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sur 2398 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le lien avec les Rougon-Macquart se fait par Lisa, petite-fille de Macquart, et par son neveu, Claude Lantier (qui sera au coeur de L'Oeuvre). Loin des avidités frénétiques de certains membres de sa famille, Lisa veut simplement garder son train de vie confortable, son quotidien sans souci et respecté, son estomac plein. Quenu et elle s'insèrent dans un univers repu, comblé de nourriture et d'argent. C'est le monde des « Gras » qui va être chamboulé par la venue d'un « Maigre », un étranger, un être qui a connu la faim, un homme qui menace leur ordinaire privilégié avec ses idées utopiques. de là naît la haine, la détestation de deux mondes, de deux pensées, l'une ne pensant qu'à engraisser et à nourrir les siens, l'autre refusant ces mains avides – de viande, de gras, d'argent.
Ces corps gavés, éblouissants de santé triomphante, révèle alors un esprit étroit, égoïste, refermé sur ses intérêts, cruel aussi, un coeur lâche et inconstant. Derrière les sourires, ce ne sont alors plus que commérages sans fin, cancans mensongers, manigances dans les arrière-boutiques, trahisons, jusqu'à la dénonciation la plus dramatique. Comme le dira Claude Lantier à la fin du roman, « quels gredins que les honnêtes gens ! ».

Zola étant Zola, ce roman est une peinture vivante des Halles. Sous le soleil, la pluie ou la neige, le jour, la nuit ou à l'aube. Il donne à voir les entassements de vivres, à arpenter les innombrables boutiques, bancs et étalages. Au fil des chapitres, il trace des tableaux sensuels, riches en odeurs, couleurs, textures, atmosphères, bruits. C'est un roman qui s'expérimente avec les cinq sens, qui nous étouffe parfois sous ses viandes, ses poissons, ses tripailles, ses fromages. Zola orchestre des symphonies olfactives. Les senteurs émanent des étals, des rues et des marchandises, tout autant que des protagonistes même. Derrière ces accumulations de provisions apparaissent des relents de pourriture, des exhalaisons parfois pestilentielles, qui entrent en résonance avec les paroles et les actes de leurs gardiens.

Après la course aux millions de la Curée, Zola dépeint ici un engraissement tranquille, la faim d'une vie bien rodée et d'une assiette débordante, sous la protection d'une honnêteté sans faille. Pour ces boutiquiers biens comme il faut, on ne mord pas la main qui nourrit, on reste fidèle à l'ordre établi, quitte à jeter aux chiens celui qui fait des vagues, aussi inoffensif soit-il. Avec Florent, on se noie parfois dans ces Halles gargantuesques, ce temple de la nourriture et des avidités matérialistes, au milieu de ces personnages dépourvus d'empathie et racontés sans concession par Zola.
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Un évadé de Cayenne condamné à tort tente de reprendre goût à la vie au milieu des denrées, entre critique politique et Paris populaire. "Vivant", c'est ce qui me vient en premier à l'esprit. Sous la plume de Zola, le coeur nourricier de Paris grouille de milliers de petites fourmis ouvrières qui s'attèlent aux étals, tels des enzymes s'attaquant au contenu de l'estomac (comment ça c'est la pire comparaison du monde?). C'est un écrit qui ne joue pas sur l'empathie, les personnages eux-mêmes n'étant que des "ventres", gras ou maigres selon, mais qui ne montrent ni coeur, ni cervelle. Aux halles, ça juge au tour de taille et ça agit avec les tripes, en mode métaphore filée sur 500 pages, où les personnages sont placés sur le même plan que les denrées qu'ils vendent. Maigreur des affamés et grasse opulence s'affrontent. Qui l'emportera? le naturalisme façon Zola, c'est vraiment quelque chose (désolée, j'ai pas les mots pour vous convaincre de lire ce monument).


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C'est l'histoire de Florent, le forçat échappé à son exil à l'île de Diable qui s'est changé involontairement en inspecteur de marée après son retour secret à Paris. Bien que Florent soit le personnage principal, son histoire est complètement sous la domination de l'histoire plus grande de ce livre, le récit de ce vaste marché, les Halles, de Paris du XIXe siècle.

