peu à peu cédera à la rumeur et aux commérages qui rebondissent sur elle

MEHUDIN mère

Vieille dame radoteuse, elle déteste Florent d'une haine maladive.


MEHUDIN LOUISE
Surnommée la belle Normande. Poissonnière superbe, d'une beauté hardie, très blanche et délicate de peau, d'oeil effronté et de poitrine vivante. Fille aînée de la mère Méhudin, deviendra plus tard madame Lebigre. Auparavant elle se prend d'amitié pour Florent après l'avoir assez mal accueilli. Elle participera elle aussi à l'hallali.


Mais l'acteur principal ne l'oublions pas c'est finalement LES HALLES. Cet endroit hors du temps qui palpite comme un coeur, avec ses lois, ses codes, ses amours et ses haines et surtout la rumeur. Ce qui se chuchote, puis se hurle, ce qui se dénonce, ce qui se venge, ce qui profite. Zola parvient à peindre cette fresque colossale avec une dextérité remarquable. le texte est aéré et se laisse lire avec bonheur
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Zola est à la fois génial et caricatural. La caricature n'est judicieuse que tant qu'elle reste pour un procédé littéraire...
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Odeurs et tremblements des petits carreaux aux fers des charrettes tonitruantes ne cessant d'aller et venir.

Les harangues des uns se noient aux décomptes des autres, on tope et l'on cède.

Bouquets de mers et de terres les parfums et arômes se mêlent.

Cliquetis et frottements, le jour s'éveille endolorie des humeurs d'un hier encore présent.

Les régions se retrouvent au ventre de cette ville aux appétits sans mesures ni limites.

Les quartiers s'agitent, les pas se font bruyants aux pavés mal équarris.

Les étals se vident, les chalands s'en vont, les lignes se finissent au point final d'une histoire qui n'est plus que d'hier.

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Le ventre de Paris ce fut les Halles débordantes de vie, de nourritures et de couleurs, d'odeurs et de bruits. Ces Halles monstrueuses qui fascinent Zola vont lui inspirer toute une thématique du gras. C'est bien entendu la guerre des Gras contre les Maigres... Ceux que l'Empire engraisse contre les affamés de justice.
Florent s'est échappé du bagne où il avait échoué par erreur au lendemain du coup d'Etat et vient à Paris retrouver son demi-frère, Quenu qui a épousé la belle et grasse Lisa Macquart. le couple tient une charcuterie prospère au centre des Halles. Florent est un maigre, il rêve de justice sociale et ne comprend rien aux aspirations de ceux qui l'entourent, cette petite bourgeoisie, honnête en apparence, mais calculatrice, lâche et cruelle en vérité. La première à le haïr est sa belle-soeur Lisa et elle provoquera sa chute. A ne pas rater un très bon cru!!
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Le Ventre de Paris est un roman qui ne peut que plaire aux amateurs de bonne chaire et de saveurs. Tout au long du roman, Zola file la métaphore des Gros et des Maigres, les premiers étant des personnes généreuses et les seconds des fourbes desquels il convient de se méfier. Si cette vision est un peu simpliste, elle sert le propos et l'intrigue, intrigue renforcée par le talent de quelques commères bien maigres qui, en bonnes concierges, alimenteront conflits et mésententes... On retiendra également cette magnifique scène au cours de laquelle Florent relate la faim de l'évadé tandis que son frère prépare le boudin de la semaine...

J'avais du mal à croire les copines qui me disaient que plus on lit Zola, plus on l'aime. Mais ce coup-ci, je crois que c'est fini : j'ai trouvé l'un de mes auteurs fétiches. Talent, rigueur, majesté de la description. Et oui, même si ses chapitres font 60 pages, je dis "Encore !".
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Mon second Rougon-Macquart favoris~ C'est en parti grâce à Lisa, car il faut l'avouer, elle a un caractère assez spécial que je trouve particulièrement attachant. Elle est en parfait contraste avec sa soeur Gervaise d'ailleurs. Zola a très bien retranscrit l'univers de cette nourriture qui déborde sur les trottoirs parisiens, on sentirait presque les odeurs que le romancier a voulu décrire. du génie tout simplement.
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