LES PERSONNAGES
FLORENT
Né en Provence, avait commencé son Droit à
Paris lorsqu'il a perdu sa mère, en 1841. Veuve, celle-ci s'était remariée à un sieur Quenu, originaire d'Yvetot, et elle a laissé un fils du second lit. Sans ressources, Florent abandonne ses études et s'installe rue Royer-Collard, avec le petit Quenu, qu'il élève paternellement. Entré comme professeur dans une pension de la rue de l'Estrapade, il se lie avec un rôtisseur voisin, Gavard, qui apprendra la cuisine à Quenu. Les jeunes gens ont un oncle à
Paris, un frère de leur mère, le charcutier Gradelle.
Au coup d'État, dans la fusillade des boulevards, bousculé par la foule, il est tombé, ayant sur lui une jeune femme en chapeau rose, morte, la gorge trouée de deux balles. Ébranlé par cette horrible scène, il s'est laissé arrêter le soir même au pied d'une barricade, on le jette dans une casemate du fort de Bicêtre, il est condamné à la déportation et transporté à Cayenne par la frégate le Canada. C'est alors sept années d'affreuses souffrances, de faim continue, qui le laissent sec, l'estomac rétréci, la peau collée aux os, sept années qu'il continue à vivre dans son rêve de fraternité universelle. Évadé de l'île du Diable, ayant rôdé pendant deux ans à travers la Guyane hollandaise, atteint de la fièvre jaune et guéri par miracle, il a dû faire toutes sortes de métiers ; puis, cédant à l'envie folle de revenir, il a fini par économiser l'argent du voyage ; il débarque au Havre avec quinze francs dans son mouchoir, achète à Vernon ses deux derniers sous de pain et, ramassé mourant, aux portes de
Paris, un matin de septembre, il arrive à la Pointe Saint-Eustache, étendu dans la voiture maraîchère de madame François, gris de misère, de lassitude et de faim.
QUENU née GRADELLE
Mère de Florent et veuve de son père, elle se remarie avec Un Quenu, dont elle a un fils. A sa mort, Florent arrêtera ses étude pour pourvoir à l'éducation de son demi-frère.
QUENU
Frère de Florent, que sa mère eut d'un premier lit. Mari de Lisa Macquart et père de Pauline. Né au Vigan. Son père est mort lorsqu'il avait deux ans, le laissant pour tout héritage à sa mère. Madame Quenu avait mis toutes ses espérances en Florent, intelligent et doux, et elle a négligé ce second fils trop gras, trop satisfait. le petit Quenu galopine avec des culottes percées ; sa mère meurt lorsqu'il a douze ans. Florent qui ne soupçonnait rien retrouve son frère dans une misère d'enfant perdu. Il se prend pour lui d'une tendresse paternelle, l'emmène à
Paris et, dévoué jusqu'au sacrifice, abandonne ses études, courant le cachet, élevant ce jeune frère au logis comme un enfant gaie.
Quenu est alors un petit bonhomme tout rond, un peu bêta, il tient une charcuterie, triperie aux quartiers des Halles.
MACQUART LISA épouse QUENU
C'est une Macquart, une fille d'Antoine dans laquelle Fine a mis toute son honnêteté moyenne, son besoin de travail. Seulement, elle apporte en outre une vertu plus égale, des qualité supérieures d'ordre et d'intelligence qui ne sont point de ses parents. Elle est belle, saine, suant le bonheur. Il me la faut à trente-deux ans, dans tout l'épanouissement de sa nature. Elle accueillera d'abord avec joie Florent mais peu à peu cédera à la rumeur et aux commérages qui rebondissent sur elle
MEHUDIN mère
Vieille dame radoteuse, elle déteste Florent d'une haine maladive.
MEHUDIN LOUISE
Surnommée la belle Normande. Poissonnière superbe, d'une beauté hardie, très blanche et délicate de peau, d'oeil effronté et de poitrine vivante. Fille aînée de la mère Méhudin, deviendra plus tard madame Lebigre. Auparavant elle se prend d'amitié pour Florent après l'avoir assez mal accueilli. Elle participera elle aussi à l'hallali.
Mais l'acteur principal ne l'oublions pas c'est finalement LES HALLES. Cet endroit hors du temps qui palpite comme un coeur, avec ses lois, ses codes, ses amours et ses haines et surtout la rumeur. Ce qui se chuchote, puis se hurle, ce qui se dénonce, ce qui se venge, ce qui profite.
Zola parvient à peindre cette fresque colossale avec une dextérité remarquable. le texte est aéré et se laisse lire avec bonheur