C'est le quatrième livre de Zola que j'ai terminé, après « Thérèse Raquin », « L'Assommoir » et « Germinal », et c'est pour ça que je m'étais attendu à une nouvelle critique sociale et perçante. Bien qu'on puisse bien trouver quelques éléments communs dans « le Ventre de Paris », car les conditions difficiles de cette époque passée ne sont pas ignorées, je trouve le style de l'écriture de ce livre plutôt différent. C'est surtout au début du livre, les premiers chapitres, qui se lisent comme on regarde un tableau. La description de la place du marché et de tous ces produits négociés et stockés, les légumes, les poissons, les fromages, la charcuterie, leurs couleurs et leurs odeurs, c'est de la poésie.

La lecture du livre a été un vrai plaisir, bien que j'aie dû encore chercher beaucoup des mots dans mon dictionnaire… J'ai lu l'édition du Livre de poche. C'est une édition très bien présentée qui contient des notes en bas de page pertinentes et des illustrations intéressantes.
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Le Ventre de Paris d'Emile Zola, c'est le parfait bouquin pour les amateurs de bouffe… ou de torture…

Si t'aimes pas les descriptions interminables de viandes, de fromages et autres victuailles, tu risques de faire un peu la gueule …

Luckily y'a pas que ça dans le roman. C'est aussi une critique sociale acerbe de la France du 19e siècle. On y découvre des personnages déchirés entre leur désir de réussite et leur conscience morale. 

Dans ce roman, Zola invite à découvrir les Halles de Paris, ce marché central qui a joué un rôle si important dans l'histoire de la ville et dans la vie quotidienne des Parisiens.

D'ailleurs, je trouve un peu dingo de pouvoir se balader dans ces Halles du 19e ; ça ramène les fantômes de quand j'y trainais mes guiboles 150 ans plus tard, toujours en quête de quelque chose, même de l'ennui !

Cela dit, je dois avouer que le livre n'est pas dénué d'humour. Pas volontairement, bien sûr, mais il y a quelque chose de comique à voir Zola décrire avec autant de sérieux les odeurs et les couleurs des plats, comme s'il s'agissait d'une question de vie ou de mort (mais ptete qu'il s'agit toujours de ça, finalement).

Et puis, il y a aussi ces personnages caricaturaux, comme les vendeuses des Halles qui se chicanent à tout va en balançant ragots sur ragots. Elles me font penser à mes petites voisines, 3 cerbères qui habitent ma rue. Ça, ça m'a fait rire vois-tu ?

Anyways, j'suis pas vraiment végétarien, même si je mange très peu de viande mais certains passages peuvent provoquer des bonnes nausées en abondance, foi de moi.

Pour conclure, je réclame encore du Zola à tous les étages, c'est cher passionnant !
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Le Ventre de Paris raconte le retour au bercail d'un homme qui a été envoyé au bagne par erreur parce qu'accusé d'avoir participé au coup d'état de 1851. L'homme va aller vivre chez son frère qui tient une boucherie avec son épouse. Cette dernière l'accueille et, après quelques semaines, le pousse à se mettre au boulot. Il va devenir inspecteur, au sein des Halles de Paris.

J'ai bien aimé ce nouveau « tome », car il ressemble beaucoup à L'Assommoir, que j'avais lu il y a des années et qui fait toujours partie de ma liste de livres préférés. le décor est semblable : ça se passe à Paris, ça raconte le quotidien de commerçants qui veulent « travailler honnêtement » et on se concentre sur un petit nombre de personnages, je trouve ça plus intime.

J'ai aussi beaucoup aimé la métaphore autour de la nourriture qui court tout le long du roman et l'importance qui lui est dédiée. Les gens vont se méfier du personnage parce qu'il est « maigre », ils vont associer la rondeur et l'embonpoint à la santé (au sens propre, mais aussi la santé financière), ce qui montre l'importance donnée aux illusions. On ressent bien aussi le contraste entre deux groupes de personnages qui fréquentent pourtant le même lieu, soit les Halles, considérées comme le ventre de Paris car c'est un immense marché. Une partie des personnages peuvent s'acheter tel morceau de viande, tels légumes sans négocier le prix. Les autres passent par ce marché en devant négocier chaque botte de carottes ou en étant contraint au vol par la faim. Et on a ce sentiment dès le début du livre. le personnage principal a faim, et d'autant plus faim quand il voit s'étaler des légumes à profusion et des aliments colorés en quantité. Quelques pages plus tard, il vit au milieu des côtelettes, des morceaux de viande panés, de pâtés…

Il y a des thèmes récurrents de la « saga » qui reviennent : la force des commérages, l'idée d'une petite société où tout le monde se jauge et se juge, et devant laquelle il faut montrer son meilleur profil. Mais aussi les discussions politiques.
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À plusieurs égards, on est sur un tome bien différent des deux premiers. Bien plus axés sur la politique et la réussite, "La fortune des Rougon" et "La curée" ont un ton largement plus bourgeois voire aristocratique (au sens large) que celui-ci qui nous plonge dans les quartiers plus populaires de la grande Paris. Et pas dans n'importe quels quartiers : ceux du nerf de la guerre pour cette époque, la nourriture. le roman évolue dans les Halles en même temps que son personnage principal Florent, fraîchement débarqué dans la capitale sous une fausse identité après avoir quitté la bagne où il y a été envoyé il y a quelques années, attrapé au mauvais endroit au mauvais moment, et surtout avec des mains sales d'une couleur qui ne voudrait pas tromper la pseudo justice qui traquait les révolutionnaires. Roman qui traite de l'éternelle lutte du maigre contre le gras et qui retrouve son fil conducteur préféré : la pauvreté contre la richesse, le manque contre l'opulence. le ventre de Paris dans tous les sens du terme, au titre parfaitement choisi. Loin des intrigues politiques et financières adorées des Rougon, il apporte un autre regard sur la société parisienne du second Empire, nous montre comment du simple coup d'oeil on vous fait confiance si les boutons de votre gilet semblent près à céder sous la pression ou au contraire on vous épie et vous balaie du chemin si les os de votre poitrine se devinent trop aisément sous la chemise. Il traite aussi de ces petits détails qui forment des querelles incessantes de commerçants et de populasses, renversant parfois sur leurs passages des familles entières pour l'affront d'une mégère à propos d'un simple rôti ou d'un refus de couche.
Zola ne décrit pas, il raconte. Il raconte ce Paris populaire, ce Paris commerçant où les enfants perdus se faufilent entre les étals de bouche, les vitrines de bijoux, les tables emplies de tissus et autres fleurs. Il a cet art de vous faire passer 5 pages sur un seul banc sans que vous ne soyez lassés ni même que vous ne vous en rendiez compte dans ce roman où les suites et les amoncellements sont maniées et choisies à la perfection pour nous parler de cette indécente oppulence du Paris qui s'engraisse. Est-ce que j'ai plongé au coeur de ce tome et adoré son ambiance ? Assurément, et il fera clairement partie de mes préférés de la saga.
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Ce troisième volet des Rougon-Macquart a pour décor les nouvelles halles centrales parisiennes de Baltard. Après l'évocation du luxe, du cercle fermé des spéculateurs parisiens et du triomphe de l'argent de la Curée, voici le monde des commerçants et de la débauche de nourriture. Ce roman a une place à part dans les Rougon-Macquart car le personnage principal n'est pas un membre de la famille. le héros, un certain Florent, épuisé, est recueilli par une marchande de légumes qui se rend aux Halles et l'y emmène.
Cet homme s'est évadé du bagne de Cayenne après avoir été injustement accusé de meurtre lors du coup d'Etat du 02 décembre. Là il retrouve son demi-frère, le charcutier Quenu marié à la belle Lisa Macquart, fille d'Antoine Macquart, et soeur aînée de Gervaise. Florent s'installe chez sa famille retrouvée, Lisa, honnête, propose de lui rendre sa part d'héritage et de refaire sa vie. L'homme qui revient est brisé et n'a nul désir. Il est finalement contraint, pour ne pas déplaire à Lisa, d'accepter de remplacer l'inspecteur des marées, il devient ainsi l'objet de querelles de commerçantes, mais aussi de suspicion, il ne fait pas partie de leur monde. Il se lie pourtant d'amitié avec Claude Lantier, fils de Gervaise, peintre de son état et tout un groupe de révolutionnaires. Florent est un idéaliste, il veut croire en la république. Tous ces commerçants qui ne pensent qu'à leur commerce, à prospérer et à engraisser causeront sa perte.
Zola reprend ici le thème de l'opposition des Gras et des Maigres, mais ici la révolte ne gronde pas encore, les velléités de rébellion sont tuées dans l'oeuf. On finit par s'attacher à ce personnage quelque peu perdu, bouc-émissaire de petits commerçants bien pensants. le Ventre de Paris nous offre un témoignage, une nature morte, de ce qu'était les Halles à cette époque, ce quartier de Paris en perpétuelle évolution. Comme toujours Zola s'attache particulièrement à décrire si minutieusement les halles et toutes les denrées présentes qu'on frôlerait presque l'indigestion…
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Troisième opus de la série des Rougon Macquart, le Ventre de Paris diffère profondément du précédent ouvrage dans le sens où le Paris qu'y est décrit contraste avec les quartiers mondains des actuels VIIIe et IXe arrondissements, ceux de Renée et Maxime, où la bourgeoisie se dévergonde, se délecte du fard nacré des grands boulevards (Haussmann, Malesherbes) loin de toute effervescence populaire. Ici, Zola nous entraîne en plein coeur de Paris, dans la bête vorace et insatiable que sont les Halles, où le tumulte n'a de cesse d'emplir les pavillons de l'architecte Baltard, où les commérages se répandent à une allure démente. À son habitude, un incipit «in medias res» qui place instantanément le lecteur dans une ambiance nocturne (à rapprocher de Germinal), puis s'en suivent des descriptions quasi exhaustives, véritables inventaires (mais non dénués d'intérêt!) qui mettent en exergue l'amoncellement des denrées. du pavillon de la criée à la boucherie des Quenu-Gradelle, du stand des Méhudin à l'encoignure de la rue Pirouette où se trouve le café de M. Lebigre, tout est affaire d'affluence, d'engorgement, de circulation ; les marchandises des commerçants, les cancans colportés, les hommes, les femmes, les enfants, et en premier lieu Florent, qui sera digéré puis expulsé par les Halles. Tous les personnages se concentrent dans ce périmètre réduit, allant de la rue Rambuteau à celle de Rivoli, de la maigre église St-Eustache au marché des Innocents, reclus dans le «Ventre Paris». le personnage zolien, loin d'être une force monomane comme -souvent- chez Balzac, ou un arriviste prêt à tout comme chez Stendhal, est avant tout une mentalité, une psychologie, un individu a priori lambda ancré dans une unité spatiale bien définie, ici les Halles, dans l'Assommoir le quartier de la Goutte d'Or, dans Au bonheur des dames les grands magasins... Ainsi, correspondent à chaque lieu les populations qu'il convient d'y trouver sous le Second Empire, ici des petits commerçants désireux, à l'instar de Lisa, de maintenir la prospérité de leur petite boutique, quoi qu'il advienne. (Doit-on rappeler le déterminisme, à la fois social et héréditaire, dont se réclame Zola?) Subséquemment, la volonté d'insurrection qui mûrit peu à peu chez Florent est inévitable, puisqu'il «n'appartient» pas à ce lieu, à cette bien-pensance ambiante, se dégoûtant des odeurs pénétrantes des Halles, de la collision entre cette exubérance et une extrême pauvreté, dont Cadine et Marjolin sont la progéniture. Abhorrant l'Empire - on se souviendra du récit qu'il fait aux Quenu et à Pauline tout particulièrement - il rejoint le groupe politique où se côtoient hébertistes, socialistes (à l'époque le socialisme est prôné par Proudhon) et communistes. (NB. Anachronisme de la part de Zola, faisant déclarer à Charvet qu'il faudra «faire table rase», paroles renvoyant à l'Internationale d'Eugène Pottier qui ne la rédigea qu'en 1871, or le récit se déroule bien avant la Commune! Largement excusé, Zola, rappelons-le, écrit depuis le second tome a posteriori de l'Empire, la Troisième République étant proclamée.) Autre personnage intéressant, quoique récurrent dans l'oeuvre globale de Zola, Mme Saget (la flèche en latin) symbolise la patronne des commères. Fureteuse des marchés, elle colporte le moindre ragot et vit de cela, les cancans étant aux Halles une marchandise comme les autres.
Le prestige de Zola réside bien dans sa documentation méticuleuse et sa propension à filer les métaphores, créant ainsi des situations parfois incertaines, notamment dans le choix d'un personnage principal. Dans le Ventre de Paris, l'équivoque subsiste. Est-ce Lisa, qui a hérité de la même détermination que sa mère, ne voulant mettre en péril son commerce pour rien au monde, ou bien Florent dont Zola semble pourtant se désolidariser en fin de roman? À mon sens, il s'agit avant tout des Halles elles-mêmes, construction phare du Second Empire, elles viennent contrebalancer le roman de la décomposition que fut La Curée, décomposition urbaine, liée à la spéculation, mais aussi décomposition morale, aliénation de la femme.

Dans le Ventre de Paris, on retrouve cet affrontement, cet antagonisme qui a circonscrit La Fortune des Rougon entre républicains et réactionnaires et qui jalonne ici la destinée de Florent entre les Gras et les Maigres, en référence au tableau de Brueghel. Nous ne sommes pas encore à Germinal mais la lutte ostensible que se livre «deux clans» approche...
En outre, un certain lyrisme qui sied très bien à Zola s'exhale de certaines descriptions, ce qui fait de ce roman un classique pour les inconditionnels d'Émile.
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Troisième volet de la saga des Rougon-Macquart avec un personnage qui ne fait pas parti de la famille puisqu'il s'agit de Florent, frère du mari de Lisa Macquart.
Florent est un échapé du bagne de Guyane où il avait été condamné quelques années auparavant (condamnation injuste). D'une maigreur effrayante, il rejoint son frère qui lui est gras à éclater dans sa charcuterie triomphante. Par l'intermédiaire de ses connaissances, Quenu trouve une place d'inspecteur à Florent, aux Halles. Mais Florent a toujours l'esprit révolutionnaire (peut être par vengeance contre le gouvernement qui l'a condamné) et fréquente un cercle politique activiste. Il est aussi l'objet de toutes les attentions du quartier et des Halles.
Lisa, voyant les conséquences néfastes que l'arrestation pourraient engendrer sur son mari et son commerce, préfère dénoncer Florent elle-même à la police. Elle découvre qu'il y a tout un dossier sur son beau-frère composé de multiples témoignages de son entourage. Un matin, Florent est arrêté... et déporté.
Zola livre ici un roman naturaliste. On croule sous les descriptions, souvent exagérées et même écoeurantes de la vie et des produits des Halles (Viandes, Fromages, Fleurs, Fruits, Légumes, Charcuteries, Volailles, etc). Il fait des Halles un personnage à part entière. On cottoie également Claude Lantier fils de Gervaise Macquart, dans son rôle de guide pour Florent mais en peintre artistique extravagant.
Un roman qui ne se déroule que dans les Halles, avec les gras qui ont su s'adapter au système et les maigres...
Des descriptions sur tous les produits, en multitude, allant jusqu'à l'indigestion, jusqu'à l'écoeurement à en devenir gras
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Le ventre de Paris est le 3ème tome de l'oeuvre « Les Rougon Macquart » d'Emile Zola. Ici, le personnage n'est pas un membre direct de la famille « Rougon Macquart » puis ce qu'il s'agit de Florent, le beau frère de Lisa Macquart devenu Lisa Quenu après son mariage. Florent est un républicain utopiste qui s'est échappé du bagne, il retourne à Paris, quartier des halles pour retrouver son frère qui à reprit la charcuterie familiale. Cet ancien forçat, amaigrit par des années de travaux forcés se retrouve face à la profusion de nourriture que donne à voir les halles de Paris et la charcuterie de son frère. le contraste de toute cette nourriture et la maigreur des humbles est l'un des piliers du roman.
J'ai beaucoup aimé ce 3ème tome qui donne de vraie réflexion tant sur la politique que sur le modèle de « société de consommation » dont on peut faire un parallèle avec notre époque. Les personnages sont toujours aussi divers allant des commères aigris du quartier, jusqu'aux enfants des halles.
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